A50 - Le Judaïsme Messianique

 

Article de Parole de Vie.

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Il faut se réjouir pleinement de voir de plus en plus de Juifs reconnaître en Jésus leur Messie. C'est l'un des signes de la fin des temps. Toutefois, le Mouvement Messianique pose un certain nombre de problèmes importants dont nous devons tous être conscients, et qui font l'objet de cet article.

Dans son expression la plus simple, le Judaïsme Messianique est un mouvement qui rassemble des Juifs qui croient à Yechoua (Jésus) le Messie (le Christ). Rappelons que "Christ" est la traduction en grec du mot hébreu qui signifie "Messie," Oint.

Un peu d'histoire.

Les Juifs Messianiques insistent beaucoup sur le fait que le Seigneur Jésus était Juif, que Ses apôtres étaient tous Juifs, que tous les rédacteurs du Nouveau Testament étaient Juifs, à l'exception de Luc, et que tous les premiers convertis au Messie étaient des Juifs. Ils affirment que l'apôtre Paul lui-même était un Juif orthodoxe strictement pratiquant.

Jusque vers le milieu des années 60, l'Eglise est effectivement considérée en général comme une secte juive. Cependant, surtout sous l'influence du ministère de l'apôtre Paul, de plus en plus de Gentils, c'est-à-dire de non-Juifs, se convertissent au Seigneur. L'accroissement du nombre de Gentils, et l'importance grandissante de l'église d'Antioche, réduisent l'influence de la communauté messianique de Jérusalem.

Après la destruction de Jérusalem et du Temple par les armées romaines, en 70, les chefs Juifs décident de consolider le judaïsme, très menacé dans son existence. Les Juifs Messianiques, se rappelant les recommandations du Seigneur, avaient fui Jérusalem avant sa destruction, laissant les Juifs "combattre seuls" contre l'ennemi. La scission devient complète entre l'Eglise et le Judaïsme.

Après la dernière révolte de Bar Kochba, écrasée par l'empereur Hadrien, l'influence de la communauté juive messianique sur l'Eglise cesse définitivement.

Au cours des siècles qui suivirent, l'Eglise officielle, c'est-à-dire essentiellement l'Eglise Catholique, persécute de plus en plus violemment le judaïsme. Luther lui-même manifeste un antisémitisme virulent, au point qu'Adolf Hitler cite certaines de ses déclarations dans son célèbre ouvrage, "Mein Kampf."

Ces conditions défavorables au peuple Juif font que, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il est presque impossible à un Juif converti au Messie de garder des liens quelconques avec le judaïsme. Il est d'un côté rejeté par le peuple juif, et de l'autre en butte aux exigences d'une église chrétienne complètement déjudaïsée et même souvent antisémite.

Le réveil messianique commence en Grande-Bretagne au début du XIXe siècle. La première communauté messianique y est fondée en 1813. Avant la deuxième guerre mondiale, on estime à près de 100.000 le nombre des Juifs messianiques dans le monde. Après la guerre et les horreurs de l'Holocauste, les communautés messianiques se reconstituent en Europe et se développent aux Etats-Unis.

La restauration nationale juive en Israël et la renaissance de l'Hébreu favorisent le développement du Judaïsme Messianique. Aux yeux des Juifs Messianiques, l'unité du Corps de Christ ne justifie plus qu'ils sacrifient un héritage juif qu'ils désirent conserver.

Ils reprochent à l'Eglise chrétienne de s'être entièrement coupée de ses racines juives, d'avoir déjudaïsé tous les noms propres et termes bibliques hébreux, d'avoir paganisé les fêtes chrétiennes traditionnelles, et d'avoir adopté une culture gréco-romaine dont les croyants d'origine juive ne veulent pas. Ils reprochent aux Chrétiens d'avoir voulu créer une Eglise presque exclusivement composée de Gentils, dans un contexte d'antisémitisme latent. Ils constatent qu'au cours des siècles passés la plupart des Chrétiens n'ont pas manifesté d'amour pour Israël, et ont même compté parmi les pires ennemis des Juifs.

Estimant que les églises chrétiennes de Gentils avaient vidé l'expression de la foi chrétienne de tout son contenu judaïque, les Juifs messianiques ont voulu restaurer l'expression juive de leur foi au Messie. Pour eux, adorer vraiment Dieu "en esprit et en vérité," c'est être membre du Judaïsme Messianique.

L'organisation actuelle du Judaïsme Messianique.

Presque toutes les communautés messianiques du monde sont regroupées au sein de l'IMJA (International Messianic Jewish Alliance), dont le siège est aux Etats-Unis. La branche française de l'IMJA est AFJM (Alliance Française des Juifs Messianiques).

Le mouvement messianique mondial comprend deux tendances principales : une tendance largement majoritaire, qui veut respecter le plus strictement possible son rattachement au judaïsme, et une tendance minoritaire, plus ouverte et plus souple sur le plan doctrinal. En France, l'AFJM fait partie de la tendance majoritaire. Cette tendance majoritaire est connue sous l'appellation de "Messianisme Judaïque," en raison de son strict attachement au judaïsme. La tendance minoritaire est connue sous l'appellation "d'Israël Messianique."

Aux Etats-Unis, la tendance majoritaire est regroupée au sein de la MJAA (Messianic Jewish Association of America), qui comprend actuellement environ 100.000 membres. La tendance minoritaire est regroupée au sein de l'UMJC (Union of Messianic Jewish Congregations).

Les fondements de l'ensemble du Judaïsme Messianique.

Nous allons nous efforcer dans ce paragraphe de traduire aussi exactement que possible le point de vue du Judaïsme Messianique dans son ensemble.

Le Messianisme Judaïque n'est pas un mouvement uniforme. Il comprend divers courants. Toutefois, tous les mouvements messianiques se retrouvent sur les points suivants :

Le Judaïsme Messianique est en effet, dans son immense majorité, un mouvement propre au peuple Juif. Il ne concerne pas les Gentils (c'est-à-dire tous ceux qui ne sont pas Juifs), même ceux qui ont un cœur pour Israël et qui aiment le peuple Juif. Pour les Juifs Messianiques, le Judaïsme Messianique est l'accomplissement des espérances messianiques du peuple Juif.

Les Gentils qui veulent se joindre à une communauté messianique ne sont pas rejetés en général, mais ils ne sont admis que sous certaines conditions, qui peuvent être très strictes. La raison essentielle de cette réserve est que les Gentils n'ont ni sang Juif, ni héritage culturel et religieux Juif. Pour être admis, les Gentils convertis à Yechoua doivent accepter volontairement de se plier à certaines règles, en particulier respecter l'héritage Juif, les traditions, pratiques et coutumes de la communauté messianique à laquelle ils veulent se joindre. Souvent, ils ne sont pas admis comme membres à part entière, mais en tant que membres associés.

Sans observer l'intégralité de la Loi de Moïse, ce qui ferait d'eux des Juifs orthodoxes, les Juifs Messianiques conservent cependant certaines pratiques du judaïsme.

On peut distinguer quatre aspects principaux dans la Loi mosaïque :

Comme le Judaïsme Messianique a pleinement accepté le salut par la foi dans le Messie, il est normal qu'il considère que toutes les lois et ordonnances concernant les sacrifices et les rites de purification ont été accomplies en la personne de Yechoua, l'Agneau de Dieu qui S'est offert en sacrifice expiatoire pour le salut du monde. Ces lois et ordonnances sont donc caduques et ne doivent plus être observées.

D'autre part, le Judaïsme Messianique accepte de se soumettre aux lois des Etats, en matière civile ou criminelle. Il considère donc, dans sa majorité, qu'il n'est plus nécessaire d'observer l'aspect proprement juridique de la Loi mosaïque. Même si des pays comme les Etats-Unis reconnaissent la légitimité de certaines décisions prises par des tribunaux religieux, le recours à la justice "laïque" est de plus en plus fréquent et accepté.

Le Judaïsme Messianique continue en revanche à observer les deux autres aspects de la Loi, c'est-à-dire les Dix Commandements, y compris donc l'observation du sabbat, et toutes les dispositions de la Torah concernant le culte, les Fêtes juives et la vie de tous les jours, en particulier les règles alimentaires et la circoncision.

Les Juifs Messianiques veulent donc ne garder de la Loi que tout ce qui transcende le système des sacrifices et du Temple. Ils affirment que le Nouveau Testament n'est pas une nouvelle alliance, mais une alliance renouvelée avec le peuple Juif. Pour eux, la Loi n'a donc pas été abolie, mais "actualisée" par la venue du Messie. C'est l'obligation d'une obéissance extérieure à la Loi qui a été abolie. Cette obligation a été transformée, par la nouvelle naissance, en possibilité d'obéir "de l'intérieur," du cœur, à la Loi, puisqu'elle a été inscrite dans le cœur des convertis au Messie.

Les Juifs Messianiques affirment que leur observation de la Loi et de la Torah n'a rien à voir avec l'acquisition du salut, ni d'un statut spirituel particulier. Elle concerne simplement "la manière dont il faut se comporter dans un monde de confusion," afin de donner un témoignage conforme aux exigences divines.

Pour les Juifs Messianiques, observer la Torah, c'est réellement "vivre dans la justice de Dieu." C'est même pour eux un privilège qui leur est réservé, en tant que Juifs, puisque les Gentils convertis ne sont pas soumis à cette même obligation, à part les quatre recommandations d'Actes 15.

C'est ce qui permet aux Juifs Messianiques d'affirmer qu'ils ne peuvent être accusés de "judaïser" ou d'être des "légalistes." Pour eux, "judaïser" consisterait à contraindre les Gentils à être circoncis et à respecter la Loi, pour être sauvés. Il s'agit simplement de faire reconnaître aux Gentils qu'ils ont été greffés sur "l'olivier franc" qui les porte, et que leurs racines juives sont une réalité qu'ils méconnaissent trop souvent.

Les Juifs messianiques affirment donc bénéficier d'un double appel, seuls parmi toutes les nations : un appel général, en tant qu'êtres humains ayant vocation à être sauvés par la foi au Messie Yechoua, et un appel particulier, en tant que peuple Juif héritier d'une alliance spéciale et éternelle avec Dieu.

Les Juifs Messianiques font remarquer que pour Dieu, dans la Torah, il n'existe que deux catégories d'être humains : les Juifs, et les Gentils. Pour eux, un Juif restera toujours un Juif, même s'il devient athée ou agnostique, et même s'il se convertit au Messie. La conversion au Messie ne signifie pas qu'il doive abandonner sa judaïcité et son héritage juif. Cela signifie simplement qu'il a abandonné le péché en acceptant le salut par la foi au Messie. Mais il reste biologiquement, ethniquement et culturellement un Juif.

De même, pour les Juifs Messianiques, un Gentil qui se convertit au Messie accède au salut par la foi, mais reste biologiquement, ethniquement et culturellement un Gentil. Bien qu'il devienne fils d'Abraham par la foi, il ne l'est pas physiquement par le sang. Les Juifs Messianiques tirent argument du fait qu'il n'y a plus ni homme ni femme en Christ, mais qu'un homme reste biologiquement un homme, et qu'une femme reste une femme. Ils appliquent cet argument à la différence éternelle qui existe pour eux entre Juifs et Gentils. Le principal sujet de gloire du Judaïsme Messianique est d'être physiquement rattaché au peuple élu par Dieu, le peuple Juif, d'où est sorti le Messie promis.

C'est pour toutes ces raisons que les Juifs Messianiques réclament, au sein de l'Eglise, le droit de proclamer, de prier et d'adorer le Messie d'une manière qui respecte le contexte de leur héritage ethnique et culturel, "pour autant que cela ne vienne pas obscurcir l'Evangile."

Il va de soi que le Judaïsme Messianique est profondément attaché à l'Etat d'Israël, à la terre d'Israël, et au mouvement sioniste. Il cherche activement à se faire reconnaître par l'Etat d'Israël comme une communauté juive devant bénéficier des avantages de la "Loi du retour," votée pour aider les Juifs qui désirent faire leur aliya. Pour le moment, il n'y est pas parvenu, en raison de l'opposition des Juifs orthodoxes, qui rejettent le Judaïsme Messianique comme hérétique. Cependant, pour les Juifs Messianiques, la seule chose qui les différencie des Juifs orthodoxes est une "plus grande proximité avec le Dieu d'Israël," par le sang du Messie.

Enfin, le Judaïsme Messianique favorise l'apprentissage de l'hébreu, en tant que langue sacrée et langue nationale restaurée de l'Etat d'Israël.

En conclusion, on peut affirmer que la plupart des Juifs Messianiques sont convaincus que le plan de Dieu est actuellement de Se servir d'eux pour ramener toute l'Eglise à ses racines juives. Pour eux, si le Messie a bien détruit le mur de séparation qui existait entre Juifs et Gentils, c'est pour permettre aux Gentils d'entrer dans le camp d'Israël et de comprendre qu'ils sont devenus des Juifs, tout au moins des Juifs spirituels par la foi.

C'est pourquoi beaucoup de Juifs Messianiques se sentent appelés à réveiller l'Eglise Chrétienne, et à restaurer le Corps du Messie dans sa véritable identité juive, qui était celle du début de l'Eglise primitive. Ils souhaitent que l'unité de l'Eglise se fasse sous la direction du peuple de Dieu, le peuple Juif. Car, pour eux, seuls les Juifs sont capables de détourner les Gentils de leur idolâtrie congénitale, parce qu'ils sont, à l'inverse des Gentils, les seuls à être vraiment "nés monothéistes." Certains vont même jusqu'à affirmer que les seuls à ne pas rejoindre la Babylone spirituelle seront ceux qui se joindront au Judaïsme Messianique.

Particularités des deux tendances principales du Judaïsme Messianique.

Nous avons vu qu'il existe deux tendances principales au sein du Judaïsme Messianique : une tendance largement majoritaire, très exclusive et très fortement attachée à son identité juive, que nous appellerons le "Judaïsme Messianique étroit," et une tendance minoritaire, plus ouverte et plus souple sur le plan doctrinal, que nous appellerons le "Judaïsme Messianique large." L'emploi de ces expressions "étroit" et "large" n'implique aucun jugement de valeur de notre part, mais doit traduire la plus ou moins grande ouverture de chaque courant, tant sur le plan doctrinal que sur celui des relations avec les Gentils et les églises de Gentils.

Le Judaïsme Messianique "étroit."

C'est le Messianisme Judaïque proprement dit.

Il croit à la divinité du Messie. Toutefois, il faut signaler que certains membres de ce courant nient la divinité du Messie.

C'est le courant du Judaïsme Messianique qui est le plus attaché au judaïsme le plus strict, et à l'observation aussi complète que possible de la Torah et de la halacha, c'est-à-dire de la loi juive. En revanche, il peut être très ouvert à l'exercice des dons charismatiques.

Ce courant cherche à être officiellement reconnu comme la 4e branche du Judaïsme, les trois autres étant le Judaïsme Orthodoxe, le Judaïsme Conservateur, et le Judaïsme Réformé. Ils justifient leur position doctrinale stricte en invoquant les paroles de l'apôtre Paul dans 1 Cor. 7:18 et 20 : "Quelqu'un a-t-il été appelé étant circoncis, qu'il demeure circoncis ; quelqu'un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire." "Que chacun demeure dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé."

Ce courant insiste sur la nécessité de séparer complètement les églises de Gentils des communautés messianiques, bien qu'étant toutes constituées d'hommes et de femmes sauvés par la foi dans le Messie. Les Gentils convertis constituent "l'Israël spirituel" de Dieu, tandis que les Juifs convertis continuent à être "l'Israël physique" de Dieu. En effet, les membres de ces communautés messianiques doivent avoir, outre la foi en Yechoua, un lien de sang direct avec le peuple Juif.

Il en résulte que de nombreux membres de ce courant, surtout aux Etats-Unis, considèrent que le peuple des rachetés de l'Eternel est formé de deux branches distinctes : Israël et l'Eglise des Gentils, qui constituent en réalité deux Epouses de Yaweh. Mais ils tendent à considérer que la véritable Epouse, au sens plein du terme, est la communauté des Juifs rachetés par le Messie.

Les Juifs Messianiques croient donc que les Gentils peuvent accéder au salut par la foi en Yechoua, mais ils préfèrent les voir constituer des églises séparées. Ils sont partisans d'une bonne entente et d'une réconciliation complète avec les églises de Gentils, mais ils n'acceptent les Gentils au sein de leur communauté qu'à titre de "membre associé."

Pour être pleinement acceptés, les Gentils ne sont admis dans certaines communautés messianiques "étroites" que s'ils se convertissent au judaïsme, avec une pleine acceptation de la circoncision, du sabbat, des Fêtes juives, de la halacha et des règles alimentaires du cashrout.

Toutefois, même cette conversion n'est pas recherchée ni considérée avec faveur, car elle risque de faire entrer dans la communauté messianique des "faux Juifs," ou des Juifs de nom, qui mettraient en péril la judaïcité du mouvement.

En outre, le Messianisme Judaïque n'accepte en règle générale que des Juifs comme dirigeants, rabbins, ou anciens de leurs communautés.

Voici, à titre d'exemple, un extrait des statuts de l'Association Française des Juifs Messianiques :

 

Les Juifs, nés au moins de l'un des deux parents juifs, qui satisfont à toutes les exigences de la section (§ b) de ce paragraphe et qui sont fortement motivés par les buts de l'A.F.J.M. sont admissibles en qualité de membres. Celui qui adhère doit :

Section (§ b) :

Si l'une de ces conditions venait à n'être plus remplie par l'un des membres, son exclusion serait prononcée par la majorité du C.E.

La qualité de membre est acquise par décision du C.E. Celui-ci examinera toute demande : celle présentant une ascendance juive immédiate (de père ou de mère) comme celle représentant une ascendance juive plus éloignée, en fonction des trois critères précités : la conformité aux articles de foi de la section (§b), l'ascendance juive, et la motivation.

Le conjoint non-juif d'un membre de l'A.F.J.M. est admissible en qualité de membre s'il satisfait à toutes les conditions de la section (§b).

Les personnes non-juives fortement motivées par les buts de l'A.F.J.M. et

satisfaisant à toutes les conditions de la section (§ b) sont admissibles en qualité de membre associé par décision du C.E.

Le Judaïsme Messianique "large."

C'est "l'Israël Messianique." Cette tendance minoritaire est plus ouverte sur l'extérieur, et plus souple sur le plan doctrinal.

Ils croient pleinement à la divinité du Messie.

L'Israël Messianique accepte l'idée d'une seule Eglise, Epouse du Messie : c'est l'Israël Messianique, composé de Juifs et de Gentils convertis. Ces derniers, sans devenir Juifs de sang, deviennent des "Juifs spirituels" par leur conversion au Messie. Le fait de ne pas être circoncis n'empêche pas d'être sauvé, mais empêche simplement d'être pleinement admis à revendiquer l'héritage juif.

Ils n'exigent pas la conversion au judaïsme des Gentils convertis au Messie. Mais ils demandent à ceux qui désirent se joindre à leurs communautés de respecter pleinement l'héritage juif, et d'observer avec eux leurs traditions et leurs coutumes.

Tous les convertis, Juifs ou Gentils, constituent toutefois "l'Israël de la Nouvelle Alliance." Cet "Israël de la Nouvelle Alliance" ne remplace pas l'Israël de l'Ancienne Alliance, mais le renouvelle et lui donne une nouvelle vie dans le Messie.

Ils attendent la restauration du Royaume d'Israël, et croient que la nation d'Israël se reconstitue par la conversion des Juifs et des Gentils au Messie.

Pour certains membres de ce courant, les Gentils convertis seraient les descendants d'EphraÏm, c'est-à-dire des dix tribus du Royaume d'Israël, qui se sont perdues après la destruction de ce Royaume. Cette théorie est toutefois considérée comme une erreur par la majorité du mouvement.

Ils n'exigent pas l'observation stricte de la halacha, de la loi juive. Cette observation doit rester optionnelle et volontaire. Ils considèrent en effet que c'est le Messie qui est actuellement la halacha. Mais ils respectent la circoncision, le sabbat, les Fêtes juives, et l'expression juive du culte : danses et chants "davidiques."

Ils suivent la plupart des règles alimentaires du cashrout, sauf la séparation des produits lactés et des viandes.

Ils acceptent et encouragent les ministères féminins, et admettent qu'un Gentil puisse accéder à une position de dirigeant ou d'ancien. Ils acceptent les dons charismatiques.

Pour conclure sur ces différents courants.

Nous sommes conscients d'avoir exposé ces différences de doctrines et de pratiques entre Judaïsmes Messianiques "étroit" et "large" d'une manière très générale, et donc parfois incomplète ou inexacte. De nombreuses variantes peuvent exister dans la réalité des différentes communautés messianiques.

Il faut essentiellement garder à l'esprit que le Judaïsme Messianique est centré sur le peuple Juif. Les Gentils ne sont admis dans les communautés messianiques que sous de nombreuses réserves. Ils doivent eux-mêmes accepter de ne jamais être des membres au sens plein du terme, et adopter sans réserve les croyances, pratiques et coutumes de la communauté messianique à laquelle ils désirent se joindre.

Le problème n'est pas celui du salut, mais celui de la préservation de l'identité juive du mouvement messianique, qui refuse de se laisser "gentiliser."

Le Judaïsme Messianique veut cultiver sa différence, affirmant que la "diversité glorifie Dieu," et demande à l'ensemble de l'Eglise d'accepter cette différence, au nom de l'amour.

Les problèmes soulevés par le Judaïsme Messianique.

Ils sont nombreux et sérieux, et permettent d'affirmer que le Judaïsme Messianique dans son ensemble s'est engagé dans la voie d'une séduction spirituelle dangereuse.

Un grave problème d'identité.

Nous avons vu que le Judaïsme Messianique est un mouvement centré sur le peuple Juif. Cela pose un grave problème d'identité. En effet, il est actuellement impossible de répondre clairement à la question suivante : "Qui est vraiment un Juif ?" Les Juifs eux-mêmes ne peuvent pas donner une réponse satisfaisante à cette question. S'ils ne peuvent pas définir exactement ce qui constitue un Juif, ils peuvent du moins préciser un peu mieux qui n'est pas Juif.

En principe, un Juif est celui qui est né de mère Juive. Cependant, depuis la dispersion d'Israël parmi les nations, la destruction ou la perte des généalogies, l'assimilation plus ou moins grande du peuple d'Israël au milieu des nations, les conversions de Gentils au judaïsme et les nombreux mariages inter religieux, bien peu de Juifs peuvent aujourd'hui se prévaloir avec une certitude absolue d'une filiation matriarcale physique directe avec Abraham.

L'extrait des statuts de l'A.J.F.M. cité plus haut prouve que le Judaïsme Messianique est contraint d'accepter des compromis. Sont admis en effet comme membres non seulement ceux qui ont une mère Juive, mais aussi ceux qui ont un père Juif, ou un ascendant Juif plus ou moins lointain.

Les Juifs Messianiques souffrent donc actuellement d'un grave problème d'identité, ce qui déstabilise les fondements même du Judaïsme Messianique. D'une part, ils sont rejetés par la plupart des Juifs non convertis au Messie, qui les considèrent comme des traîtres, et qui rejettent vigoureusement toutes les tentatives désespérées du mouvement messianique pour se faire reconnaître comme Juifs par le peuple Juif lui-même. D'autre part, les Juifs Messianiques ne sont pas toujours ni compris ni acceptés par les églises chrétiennes traditionnelles, qui les accusent, à tort ou à raison, de faire de l'élitisme spirituel ou de tomber dans le légalisme judaïque.

Enfin, les Gentils acceptés comme membres associés, malgré leur amour pour Israël et leur désir ardent de s'intégrer dans une communauté messianique, sont et seront toujours considérés comme des Gentils, à qui l'on a fait la grâce d'être acceptés sur un strapontin, même si l'on proclame haut et fort "qu'ils sont sauvés comme nous." Ce sont peut-être ces Gentils qui souffrent de la plus grave crise d'identité, car ils ne savent plus s'ils sont Gentils, Juifs spirituels, Juifs tout court, ou simplement chrétiens !

Cette crise d'identité des Juifs Messianiques nous semble surtout provenir du fait qu'ils veulent à tout prix rester Juifs, alors que le Seigneur a un autre plan pour eux, comme nous allons le voir.

Une interprétation inexacte du rôle d'Israël dans le plan de Dieu.

La création de l’être humain a été le sommet de la création divine. Dieu a créé l’homme à Son image. Le plan parfait de Dieu l’exigeait, car Dieu voulait faire participer l’homme à Sa divinité, en le conduisant à la perfection, et en le remplissant de toute la plénitude de la divinité.

Toutefois, ce magnifique plan divin ne pouvait s’accomplir que si certaines conditions étaient accomplies. La plus importante de ces conditions était sans doute que l’homme coopère pleinement et librement à la réalisation du plan divin. La Bible montre clairement que l’homme a été créé libre d’accepter ou de refuser la volonté divine. Dès le jardin d’Eden, la Bible montre que l’être humain a été placé devant un choix. L’existence d’un choix implique la liberté de choisir.

Comment l’homme pouvait-il participer à la réalisation du plan de Dieu ? Certainement pas par ses œuvres et le seul exercice de sa volonté. L’homme n’était pas capable d’atteindre le but de Dieu par ses propres forces. Dieu a toujours exigé que l’homme coopère avec lui par la foi. La foi consiste simplement à croire de tout son cœur ce que Dieu dit, et à mettre sa vie en accord avec ce que l’on croit. Si nous croyons tout ce que Dieu dit, nous ne pouvons manquer de mettre notre vie, donc nos œuvres, en accord avec la Parole de Dieu.

C’est la raison d’être de l’arbre de la connaissance du bien et du mal dans le jardin d’Eden. Dieu avait dit à l’homme : " Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. " (Genèse 2 :17). Si Adam et Eve avaient pleinement cru à cette Parole, de tout leur cœur, ils n’auraient pas manqué de continuer à obéir à Dieu, et de conformer leurs actes à la Parole de Dieu.

Le responsable de la chute n’est pas le serpent, mais l’homme. Adam et Eve ont chuté parce qu’ils ont désobéi. Ils ont désobéi parce qu’ils n’ont pas cru à la Parole de Dieu. Leur désobéissance les a privés de l’héritage magnifique que Dieu leur avait réservé. Le plan de Dieu a été interrompu.

Dieu le savait d’avance. Il avait déjà prévu, de toute éternité, un plan de rachat et de salut pour l’humanité déchue. Ce plan, nous le savons, passait par la manifestation du Messie, qui devait prendre sur Lui le juste châtiment du péché, à notre place. Le Seigneur Jésus-Christ devait donc venir, non seulement pour expier le péché de l’homme, mais aussi pour permettre à Dieu de pouvoir reprendre Son plan, là où la chute l’avait interrompu.

Le salut ne peut être reçu que par la foi, pour que ce soit par grâce. Aucune œuvre n’aurait pu être considérée comme acceptable pour satisfaire la justice de Dieu. Le péché, comme Dieu l’avait annoncé, devait être puni de mort.

Toute la Bible porte le témoignage que seule la foi nous permet d’être agréable à Dieu. Seule la foi peut nous ouvrir pleinement la porte de la grâce. Que ce soit dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, dans toutes les dispensations, seuls les hommes et les femmes de foi ont pu recevoir la grâce et le salut de Dieu.

Puisque le salut de l’homme et le rétablissement de toutes choses devaient passer par la manifestation du Messie, il fallait donc que ce Messie naisse dans une famille humaine, dans un certain peuple. C’est pour cette unique raison que le Seigneur a suscité un peuple, Israël, dans lequel devait naître le Messie. Abraham, le père du peuple d’Israël, était un homme de la même nature que nous. C’était un païen, un adorateur d’idoles. Mais c’était un homme de foi. Dieu n’a pas manqué de remarquer cette qualité en lui. Dieu S’est révélé à lui, et l’a appelé. Il a cru à Dieu, il a obéi à Dieu.

Dieu l’a déclaré juste en raison de sa foi. Il a été choisi par Dieu pour être le père d’Israël, d’où devait venir le Messie promis. Tout le plan de Dieu dépendait de l’obéissance de cet homme de foi.

Le peuple d’Israël a donc été suscité par Dieu pour deux raisons majeures :

1. Israël devait recevoir la Loi, ombre des choses à venir. Par son impuissance à obéir à la Loi, parce que la chair la rendait sans force, Israël devait prouver à l’humanité entière que l’homme était corrompu par le péché et avait besoin d’être régénéré.

2. Israël était le peuple duquel devait naître le Messie, le Rédempteur du monde. Israël attendait un Roi triomphant, Dieu a d’abord envoyé un Sauveur. Le salut, annoncé en premier lieu aux brebis perdues de la maison d’Israël, devait ensuite s’étendre à tous les hommes.

Toutefois, Israël ne représente pas le but ultime du plan de Dieu. Le but ultime du plan de Dieu, c'est la création d'un Homme Nouveau en Jésus-Christ. Il s'agit d'une création entièrement nouvelle, née d'en haut, destinée à être semblable à l'image du Messie, et à être l'Epouse même du Messie. Cette création nouvelle est d'un tout autre domaine que celui du peuple d'Israël, qui reste un peuple terrestre. Le peuple né de nouveau en Jésus le Messie est un peuple céleste, dont la vocation finale dépasse largement le rétablissement du royaume d'Israël sur cette terre, pendant le Millénium.

Le but ultime du plan de Dieu, c'est la création d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre, sur laquelle Il fera descendre la Jérusalem céleste, l'Epouse de l'Agneau.

Israël a sa part dans ce plan glorieux, car sans Abraham et sans Israël, rien n'aurait été possible. Le Messie ne serait pas venu, et nous ne serions pas sauvés. La vision de l'aboutissement ultime du plan de Dieu dans les lieux célestes ne diminue en rien le rôle et la place d'Israël dans ce plan, mais la replace dans une juste perspective biblique.

Le problème du Mouvement Messianique, c'est de vouloir faire d'Israël, en tant que peuple Juif, le peuple unique de Dieu, et le but ultime du plan de Dieu. La Parole de Dieu, et notamment la fin du Livre de l'Apocalypse, nous prouve que cela ne correspond pas à la pensée du Seigneur.

Une interprétation inexacte de la nature réelle du Messie.

Il résulte de ce que nous venons de dire que le Judaïsme Messianique donne une interprétation inexacte du Messie, Yechoua.

Nous savons que Jésus-Christ est né de la vierge Marie, mais que Sa naissance est entièrement surnaturelle, par un acte souverain du Saint-Esprit. Jésus devait naître sans péché. Il devait donc venir d’en haut, sans aucune hérédité humaine. Il est donc venu dans une chair semblable à la nôtre, mais sans péché, afin qu’Il puisse accomplir une expiation parfaite.

Le Messie devait venir d'Israël, et naître dans une "chair semblable à la nôtre." Semblable ne signifie pas identique. Si le Seigneur avait dû naître avec une hérédité humaine Juive, il aurait reçu dans Son sang l'héritage du péché originel, ce qui est impossible. Le Messie est entièrement d'en haut, du Ciel. Le Saint-Esprit a implanté dans le sein de Marie un ovule surnaturel, surnaturellement fécondé, sans que ni Marie ni Joseph n'apportent aucune contribution humaine à cette naissance surnaturelle.

Par conséquent, Jésus n'est pas, et ne peut pas être, un Juif "biologique," avec un ADN hérité d'Abraham, même en partie, par sa mère. Il est pleinement humain, en ce sens qu'Il a revêtu un corps humain entièrement semblable au nôtre, mais sans péché. Mais Il est aussi pleinement divin, car Il est Dieu incarné dans la chair.

Le Messie n'a donc rien à voir avec l'héritage physique de l'humanité déchue. En ce sens, il ne peut appartenir biologiquement au peuple Juif. Il est simplement né dans le peuple Juif, en vertu de la promesse faite à Abraham. Il appartient en apparence à la descendance d'Abraham, mais sans être de sa descendance, humainement parlant. Il a l'apparence et la "culture" du Juif, mais non l'hérédité biologique du Juif.

Il s'agit d'un point extrêmement important, que tout disciple du Messie, Juif ou Gentil, doit bien comprendre et accepter. Car cela place tous les hommes, Juifs ou Gentils, sur le même plan spirituel par rapport au Messie. Nous étions tous morts dans nos péchés, et nous avions tous besoin d'être sauvés. Le salut devait venir des Juifs, et Jésus le donne librement, et de la même manière, à tous ceux qui le reçoivent par la foi.

La relation spirituelle d'un Juif converti avec son Messie est donc exactement la même que la relation spirituelle d'un Gentil converti avec Jésus. Le premier était proche, le second était loin. Mais ni l'un ni l'autre n'avaient la vie. L'un et l'autre l'ont reçue de la même manière, par la foi dans le Messie. C'est ce qui est suprêmement important. Les questions culturelles n'ont aucune importance dans le Royaume de Dieu.

Une interprétation inexacte de l'œuvre du Messie.

Le Messie est venu pour accomplir parfaitement la Loi, mais aussi pour abroger une alliance ancienne déclarée imparfaite, pour instaurer une alliance nouvelle, et pas seulement renouvelée. Voici ce que déclare l'épître aux Hébreux :

"Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, qu'était-il encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron ?

"Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi.

"En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n'a fait le service de l'autel :

"car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce.

"Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek,

"institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable ;

"car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour toujours selon l'ordre de Melchisédek.

"Il y a ainsi abolition d'une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité,

"car la loi n'a rien amené à la perfection, et introduction d'une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

"Et, comme cela n'a pas eu lieu sans serment,

"car, tandis que les Lévites sont devenus sacrificateurs sans serment, Jésus l'est devenu avec serment par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne se repentira pas : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek,

"Jésus est par cela même le garant d'une alliance plus excellente" (Hébreux 7:11-22).

Ce passage extrêmement important règle la question de la nouvelle alliance. Notez qu'il s'adresse en priorité aux Hébreux, c'est-à-dire aux Juifs, qui avaient besoin de comprendre et d'accepter :

Les Juifs Messianiques prétendent que ce changement n'affecte que la manière dont on est sauvé, sans rien enlever au reste de la Loi. Cependant, il est clair ici que le fondement même de la Loi, c'est-à-dire le sacerdoce Lévitique, avec le Temple et les sacrifices, ayant disparu, nécessairement aussi il y a un changement de Loi ! Tout est nouveau sous cette nouvelle alliance : le Temple, le Sacrifice, le sacerdoce et la Loi. La Loi forme un tout. L'observer en partie, c'est ne pas l'observer du tout. Jacques affirme que "celui qui observe toute la loi, mais qui pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous" (Jacques 2:10).

Il ne s'agit plus d'obéir à la Loi ou à une partie de la Loi, même de cœur, mais de marcher en Jésus par la puissance d'une Vie impérissable !

Le Seigneur avait exclusivement réservé à Israël la révélation de la Loi. Avec la venue de Jésus-Christ, Dieu révèle un grand mystère, resté caché depuis la création du monde. Ce mystère, c’est que tous les hommes, Juifs et païens, sont à présent appelés à entrer dans une nouvelle alliance avec Dieu, par la foi en Jésus-Christ. En Lui, nous avons tous un même accès auprès du Père, dans un même Esprit. Les païens sont devenus co-héritiers de Dieu. Ils forment avec les Juifs convertis à Jésus un même corps. Ils participent à la même promesse en Jésus-Christ, par l’Evangile. Cette nouvelle alliance, meilleure que l’ancienne, et fondée sur de meilleures promesses, a été scellée dans le précieux sang de Jésus-Christ.

Christ est devenu notre paix. De ceux qui étaient autrefois ennemis, Juifs et païens, il n’en a fait qu’un. Il a renversé le mur de séparation, l’inimitié, non pas pour faire entrer les païens dans le peuple Juif, mais pour créer en Lui-même avec les deux, un seul homme nouveau. Il les a réconciliés avec Dieu par la Croix, en détruisant par elle l’inimitié. Par Sa chair offerte à la Croix pour le salut du monde, Christ a anéanti la Loi des ordonnances dans ses prescriptions.

En Christ, pour les Juifs comme pour les païens, il y a un seul corps, un seul Esprit, une seule espérance, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous. Ce corps unique forme l’Eglise de Christ, dont Il est la Tête. C’est pourquoi Dieu veut à présent faire paraître devant Lui cette Eglise glorieuse, sans ride, ni tache, ni rien de semblable.

Cette Eglise parfaite doit manifester la nature même de Jésus. C’est l’aboutissement du plan parfait de Dieu, tel qu’il était dès le commencement.

Cette Eglise est la seule qui puisse rendre à Dieu, par l’Esprit, un culte qui Lui soit agréable. Elle ne met plus sa confiance dans la chair, mais marche par l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu demeure en elle.

Les Israélites pouvaient se confier dans la chair, car ils étaient le seul peuple choisi par Dieu, parmi tous les peuples de la terre, pour recevoir la révélation divine. C’est pourquoi ils devaient absolument veiller à la pureté de la race, afin de ne pas mêler la race sainte aux fils de la rébellion, les Gentils. Les conversions au judaïsme n’étaient pas recherchées, et celles qui se faisaient étaient soigneusement contrôlées.

L’apôtre Paul dit lui-même que si quelque autre croyait pouvoir se confier dans la chair, il le pouvait bien davantage, lui, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la Loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Eglise ; irréprochable, à l’égard de la justice de la Loi.

Mais il ajoute aussitôt que ces choses, qui étaient pour lui des gains, il les a regardées comme une perte, à cause de Christ. Il a même regardé toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ, son Seigneur, pour lequel il a renoncé à tout. Ayant renoncé à tout, il a donc renoncé à tous les privilèges de sa condition de Juif, selon la chair, pour pouvoir gagner Christ. Cela signifie clairement qu’il n’aurait pu gagner Christ s’Il n’avait pas renoncé à sa condition de Juif. Il a considéré comme une perte le fait d’être un Israélite selon la chair. Comment ne pas suivre son exemple ?

Il était indispensable que Paul renonce à tout ce qui faisait sa gloire dans l’ancienne alliance, afin de connaître Christ, et la puissance de Sa résurrection, et la communion de Ses souffrances.

Pourtant, Israël, dans son ensemble, n’a pas encore renoncé à sa judaïcité, pour reconnaître en Jésus-Christ son Messie. Il n’a pas discerné que la Loi ne lui avait été donnée que pour un temps. Au lieu de laisser la Loi le convaincre de péché, le peuple d’Israël est resté attaché à la lettre qui tue. Certes, il faut voir dans cette attitude la volonté de rester fidèle à une révélation divine millénaire. Mais, lorsque Dieu modifie Ses données, la fidélité religieuse à une révélation plus ancienne aboutit à l’endurcissement du cœur.

Ayant rejeté le Messie, Israël s’est endurci, et a chuté. Cependant, par sa chute, le salut est devenu accessible aux païens. L’ouverture du salut par la foi à ceux qui étaient auparavant sans Dieu et sans espérance dans le monde devait exciter la jalousie des Juifs. Mais, jusqu’à ce jour, la plupart ont persévéré dans l’incrédulité.

Une partie d’Israël est ainsi tombée dans l’endurcissement, nous dit l’apôtre Paul, jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée dans le salut. Non pas la totalité de manière absolue, mais la totalité de ceux qui devaient hériter du salut, et que Dieu connaissait d’avance. Alors tout Israël sera sauvé. Cependant, cette totalité ne représentera qu’un faible reste. La Bible dit que même si le nombre des enfants d’Israël était comme le sable de la mer, un reste seulement sera sauvé. En effet, les Juifs doivent encore traverser une grande tribulation, jusqu’à ce qu’ils reconnaissent enfin celui qu’ils ont percé, Jésus le Messie.

Si nous sommes avertis qu’un reste seulement d’Israël sera sauvé, cela signifie que tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël. Seuls les enfants de la promesse sont regardés comme la véritable postérité d’Abraham. Les enfants de la promesse le sont devenus par la foi, de même que leur père Abraham a été déclaré le père de la foi, afin d’être le père de tous ceux qui auraient foi en Jésus-Christ.

L’apôtre Paul affirme que le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement. La vraie circoncision n’est donc pas celle qui est visible dans la chair. C’est la circoncision du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. Quand un païen, incirconcis, fait naturellement ce que prescrit la Loi, il montre par là que l’œuvre de la Loi est inscrite dans son cœur.

La circoncision physique n’est utile que pour celui qui met en pratique toute la Loi. Comme nul homme, Juif ou païen, n’est naturellement capable d’observer toute la Loi, la circoncision devient dès lors incirconcision. Un Juif, circoncis, qui n’observe pas toute la Loi, n’est pas meilleur devant Dieu qu’un païen, incirconcis, qui ne connaît pas la Loi et ne l’observe pas non plus.

La foi en Jésus-Christ nous fait passer par une nouvelle naissance. L’ancienne nature de péché, qui rendait la Loi sans force, disparaît dans la mort de Jésus. Quand Il est mort, nous sommes morts avec Lui. Quand Il est ressuscité, nous naissons de nouveau en Lui. Dieu inscrit alors Sa Loi dans le cœur de Ses enfants. Il leur donne Son Esprit, qui les rend capables de marcher selon l’Esprit, c’est-à-dire d’obéir à Dieu par la foi en Jésus.

Cela ne signifie pas qu'ils sont appelés à présent à obéir de cœur à toute la Loi de Moïse. Mais cela signifie qu'ils sont appelés à marcher sur cette terre comme Jésus a marché, c'est-à-dire par l'Esprit.

Dès lors, la circoncision physique devient inutile, pour les Juifs comme pour les païens, car le cœur a été circoncis. Dieu est satisfait. Christ est la fin de la Loi, pour la justification de tous ceux qui croient. C’est en Lui que tous ceux qui croient ont été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement de la chair.

Christ a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient, c’est-à-dire la Loi de Moïse. Cette Loi, qui subsistait contre nous, Il l’a détruite en la clouant à la Croix.

Cette Loi, avec toutes ses ordonnances, au sujet du manger et du boire, des fêtes, des nouvelles lunes et des sabbats, était l’ombre des choses à venir.

À présent, nous sommes, Juifs et païens, morts en Christ à la chair, au monde et à la Loi. Nous sommes complètement affranchis de l’obligation de mettre en pratique les commandements de la Loi de Moïse, pour marcher selon la loi de Christ, loi de liberté et d'amour.

Par la foi en Jésus-Christ, Dieu nous rend capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit. Le ministère de la Loi a été un ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des tables de pierre. Le ministère de l’Evangile, gravé dans les cœurs, devient un ministère de la vie éternelle.

Le ministère de la Loi a été un ministère de la condamnation. Le ministère de l’Evangile est celui de la justice de Dieu. Si le ministère de la Loi a été glorieux, le ministère de l’Evangile est bien plus glorieux. Il est de beaucoup supérieur en gloire, car il est permanent, alors que le ministère de la Loi était passager.

Que le Seigneur éclaire notre entendement, pour que nous comprenions à quel point le Seigneur a voulu tout renouveler, au travers de la nouvelle alliance conclue dans le sang de Jésus !

Les Juifs sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure, quand ils font la lecture de l’Ancien Testament. Ce voile ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Pourquoi les Juifs Messianiques cherchent-ils à se remettre sous ce voile ?

L’apôtre Paul déclare à plusieurs reprises que nous avons tout pleinement en Christ. Il n’y a plus, dans le corps de Christ, ni Grec ni Juif. Mais Christ est tout et en tous. C’est la raison pour laquelle Paul exhorte Tite à éviter les discussions folles, les généalogies si chères aux Juifs, les querelles et les disputes relatives à la Loi. Elles sont inutiles et vaines.

Une interprétation inexacte de la nouvelle naissance.

Du point de vue de Dieu, il n'y a bien que deux catégories d'êtres humains. Mais il ne s'agit pas des Juifs et des Gentils. Il s'agit de ceux qui sont sauvés, et de ceux qui sont perdus. Certes, parmi ceux qui sont perdus, il faut encore distinguer les Juifs et les Gentils. Mais ce n'est pas le fait d'être Juif qui sauve, même si le salut vient des Juifs par le Messie.

Les Juifs Messianiques tendent à considérer que la véritable Eglise, au sens plein du terme, est la communauté des Juifs rachetés par le Messie, auxquels s'ajoutent, mais comme greffés sur un arbre d'une autre nature qu'eux, les Gentils sauvés par la foi au Messie.

Toutefois, la véritable Eglise, au plein sens biblique du terme, est le Corps Vivant du Messie, la communauté de tous ceux qui, Juifs et Gentils, se sont repentis de leurs péchés et ont reçu la vie éternelle en Jésus le Messie.

C’est par la Loi que devait venir la connaissance du péché. Auparavant, le péché existait, mais n’était pas imputé, parce que la Loi n’avait pas été révélée. Avant la Loi, l’homme pouvait s’imaginer qu’il y avait quelque chose de bon en lui. Il aurait pu être indéfiniment séduit par la pensée que sa nature profonde pouvait être acceptable à Dieu, pourvu qu’il s’efforce d’agir pieusement et d’accomplir des bonnes œuvres. La Loi est intervenue pour que l’offense abonde.

Aujourd’hui encore, beaucoup de rabbins éminents et de Juifs pieux enseignent que le fond de l’âme d'un Juif est bon, simplement parce qu'il est Juif, même si l’extérieur de ce Juif peut être impie ou mauvais. Cette attitude rend très difficile aux Juifs une véritable conviction de péché. Elle est contraire à l’enseignement de la Bible, qui affirme que tous les hommes sont pécheurs et ont besoin d’être sauvés.

Dieu a donc donné la Loi à Israël pour que les Juifs parviennent les premiers à la connaissance du péché et comprennent la nécessité d’être sauvés. Ce ne sont pas seulement les Juifs qui doivent parvenir à cette connaissance, mais l’humanité tout entière. Car tous les hommes sont issus d’un seul. Ils sont tous de la même nature, tous descendants d’Adam et d’Eve, tous nés dans le péché et séparés de Dieu.

Depuis la chute, le péché habite dans la chair de l’homme. Le péché est la désobéissance à la Loi de Dieu. Il a séparé l’homme de Dieu et a conduit l’homme à vivre une vie indépendante de Dieu, une vie, par conséquent, coupée de la vie de Dieu.

Dès que l’homme entre en contact avec la Loi de Dieu, il est donc naturel que le péché se manifeste dans sa vie. Car l’homme est, par nature, incapable d’obéir à la Loi divine. La Loi stimule le péché à se manifester dans nos membres. La Loi pousse les passions et les mauvais désirs du péché à venir au grand jour.

La Loi de Dieu est bonne en soi. Elle est parfaite et manifeste toute la sainteté de Dieu. Mais dès qu’elle entre en contact avec la nature humaine pécheresse, elle révèle immédiatement le péché. Par sa naissance, l’homme a hérité d’une nature de péché. Il est complètement enfermé dans la désobéissance. Il est esclave d’une loi de péché et de mort dont il lui est absolument impossible de se libérer par la puissance de sa volonté. L’homme naturel est entièrement charnel, vendu au péché, esclave du péché. La chair, dans laquelle habite le péché, rend la Loi de Dieu sans force. Il faut une nouvelle naissance en Jésus-Christ pour être libéré de la loi du péché et de la mort.

En vertu de la bénédiction accordée à Abraham le croyant, Israël devait être en tout le premier. Premier à recevoir la révélation de la Loi, premier à recevoir la révélation du péché, premier à recevoir la révélation du salut, premier à recevoir la révélation du Messie, premier à recevoir la révélation de l’Evangile.

Car c’est à Israël qu’appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses et les patriarches. C’est d’Israël qu’est issu, selon la chair, Christ le Messie.

Israël est resté longtemps sous la sévère discipline de la Loi. Cette discipline aurait dû suffire à faire comprendre à Israël que le salut ne pouvait venir de l’observation des préceptes de la Loi. Toute la Loi, avec ses 613 commandements, était destinée à démontrer aux Juifs pieux qu’il leur était impossible de l’observer en entier, quels que soient leurs efforts et leurs résolutions.

Au lieu d’apprendre cette leçon salutaire, Israël s’est peu à peu enfoncé dans le légalisme religieux le plus strict. Les Juifs n’ont pas compris dans leur ensemble que pour être agréables à Dieu, il leur fallait obéir à tous les commandements et préceptes de la Loi, sans en omettre un seul. C’était impossible. Un seul l’a fait, le Seigneur Jésus-Christ, venu accomplir la Loi. Etant né sans péché, il n’était pas soumis à la loi du péché.

Israël n’a pas compris qu’il y a dans les membres de l’homme une loi de péché, qu'il soit Juif ou Gentil, et que l’homme ne peut être affranchi de cette loi de péché que par la loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ.

La Loi de Dieu était destinée à être un pédagogue, pour préparer Israël à l’acceptation du Messie par la foi. Mais Israël a désespérément cherché une loi de justice, sans y parvenir, parce qu’il l’a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres de la loi. C’est la raison pour laquelle Israël, dans sa grande majorité, a refusé de reconnaître le Messie.

C’est pourquoi l’Evangile a été annoncé aux païens. Ceux-ci ne cherchaient pas la justice de Dieu. Mais ils l’ont obtenue, parce qu’ils ont compris qu’elle ne pouvait s’obtenir que par la foi en Jésus-Christ. Ils ont compris que Christ était la fin de la Loi, pour la justification de tous ceux qui croient, Juifs et païens.

Le seul moyen par lequel un Juif pouvait atteindre la justice de Dieu était de mettre toute la Loi en pratique. Il pouvait vivre en pratiquant toute la Loi. Hélas, la loi de péché qui était dans ses membres le rendait incapable de mettre toute la Loi en pratique.

Il est à présent possible à tous les hommes d’atteindre la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Que Dieu soit béni pour Sa grâce ! L’Evangile est encore appelé la Parole de la foi. Car la foi vient de ce que l’on entend, et ce que l’on entend vient de la Parole de Christ. La foi consiste à croire dans le cœur, et à confesser de la bouche. C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.

Si nous confessons de notre bouche le Seigneur Jésus, et si nous croyons dans le cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, nous sommes sauvés, et nous recevons la justice de Dieu. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut.

La foi en Jésus nous libère immédiatement de la loi du péché et de la mort qui agit dans nos membres, et nous met au bénéfice de la loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus. Nous quittons le royaume des ténèbres, contrôlé par Satan, pour entrer dans le Royaume de Dieu. Le Seigneur fait de nous de nouvelles créations. Il nous rend participants de Sa nature divine. Nous devenons Ses enfants. Dieu peut alors nous transformer à l’image de Son Fils bien-aimé, Jésus-Christ.

Cette interprétation inexacte de la nouvelle naissance enferme les Juifs Messianiques dans une conception inexacte de l'Eglise. L'Eglise n'est pas Israël rénové et revivifié. L'Eglise est un peuple entièrement nouveau, qui n'est plus de cette terre, et qui est appelé à marcher non par la chair, mais par l'Esprit. Un Gentil converti à Jésus n'est plus un Gentil, sinon sur le plan charnel ou biologique. Mais il n'est pas appelé à marcher par la chair ! De même, un Juif converti à Yechoua n'est plus un Juif, sinon sur le plan charnel et biologique. Mais il n'est pas non plus appelé à marcher par la chair ! Gentils et Juifs convertis forment un peuple céleste, né de nouveau, sans aucun lien avec leur hérédité biologique ou charnelle, pourvu qu'ils marchent par l'Esprit !

Les Juifs Messianiques ont trop tendance à considérer l'Eglise Chrétienne comme une Eglise de Gentils antisémites et persécuteurs, ce que, malheureusement, elle a trop souvent été. Mais l'Eglise antisémite et persécutrice n'a jamais été la véritable Eglise de Jésus-Christ, née de nouveau et marchant par l'Esprit. Cette Eglise-là a toujours aimé Israël, et elle sait de quoi elle est redevable au peuple Juif.

Une interprétation inexacte de la nature et de l'évolution de l'Eglise primitive.

Une étude approfondie du Livre des Actes, éclairée par celle des épîtres de Paul, nous montre que l'Eglise primitive ne correspond pas exactement au modèle que veulent en donner les Juifs Messianiques. Pour eux, la première église de Jérusalem était réellement messianique, mais elle a peu à peu, puis complètement, perdu sa judaïcité, suite à la conversion massive des Gentils.

Il est important de rappeler comment les choses se sont réellement passées.

La résurrection de Jésus représente un extraordinaire coup de tonnerre dans le ciel d'Israël. Le jour de la Pentecôte, les cent vingt, remplis de l'Esprit, remplissent les rues de Jérusalem de la proclamation de la gloire de Dieu. La puissante prédication de Pierre touche les cœurs, et trois mille Juifs se convertissent au Messie !

Cette première Eglise est débordante de vie, de joie et de paix dans l'Esprit. Elle connaît une rapide croissance. On peut évaluer le nombre de convertis à Jérusalem à plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont une foule de sacrificateurs.

Toute la vie de Jérusalem est bouleversée, ainsi que la pratique de la religion juive. Le peuple doit clairement choisir entre le Sanhédrin et les Apôtres, entre les ténèbres d'une religion morte et la vie abondante dans le Messie ressuscité. Les chefs religieux ne peuvent rien pour arrêter la phénoménale croissance de cette Eglise.

Cela dure quelques années, peut-être quatre ou cinq, peut-être moins, jusqu'à la fin du chapitre 4 des Actes. Alors commencent les premiers problèmes.

L'histoire d'Ananias et de Saphira est révélatrice d'un problème de fond : la chair commence à prendre le dessus sur l'Esprit. Un deuxième problème apparaît au chapitre 6, lorsque les Juifs Hellénistes commencent à murmurer contre les Juifs hébraïsants. Les Hellénistes étaient déjà considérés comme "inférieurs," car ils avaient adopté la langue et la culture grecque. Ceci nous prouve que le légalisme n'était pas entièrement déraciné de l'Eglise primitive, et que les divisions qu'il engendrait commençaient à se manifester.

Cela nous prouve que le baptême de l'Esprit, aussi puissant qu'il soit, ne permet pas d'anéantir la puissance de la chair. Seule la prédication de la Croix peut le faire. Mais les épîtres de Paul n'étaient pas encore écrites !

La raison de cette dispute peut paraître triviale : les veuves des Hébreux étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. En fait, les apôtres voyaient affluer des sommes considérables d'argent et une grande quantité de biens, qui n'allaient plus au Temple, dont le trésor en pâtissait, mais qui allaient "aux pieds des apôtres," pour être distribuées aux nécessiteux. La cause réelle de ces "murmures" peut très bien avoir été la convoitise : "Qui va contrôler et distribuer tout cet argent et tous ces biens ?"

Il semble que les apôtres n'ont pas voulu se mêler de ces questions d'argent, car ils ont déclaré vouloir se consacrer au ministère de la parole et à la prière. Toutefois, on constate pour la première fois que des frictions sérieuses apparaissent entre ceux qui marchaient par l'esprit et ceux qui marchaient par la chair. Les choses ne sont pas nouvelles !

Il est fort probable que ces divisions au sein de l'Eglise de Jérusalem aient contribué à affaiblir sa puissance spirituelle, et à renforcer le pouvoir du Sanhédrin et des Juifs, qui peuvent assassiner Etienne en toute impunité, alors qu'ils n'ont pas pu le faire pour Pierre, quelques années plus tôt.

Remarquez qu'Etienne est accusé de prêcher contre la Loi et contre le Temple. Il devait y avoir au moins une part de vérité dans cette accusation, car il prêchait la grâce ! Il prêchait une autre loi, celle de l'esprit de vie en Christ, qui avait remplacé la Loi.

Ceci nous permet d'affirmer que le début du chapitre 8 des Actes nous montre que l'Eglise de Jérusalem commence à se diviser en deux partis : celui de la Loi, et celui de la grâce, ou, autrement dit, celui de la chair, et celui de l'Esprit.

Une partie des Juifs convertis commencent à faire des compromis avec la Loi. Ils forment "le parti des fidèles circoncis" d'Actes 11:2. Jacques, le frère du Seigneur, commence à s'élever pour prendre la direction de ce parti. Par la suite, dans Actes 15, et surtout Actes 21, il devient évident que Jacques est devenu le chef incontesté de ce parti.

L'acceptation de la résurrection de Jésus n'est plus un problème à Jérusalem. Le vrai problème, le sujet de toutes les discussions, est celui de la loi ou de la grâce.

C'est alors que l'Eglise de Jérusalem tombe dans le compromis. Elle veut continuer à constituer une partie du Judaïsme, au lieu d'être l'Eglise sans compromis dont Pierre, et surtout Paul, sont les apôtres. Elle n'a pas compris que le Judaïsme, en tant que religion, était terminé.

Ceux qui sont tombés dans le compromis sont ceux qui continuent à marcher d'après leur vieille nature charnelle, tout en étant sauvés. Ceux qui refusent le compromis sont ceux qui marchent d'après leur nature spirituelle nouvelle.

On voit nettement, tout au long du Livre des Actes, que l'influence de l'apôtre Pierre décroît constamment au sein de l'Eglise de Jérusalem, au profit de celle de Jacques.

Quand Pierre est envoyé par le Seigneur chez le centenier Corneille, il sait qu'il va avoir des problèmes quand il va en rendre compte à Jérusalem. Quand Pierre révèle aux Juifs convertis de Jérusalem que Dieu a ouvert la porte du salut aux païens, certes, ils glorifient Dieu, mais cela ne semble pas les combler de joie, comme le montre la suite du Livre des Actes. Car ils pensaient sincèrement que les Gentils ne pourraient jamais égaler les Juifs. Il fallait pour cela qu'ils se convertissent au judaïsme, et encore !

Dans Actes 11 et 15, on voit que l'Eglise de Jérusalem cherche à exercer un contrôle sur celle d'Antioche. L'Evangile atteint les Gentils non pas grâce à l'action missionnaire intense de l'Eglise de Jérusalem, mais malgré son influence restrictive. Galates 2:11 nous révèle que Pierre lui-même, par crainte des circoncis, a commencé à forcer les païens à judaïser, par crainte des envoyés de Jacques. Paul a dû le reprendre publiquement pour son hypocrisie.

Pour le parti de la circoncision et de la loi, le problème essentiel était d'être pour ou contre Israël. Pour le parti de la grâce, le problème essentiel était d'être pour ou contre Jésus-Christ, venu pour sauver pleinement tous les hommes.

Le problème n'est pas d'accepter ou non les traditions et la culture Juive, mais de reconnaître ou non à Jésus-Christ toute autorité et toute puissance dans notre vie.

La deuxième moitié du Livre des Actes nous montre que les Juifs Messianiques de Jérusalem, dans leur majorité, s'opposent de plus en plus à l'Evangile de la grâce prêché par Paul. Cet Evangile a atteint le monde connu de l'époque en dépit d'Israël, et plus grâce à Israël, comme au début des Actes.

En effet, c'est le Saint-Esprit qui envoie d'Antioche Paul et Barnabas vers les Gentils et les Juifs de l'Asie. Ce n'est pas l'Eglise de Jérusalem. L'Eglise d'Antioche n'était pas le fruit du ministère de l'Eglise de Jérusalem. Car celle-ci, dans sa majorité, ne supportait pas l'idée que les Gentils puissent avoir le même statut qu'eux en Christ. Ils voulaient, en quelque sorte, "forcer" les Gentils à reconnaître leur infériorité, en les mettant sous la loi. Or, chaque Chrétien peut tout recevoir de Dieu de la même manière, et nul n'est au-dessus des autres.

On voit dans Actes 15 que le problème était grand, et le conflit sérieux entre le parti de la loi et le parti de la grâce, entre Jérusalem et Antioche. Des représentants de l'Eglise de Jérusalem viennent même à Antioche pour enseigner que les Gentils ne peuvent être sauvés par la foi seule, et qu'il faut qu'ils soient circoncis.

Il est nécessaire de convoquer un concile à Jérusalem pour régler la question. Pierre et Paul y affirment avec force que Dieu n'a fait aucune différence entre Juifs et Gentils qui sont en Christ. Ils ne plaident aucunement pour encourager les Juifs Messianiques à conserver leurs particularités et leur héritage judaïque.

C'est alors que Jacques réussit à faire imposer aux Gentils un compromis qui semble satisfaire tout le monde. En fait, Paul, pour le moins, n'est pas satisfait de cette décision, car l'enseignement de ses épîtres, par la suite, nous montre quelle est sa position réelle quant aux viandes sacrifiées aux idoles (1 Cor. 8 et 10).

Actes 15:21 est un verset révélateur sur la position réelle profonde de Jacques. Il espère que les Gentils, après avoir accepté les quatre restrictions qu'il a conseillées, seront par la suite plus complètement enseignés dans la Loi de Moïse dans les synagogues.

On peut en tout cas se demander pourquoi Jacques est devenu le chef de l'Eglise de Jérusalem, alors que Pierre aurait dû naturellement occuper cette fonction. Pourquoi Paul a-t-il été si violemment persécuté à Jérusalem, alors que Jacques semble jouir de la considération des Juifs, et qu'il n'est pas rapporté de persécutions semblables à son égard ?

La vérité très probable, c'est que le Sanhédrin avait fini par accepter l'Eglise de Jérusalem, ou, tout au moins, avait réussi à la contenir dans des limites acceptables, car elle était plongée dans le compromis avec le judaïsme. Pour éviter la persécution, l'Eglise de Jérusalem a fini par se servir de l'Evangile pour grossir les rangs du Judaïsme Messianique. Ce n'était pas le cas de Paul, qui prêchait la grâce sans compromis. Il était la bête noire des Juifs, mais il n'était pas non plus en odeur de sainteté auprès de beaucoup de Juifs Messianiques.

Pour Jacques, les Juifs continuaient à être supérieurs aux Gentils, alors que pour Paul, ce qui était important, pour les Juifs comme pour les Gentils, c'était d'être une nouvelle création en Christ.

Paul a pourtant tout fait pour atteindre une réconciliation complète avec l'Eglise de Jérusalem. Il s'est même plié aux conseils remplis de compromis donnés par Jacques dans Actes 21. Quand Paul a pratiqué les prescriptions de la loi, ce n'était certainement pas parce qu'il était un rabbin dévot, mais uniquement parce qu'il cherchait la réconciliation, ou parce qu'il voulait gagner ses frères Juifs à la grâce en Jésus-Christ.

La fin du Livre des Actes ne mentionne plus du tout les apôtres, alors que l'Eglise de Jésus comporte encore plusieurs dizaines de milliers de membres à Jérusalem. Pourtant, les apôtres étaient encore vivants. Jean n'est mort que bien longtemps après. Que sont devenus les apôtres ? Ils ont sans doute quitté Jérusalem, qui ne brandissait plus à cette époque la pure flamme d'un Evangile sans compromis.

L'historien Josèphe rapporte que Jacques a été assassiné à Jérusalem en 62, au moment où Paul comparaissait devant Néron. Mais il ajoute que cet assassinat, commandité par le Souverain Sacrificateur de l'époque, a été condamné par beaucoup, car "Jacques était honoré par les plus considérés des citoyens." Même le roi Agrippa fit destituer le Souverain Sacrificateur, pour montrer à tous qu'il désapprouvait cet assassinat. "Etre honoré par les plus considérés des citoyens," est-ce le sort de ceux qui annoncent l'Evangile sans compromis ? Est-ce le sort qui a été réservé à Paul ?

Ce bref survol du Livre des Actes doit nous permettre de mieux comprendre que le problème de l'Eglise de Jérusalem était le même que celui du Judaïsme Messianique moderne : elle était engagée dans un compromis entre le judaïsme et le pur Evangile de la grâce suffisante.

Ce que Dieu veut, ce n'est pas réconcilier tous les hommes avec les Juifs pour en faire des "Juifs spirituels" dans le Messie, mais c'est réconcilier tous les hommes avec Lui-même, par Jésus-Christ, pour les transformer en nouvelles créatures, à l'image de Son Fils.

 

Conclusion.

Le Judaïsme messianique n'est donc qu'une dénomination chrétienne comme tant d'autres, fondée sur des principes charnels, qui ne peuvent absolument pas permettre d'atteindre une pleine marche par l'Esprit. C'est, hélas, le cas de beaucoup, d'autres dénominations chrétiennes. Il faut dire que le comportement charnel de beaucoup de Chrétiens, et d'églises chrétiennes, n'a certainement pas aidé les Juifs convertis à Jésus à marcher eux-mêmes par l'Esprit ! Si les Chrétiens avaient réellement marché par l'Esprit, ils auraient rendu ces Juifs jaloux, et ceux-ci auraient été incités à marcher eux-mêmes par l'Esprit.

Le Judaïsme Messianique ne peut être qu'une cause de division supplémentaire dans le Corps de Christ. Les Juifs convertis, en se regroupant dans des communautés distinctes, privent les assemblées de Gentils convertis de leur présence bénéfique. La véritable Eglise de Jésus-Christ doit regrouper au niveau local tous les convertis, jeunes et vieux, hommes et femmes, libres et esclaves, riches et pauvres, tziganes et sédentaires, noirs et blancs, Juifs et Gentils ! Hélas, que voit-on aujourd'hui ? Presque toutes ces catégories se sont regroupées par affinités ethniques ou sociales, pour former des églises séparées !

En outre, les Juifs convertis déjà membres d'assemblées chrétiennes sont tentés de les quitter, ou les quittent effectivement, pour rejoindre des communautés messianiques qui les attirent. Il en est de même pour beaucoup de Gentils convertis qui, parce qu'ils aiment justement Israël, et parce qu'ils se sont laissés séduire, désirent ardemment se joindre au Judaïsme Messianique. Ils se lancent dans une recherche effrénée de leurs ascendants Juifs éventuels, afin de pouvoir être admis comme membres à part entière.

Finalement, en invoquant un double appel, l'appel à être sauvés, propre à tous les hommes, et l'appel spécifique au peuple Juif, qu'ils sont les seuls à avoir, les Juifs Messianiques, qu'ils le veuillent ou non, affirment leur supériorité, sinon spirituelle, tout au moins ethnique et culturelle, sur les Gentils convertis, qui doivent se contenter d'un seul appel. Devant la clarté du message de l'Evangile, qui est le même pour tous, et qui offre la même place à tous, il s'agit d'une forme subtile d'orgueil spirituel qui ne convient pas à l'assemblée des saints.

Nous sommes tous appelés à aimer ardemment Israël et nos frères Juifs convertis. Quand la vie du Messie brûle dans nos cœurs, nous ne pouvons pas faire autrement. Mais nous devons aussi nous dire la vérité avec amour. C'est ce que nous avons tenté de faire dans cet article, en dénonçant la séduction spirituelle dans laquelle se sont engagés nos frères Juifs Messianiques.

Qu'ils veuillent bien comprendre que cela n'enlève rien à l'amour que nous leur portons, et à la joie que nous éprouvons à voir des fils et des filles d'Israël reconnaître en Yechoua leur Messie.

 

Additif. Réponse faite par l’auteur de l’article précédent à une lettre qu’il a reçue :

Cher frère,

Le Seigneur Jésus, par Son sacrifice à la croix, est venu appeler Juifs et païens à former une entité absolument nouvelle, qui transcende absolument la condition initiale des uns et des autres. Les saints de l'Ancien Testament ne connaissaient pas la nouvelle naissance, ni la plénitude de la présence de l'Esprit dans le Chrétien, ni la marche par l'Esprit, que nous pouvons connaître dans le Seigneur.

Par la nouvelle naissance en Jésus, Juifs et païens entrent ensemble dans une dimension extraordinaire, celle de l'Epouse de Christ, appelée à être semblable à Lui, à marcher par Son Esprit, et à manifester Sa perfection. Il s'agit d'un appel céleste unique, qu'aucune des prophéties de l'Ancien Testament n'avait pleinement révélé : l'Eglise (au sens plein, c'est-à-dire Corps de Christ, et non pas "église" des Gentils) n'a pas été révélée dans l'Ancien Testament.

Israël a une place unique dans le plan de Dieu, grâce à Abraham, le père de la foi. Sans Israël, pas de Bible et pas de Messie. Comment ne pas le reconnaître, et ne pas avoir amour et reconnaissance pour Israël quand on devient "chrétien" ? Notre article le dit d'ailleurs clairement.

Mais l'appel d'Israël est un appel terrestre, tandis que l'appel lancé au Corps de Christ (Epouse du Seigneur) est un appel céleste. L'appel d'Israël va recevoir son plein accomplissement lors du Millénium qui vient, avec le rétablissement du trône de David à Jérusalem, et le règne Millénaire de Christ avec l'Eglise sur la terre. Le temps de l'Eglise commence à la Pentecôte et finit avec l'enlèvement. Les saints de l'Ancien Testament, comme les saints du Millénium, ne font pas partie de l'Eglise. Ils sont sauvés, mais ils font partie des amis de l'Epoux, comme Jean le Baptiste, qui s'en réjouissait pleinement. Tous se retrouveront dans une joie parfaite autour de la table des noces de l'Agneau. Un ami, même très cher, n'a pas la même place qu'une épouse. Ce n'est pas une question de "valeur spirituelle" supérieure ou inférieure. C'est une question de position spirituelle, et de pure grâce.

Nous voyons qu'après le renouvellement de toutes choses, dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre, et tout particulièrement dans la Jérusalem Céleste, on ne parle plus d'Israël. Même si les portes de cette Jérusalem portent les noms des douze tribus, pour rappeler éternellement la place d'Israël dans le plan de Dieu (porte spirituelle d'entrée dans le salut, par le Messie), Israël en tant que pays et que peuple particulier, ne sont plus présents comme ils le sont sur la terre actuelle.

Pouvez-vous reconnaître que le Corps de Christ, Son Epouse, bénéficie d'une grâce toute spéciale, et d'un appel tout particulier, dont ni Israël, ni a fortiori les Gentils, ne bénéficient en tant que tels ? Est-ce faire preuve de racisme que d'affirmer cela ? Juifs et Gentils sont donc appelés à occuper ensemble, et absolument dans les mêmes conditions, cette position céleste que la grâce de Dieu nous offre dans l'Eglise-Corps de Christ. C'est une vie nouvelle, et une marche nouvelle, la marche par l'Esprit, qu'aucun de nos pères n'avait connu dans l'ancienne alliance. C'est cette marche par l'Esprit que nous sommes tous appelés à connaître et à pratiquer, par l'acceptation de l'œuvre de la Croix en nous, pour que tout ce qui bloque cette marche par l'Esprit, c'est-à-dire la chair, soit éliminé.

Cher frère, je suis pleinement d'accord avec toi sur le fait que les églises protestantes ou évangéliques ont également failli à leur tâche. Elles sont bien souvent restées aussi sur le plan de la chair, ou celui d'un mélange de chair et d'esprit. On ne peut faire marcher ensemble par l'Esprit des Chrétiens qui marchent selon la chair. Comment pourraient-ils marcher ensemble, alors que la chair ne produit que la mort ?

Mais on peut parfaitement mettre ensemble des Chrétiens qui marchent par l'Esprit, quelle que soit leur origine antérieure, Juifs ou Gentils. La marche par l'Esprit ne consiste pas à observer les jours et les mois, ou telle ou telle coutume ou tradition. Elle consiste à se dépouiller de l'ancienne nature et à se revêtir de la nouvelle, qui est la nature même du Seigneur Jésus. Elle consiste à aimer de l'amour-agape du Seigneur. Cet amour doit nous pousser à ne pas juger, mépriser ou condamner ceux qui sont faibles dans la foi, mais à les accepter comme des frères.

Nous continuons donc à croire que le messianisme judaïque s'est engagé dans des séductions qui sont celles de la chair. Vous avez parfaitement le droit de ne pas être d'accord. Mais laissez-nous le droit d'exprimer nos convictions, et de vous mettre en garde. Ne dites pas que, si nous le faisons, c'est que nous sommes des antisémites ou que nous n'aimons ni Israël ni le peuple Juif. Celui qui n'aime ni Israël ni le peuple Juif ne peut que marcher lui-même par la chair, ou alors n'est même pas né de nouveau. Un Chrétien marchant par l'Esprit ne peut qu'éprouver un amour ardent pour Israël.

Mais il est dangereux de s'engager dans une marche par la chair, comme l'apôtre Paul le répète aux Galates, dans des termes très forts. La chair ne produit ni la vie ni la paix. Elle ne produit que la satisfaction de la chair. Toutes les ordonnances charnelles de la loi de Moïse n'ont été imposées que jusqu'à une époque de réformation.

A présent que Christ nous a introduit dans cette époque de réformation, pourquoi voulez-vous continuer à pratiquer ce que Dieu a aboli, ou à invoquer (comme il est clairement invoqué dans les statuts du Mouvement Messianique français) un lien de sang pour être admis comme membre à part entière de vos communautés ? Cela n'est peut-être pas le cas à Bruxelles, mais les statuts du Mouvement Messianique français le précisent clairement (voir notre article). Est-ce une disposition spirituelle ? N'est-elle pas parfaitement charnelle ? Ne faut-il pas la dénoncer ? N'est-ce pas fonder une appartenance à une communauté chrétienne sur une question de race et de sang, alors que ni la chair ni le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu ?

Si cette mention à un lien de sang avec le peuple Juif n'est pas mise en pratique dans les faits, pourquoi ne pas la supprimer complètement de ces statuts ? Pourquoi dire que ceux qui ne peuvent invoquer ce lien de sang avec le peuple Juif ne peuvent "être admis qu'à titre de membre associé" ? N'est-ce pas une disposition parfaitement charnelle ? Ne faut-il pas la dénoncer ? Qui pourrait être accusé de racisme dans ce cas ?

Si nous voulons nous comporter en femmes et hommes mûrs dans le Seigneur, nous devons pouvoir nous dire la vérité dans l'amour, sans nous rejeter ni nous lancer des anathèmes, ce que nous ne ferons personnellement jamais, en particulier sur notre site. Mais nous resterons prêts à écouter les opinions honnêtes de ceux qui les énoncent dans l'amour.

Ressources :

Voici les adresses de tous les articles qui ont été consultés et étudiés pour rédiger ce document :

http://iamcs.mjaa.org/purpose.ihtml

http://www.baruchhashem.com/resources/messgent.html

http://www.baruchhashem.com/resources/reconciliation.html

http://www.cby.org/mj.ihtml

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