Le réveil en Argentine

Vrai réveil, ou nouvelle séduction ?

Articles de David et Linda Liben, de "Delusion and Apostasy News Watch." Les articles originaux, rédigés en anglais, peuvent être consultés sur le site Internet à l'adresse suivante : http://hometown.aol.com/delusionapostasy/myhomepage/news.html

Reproduction autorisée, pourvu qu'elle soit intégrale, et que la source soit indiquée.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Note préliminaire de Parole de Vie : Le réveil argentin entretient des relations étroites avec un Mouvement de cellules de maisons, actuellement en plein développement aux Etats-Unis. Il s'agit du Mouvement Lighthouse ("Maison de Lumière").

David et Linda Liben ont fait paraître sur leur site une série de sept articles consacrés au Mouvement Lighthouse. Ces articles commencent par une interview de Ed Silvoso, l'un des principaux responsables et animateurs du réveil argentin actuel.

Pour une compréhension plus claire de ce vaste sujet, nous avons regroupé la traduction de cette série d'articles en deux articles : le premier sur le réveil en Argentine, et le second sur le Mouvement Lighthouse aux Etats-Unis. Nous avons voulu montrer les relations étroites qui existent entre ces deux mouvements, ainsi qu'entre ces deux mouvements et les autres mouvements actuels de réveil, dits de la "Troisième Vague," en particulier celui de Toronto.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Introduction :

Le Mouvement Lighthouse, sous la bannière de Mission America, réunit actuellement, rien qu'aux Etats-Unis, plus de 70 dénominations chrétiennes, totalisant 180.000 églises, et 350 organisations chrétiennes, comme Jeunesse en Mission, Campus pour Christ, l'Association Billy Graham, etc…, ainsi que de nombreuses Universités ou Instituts Bibliques.

En janvier 1999, tous les responsables de ces dénominations et mouvements se sont rassemblés lors de la réunion annuelle de Mission America. Ils ont adopté avec enthousiasme les objectifs et stratégies du Mouvement Lighthouse, qui étaient de mobiliser l'Eglise pour atteindre pour Christ chaque personne vivant en Amérique, d'ici à la fin de l'an 2.000.

Ce Mouvement Lighthouse est coordonné en Amérique par Harvest Evangelism (dirigé par l'évangéliste argentin Ed Silvoso), et par le Centre Mondial de Prière (sous la direction de "l'apôtre" Chuck Pierce et du Docteur C. Peter Wagner).

Certains d'entre vous connaissez déjà bien ces trois hommes. Ils sont activement impliqués dans les trois mouvements suivants : The Global Revival (Le Réveil Mondial), The World Christian Movement (Le Mouvement Chrétien Mondial), et The New Apostolic Reformation (La Nouvelle Réforme Apostolique).

Si les responsables de ces églises et organisations affiliées au Mouvement Lighthouse avaient fait un minimum de recherches concernant ces trois hommes et leurs activités, cela leur aurait suffi pour éviter de se lier avec eux. Il est vrai que certains des responsables de ces églises et organisations participent déjà activement aux trois mouvements ci-dessus, qui sont tributaires du même "fleuve de réveil."

Une interview de l'évangéliste Ed Silvoso :

Noel Stanton, pasteur principal du Jesus Fellowship, a interviewé Ed Silvoso à propos du réveil en Argentine, pour le compte du magazine "Jesus Life." Ce magazine a publié un extrait de cette interview sur le site suivant : http://www.jesus.org.uk/es.html

Voici la traduction de cet extrait :

Noel Stanton : Vous êtes né en Argentine. Est-ce là que vous vous êtes converti ?

Ed Silvoso : Oui, je suis venu au Seigneur à l'âge de 13 ans. J'ai été le premier Chrétien né de nouveau de mon lycée, dans une ville de 100.000 habitants. J'ai été conduit au Seigneur par un pasteur des Frères Larges, qui est devenu plus tard Pentecôtiste. Sa femme se mourait d'une maladie incurable, et elle a été guérie par le Seigneur. Quand il a témoigné de cela à son assemblée, ils lui ont dit que Dieu ne guérissait pas, et que ce devait être le diable. Ils lui ont demandé de renoncer à cette guérison. Il leur a dit : "Je ne peux pas le faire ! Cela voudrait dire que je condamne ma femme à mort !" Ils lui ont demandé de partir. C'est alors qu'il s'est ouvert au Saint-Esprit. Mais il est resté un Frère Large dans sa fidélité à la Bible. Le Seigneur lui a donné les deux extrêmes !

Noel : Il est donc devenu votre "père spirituel," et c'est lui qui vous a formé ?

Ed : Oui. J'ai eu le privilège de faire partie de ses 31 anciens, alors que je n'avais que 14 ans ! Il nous a dit : "Je n'ai pas la formation d'un théologien. Mais je vais vous apprendre tout ce que je sais." Tous les lundis, il nous enseignait la Bible, et nous mettions cela en pratique au cours du week-end suivant. Quel défi ! Etre un Chrétien né de nouveau en 1958 en Argentine, c'était comme être un Chrétien à La Mecque. Pour vous dire combien c'était dur ! Mais mon pasteur nous disait : "Si vous ne mettez pas en pratique ce que vous avez reçu, vous le perdrez. S'ils vous persécutent, s'ils vous insultent, ils vous permettent d'être bénis devant Dieu. Alors allez-y !" Par tout ce qu'il nous a enseigné, Dieu a formé mon caractère.

Noel : Quand le réveil en Argentine a-t-il commencé ?

Ed : Nous avons eu trois visitations de Dieu. La première, vers le milieu des années 50, c'était par le moyen d'un Américain appelé Tommy Hicks, qui a visité l'Argentine. C'était un gars incroyable. Il a pris un avion pour l'Argentine. Dieu lui a demandé de prier pour un homme s'appelant Peron.

Noel : Le dictateur ?

Ed : Oui ! Mais il était tellement ignorant ! Il pensait que Peron était l'un des passagers de l'avion. Il a demandé à l'hôtesse de l'air : "Y a-t-il quelqu'un ici qui s'appelle Peron ? Elle a répondu : "Non ! Mais Peron est notre Président !" Alors il est allé au palais du Président. Il a frappé à la porte et a demandé à voir Peron. On lui a dit : "Impossible !" Alors l'une des secrétaires qui étaient là s'est brisé une jambe. Il a prié pour elle, et Dieu l'a guérie. Après cela, il a pu prier pour Peron. Le Président lui a donné la permission de prêcher, en lui ouvrant les portes des journaux et de la radio. Cela a conduit au salut des milliers de gens !

Nous avons eu un autre réveil, au milieu des années 80, avec Juan Carlos Ortiz, qui a écrit le livre "Disciple." Mais ils ont commis une erreur dès le début. Ils ont dit que ce réveil concernait l'Eglise, et pas les perdus. Ils sont devenus centrés sur eux-mêmes, et ont connu de nombreuses divisions. Ils ont eu des bénédictions, mais pas de percée réelle.

Le réveil actuel a commencé en mars 1983, quand Carlos Annacondia, qui n'avait que deux ans de conversion, a commencé à prêcher avec une formidable hardiesse. Il a conduit 40.000 personnes à Christ. C'était tellement inhabituel que l'Eglise s'est demandé s'il s'agissait de Dieu ou du diable !

Noel : Et cela continue depuis 13 ans. Est-ce que le réveil est encore bien vivant ?

Ed : Oui, très vivant. Il s'est un peu atténué à certains endroits, mais il a démarré à d'autres endroits du pays.

Noel : Qu'est-il arrivé à l'Eglise Catholique ?

Ed : L'Eglise Catholique est très liée à l'Etat en Argentine. À cause de cela, l'Eglise Catholique s'est corrompue. Même pendant les années 60 et 70, le réveil n'a pas beaucoup touché l'Eglise Catholique, parce que les évêques étaient opposés aux prêtres charismatiques. L'Eglise Catholique était très inquiète, parce que beaucoup de ses membres quittaient l'Eglise pour devenir Pentecôtistes ou Evangéliques. Mais cela a permis aux "Prêtres guérisseurs" de se lever. Ce sont des prêtres charismatiques. Cela a fini par ouvrir l'Eglise Catholique au réveil.

Noel : Quels sont les autres responsables principaux du réveil en Argentine ?

Ed : Des gens comme Carlos Annacondia, Omar Cabrera, Hector Gimenez et Claudio Friedzon. Ils sont en première ligne. Ils sont tous différents. Carlos Annacondia est un homme d'affaires et un évangéliste. Il va partout en Argentine et à l'extérieur. Il conduit des milliers de personnes au Seigneur. Omar Cabrera était le précurseur du réveil. Il faisait tout ce que Carlos Annacondia fait, mais il a été rejeté par l'Eglise établie. Finalement on a de nouveau fait appel à lui, et il a pu apporter un enseignement solide à Annacondia.

Hector Gimenez est un ancien bandit, qui est venu au Seigneur et a commencé à prêcher. Son église a grandi très rapidement. À un moment donné, il avait 150.000 personnes, avec 13 réunions par jour, sept jours sur sept. Claudio Friedzon est celui qui a prié pour John Arnott, le Pasteur de l'église de Toronto, quand il est venu en Argentine.

Noel : Comment a commencé Harvest Evangelism ?

Ed : Pendant onze ans, j'ai participé à des grandes croisades avec mon beau-frère, Luis Palau. J'ai été très encouragé, mais les gens qui se convertissaient ne se joignaient pas à des églises. Il n'y en avait que 5 pour cent environ qui allaient dans des églises après leur conversion. Le Seigneur m'a permis de mettre en œuvre un plan pour corriger cela, dans la ville de Rosario. Nous avons décidé de commencer par implanter des églises, former les gens, et mobiliser tout le monde. Nous avons obtenu de bons résultats. Par la suite, près de la moitié des gens qui se sont convertis aux croisades se sont joints à l'église.

Mais, à cette époque, en 1976, je ne connaissais rien de l'intercession et du combat spirituel. L'ennemi m'a attaqué, et j'ai eu une maladie incurable. Les docteurs m'ont donné deux ans à vivre. J'ai alors décidé de construire un centre de formation, pour le léguer à l'Eglise de l'Argentine après mon départ. Les gens ont commencé à venir pour être formés. J'ai dit aussi au Seigneur : "Seigneur, j'ai un problème. Je sens un feu en moi pour le réveil, mais je suis en train de mourir. J'étais très malade : 16 piqûres par jour, 42 pilules par jour, 2 transfusions par semaine, chimiothérapie… Il ne me restait plus que la peau et les os. Le Seigneur m'a montré que j'avais besoin d'apprendre ce qu'est l'intercession. Il m'a donné une parole qu'Il allait me guérir, mais que cela prendrait beaucoup de temps.

À partir de ce moment-là, ma guérison a commencé. Il m'a fallu 4 ans pour être guéri. C'est dans ce contexte que nous avons créé Harvest Evangelism. Le Seigneur nous a conduits dans la ville de Resistencia. C'est une ville que nous avons gagné à Christ en appliquant les principes de l'évangélisation par la prière. Après cela, Peter Wagner, du Séminaire Fuller, a appris ce que nous avions fait. Les gens sont venus nous voir du monde entier. Quand ils ont vu ce qui se passait, notre ministère a pris une extension mondiale. C'est pendant ce temps que le Seigneur m'a guéri.

Noel : Dans combien de pays travaillez-vous à présent ?

Ed : Dans un total de 158 villes, dans quatre continents. Les pays où je travaille le plus sont l'Australie, Hong Kong, Taiwan, le Japon, les Etats-Unis, Singapour, le Canada, l'Argentine, le Brésil, et l'Angleterre. Dernièrement, nous avons commencé à travailler à Singapour, en Suisse et en Afrique du Sud.

Noel : Prenez-vous une équipe avec vous ?

Ed : Oui. Mais nous cherchons à réunir une équipe dans la ville où nous venons travailler. C'est cette équipe qui établira une tête de pont dans les lieux célestes. Puis nous revenons une deuxième et une troisième fois, pour les aider à approfondir et à étendre ce ministère. Enfin nous revenons une dernière fois pour former les gens de la base à l'évangélisation par la prière, afin que les membres de l'église transforment leur maison en "maison de lumière" (en anglais : Lighthouse), pour prier. C'est notre stratégie de base.

Noel : qu'est-ce que "l'évangélisation par la prière" ?

Ed : L'évangélisation par la prière est en fait l'application de 1 Timothée 1:15 à 2:8.

Au verset 15, Paul dit : "C'est une parole certaine et entièrement digne d'être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs." Quand Paul dit que cette parole est entièrement digne d'être reçue, cela signifie que tout le monde doit l'accepter.

Puis au verset 18, Paul dit à Timothée qu'il lui commande quelque chose, et que si Timothée obéit à ce commandement, il réussira. L'implication est inévitable : Tu auras du succès, si tu fais accepter à tout le monde que Jésus est venu pour sauver les pécheurs.

Ensuite, au chapitre 2, Paul lui montre comment commencer : "J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes" Parce que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, et Jésus est mort pour tous. Pour nous, la prière est un système de support de l'évangélisation. Nous disons aux gens que nous aimerions prier pour eux. S'ils nous disent : "Mais nous ne croyons pas en Jésus !", nous leur répondons : "Quand nous aurons fini de prier, vous croirez en Jésus, parce que Jésus nous a promis qu'Il ferait tout ce que nous Lui demanderions."

C'est révolutionnaire ! Nous allons vers les perdus. Au lieu de leur dire qu'ils vont aller en enfer et que nous allons prier pour qu'ils aillent au ciel, ce qui est blessant pour eux, nous prions pour quelque chose qui leur semble important. Nous obtenons des exaucements extraordinaires, et beaucoup de gens viennent alors au Seigneur.

Noel : Vous mettez l'accent sur la réconciliation des Chrétiens.

Ed : Oui. Notre unité est essentielle pour que le monde croie. Ce sont les disputes entre Chrétiens qui ouvrent la porte au diable. C'est comme si un policier se laissait soudoyer par un dealer de drogue ! Le policier a bien l'autorité nécessaire pour arrêter le dealer, mais il a perdu l'autorité morale de le faire, parce que le dealer l'accusera devant le juge. Le diable nous accuse devant le Père, et notre efficacité est détruite.

Noel : Est-ce que cela passe par une réconciliation sociale et nationale ?

Ed : Finalement, oui. Les problèmes des nations ne sont que le reflet des problèmes de l'Eglise. Si l'Eglise est divisée sur le plan racial, comme en Amérique, la société sera divisée sur le plan racial. Si nous avons des disputes, la société aura des disputes. Nous devons donc purifier nos actions, pour que notre nation puisse être pure. Quand cela se passe, les gens viennent au Seigneur par dizaines de milliers.

Noel : Cette évangélisation par la prière au niveau d'une ville dure-t-elle pendant des mois et des années ?

Ed : Oui. Ce que nous présentons à l'église, c'est un style de vie plus qu'un programme. Si chaque Chrétien d'une ville commence à prier pour 100 personnes précises, cela multiplie aussitôt votre sphère d'influence par 100. Elle passe, par exemple, de 1.000 à 100.000 immédiatement. Les gens vont tout autour de chez eux pour bénir les gens qui les entourent. Ils font de même sur leur lieu de travail. C'est pourquoi je parle plutôt du style de vie de l'évangélisation par la prière. Ce n'est pas un événement ponctuel.

Noel : Avez-vous des échecs ?

Ed : Nous avons deux ou trois villes qui semblaient prometteuses au début, et qui n'ont pas obtenu grand-chose comme résultats actuellement. Nous avons découvert que, dans l'une de ces villes, ils ont considéré l'unité comme un objectif ultime, au lieu de ne voir l'unité que comme un moyen de gagner les perdus. Alors ils ont commencé à se gargariser de leur unité, ils s'en sont enivrés ! Nous n'arrêtons pas de le répéter aux gens : l'unité n'est que le moyen d'atteindre un but ! L'unité sans l'évangélisation est quelque chose de terrible ! Dans une autre ville, l'un des responsables principaux avait une ambition personnelle. Il a utilisé le mouvement pour se mettre lui-même en avant. Mais il y a des centaines de villes où les choses vont très bien !

Noel : Alors, Satan contre-attaque !

Ed : Absolument ! Et c'est toujours au moyen des divisions. L'opposé de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est l'indifférence. Quand on tue quelqu'un, on fait cesser son existence. Si je me retire loin de vous et si je cesse de vous parler, c'est comme si je vous avais tué. Et c'est ce qui se passe dans l'Eglise.

Noel : Recommandez-vous certains styles de louange ?

Ed : Quand vous commencez votre propre groupe de maison, faites ce qui vous semblera le mieux ! Si vous voulez aller plus loin, cultivez une louange et une adoration intenses, car cela attire la présence de Jésus. Quand Jésus Se montre, les inconvertis le remarquent ! Quelquefois plus vite que les Chrétiens !

Noel : Est-ce que le réveil a éclaté dans d'autres pays que l'Argentine ?

Ed : Le Brésil nous suit de près. Le mois prochain, je dois me rendre dans une ville brésilienne d'un million d'habitants. Il y a là 3.000 intercesseurs qui prient déjà chaque jour pour cette ville. Chaque vendredi, 110.000 intercesseurs prient ensemble, par le moyen de la radio, pendant près de deux heures. Cela fait 11 % de la population. Vous devriez voir comment cela change le climat ! La criminalité baisse, l'unité se développe. Hong Kong en est presque à ce point. Hong Kong va retourner à la Chine en 1997, mais ils veulent atteindre la ville entière avant cette date. Ils sont venus assister à nos conférences en Argentine, pour y chercher l'onction, et nous assistons actuellement à une formidable percée dans toute la ville.

Noel : Et en Angleterre ?

Ed : Je vois l'Angleterre comme une nation imbibée d'essence divine, et Dieu est prêt à allumer l'allumette ! Quand vous aurez deux ou trois villes touchées, toute l'Angleterre s'embrasera !

Noel : Comment voyez-vous l'avenir de Harvest Evangelism ?

Ed : Cette année, nous consacrerons chaque atome de notre énergie à entretenir les feux qui sont déjà allumés, en Australie, à Hong Kong, au Japon, et en Angleterre. Nous attendons des délégués de près de 80 nations à notre conférence de novembre prochain en Argentine. Je sens qu'il va ensuite se passer quelque chose qui va nous permettre de redéfinir notre méthode.

Noel : Quelle est la taille de votre équipe ?

Ed : Nous avons 69 membres dans notre équipe. Certains sont en Argentine, et d'autres dans d'autres villes. Nous sommes en très petit nombre, quand on voit le travail que nous faisons. Plutôt que de créer des filiales de Harvest Evangelism dans tous les pays, nous préférons choisir dans chaque pays une organisation locale qui partage la même philosophie du ministère, et nous les aidons à réussir.

Noel : Comment vous articulez-vous avec les manifestations de type Toronto ?

Ed : Eh bien, nous rencontrons la bénédiction de Toronto dans toutes les villes où nous allons. Et je crois qu'il s'agit vraiment d'une bénédiction ! Cela dit, je dois aussi dire que toute bénédiction est aussi sujette à des altérations provoquées par la chair ! Voici ce que je pense : Cette bénédiction n'est pas donnée pour l'Eglise, mais elle est donnée à l'Eglise pour les perdus. Si les responsables de Toronto ne comprennent pas cela, ils vont faire avorter cette bénédiction. Si tout ce que nous voulons est un rafraîchissement ou un renouveau, il y a un meilleur moyen pour obtenir cela : tombez raide mort, allez au ciel, et vous serez rafraîchi et renouvelé !

Je montre aux gens Actes 2. Au début du chapitre, vous voyez des gens au milieu desquels règne un ordre parfait. En l'espace de quatre versets, il leur arrive un bruit, un vent, des langues de feu… Ils se mettent à babiller des absurdités et à se comporter comme des gens apparemment ivres… Cela ressemble à la bénédiction de Toronto, n'est-ce pas ! Mais quand Pierre se lève et commence à prêcher, il persuade les gens de recevoir le Seigneur. Le principal, ce n'étaient pas les manifestations, mais le fait que 3.000 personnes ont accepté le salut !

Noel : Oui !

Ed : Alors, c'est pourquoi il faut que la bénédiction de Toronto soit extirpée de l'Eglise, pour être répandue dans le monde ! Si, dans chaque quartier, dans chaque maison de prière, il y a une manifestation de Jésus (et je crois que la bénédiction de Toronto, dans sa forme la plus pure, est exactement cela : une manifestation de Jésus), alors tout le quartier va se précipiter dans cette maison ! La chose la plus dangereuse, dans le mouvement de Toronto, ce ne sont pas les aboiements, les caquètements et les rugissements, mais quand on croit que cette bénédiction est destinée à l'Eglise, et pas à l'évangélisation ! C'est comme si l'on faisait l'amour en essayant de ne pas associer cet acte à la procréation ! On ne peut pas faire cela sans être un égoïste !

Noel : Que Dieu soit béni, Ed, pour votre zèle à gagner des âmes !

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

On a honte de l'Evangile !

Pour mieux faire passer l'Evangile, on prétend aujourd'hui que les inconvertis ont besoin de "sentir" son impact. La "bonne nouvelle" ne consiste plus à annoncer que Jésus est venu sauver des pécheurs de l'enfer, mais simplement que Dieu aime les gens. Comme le but est de toucher le plus grand nombre possible de gens, il faut adapter le message de l'Evangile à cet objectif. Il faut répondre en priorité à leurs besoins d'amour, d'affection, de sécurité ou d'estime de soi.

Les responsables de ce mouvement disent : "Nous avons fait des recherches poussées, qui nous ont montré que les gens n'écoutent pas le message de l'Evangile, à moins qu'il ne réponde aux besoins qu'ils ressentent personnellement. Adaptez la présentation de l'Evangile à leurs besoins…" (Joseph Aldrich, "Life-Style Evangelism" (L'évangélisation par un style de vie), Multnomah Press, 1981, pages 83, 85, 88-89).

C'est ce qui est également demandé dans les "instructions données à ceux qui veulent commencer et entretenir une maison de lumière" (House of Prayer Everywhere" (Des maisons de prière partout), HOPE Ministries of Mission India, Grand Rapids, Michigan, 1999).

L'évangéliste Luis Palau a dit : "La Bible dit que le Seigneur nous sauve de la fosse : la fosse du désespoir, la fosse d'une faible estime de soi…" (Luis Palau, bande vidéo diffusée par WGN-TV, Chicago, le 01/10/93).

Luis Palau, souvent appelé "le Billy Graham de l'Amérique du Sud, est le beau-frère et le mentor d'Ed Silvoso. (NdE : Comme Billy Graham, Luis Palau est activement engagé dans l'œcuménisme avec l'Eglise Catholique). Il est le co-président honoraire du Mouvement "AD 2000 and Beyond" (AD 2000 et au-delà). Il est aussi membre du comité consultatif honoraire de son Goliath américain, la "Mission America." C'est cette Mission America qui cherche à mettre en œuvre une stratégie pragmatique pour toucher toute l'Amérique pour Jésus avant la fin de l'an 2000.

Cette stratégie a été définie par le Mouvement Lighthouse, en accord avec "AD 2000 et au-delà," à partir de la méthode efficace d'évangélisation mise au point par Ed Silvoso en Argentine.

N'oublions pas que quand nous lisons l'interview d'Ed Silvoso dans le magazine "Jesus Life," nous avons affaire à un spécialiste de l'évangélisation mondiale, qui a derrière lui des années d'expérience. Nous reconnaissons aisément que ses opinions sont celles de l'un des architectes du réveil argentin, dont on n'arrête pas de nous dire qu'il a produit un grand nombre de "décisions pour Christ." Le problème, c'est de savoir si les opinions d'Ed Silvoso sont en accord avec les Ecritures, ou même s'il est pleinement en accord avec lui-même.

Après avoir lu le début de l'interview d'Ed Silvoso, l'un de nos correspondants, Mark Kass, nous a écrit ceci :

"On considère que Dieu est à l'œuvre, parce que les chiffres parlent. Ed Silvoso cite le cas d'Hector Gimenez, l'ancien bandit, dont l'église a rapidement atteint 150.000 membres, avec 13 réunions par jour, sept jours sur sept.

"Puis Ed Silvoso a senti qu'il y avait un problème, quand il a vu que la plupart des convertis des campagnes d'évangélisation de Luis Palau ne se joignaient pas à une église (moins de 5 %).

"Quand plus de 95 % des gens touchés ne se sentent pas poussés à se joindre à une église, que signifient les chiffres ? Quand ces masses de gens "prennent une décision," qu'est-ce que cela signifie ? Est-ce que c'est l'Esprit de Dieu qui les conduit dans une direction différente de celle de l'Ecriture ?"

Les questions de Mark Kass sont de bonnes questions. Ed Silvoso semble être arrivé à la conclusion que ce n'étaient pas les foules de "convertis" qui posaient un problème, mais que c'était l'Eglise. Voici en effet ce qu'il affirme : "Au lieu de leur dire qu'ils vont aller en enfer et que nous allons prier pour qu'ils aillent au ciel, ce qui est blessant pour eux, nous prions pour quelque chose qui leur semble important."

Il est normal que ces foules préfèrent se joindre à une Eglise qui a honte d'annoncer pleinement l'Evangile, car elle leur ressemble. Quand on ne pense qu'à la croissance de l'Eglise, ce sont les chiffres qui deviennent importants, et l'on mesure l'évangélisation du monde au succès que l'on rencontre.

La théologie de M. Silvoso et de ses amis consiste à présenter un Evangile (ou, pourquoi pas, un assortiment d'Evangiles) suffisamment "adapté au contexte" pour qu'il soit jugé acceptable par l'ensemble de la planète.

Quand le monde entier aura ainsi été christianisé et unifié, M. Silvoso et ses amis auront obtenu "la paix et la sûreté" (sans compter des finances pléthoriques et la renommée). Leur récompense finale sera que Jésus pourra alors revenir, soit le vrai Jésus, soit, ce qui correspond mieux à leur pensée, une sorte d'incarnation de "Jésus" dans un corps d'élite d'apôtres et de prophètes, les "fils de Dieu manifestés."

Il est vrai que le Saint-Esprit peut quand même conduire des gens à une vraie repentance et au salut, malgré les buts pervertis de ce mouvement. Il l'a toujours fait. Mais des temps périlleux approchent !

Sandy Simpson, du Ministère de discernement "Deception in the Church," basé à Hawaii, a écrit un récent article intitulé (titre traduit de l'anglais) : "Le modèle de l'église de cellules et le Cours Alpha" (http://www.deceptioninthechurch.com/cell.html)

Il y relève les ressemblances qu'il a personnellement observées entre ce qu'il appelle "le modèle des groupes de cellules," comme à Singapour, et l'organisation des Cours Alpha. Il fait aussi remarquer, ce qui est significatif, qu'Ed Silvoso a été l'orateur principal de la 8e Conférence Annuelle Internationale sur les Eglises de Cellules de Maisons, qui s'est tenue à Singapour du 5 au 16 mars 1999. Après avoir cité la fin de l'interview d'Ed Silvoso, il en fait le commentaire suivant :

Notre vieil Ed nous donne pas mal à mâcher dans cette interview !

Tout d'abord, Ed pense que la bénédiction de Toronto est bien une bénédiction, mais qu'elle n'est pas pour l'Eglise, mais pour les perdus. Croit-il réellement que les perdus s'intéressent au fait de rester étendus à terre en aboyant, en caquetant et en rugissant ? Accordons-leur au moins un peu de bon sens ! La plupart des inconvertis ne veulent RIEN savoir de cette histoire de Toronto, parce que cela leur fait vraiment peur ! Et ils ont raison ! J'ai moi-même observé personnellement que cette "Troisième Vague" (le Mouvement de Toronto) est surtout déversée sur les Chrétiens. Tous les efforts des responsables de ce mouvement consistent à faire sortir les gens de leurs églises pour en commencer d'autres, ou à envahir les églises existantes et en prendre possession, comme cela s'est passé à Pensacola. Ils n'ont jamais mis l'accent sur l'évangélisation des perdus ! Même la croisade de Rodney Howard-Browne à New York était surtout remplie de ses partisans, qui se sont sagement approchés chaque soir, et qui ont été comptés parmi les nouveaux convertis !

Il est intéressant de voir comment des gens qui se proclament "disciples de Jésus" peuvent perdre tout discernement, au point que même un inconverti peut en avoir plus qu'eux !

Ed Silvoso a raison de dire qu'il faut atteindre les perdus. Mais, je vous en supplie, n'essayez pas de les atteindre en utilisant les techniques occultes du mouvement de Toronto ! Ils n'ont pas besoin de sortir des ténèbres pour être plongés dans des ténèbres encore plus épaisses !

Ensuite, Pierre et les disciples N'ONT PAS "commencé à babiller des absurdités et à se comporter comme des gens apparemment ivres" ! Comment se fait-il que des gens comme Ed Silvoso ne puissent pas voir cela ? Qu'est-ce qui empêche des gens comme lui de comprendre des faits qui sont tout simples ? La bénédiction de Toronto ne ressemble absolument pas à ce qui s'est passé le jour de la Pentecôte, et je peux dire avec confiance que si les premiers disciples étaient allés à Toronto, ils auraient commencé à chasser les démons de tous les gens qui se roulent à terre !

Troisièmement, comment une église qui a perdu tout discernement, qui n'enseigne pas la Parole de Dieu dans son contexte, et qui demande aux gens de laisser leur intelligence à la porte, comment cette église peut-elle même commencer à prêcher l'Evangile ? Tous ceux qui sont dans ce mouvement ont démontré depuis longtemps qu'ils ne savent pas ce que cela signifie ! Tout ce qu'ils savent faire, c'est utiliser des techniques occultes, invoquer des esprits au nom du Saint-Esprit et de Jésus-Christ, psalmodier des mantras sous la forme de cantiques avec des paroles chrétiennes, et les répéter sans cesse jusqu'à ce qu'ils tombent dans des transes, et faire de la sorcellerie chrétienne. Ils savent très bien faire tout cela, parce qu'ils ont passé tout leur temps à apprendre à le faire, et à se perfectionner dans ces techniques, au lieu d'étudier l'Ecriture.

Et quelle illustration nous donne Ed quand il parle des rapports entre le renouveau et l'évangélisation ! Je n'avais encore jamais associé ces deux concepts dans des termes aussi sexuels !

Je vous pose une question : "Inviteriez-vous Ed Silvoso à parler dans votre église (qu'il soit l'ancien associé de Luis Palau ou non) ? Mieux, l'inviteriez-vous comme l'orateur principal d'une conférence mondiale où les églises devraient recevoir un enseignement sur la manière de bien diriger une "église de cellules de maison," sur la base de ses déclarations ci-dessus ?

Si vous êtes déjà un partisan de la Troisième Vague et du Mouvement de Toronto, ne répondez pas à mes questions, car nous connaissons déjà votre réponse.

Nous croyons que tous ceux qui organisent une conférence sur les églises de cellules de maison doivent être heureux d'inviter Edgardo Silvoso, parce que le système qu'il a mis au point dans les années 70 en Argentine pour réussir une telle croissance de l'église revient à mettre en place un système de cellules de maison, baptisées "maisons de prières," ou, selon ses propres termes, "cellules de prière," ou encore "maisons de lumière" (lighthouses).

Dans le système de Silvoso, ces cellules sont en principe indépendantes, mais en fait toutes interconnectées. Elles accomplissent toutes les fonctions d'une église normale (adoration, louange, communion fraternelle, édification, formation de disciples, évangélisation, etc…), sauf l'enseignement et la prédication. Ce n'est que pendant leur court stade embryonnaire de départ que ces cellules limitent leur activité à la prière seule.

Une église "normale" de cellules de maison ne consacre aucune place à l'étude de la Bible et à la prédication de la Parole de Dieu. Ces cellules remplissent en gros les mêmes fonctions que celles du Temple de Jérusalem, sauf les sacrifices.

Dans une église de cellules de maison, c'est le Pasteur principal qui est le seul à être investi de l'autorité finale dans toutes les matières de foi et de morale. Il reçoit sa "vision" directement de son esprit guide. Dans le cas du Pasteur Yonggi Cho, il s'agit d'un "Jésus" habillé en pompier, avec, je suppose, son uniforme complet à bretelles rouges !

Cette vision est ensuite transmise par la hiérarchie (imaginez un filet posé sur une pyramide) à l'ensemble du troupeau, à qui l'on demande de l'accepter sans discussion. Les seules choses qui remontent vers le haut sont les apports détaillés, les offrandes financières, la loyauté, et l'obéissance.

Le système de "maisons de lumière" de Silvoso est identique à un système de cellules de maison formant une pyramide. La tête de cette pyramide n'est autre que le Centre Mondial de Prière (World Prayer Center), présidé par C. Peter Wagner.

Sandy Simpson, dans son article que nous avons cité plus haut, dit aussi d'une manière excellente que ce système n'a que bien peu de rapports avec les véritables églises de maison du début du siècle, et qu'il est surtout conçu pour pousser les gens à sauter dans le "fleuve" de la Troisième Vague.

Nos recherches personnelles nous ont conduits à être persuadés que la Troisième Vague (qui regroupe les mouvements de "réveil" actuels) n'est qu'un élément important d'un processus bien plus vaste, qui consiste à rassembler la "paille" (et même les élus, s'il était possible) en un grand tas mondial d'apostasie, sous la direction d'un homme unique.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Conclusion de Parole de Vie :

Le réveil en Argentine était probablement authentique au début. Il s'est dévoyé à partir du moment où des hommes comme Ed Silvoso l'ont fait entrer dans un système, dans lequel le but unique devenait : "gagner des âmes," certes, mais à tout prix.

Quand l'unité des Chrétiens n'est plus qu'un moyen pour atteindre ce but, quand on édulcore la présentation de l'Evangile pour ne pas se montrer trop "offensant," quand on est prêt même à admettre les hérésies d'un mouvement comme celui de Toronto, pourvu que "tout le quartier se précipite" dans une maison où "Jésus" se manifeste, il n'y a plus de réveil, mais un simple accroissement numérique de ce qui n'est même plus l'Eglise.

Un autre point inquiétant dans l'attitude de Ed Silvoso est son œcuménisme avec l'Eglise Catholique. Qui sont ces "prêtres charismatiques" qu'il semble admirer ? Comment peuvent-ils "ouvrir" l'Eglise Catholique à ce "réveil," si elle continue à ne rien changer à ses doctrines et à ses pratiques ? Un vrai réveil doit ramener à la Parole de Dieu, et pas seulement ouvrir une église à une "onction."

Quand la prédication de la Croix n'est plus au centre de la prédication de l'Evangile, on lui ôte toute sa puissance réelle. Les "maisons de lumière" que l'on bâtit sont bâties sur le sable. Elles s'écrouleront.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Cet article va de pair avec l'article suivant (A 49) consacré au Mouvement Lighthouse aux Etats-Unis.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------