A414. Le sacrifice de la Messe.

Article de Richard Bennett. L'original peut être consulté en Anglais à l'adresse suivante :

http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées.

 

Richard Bennett est un ancien prêtre Catholique qui a compris les erreurs de l'Eglise Catholique en trouvant le salut par la foi en Jésus-Christ seul. Son site Internet, "Berean Beacon", comprend une page en Français, comportant de nombreux articles et témoignages de conversions d'anciens prêtres et religieuses Catholiques.

Il s'agit d'un sujet particulièrement délicat. Alors que je venais de quitter la prêtrise, on me demandait parfois ce que je pensais de la Messe. Je répondais alors qu'il s'agissait pour moi d'un sujet tellement douloureux que j'étais incapable d'en faire la moindre analyse, et j'évitais de l'aborder. Il en fut ainsi pendant plus de deux ans. Je traitais d'autres questions, mais c'est seulement au cours de la quatrième année après mon départ que j'ai commencé à analyser l'enseignement catholique sur la Sainte Communion et la Messe.

Les auteurs catholiques populaires exultent en parlant de la puissance et du prestige du prêtre, qui pendant la Messe fait descendre Christ du ciel sur l'autel. Ils expliquent que le prêtre renouvelle le sacrifice offert par Christ sur le Calvaire. Considérons par exemple ce qu'en dit le prêtre catholique John O'Brien :

"Quand un prêtre prononce les prodigieuses paroles de la consécration, il atteint jusqu'au ciel, fait descendre le Christ de Son trône, et Le place sur l'autel pour qu'Il y soit à nouveau offert comme Victime pour les péchés des hommes. Le pouvoir du prêtre surpasse celui des monarques et des empereurs ; il surpasse celui des saints et des anges ; il surpasse celui des Chérubins et des Séraphins. Son pouvoir surpasse même celui de la Vierge Marie. Alors que la Sainte Vierge fut le moyen humain par lequel le Christ s'incarna une seule fois, le prêtre, lui, fait descendre du ciel le Christ, et Le rend présent sur notre autel en tant que Victime éternelle pour les péchés des hommes, non pas une seule fois, mais mille fois ! Le prêtre parle, et voici que le Christ, le Dieu éternel et tout-puissant, incline la tête et obéit humblement au commandement du prêtre. Qu'elle est donc sublime, la dignité de la prêtrise chrétienne : son privilège est d'être l'ambassadrice et la vice-régente du Christ sur la terre ! Le prêtre perpétue pour l'essentiel le ministère du Christ, il enseigne aux fidèles avec l'autorité de Christ, il pardonne au pécheur pénitent par le pouvoir de Christ, il offre à nouveau le même sacrifice d'adoration et d'expiation que Christ offrit sur le Calvaire. Il ne faut pas s'étonner de ce que les auteurs spirituels prennent un plaisir particulier à appeler le prêtre "alter Christus". En effet, le prêtre est, et doit être un autre Christ." (1)

Beaucoup, parmi les anciens prêtres que nous sommes, ont trouvé cet enseignement difficile à accepter, même avant d'avoir cessé de célébrer la Messe. Dans son témoignage, Alexander Carson fait part de sa propre lutte :

"Un dimanche soir au mois de juillet 1972, j'ai commencé à lire l'Epître aux Hébreux dans le Nouveau Testament. Cette Epître exalte Jésus, Son sacerdoce et Son sacrifice au-dessus de tout ce que connaissait l'Ancienne Alliance dans l'Ancien Testament. Voici un des passages que j'ai lus : "Il [Jésus] n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple. Cela, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même." (Hébreux 7 :27) Cela m'a fait sursauter, et j'ai commencé à éprouver un grand malaise. Pour la première fois, j'ai compris que le sacrifice de Jésus a consisté en une seule et unique offrande, faite sur le Calvaire, une offrande pleinement suffisante par elle-même pour me réconcilier avec Dieu et avec tous ceux qui se sont repentis au long des siècles. J'ai vu alors que "le saint sacrifice de la Messe" que j'offrais chaque jour tout comme des milliers d'autres prêtres catholiques, était chose fallacieuse, sans rapport aucun avec la réalité. Si donc le "sacrifice" que j'offrais quotidiennement était dépourvu de sens, alors mon "sacerdoce", dont la raison d'être était précisément d'offrir ce "sacrifice", était également dépourvu de sens."(2)

Ce qui a été accompli à la Croix.

Avant d'examiner en détail ce qu'enseigne l'Eglise Catholique sur la Messe, il importe de comprendre au moins dans ses grandes lignes l'œuvre de Dieu, dont le point culminant est le sacrifice de Christ. La perfection absolue de ce sacrifice tient à la dignité de la personne de Christ. Il est l'Homme-Dieu qui a obéi, qui a souffert, et qui est mort. Plus jamais il ne pourrait y avoir d'offrande égale à celle-là. A lui seul, ce sacrifice montre l'œuvre de grâce du Christ Jésus. Jamais rien n'existera de plus adéquat, de plus excellent, car c'est l'œuvre de Celui qui "n'a pas estimé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu." (3) L'empressement de Christ, ainsi que Sa volonté, se reflètent dans Ses paroles : "Voici, je viens…pour faire, ô Dieu, ta volonté." (4) La volonté du Père a pour centre et pour accomplissement le sacrifice de Christ ; c'est le Père qui a voulu cet acte suprêmement profitable pour Son peuple. Le Saint Esprit proclame le double bienfait incomparable que procure le sacrifice parfait de Christ : "Et c'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes." (5) Le sacrifice de Christ a pour origine la volonté du Père. Il était capital que ce fût le Père qui appelât Son Fils à accomplir cette œuvre, étant la Personne à qui la réparation était due. Ce sacrifice était le plan du Père, le but du Père. "Cet homme [le Christ Jésus], livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu." (6) "Mais lui, après avoir présenté un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis à perpétuité à la droite de Dieu… car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés." (7)

L'offrande unique de Christ, voulue par le Père, a été offerte une seule fois. La marque de la perfection divine est visible dans le fait qu'il s'agit d'un seul et unique sacrifice, offert une seule fois. Oser proposer un renouvellement de ce sacrifice unique qui fut présenté une seule fois, c'est dénigrer le plan du Père, la volonté du Père. On voit la majesté, la puissance, et l'absolue perfection de Christ Jésus le Seigneur dans Son offrande unique, offerte une seule fois. Christ a également rendu manifeste l'effet de Son sacrifice, c'est-à-dire la sanctification de Son peuple. L'Ecriture décrit ainsi le contraste entre l'offrande toute-suffisante de Christ et les offrandes inefficaces présentées sous la loi : "Tout sacrificateur se tient à son poste chaque jour pour faire son service et offrir souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés. Mais lui, après avoir présenté un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis à perpétuité à la droite de Dieu." (8)

Le Christ Jésus a triomphé par Son sacrifice, et Il libérera parfaitement de la culpabilité du péché, de la puissance du péché, et de la punition du péché tous ceux qui viennent à Lui. Il leur donnera la certitude de posséder la sainteté parfaite et la joie de la communion avec Lui-même et avec le Père. "Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. Or, là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché." (9) Le Père ne Se souviendra plus des péchés ni des iniquités du vrai croyant ! Voilà qui montre la richesse de la grâce de Dieu, et la toute-suffisance de la satisfaction offerte par le Christ sur la Croix : "Là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché." (10) Du péché des véritables croyants, Dieu ne Se souviendra plus, ni pour leur faire honte maintenant, ni pour les condamner dans l'éternité. Christ a offert un seul sacrifice, à jamais efficace. Ce sacrifice a une puissance éternelle. "Il n'y a donc plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ." (11) Rien ne pourra jamais séparer les Siens de l'amour de Dieu. "C'est pour cela aussi qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur." (12) Christ procure aux Siens un salut éternel et parfait !

La Victime catholique.

Quand j'étais prêtre, j'ai bien souvent abaissé le regard sur le pain et sur le vin après avoir prononcé les paroles de la consécration, croyant que je venais d'offrir le sacrifice du Christ Jésus. Les paroles exactes que je prononçais étaient les suivantes : "Considère favorablement le sacrifice de ton Eglise, et vois la Victime dont la mort nous a réconciliés avec toi-même." (13) Ensuite je demandais au Père céleste d'accepter le Christ en tant que "Victime sainte". Je ne comprenais pas alors que mon action contredisait les Ecritures. Amy Bentley, dans son témoignage intitulé "La conversion d'une religieuse catholique", donne l'explication suivante : "Nos responsables d'Eglise enseignaient qu'un sacrifice quotidien était nécessaire, mais selon Hébreux 10 :10, nous sommes sanctifiés par l'offrande de Jésus présentée 'une fois pour toutes'. Il ne me venait jamais à l'esprit de me demander pourquoi 'l'Eglise véritable' était remplie de responsables qui enseignaient que le sacrifice du Calvaire était incomplet." (14)

Tel est le terrain du culte catholique ; il nous faut à présent l'examiner à la lumière du respect absolu que nous inspire le Dieu parfaitement Saint. La vérité, c'est que l'offrande unique et parfaite de Christ a été acceptée, puisque maintenant Il est ressuscité des morts, monté au ciel, et qu'Il siège à la droite de la Majesté Divine. Son sacrifice unique, absolument complet et parfait, a été accepté par le Père pour la gloire éternelle de Son Nom, et pour la gloire du Christ Jésus Lui-même. C'est là une dure vérité pour des Catholiques sincères et pieux, mais c'est une vérité incontournable.

Le catholicisme prétend que le Christ est immolé au cours de la Messe.

Selon les Documents du Concile Vatican II, l'Eglise catholique enseigne ce qui suit :

"Car dans le sacrifice de la Messe Notre Seigneur est immolé (15) lorsqu'il 'devient présent sous le mode sacramentel, pour nourrir les fidèles sous les apparences du pain et du vin'. C'est dans ce but que le Christ a confié ce sacrifice à l'Eglise [Catholique]…La participation au Repas du Seigneur est toujours communion au Christ qui S'offre pour nous en sacrifice au Père." (16)

Ayant officiellement ratifié le Concile de Trente, l'Eglise Catholique actuelle continue de déclarer anathèmes tous ceux qui ne considèrent pas la Messe comme un sacrifice propitiatoire. Une propitiation consiste à apaiser une personne offensée et à la rendre favorable. Voici les paroles que l'Eglise Catholique a ratifiées :

"Si quelqu'un dit que le Sacrifice de la Messe est seulement un Sacrifice de louange et d'actions de grâces, ou une simple mémoire du Sacrifice qui a été accompli à la Croix, et qu'il n'est pas propitiatoire, ou qu'il n'est profitable qu'à celui qui le reçoit ; et qu'il ne doit point être offert pour les vivants et pour les morts ; pour les péchés, les peines, les satisfactions, et pour toutes les autres nécessités : qu'il soit anathème (maudit)." (17)

Les commandements limpides de Christ sont diamétralement opposés à tout cet enseignement. Les paroles de Christ : "Prenez et mangez" s'adressaient aux Apôtres, et non à Son Père dans le ciel. Il ne leur a pas commandé "d'offrir en propitiation", mais simplement de "prendre et de manger". Le sacrifice qui a suivi ces paroles fut le Sien, le Sien seulement ; et comme le déclare l'Ecriture, "après avoir accompli la purification des péchés, il s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts." (18)

La "victime sainte" catholique.

La Messe est au centre du culte catholique et de la vie catholique. L'Eglise enseigne à ses fidèles qu'ils doivent s'offrir eux-mêmes en même temps que la "victime sainte". Ainsi cette Eglise déclare : "Par conséquent, le sacrifice eucharistique est la source et le sommet de tout le culte de l'Eglise [Catholique] et de toute la vie chrétienne. Les fidèles participent plus pleinement à ce sacrement d'action de grâce, de propitiation, de pétition et de louange, non seulement lorsque, de tout cœur, ils offrent la victime sainte, et s'offrent eux-mêmes en elle au Père avec le prêtre, mais aussi lorsqu'ils reçoivent cette même victime sous forme sacramentelle. (19)

Jamais Christ n'a été victime, et l'idée qu'on puisse faire de Lui une victime ne se trouve nulle part dans l'Ecriture. Non, c'est librement et volontairement qu'Il a choisi d'accomplir la volonté de Son Père. Rome insiste tellement sur ce faux fondement doctrinal que la pensée se focalise sur un Christ tragique, un Christ victime, au lieu d'être centrée sur un Christ vainqueur, Seigneur des seigneurs et Roi des rois. L'Eglise Catholique réitère comme suit son commandement selon lequel les fidèles doivent offrir à Dieu la divine victime :

"Ainsi c'est l'assemblée eucharistique qui est le centre de la communauté chrétienne présidée par le prêtre. Les prêtres apprennent donc aux Chrétiens à offrir la victime divine à Dieu le Père dans le sacrifice de la Messe, et à faire avec elle l'offrande de leur vie…" (20)

Le prêtre doit donc apprendre au peuple à faire , "avec la victime, l'offrande de leur vie", c'est-à-dire à faire réparation à Dieu pour leurs péchés, en offrant cette victime divine, et avec elle, toute leur vie. C'est ainsi que vivait Jacqueline Kasser. Son témoignage commence ainsi : "Pendant quarante-cinq ans j'ai vécu en Catholique romaine, et j'ai passé vingt-deux de ces années dans un couvent cloîtré où l'on se consacrait à l'adoration, à la réparation, et à la souffrance. Je croyais que la vocation d'une religieuse consistait à être un sauveur du monde semblable à Jésus-Christ en miniature." (21) Elle ne comprenait pas alors que si on offrait des réparations en tant que "sauveur en miniature," on rabaissait le sacrifice unique et parfait offert une seule fois par Christ ; et que cela revenait à insinuer que ce sacrifice était susceptible d'être perfectionné.

La Croix et la Messe amalgamés en un seul sacrifice.

Tout en disant que l'Eglise se conforme au commandement du Seigneur, le Vatican déclare en outre que le sacrifice du Calvaire et la Messe sont "un seul et même sacrifice". Voici son enseignement :

"Le sacrifice du Christ et le sacrifice de l'Eucharistie sont un unique sacrifice :'C'est une seule et même victime ; c'est le même qui offre maintenant par le ministère des prêtres, qui s'est offert Lui-même alors sur la Croix. Seule la manière d'offrir diffère' : 'Et puisque dans ce divin sacrifice qui s'accomplit à la Messe, ce même Christ, qui s'est offert Lui-même une fois de manière sanglante sur l'autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante, ce sacrifice est vraiment propitiatoire'." (22)

Il est donc très clair que d'après l'Eglise Catholique, le Christ est offert de manière non sanglante au cours de la Messe. Le Saint-Esprit enseigne, au contraire, que le sacrifice de Christ a été offert une seule fois, à la différence des sacrifices quotidiens demandés dans l'Ancien Testament. "Il n'est pas entré [dans le sanctuaire céleste] afin de s'offrir plusieurs fois, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger ; car alors, le Christ aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la fondation du monde. Mais maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice." (23) Il y a eu un seul sacrifice, offert une seule fois : voilà la manifestation de la perfection divine. Proposer un renouvellement de ce sacrifice unique offert une seule fois, c'est rabaisser la volonté de Dieu et le plan de Dieu.

Deuxièmement, se croire digne d'offrir le Christ Jésus Immortel et Son sacrifice parfait, c'est le comble de l'arrogance. Seul le Christ Jésus était qualifié pour S'offrir Lui-même. Lui seul possédait les qualifications parfaitement uniques, comme l'enseigne le Saint-Esprit : "C'est bien un tel souverain sacrificateur qui nous convenait : saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux." (24)

Troisièmement, Rome affirme que le Christ est offert "de manière non sanglante" ; mais l'Ecriture assimile l'offrande à la souffrance. Dans un sacrifice propitiatoire, offrande et souffrance ne font qu'un. Il s'agit là d'une vérité si importante que l'Ecriture l'érige en principe absolu : "sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission." (25) Dans ce contexte, "un sacrifice non sanglant" est une contradiction dans les termes. Un sacrifice sans effusion de sang est une absurdité qui a pour seul effet de tromper.

A cause de son caractère absolument unique, le sacrifice de Christ consiste en une seule offrande, offerte une seule fois. Cette unicité est d'une importance telle, que le Saint-Esprit la réaffirme sept fois dans le Nouveau Testament. Il fait ressortir le contraste entre la perfection du sacrifice de Christ, et les sacrifices de l'Ancien Testament qui devaient être renouvelés quotidiennement. Par exemple, l'Apôtre Paul enseigne ce qui suit : "Car il est mort, et c'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes, et maintenant qu'il vit, il vit pour Dieu." (26) De même, l'Apôtre Pierre déclare : "En effet, Christ aussi est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour les injustes, afin de vous amener à Dieu." (27) Cette même vérité est réitérée cinq fois dans l'Epître aux Hébreux, et elle conduit à cette conclusion : "De même aussi le Christ, qui s'est offert une seule fois pour porter les péchés d'un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans qu'il soit question du péché, pour ceux qui l'attendent en vue de leur salut. (28) Cette vérité retentit, dans toute sa majesté, dans la proclamation du Seigneur sur la Croix : "Tout est accompli." (29)

Christ est le seul à avoir donné satisfaction.

Selon l'Ecriture, Christ, et Christ seul, a donné satisfaction. Il a souffert en tant que substitut de Son peuple, afin de satisfaire aux exigences de la loi, et de procurer aux siens une justice éternelle. Toute Son œuvre, Il l'a accomplie en tant que Chef et représentant de Son peuple ; juridiquement, Il a porté les péchés des Siens, et juridiquement Il a accompli toute justice. Il est littéralement, selon l'expression du prophète Jérémie, "l'Eternel notre justice" (30) Du point de vue juridique, Il a accompli toute justice ; Il a donné une pleine satisfaction pour les péchés de Son peuple. Christ seul était l'Etre parfait qui pouvait donner satisfaction. Telle est la gloire de Christ, le rayonnement de Sa Personne, et Son œuvre prodigieuse de médiateur et de substitut pour les siens. Le sacrifice de Christ purifie de leurs péchés les croyants et les rapproche de Dieu, comme nous le dit le Saint-Esprit :"Combien plus le sang de Christ - qui par l'Esprit Eternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu - purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivant !" (31) C'est Lui qui était sans tache, c'est Christ seul qui était digne d'offrir le sacrifice et de donner satisfaction. Telle est la splendeur de Christ.

Une communication aimante et véritable.

Quand on analyse les termes exacts des Ecritures, il est parfaitement clair que le Repas du Seigneur n'est pas un sacrifice, mais qu'il n'est pas non plus un simple rappel sommaire et sec d'un événement passé. Tout comme Moïse a dit dans l'Ancien Testament : "Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous" (32), de même le Seigneur Jésus a déclaré : "Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez." (33) Ce commandement donné par Christ lorsqu'Il institua Son Repas implique plus qu'un simple rappel : il s'agit de faire mémoire avec amour de Sa Personne. (34) Le sens profond du mot "mémoire" (35) suppose une interaction personnelle avec le Seigneur Lui-même. L'Ancien Testament a annoncé cette communion qui devait caractériser l'ère du Nouveau Testament : "Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, je l'écrirai sur leur cœur ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Celui-ci n'enseignera plus son prochain, ni celui-là son frère, en disant : 'Connaissez l'Eternel !' car tous me connaîtront, depuis le plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand, - Oracle de l'Eternel-" (36) Cette communion-là est la caractéristique essentielle de la Nouvelle Alliance. Le Christ Jésus, le Seigneur est le Médiateur de cet héritage, comme il est écrit : "Voilà pourquoi il est le médiateur d'une nouvelle alliance, afin qu'une mort ayant eu lieu pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent la promesse de l'héritage éternel." (37) Cet héritage, c'est la connaissance intime du Père et du Fils. "Or la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ." (38)

Qui peut prendre part au Repas du Seigneur ?

Seuls ceux qui ont reçu le salut selon les critères bibliques peuvent prendre part à la table de communion du Seigneur. Les croyants véritables sont ceux qui adhèrent au Dieu Très Saint, par Sa seule autorité, telle que la Bible la montre, ceux qui sont sauvés devant Lui par la grâce seule, par la foi seule, et en Christ seul. En outre le véritable croyant doit s'examiner lui-même, "et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe." (39) Le même passage biblique déclare que "celui qui mangera le pain et boira la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur." (40) Veuillez remarquer que la Parole de Dieu dit "indignement" ; elle ne dit pas "celui qui est indigne" ; car nul n'est jamais digne en lui-même de participer à la table du Seigneur ; tout vrai croyant s'en approche en se réfugiant dans la seule justice du Christ Jésus. Ce vrai croyant doit examiner sa conscience sous le regard de Dieu, pour savoir s'il s'approche de la table du Seigneur avec respect et révérence, en ayant confessé au Seigneur tout péché connu, et en s'en étant repenti.(41) Même une vive conscience de son indignité personnelle ne doit pas l'empêcher de participer, une fois qu'il a tout confessé au Seigneur dans une authentique repentance, et quand il désire puiser dans Sa grâce à Sa table.

La communion avec le Seigneur pendant Son Repas.

L'Apôtre Paul insiste sur un point clé, la communion avec le Seigneur, quand il dit : "La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est elle pas la communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ ? (42) La caractéristique essentielle de la table du Seigneur n'est pas une présence littérale et physique du Seigneur, et les raisons permettant d'affirmer cela sont contenues dans les récits évangéliques eux-mêmes ; nous aborderons ce point ultérieurement. L'unité dont il est question est celle de la communion spirituelle entre Dieu et Son peuple ; c'est cette unité-là que célèbre la table du Seigneur. Dans la Nouvelle Jérusalem, cette communion sera un face à face, évoqué par l'Apôtre Jean : "Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; mais nous savons que lorsqu'il sera manifesté, nous serons semblables à lui, car nous le verrons tel qu'il est." (43) Pour l'instant, sous la Nouvelle Alliance, la réalité de notre communion avec le Seigneur est célébrée au moyen de signes, et non face à face. "Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang, qui est versé pour vous." (44) Sous la Nouvelle Alliance, l'obéissance consiste à entretenir avec le Seigneur une communion spirituelle intime.

Le fondement de notre confiance en tant que peuple appartenant au Seigneur.

La Parole de Dieu montre en vérité que le Seigneur veut que Ses fidèles soient pleinement assurés de ce qu'Il a fait et de ce qu'Il a dit. Afin qu'ils soient pleinement assurés et consolés, le gage qui authentifie Son œuvre est confirmé par un serment. (45) "Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang, qui est versé pour vous." (46) Par là, Christ déclare en toute légalité aux croyants qu'ils Lui appartiennent. De même que dans la vie courante il y a des documents officiels attestant des vœux de mariage, et qu'il y a des titres de propriété pour les maisons, les voitures, etc., de même ces paroles du Seigneur témoignent avec solennité et exactitude de ce qui concerne les croyants. Dans l'Ecriture, les prédictions de l'Ancien Testament se sont accomplies dans le Nouveau Testament. Christ S'est donné Lui-même aux croyants dans Son corps et dans Son sang. Il leur a donné cette déclaration formelle et officielle de la Nouvelle Alliance, leur transmettant Sa promesse formelle, Son assurance.

Pour le croyant, cette ordonnance néo-testamentaire est l'acte donnant accès à toutes les bénédictions de Christ, attestées par le sang de Christ. Ses Paroles sont les suivantes : "Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. Car toutes les fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne." (47) Le but est clair : annoncer la mort de Christ, la proclamer, la publier. On ne se contente pas de se souvenir de Christ, de ce qu'Il a fait, et de ce qu'Il a souffert ; il s'agit plutôt, pour les croyants, de participer au don glorieux accordé par Christ qui Se donne Lui-même à eux. Ils ont à déclarer que Sa mort leur donne la vie, le réconfort et l'espérance. Ils annoncent Sa mort et participent aux fruits de cette mort en présence de Dieu le Père. La Nouvelle Alliance signifie qu'Il est leur Dieu, et qu'ils sont Son peuple. Ses décrets concernent le désir et la joie de leurs cœurs et leurs pensées : en un mot, la communion avec Lui. "Or voici l'alliance que j'établirai avec la maison d'Israël : Après ces jours-là, dit le Seigneur, je mettrai mes lois dans leur intelligence, je les inscrirai aussi dans leur cœur ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple." (48)

La communion spirituelle mise en valeur par le contraste.

Avec beaucoup de force, l'Apôtre Paul parle de la communion avec le Seigneur en l'opposant de manière abrupte à cette pratique occulte bien connue qu'est contact spirituel avec les démons. Cet enseignement vigoureux a pour but de mettre hors la loi ce sacrilège intolérable qu'est la communion avec les démons. Il s'agit d'une communication réelle, particulièrement dangereuse, et absolument interdite. "Je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons." (49) L'incompatibilité entre ces deux sortes de contacts spirituels apparaît clairement dans le commandement : "Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons : vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et la table des démons." (50)

Il est capital de comprendre que l'Apôtre insiste sur une communion réelle et consciente, sur une union spirituelle entre Christ et les croyants. Il ne s'agit pas d'un simple souvenir ; si c'était le cas, cette opposition n'aurait pas de sens. L'Apôtre oppose l'intimité spirituelle avec les démons à l'intimité spirituelle avec le Seigneur. Ce passage permet donc de conclure que "la communion au sang de Christ" (51) est une intimité réelle entre le Seigneur et les croyants qui célèbrent Son Repas. En introduisant ce Repas, le Seigneur a exprimé Son propre désir en ces termes : "J'ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous…Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous." (52)

Les croyants doivent donc à leur tour désirer vivement partager ce repas avec Lui. Cette communion avec Lui est l'essence même de la Nouvelle Alliance. Dans ce contexte qui montre le culte véritable en même temps que sa contrefaçon, le Seigneur met l'accent sur l'esprit d'adoration véritable : "Voici sur qui je porterai mes regards : sur le malheureux qui a l'esprit abattu, qui tremble à ma parole." (53) Afin d'aspirer à L'adorer comme il se doit, les croyants doivent avoir soif de cette communion autour de Sa table. Là où ils ont cette soif, Sa grâce leur donnera de comprendre toujours plus profondément ces paroles du Seigneur : "Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés." (54)

La prière que j'adresse au Père pour tous les croyants qui ont part à la célébration du Repas du Seigneur est la suivante : "Qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur ; que le Christ habite dans vos cœurs par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l'amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l'amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu. Or à celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui la gloire dans l'Eglise et en Christ Jésus, dans toutes les générations, et au siècle des siècles, Amen." (55)

Notes :

  1. Révérend John O'Brien, The Faith of Millions, the Credentials of the Catholic Religion (Ce que croient des millions de personnes : les lettres de créance de la religion catholique) Huntington, IN : Our Sunday Visitor, Inc., 1963, 1974, pp. 255-256.
  2. Alexander Carson, "Free Indeed" (Réellement libre) dans Far from Rome, Near to God : the Testimonies of Fifty former Roman Catholic Priests (Loin de Rome, près de Dieu : les témoignages de cinquante anciens prêtres catholiques romains) Recueillis par Richard Bennett et Martin Buckingham, 2e édition (Carlisle, PA : Editions Banner of Truth Trust, 1997)
  3. Philippiens 2 :6
  4. Hébreux 10 :9
  5. Hébreux 10 :10
  6. Actes 2 :23
  7. Hébreux 10 :12, 14
  8. Hébreux 10 :11-12
  9. Hébreux 10 :17-18
  10. Hébreux 10 :18
  11. Romains 8 :1
  12. Hébreux 7 :25
  13. "Prière Eucharistique N° 3", New Saint Joseph People's Prayer Book, Rév. Francis Evans, Editeur Général (New York, NY : Editions "Catholic Book Publishing", 1997)
  14. Amy Bentley, "The Conversion of a Catholic Nun" (Conversion d'une religieuse catholique), dans The Truth Set Us Free : Twenty Former Nuns Tell Their Stories (La Vérité nous a rendues libres : les témoignages de vingt anciennes religieuses) Récits recueillis par Richard Bennett. (Mukilteo, WA, Editions WinePress Publishing, 1997)
  15. Le dictionnaire "Larousse" définit ainsi le verbe "immoler" : 1) Tuer, pour offrir en sacrifice à une divinité 2) Faire périr ; 3) sacrifier.
  16. Documents du Concile Vatican II, N° 9, Eucharisticum Mysterium, 25 mai 1967, Vol 1, Section 3, pp. 102-103
  17. Le Concile de Trente, Vingt-deuxième Session
  18. Hébreux 1 :3
  19. Documents du Concile Vatican II, N°9, Eucharisticum Mysterium, 25 mai 1967, Vol. 1, Section 3, p. 104
  20. Documents du Concile Vatican II, Presbyterorum Ordinis, 7 décembre 1965, Section 5,
  21. Jacqueline Kassar, "From a Nuns' Convent to Biblical Conversion" (D'un couvent de religieuses à la conversion biblique), dans l'ouvrage The Truth Set us Free (voir Note 14)
  22. Catéchisme de l'Eglise Catholique, §1367, Editions Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris, 1998
  23. Hébreux 9 :25-26
  24. Hébreux 7 :26
  25. Hébreux 9 :22
  26. Romains 6 :10
  27. 1 Pierre 3 :18
  28. Hébreux 9 :28
  29. Jean 19 :30
  30. Jérémie 23 :6
  31. Hébreux 9 :14
  32. Hébreux 9 :20
  33. 1 Corinthiens 11 :25
  34. W.E. Vine, An Expository Dictionary of New Testament Words (Old Tappan, NJ : Fleming H. Revell Co, 1940) #1, anamnesis, pp. 274-275
  35. Thayer's Greek Lexicon, #364 anamnesis : "un mémorial, une occasion de faire (avec amour) mémoire de moi " PC Study Bible pour Windows V3.1
  36. Jérémie 31 :33-34
  37. Hébreux 9 :15
  38. Jean 17 :3
  39. 1 Corinthiens 11 :28 :
  40. 1 Corinthiens 11 :27
  41. "Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner et pour nous purifier de toute iniquité." 1 Jean 1 :9
  42. 1 Corinthiens 10 :16
  43. 1 Jean 3 :2
  44. Luc 22-20
  45. Hébreux 6 :17 : "En ce sens, Dieu voulant donner aux héritiers de la promesse une preuve supplémentaire du caractère immuable de sa décision, intervint par un serment…"
  46. Luc 22 :20
  47. 1 Corinthiens 11 : 25-26
  48. Hébreux 8 :10
  49. 1 Corinthiens 10 :20
  50. 1 Corinthiens 10 :21
  51. 1 Corinthiens 10 :16
  52. Luc 22 : 15, 20
  53. Esaïe 66 :2
  54. Matthieu 5 :6
  55. Ephésiens 3 :16-21

 

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