A412. La transsubstantiation.

Article de Richard Bennett. L'original peut être consulté à l'adresse suivante :

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Richard Bennett est un ancien prêtre Catholique qui a compris les erreurs de l'Eglise Catholique en trouvant le salut par la foi en Jésus-Christ seul. Son site Internet, "Berean Beacon", comprend une page en Français, comportant de nombreux articles et témoignages de conversions d'anciens prêtres et religieuses Catholiques.

L'Eglise Catholique enseigne que l'hostie ronde et blanche faite de pain azyme contient le Christ avec Son âme et Sa divinité. D'après cette Eglise, il faut donc rendre à l'hostie le culte qui est dû au Dieu Très Saint, et à Lui seul. Comment Rome explique-t-elle la transsubstantiation, par laquelle le pain et le vin sont censés devenir le Corps et le Sang de Christ ? Le "Catéchisme Catholique" contient un exposé officiel de cette doctrine :

"Par la consécration s'opère la transsubstantiation du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ. Sous les espèces consacrées du pain et du vin, le Christ Lui-même, vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle et substantielle, Son Corps et Son Sang, Son âme et Sa divinité" (Catéchisme, § 1413. Voir note 1).

D'après cet enseignement, le Christ Jésus serait réellement présent sous les formes tangibles du pain et du vin. Le catholicisme insiste beaucoup sur cette doctrine, qui a des retombées pratiques dans la vie quotidienne des Catholiques : il faut donc examiner cet enseignement à la lumière du principe que nous a donné l'Apôtre Jean : "Tout esprit qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chair n'est point de Dieu. Or, c'est là celui de l'antichrist" (1 Jean IV:3, tr. Ostervald).

Voilà donc une doctrine selon laquelle "sous les espèces consacrées du pain et du vin, le Christ Lui-même, vivant et glorieux, est présent". "Son Corps et son Sang, son âme et sa divinité" sont là, nous dit-on, sous les apparences du pain et du vin. Cette proclamation claire et délibérée nous présente un Christ qui au lieu d'être "venu en chair", vient sous la forme des ces éléments inanimés que sont le pain et le vin. La vérité révélée tout entière réside dans la doctrine concernant la Personne de Christ. Présenter un autre Christ, qui n'est pas "venu en chair", mais dans des éléments inanimés, c'est délibérément s'opposer au Christ véritable, et manifester l'esprit de l'antichrist. On a là un abominable esprit anti-chrétien, qui s'élève contre le Fils de Dieu et le témoignage donné par Dieu le Père au sujet de Son Fils. Il faut bien remarquer qu'en grec le mot "antichrist" ne veut pas seulement dire "contre Christ", mais aussi "qui remplace Christ", ce qui est encore plus significatif. C'est justement le cas de cette doctrine qui présente "un Christ de pain et de vin". Elle tente d'usurper Sa puissance et Sa fonction de Prophète, de Sacrificateur et de Roi, et de Le remplacer par un "Christ" contrôlé par l'homme, un "Christ" que le prêtre fait venir par une parole, par un commandement. Ce faux Christ prend alors une place centrale et devient objet d'adoration à la place de l'Unique Seigneur, du "souverain sacrificateur qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme" (Hébreux 8 :1-2). Cet enseignement papal au sujet d'un "Christ de pain et de vin" s'élève contre le véritable Seigneur Jésus-Christ : par présomption, on installe d'autres éléments à la place de Christ. L'Ecriture nous avait prévenus : il fallait nous attendre à une opposition de ce genre. Cette contrefaçon ne doit pas être pour nous une occasion de chute, mais plus nous voyons se réaliser les paroles de Christ, plus nous devons être convaincus de leur véracité.

Les origines historiques de cette doctrine.

Les racines de l'idée de "transsubstantiation" remontent à la période postérieure au deuxième Concile de Nicée, qui en 787 déclara officiellement qu'il convenait de vénérer des images du Christ. D'après John Dowling, "C'est vraisemblablement Paschase Radbert qui, au neuvième siècle, a produit cette monstruosité au cours de ses méditations mélancoliques dans sa cellule de moine. C'était le début du neuvième siècle ; ce Bénédictin, futur abbé de Corbie en France, préconisa une doctrine selon laquelle les éléments de la communion subissaient une transformation réelle. En 831 il publia un traité sur le Corps et le Sang du Christ. Quinze ans plus tard, il en présenta une édition soigneusement revue et augmentée au roi de France, Charles le Chauve. Cette doctrine de Paschase peut se résumer en deux propositions : premièrement, après la consécration du pain et du vin de la communion, seules les apparences visibles du pain et du vin demeurent, et le corps et le sang du Seigneur sont réellement présents sur l'autel. Deuxièmement, le corps et le sang de l'Eucharistie appartiennent au même corps qui est né de la Vierge, a souffert sur la croix, et a été ressuscité des morts. A l'époque, beaucoup s'étonnèrent de cette nouvelle doctrine de Paschase, surtout de sa deuxième proposition. Raban Maur, l'évêque d'Auxerre Héribald, et d'autres encore combattirent cet enseignement, mais pas de la même manière ni pour les mêmes motifs. Charles le Chauve ordonna donc au célèbre Bertram et à l'Irlandais Jean Scot Erigène de formuler en termes clairs cette doctrine que Paschase avait si gravement corrompue… Scot soutint invariablement que le pain et le vin étaient des symboles du corps et du sang de Christ, et que ces derniers étaient absents, non pas présents. Aucun autre théologien de l'époque ne semble avoir eu de position bien arrêtée sur ce point. Une chose est sûre, cependant : aucun de ces théologiens n'a alors adopté cette doctrine de la transsubstantiation, jusqu'alors inconnue. Personne, au cours de ce débat, n'a défendu ni même fait mention d'un culte à rendre au pain et au vin : cela aurait été une énorme superstition, inacceptable même au neuvième siècle. Mais les prêtres papistes du dix-neuvième siècle n'hésitent pas à la préconiser et à la pratiquer" (voir note 2).

C'est en 1215, sous le règne du Pape Innocent III, que le Concile du Latran adopta officiellement la doctrine de la "transsubstantiation". Aujourd'hui, Rome continue d'enseigner cette tradition médiévale, en ces termes :

"On a toujours eu dans l'Eglise [Catholique Romaine] cette conviction, que déclare le saint Concile de nouveau : par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ notre Seigneur et de toute la substance du vin en la substance de son Sang : ce changement, l'Eglise Catholique l'a justement et exactement appelé transsubstantiation." (Catéchisme, § 1376).

Ce que signifie la transsubstantiation.

Rome soutient que la transsubstantiation consiste en une transmutation du pain et du vin, censés devenir alors l'âme et la divinité de Christ Jésus le Seigneur. La substance des éléments sacramentaux deviendrait le corps et le sang véritables du Seigneur. Sous les apparences du pain, l'hostie contiendrait donc le corps, l'âme et la divinité mêmes du Seigneur. Après la consécration, il ne resterait absolument rien de la substance du pain et du vin. Tout, sauf l'aspect extérieur, serait transformé en Christ et en Sa divinité, avec toutes Ses perfections, et en Son humanité avec toutes Ses composantes : l'âme, le corps, le sang, les os, la chair, les nerfs, les muscles, les tendons, les veines. L'Eglise de Rome déclare :

"Le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique. Il élève l'Eucharistie au-dessus de tous les sacrements et en fait 'comme la perfection de la vie spirituelle et la fin à laquelle tendent tous les sacrements'. Dans le très saint sacrement de l'Eucharistie sont 'contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l'âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et par conséquent, le Christ tout entier'" (Catéchisme, § 1374).

Ce dogme déclare donc que le Seigneur n'est pas seulement dans la totalité de la substance de ce qui semble être du pain, mais qu'Il est contenu tout entier dans chaque parcelle de ce pain quand il est rompu. Toute la divinité et toute l'humanité du Seigneur seraient contenues dans chaque miette de ce pain, et dans chaque goutte de ce vin. Voici l'enseignement catholique officiel :

"La présence eucharistique du Christ commence au moment de la consécration et dure aussi longtemps que les espèces subsistent. Le Christ est tout entier présent dans chacune des espèces et tout entier dans chacune de leurs parties, de sorte que la fraction du pain ne divise pas le Christ." (Catéchisme, § 1377).

D'après les décrets de Rome, donc, Christ Jésus le Seigneur est contenu tout entier dans le pain, et tout entier dans le vin. Le fidèle est tenu de croire que le Seigneur est dans chaque particule de l'élément. Le Christ Jésus le Seigneur serait présent tout entier, sans division aucune, dans les innombrables hosties, sur des myriades d'autels. C'est absurde et parfaitement irrationnel. Une partie du Christ serait égale au Christ tout entier ; une parcelle de Lui équivaudrait au tout. Comble de l'illogisme, cette même substance physique du Christ, Son corps et Son sang, peut être présente en bien des lieux à la fois ; et plusieurs substances du même Christ, par exemple six hosties sur une même patène, peuvent se trouver au même endroit. Si on croit cette légende qui nous vient du haut moyen âge, la transsubstantiation donnerait à l'homme le pouvoir de créer le Créateur. Il n'y aurait pas un seul Christ Jésus dans le pain : quand on rompt ce pain qui est censé être notre Créateur et notre Seigneur, il y aurait un Créateur et un Seigneur de plus dans chaque fragment. C'est le summum de l'illogisme et de la bizarrerie. Pensons à ces paroles de Christ : "Si quelqu'un vous dit alors : le Christ est ici, ou, il est là, ne le croyez pas" (Marc XIII:21). Nous respectons un seul et unique corps du Seigneur Jésus-Christ : "Il est à la droite de Dieu, depuis qu'il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances lui ont été soumis" (1 Pierre III :22). Lorsque le Christ Jésus, le Seigneur, descendra physiquement sur la terre, il ne se conformera pas aux machinations des hommes, mais "comme l'éclair resplendit et brille d'une extrémité du ciel à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour" (Luc XVII:24).

Une tentative de rabaissement le Seigneur.

La transsubstantiation entache de vulgarité la doctrine catholique de "la Sainte Communion". Cet enseignement romain est une affreuse tentative destinée à rabaisser le Seigneur. Selon cette doctrine, les prêtres de Rome ont le pouvoir de créer le corps du Christ Jésus avec Sa divinité à chaque messe. En fait, si l'on examine bien ce que dit le prêtre à chaque messe, cela veut dire qu'au moins deux Christs sont créés. On dit que le Christ tout entier est dans l'hostie, c'est-à-dire dans le pain, et que le Christ tout entier est dans le vin.

"En premier lieu, le saint concile enseigne et professe ouvertement et sans détour que dans le vénérable sacrement de la sainte Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est vraiment, réellement, et substantiellement contenu sous l'apparence de ces réalités sensibles." (Concile de Trente, Session XIII, 11 octobre 1551, Chapitre 1. Voir note 3).

Si le prêtre versait le vin goutte à goutte, d'après cet enseignement romain, Christ serait tout entier présent dans chacune des gouttes. Si on tient compte du fait que l'on dit des messes sur des milliers d'autels en même temps dans le monde, on en arrive à dire que le Christ est présent sur tous ces autels à la fois. Par une parole d'autorité, le prêtre, nous assure-t-on, a fait descendre Christ sur l'autel. Ce pouvoir prodigieux que le prêtre est censé détenir a pour but d'humilier le Christ encore bien plus que lorsqu'Il est venu sur la terre pour la première fois. Quand le Christ s'est véritablement fait homme, il a pris une chair semblable à la nôtre afin de mourir sur la croix pour ceux qui croiraient en Lui. Mais dans la messe romaine, il n'est même plus un homme, Il serait un morceau de pain. C'est une humiliation ridicule qui Le déshonore complètement. D'après Rome, le Christ Jésus prend la forme du pain et du vin, forme sous laquelle il ne peut ni marcher ni parler. Le voilà réduit à une condition inférieure à celle des animaux, à l'état d'objet inanimé. Ces paroles du prophète Esaïe s'appliquent aux prêtres de Rome : "Ceux qui fabriquent des idoles ne sont tous que vanité, et leurs plus belles œuvres ne servent à rien ; elles le témoignent elles-mêmes : elles n'ont ni la vue, ni l'intelligence, afin qu'ils soient dans la confusion" (Esaïe 44 :9).

Le fonctionnement supposé de la transsubstantiation.

La transsubstantiation est donc le processus par lequel le pain et le vin seraient transformés pour devenir le corps et le sang "véritables" de Christ. Ce terme veut dire qu'une substance est changée en une autre, tout en conservant le même aspect extérieur, appelé "accident". Thomas d'Aquin (13e siècle) explique ce que cela veut dire. En 1551 le Concile de Trente a prononcé une malédiction éternelle sur tous ceux qui ne croient pas à la transsubstantiation. Le Catholique qui professe cette doctrine croit que la substance du corps de Jésus est localisée en des centaines de milliers d'endroits au même instant. Thomas d'Aquin, cet éminent théologien catholique, s'est débattu avec les contradictions internes de cette doctrine. Il a eu recours à la physique du philosophe païen Aristote pour la justifier. En des termes difficiles à comprendre, il a déclaré ce qui suit, citant Aristote :

"Ces paroles comme on vient de le voir, réalisent par leur signification la conversion du pain au corps du Christ… Car 'les mots sont les signes des idées', comme dit Aristote. C'est pourquoi, de même que la conception de l'intellect pratique ne présuppose pas la réalité de ce que l'on conçoit mais la réalise, ainsi la vérité de notre proposition ne présuppose pas la réalité, mais la produit. Tel est le rapport qui existe entre le verbe de Dieu et les réalités produites par ce verbe. Or cette conversion ne s'accomplit pas graduellement mais instantanément, comme on l'a vu." (Voir note 4).

Thomas d'Aquin consent à discuter des difficultés inhérentes à cette doctrine. A la question : "Cette proposition est-elle fausse : 'Le corps du Christ est fait de pain' ?" il répond ainsi :

"Et d'abord il est évident que le pouvoir de passer au terme opposé découle de ce qu'il y a un sujet : c'est pourquoi nous disons : le blanc peut être noir, ou : l'air peut être feuMais dans la conversion eucharistique comme dans la création, parce qu'il n'y a aucun sujet, on ne dit pas que l'un des termes puisse être l'autre, que le non-être puisse être l'être, ou que le pain puisse être le corps du Christ. Et pour la même raison, on ne peut dire à proprement parler que 'avec du non-être, on fait de l'être', ou 'avec le pain, on fait le corps du Christ', parce que la préposition 'avec' évoque une cause consubstantielle, et cette consubstantialité des termes dans les transformations naturelles tient à la communauté du sujet qui les réunit." (Voir note 5).

Loquace, Thomas d'Aquin s'appuie sur la physique et la métaphysique d'Aristote pour éviter de tomber dans l'absurdité. Il se livre à une rationalisation : "A condition que, par le mot 'pain', on ne signifie pas la substance du pain, mais de manière plus générale 'ce que renferment les espèces du pain'." Un tel raisonnement était acceptable en ce temps-là. On pensait alors que tout objet physique comportait une "substance" et un "accident" (c'est-à-dire d'un aspect extérieur). Mais la physique moderne démontre que c'était une vision erronée. La physique actuelle discrédite le moyen par lequel Thomas d'Aquin a cru pouvoir éviter l'illogisme, invalidant du même coup sa conclusion.

Les effets supposés de la transsubstantiation.

L'enseignement de Rome sur la transsubstantiation contrecarre la vérité biblique et le témoignage de nos sens ; il défie même toute raison. Pourtant, Rome s'y accroche ; pour elle, la messe, au cours de laquelle le corps "véritable" du Christ serait rendu présent occupe une place centrale dans la foi catholique. Elle résume cet enseignement ainsi :

"C'est par la conversion du pain et du vin au Corps et au Sang du Christ que le Christ devient présent en ce sacrement." (Catéchisme, § 1375).

Du point de vue biblique, cela revient à nier ces paroles du Christ et de l'Apôtre Paul : "Toutes les fois que vous mangez ce pain" (1 Corinthiens 11 :26), "si quelqu'un mange de ce pain" (Jean VI:51) ; "Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain…" (1 Corinthiens 28). Le démonstratif "ce" limite le sens de l'élément à celui de "pain". C'est la seule explication possible.

L'Eglise Romaine ne se contente pas de proclamer que dès que le prêtre a prononcé les paroles de la consécration, la substance véritable du corps de Jésus est présente sur ses autels. Elle va jusqu'à commander formellement de rendre à cet élément le culte qui est dû au Dieu véritable. Voici ce qu'elle enseigne :

"Il ne devrait faire de doute pour personne que tous les fidèles doivent rendre à ce très saint sacrement l'adoration qui est due au Dieu véritable", comme cela a toujours été la coutume dans l'Eglise Catholique. Le fait que le Christ a institué ce sacrement pour qu'il soit mangé ne diminue en rien cette adoration." (Voir note 6).

C'est là d'un enseignement officiel de l'Eglise Catholique, revendiquant pour l'élément du pain l'adoration qui n'appartient en fait qu'à Dieu. Les fidèles sont tenus de rendre à l'hostie le culte que Dieu seul doit recevoir. Dans l'Eglise Catholique, il y a des congrégations de religieuses qui se consacrent à l'adoration de l'hostie, et se relaient pour cela jour et nuit. Certains Catholiques pieux passent des heures à genoux devant l'hostie, l'adorant, lui adressant des prières, et, à ce qu'ils disent, recevant un réconfort pour s'être tenus "dans la présence de Jésus".

En novembre 2002 un ancien Catholique m'a fait part d'un tourment, lié au fait que jadis il avait adoré l'hostie. Il avait l'impression de ne pas être encore bien dégagé de ces mystères obscurs auxquels il avait participé. Dans sa jeunesse, m'a-t-il dit, il fréquentait parfois les bars et buvait un bon coup, ce qui le plongeait dans un état d'euphorie. Mais il trouvait un réconfort bien plus puissant encore en allant passer une heure ou deux en présence de l'hostie, qu'il adorait comme si elle était Dieu. De retour chez lui après ces temps d'"adoration", il se sentait bien mieux que lorsqu'il était allé au bar. Ce récit me touche car il montre bien les implications pratiques du catholicisme. Il procure une fausse tranquillité, une fausse satisfaction. L'idolâtrie procure en effet quelque satisfaction quand les sentiments religieux atteignent une certaine intensité. Ce n'est pas très différent de ce que j'avais vu faire à Trinidad par les adeptes du culte vaudou. Au cours des cérémonies du vaudou, ils étaient dans un état d'effervescence phénoménale, puis leur existence quotidienne reprenait son cours habituel. Ils étaient tout aussi méchants qu'avant. Mais la Bible dit : "Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul" (Matthieu IV:10).

Le culte véritable, et les conséquences de l'idolâtrie.

Le culte véritable doit être rendu à Dieu en esprit et en vérité : un tel culte procure la paix et produit une vie authentiquement chrétienne. Lors du dernier repas, le Seigneur a donné des ordres clairs et précis : "Prenez, mangez : ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi." (1 Corinthiens 11 :24, tr. Ostervald). "Prenez, mangez" ne veut pas dire "rendez un culte et adorez". Adorer l'élément, c'est se placer sous la colère de Dieu, comme l'affirme Sa Parole. Dieu dit que les idolâtres Le haïssent, même s'ils font semblant de L'aimer. L'Ecriture nous assure qu'il châtiera leur iniquité : "Je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et gardent mes commandements" (Exode 20 :5-6). Si on repère sur une carte du monde les nations les plus catholiques, et qu'on étudie ensuite leurs conditions économiques, sociales et morales, on a le cœur brisé. Parmi les mauvais fruits de l'idolâtrie, on trouve la pauvreté extrême, l'agitation sociale, l'immoralité, et bien d'autres maux.

Il faut que les Chrétiens adorent vraiment le Seigneur en esprit et en vérité, comme Il l'a commandé : "Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité" (Jean 4 :24). Ordonner qu'on adore un élément, c'est de l'idolâtrie. Elle est absurde et impie, cette doctrine qui impose d'adorer un élément fait pour être mangé et pour passer dans l'estomac. Reporter sur le pain de la communion l'adoration qui est due au seul Dieu véritable, c'est un crime d'idolâtrie épouvantable. Si le corps du Christ Jésus avait l'aspect du pain, sans pourtant être du pain, on aurait un mensonge manifeste, totalement en désaccord avec Sa Personne !

La prétendue puissance qui émane des éléments.

Malgré la clarté de l'Ecriture Sainte, Rome proclame avec insistance que les éléments sont véritablement le corps et le sang du Christ. De plus, elle dit que de ces éléments se dégage une puissance agissante :

"La communion nous sépare du péché. Le Corps de Christ que nous recevons dans la communion est "livré pour nous," et le sang que nous buvons est "versé pour la multitude en rémission des péchés." (Catéchisme § 1393).

Voilà ce que les prêtres prêchent constamment. Voilà ce que j'ai entendu tout au long de mon enfance et de mon adolescence. Parmi ceux qui se sont rendus coupables de pédophilie, d'homosexualité et d'autres formes d'immoralité, se trouvent des hommes qu'on peut qualifier de "prêtres catholiques pieux". Cela démontre que la "Sainte Communion" ne sépare personne du péché ; elle procure bien plutôt un sentiment redoutable de fausse sécurité à ceux qui s'enfoncent de plus en plus dans les péchés de la chair et de l'esprit.

Affirmer que de simples éléments qui sont là pour témoigner du Seigneur deviennent une cause agissante, c'est de la sorcellerie. C'est placer son espérance dans un objet physique, dans le pain, et non dans le Christ Jésus Lui-même, Lui qui est à la droite du Père, dans toute Sa gloire et Sa majesté.

Au sujet de ces mêmes éléments, Rome enseigne aussi : "Par la même charité qu'elle allume en nous, l'Eucharistie nous préserve des péchés mortels futurs" (Catéchisme, § 1395). Le catholicisme apprend à ses fidèles à considérer des objets physiques comme des canaux de la grâce de Dieu, comme si l'objet physique était investi d'un pouvoir surnaturel. C'est d'ailleurs caractéristique de la mentalité catholique : "Forces qui sortent" du Corps du Christ, toujours vivant et vivifiant, actions de l'Esprit Saint à l'œuvre dans son Corps qui est l'Eglise, les sacrements sont "les chefs d'œuvre de Dieu" dans la nouvelle et éternelle alliance", dit le Catéchisme. (§ 1116).

De telles doctrines tombent sous la malédiction éternelle promise à ceux qui pervertissent l'Evangile de Christ. Les paroles de Christ sont "Esprit et vie" (Jean 6 :63). C'est déjà grave de proposer d'ingérer la chair de Christ ; mais c'est encore bien pire d'enseigner que "l'Eucharistie nous préserve des péchés mortels futurs" (Catéchisme, § 1116). Ce sont là des paroles trompeuses, séductrices, donnant à croire que l'antique culte de quelque idole peut procurer la vie. C'est d'autant plus exécrable que la doctrine qui prétend préserver de péchés graves est intrinsèquement blasphématoire.

Conclusion : la foi véritable dans le Seigneur.

Il est impératif de connaître le Christ Jésus par la foi ; d'avoir, si je puis m'exprimer ainsi, "dévoré" par la foi la substance même du Messie, du Fils de l'homme. Ne pas "manger" ainsi par la foi véritable, c'est ne pas avoir la vie éternelle en nous, ni aujourd'hui, ni jamais ; c'est ne pas connaître le Seigneur dans la lumière et la vérité du Saint-Esprit. Le Seigneur nous presse de comprendre ceci : Il ne nous suggère pas, mais nous commande de croire en Lui ; la foi n'est pas un idéal auquel nous pouvons espérer parvenir un jour ; elle est au contraire notre nourriture et notre boisson ; elle est notre vie, notre justice ; elle est la révélation des perfections de Jésus-Christ dans la vie du Chrétien. Tel est le message puissant et dynamisant de notre Sauveur et de notre Dieu.

Si vous ne l'avez pas encore fait, avant d'aller plus loin, laissez monter de votre cœur un cri vers Lui pour Lui demander le don de Sa grâce, dans un élan de cette foi agissante qui Lui dit : "Oui, Seigneur, je crois que Tu es le Fils de Dieu. Je Te reçois, et je me repose sur Ta Personne, sur l'identité la plus profonde qui soit, participant par la foi à ce que Tu as accompli par Ta vie parfaite et par Ta mort parfaite. Seigneur, Ton œuvre et Ta mort font désormais partie de ce que je suis. Merci des paroles que Tu as prononcées, elles sont la Vérité, et je les reçois."

La chair et le sang du Fils de l'homme représentent le Rédempteur et Son sacrifice. Si vous êtes bien convaincu(e) qu'en dehors de Lui vous êtes voué(e) à la mort éternelle, alors vous avez part à Celui qui est la Vie éternelle ! "Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles ! Amen !"

Notes :

  1. Toute citation du Catéchisme catholique dans cet article est tirée de l'ouvrage : Catéchisme de l'Eglise Catholique, Editions Centurion / Cerf / Fleurus-Mame / Librairie Editrice Vaticane, Paris, 1998.
  2. Citation extraite de l'ouvrage de John Dowling, History of Rome, Vol. 4, ch. 2, p.194
  3. http://www.french.acfp2000.com/Papes/Trente.html
  4. http://wikisource.org/wiki/Somme_th%C3%A9ologique_-_Partie_3%2C_Question_7
  5. http://wikisource.org/wiki/Somme_th%C3%A9ologique_-_Partie_3%2C_Question_75
  6. Citation du document Eucharisticum Mysterium, dans l'ouvrage "The Christian Faith in the Doctrinal documents of the Catholic Church, Neuner S.J., et Dupuis, S.J., Editions Alba House, New York, 1982 # 1513.

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