A394. Hors des églises, ou dans les églises ?

Article de Parole de Vie.

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On assiste en ce moment à un débat animé, sur le fait de savoir s'il faut sortir des églises organisées et institutionnalisées, ou s'il faut y entrer et y rester. Il nous semble que beaucoup de ces débats sont des faux débats. Nous souhaitons proposer, avec simplicité, une analyse qui aborde les vrais problèmes, et propose quelques solutions bibliques.

Il nous faut partir des faits. On assiste en ce moment à un important mouvement, qui ressemble plutôt à un mouvement de fond qu'à un mouvement ponctuel et marginal. Beaucoup de Chrétiens quittent les églises organisées et institutionnalisées, pour se retrouver en petits groupes informels ou de maisons, ou parfois même complètement isolés.

Par "églises organisées et institutionnalisées," il faut comprendre toutes les églises appartenant à des dénominations diverses, ou les églises indépendantes structurées en associations cultuelles, le plus souvent déclarées, disposant de locaux, de budgets, de responsables reconnus, pasteurs ou anciens, et offrant diverses réunions publiques : cultes, réunions de prière, réunions d'enseignement biblique en général. Nous parlerons ici, essentiellement, des églises évangéliques.

Pour quelles raisons ces Chrétiens quittent-ils leurs églises ? Ces raisons sont très diverses.

Tout d'abord, il y a le cas des éternels mécontents, qui quittent leur église pour des motifs futiles ou charnels, ou parce qu'ils ne supportent aucune autorité. Nous savons que la chair non crucifiée est la source directe ou indirecte de la plupart des problèmes de la vie chrétienne, que ce soit au sein de la famille, ou au sein des églises. Les œuvres de la chair sont manifestes : rébellion, amertume de l'amour-propre blessé, animosité, rancunes, médisances, calomnies, jugements selon l'apparence et non selon la vérité, etc…

Les mécontents de ce type trouveront toujours des sujets de mécontentement, où qu'ils soient et quoi qu'on leur propose, car ils véhiculent le problème en eux-mêmes. Tant que la chair vivra, nous rencontrerons toujours ce même problème, hors des églises organisées ou au sein de ces églises. On peut même dire qu'un petit groupe de maison, qui serait uniquement ou essentiellement composé de Chrétiens charnels, présente la pire situation qui soit ! Car des Chrétiens charnels peuvent vivre plus ou moins cachés au sein d'une grande église organisée, alors qu'ils ne peuvent rester cachés au sein d'un petit groupe, et peuvent librement y provoquer des dégâts !

La solution à ce problème de la chair reste partout la même : la prédication de la croix, faite par des prédicateurs eux-mêmes crucifiés, et l'apprentissage d'une vraie marche par l'Esprit du Seigneur, dont la caractéristique fondamentale est l'amour divin. Il est clair qu'un responsable de groupe ou d'église ne peut donner que ce qu'il a reçu. S'il ne sait pas, concrètement, ce qu'est pour lui-même la vie crucifiée et la marche par l'Esprit, comment peut-il guider et conseiller les autres dans ce domaine ?

Notre petite expérience des groupes isolés et de maisons nous a permis de constater que l'immense majorité de ceux que nous connaissons, pour ne pas dire la totalité, ne sont pas composés de ces rebelles et de ces mécontents. Certes, notre expérience est loin d'être représentative. Mais elle nous permet tout de même d'avoir une idée assez précise de la situation d'ensemble.

Nous avons constaté que les petits groupes informels ou de maisons que nous connaissons sont composés de Chrétiens consacrés, désireux d'obéir sincèrement à leur Seigneur en Esprit et en vérité, et soucieux de rester fidèles à Dieu et à Sa Parole.

Il est clair que ces Chrétiens courent le risque d'un légalisme et d'un exclusivisme excessif, ainsi que le risque de se renfermer exagérément sur eux-mêmes, dans leur désir de rester fidèles et de ne pas se souiller au contact du péché ou de l'apostasie. Toutefois, ces mêmes Chrétiens doivent normalement être aussi ceux qui finissent par entendre le mieux la voix du Seigneur, parce que leur cœur est bien disposé.

Bien souvent, ils ont fini par se résoudre à quitter une église bien à contrecœur, après beaucoup d'hésitations et de combats, en laissant beaucoup d'amis, et en versant beaucoup de larmes. Souvent, c'était l'église qui les avait vus naître dans le Seigneur. Certains ont sincèrement voulu savoir si c'étaient bien eux qui étaient "normaux," et se sont honnêtement placés devant le Seigneur, pour qu'Il leur montre la vérité concernant leurs motivations profondes réelles.

Beaucoup ont aussi cherché à rejoindre une autre église proche, quand c'était possible, mais n'ont pas eu la conviction durable que c'était leur place, en raison de nouveaux problèmes graves qui leur sont apparus après quelque temps.

Si ces Chrétiens ne sont pas des rebelles congénitaux, pourquoi donc ont-ils fini par se résoudre à quitter leur église ?

Voici certaines raisons qui nous semblent essentielles, parmi celles qui sont le plus souvent évoquées. Elles sont présentées sans classement par ordre d'importance. Le nombre de ces raisons essentielles n'est pas très élevé, mais elles sont déterminantes dans la décision de quitter une église.

L'apostasie peut être définie comme l'abandon de la Vérité de la Parole du Seigneur. Peu à peu, les responsables de l'église ont laissé s'introduire des doctrines et des pratiques qui n'étaient pas bibliques, ou des interprétations humaines de la Parole de Dieu. Il ne s'agissait pas de questions relativement superficielles, comme le fait de prendre le vin de la Cène dans des coupes ou des gobelets individuels !

Mais il s'agissait carrément de fausses doctrines concernant des problèmes graves, concernant par exemple l'exercice de l'autorité pastorale, l'encouragement du divorce et du remariage, l'exercice du ministère féminin au sein de l'église, ou encore l'acceptation de faux dons spirituels, de fausses prophéties personnelles aux conséquences catastrophiques, "d'expériences nouvelles dans l'Esprit," plus charnelles ou démoniaques que conduites par le Saint-Esprit, etc… Manifestement, ces frères et sœurs ont eu la conviction que, loin de se rapprocher de la Vérité du Seigneur et de Sa Parole, leur église dérivait de plus en plus dans l'apostasie. Ils ont prié, ils ont intercédé, ils ont averti les responsables, mais ils n'ont pas été entendus. Ils sont parvenus au point où le Seigneur leur a demandé de partir, s'ils ne voulaient pas participer au compromis ambiant, ni être jugés par le Seigneur.

Il est vrai que nous vivons dans l'apostasie de la fin des temps, annoncée par le Seigneur et Ses apôtres. Il est donc immanquable que cette apostasie se répande partout où elle peut se répandre. Il ne s'agit donc pas du simple fait qu'une église enseigne encore des doctrines qui ne sont pas réellement en accord avec la Parole de Dieu. Car, si les membres de cette église, et notamment ses dirigeants, ont l'amour de la vérité, ils seront éclairés par le Seigneur, et finiront par abandonner ce qui était faux ou incomplet.

Personnellement, nous n'avons jamais eu de problèmes à entrer en relations, et même à travailler, avec des frères et sœurs manifestement nés de nouveau, mais dont nous ne partagions pas toutes les interprétations de la Parole, concernant par exemple les dons spirituels, le baptême d'eau ou l'organisation de l'église. Quand le cœur de tous est animé par l'amour de la Vérité et par un amour fraternel sincère, il est possible de vivre et de travailler ensemble, car il est manifeste que nous progressons ensemble dans la bonne direction. Mais il n'est plus possible de le faire quand il y a une résistance ou une opposition à la Vérité de l'Esprit ou de la Parole.

Le problème de fond ne consiste donc pas à choisir entre les églises organisées et les groupes de maison ou informels. C'est un faux problème. Le problème de fond est la connaissance et la pratique de la Vérité, l'amour du Seigneur et de Sa Parole, le désir sincère de vivre dans la sanctification et de produire le bon fruit de l'Esprit. Un groupe de maison peut être apostat, et une église "organisée" dans la vérité !

C'est un autre problème important, qui est souvent lié au premier problème que nous venons d'évoquer. La vérité est toujours associée à la sainteté, et l'apostasie à la montée du péché !

Si, dans une église, le péché connu est manifestement toléré par les responsables et par la plupart des membres de l'église, les conséquences sont graves pour tous. C'est une porte ouverte à Satan pour détruire l'église, brutalement ou progressivement.

Il ne s'agit donc pas du péché connu, qui est en train d'être confessé et réglé, parce qu'il faut un certain temps pour que la lumière se fasse et la solution soit apportée. De jeunes convertis, par exemple, qui pratiquent encore certaines formes de péché, doivent être enseignés et éclairés. Tout ne peut pas être réglé d'un coup dans une église. Mais, au moins, les choses progressent dans le bon sens.

Mais le problème est grave quand il s'agit du péché connu et pratiqué aux yeux de tous, sans que ni les responsables ni la majorité de l'église ne semblent s'en soucier : adultère, fornication, pratiques illicites, trafics illégaux, fraudes… Il s'agit aussi souvent, dans ce cas, du péché pratiqué par les responsables eux-mêmes (adultère, mensonge, vols dans la caisse de l'église, etc…), péché qui n'est parfois connu que par certains membres anciens de l'église ou par ceux qui sont proches des responsables.

Il est clair que la liberté que nous avons en Christ ne doit pas être employée pour vivre selon la chair. Il est également clair que nous ne pouvons pas cautionner le péché, et vivre dans le compromis avec lui. Les enseignements du Seigneur et des apôtres sont très clairs à ce sujet. Paul, par exemple, a sévèrement reproché aux Corinthiens de supporter au milieux d'eux un "frère" qui vivait ouvertement avec la femme de son père. Une église qui accepte et pratique ouvertement de telles choses est répréhensible. Et, si elle ne veut pas entendre la répréhension, nous ne pouvons avoir aucune part avec elle.

Comprenons-nous bien : il ne s'agit pas de faire de l'angélisme, de se mettre sur une tour d'ivoire en prétendant que nous, "les parfaits," nous méprisons et ne pouvons supporter la présence des "pécheurs" au sein de l'église ! Une telle attitude, en elle-même, est parfaitement charnelle. C'est le levain même des pharisiens ! Non. Il s'agit d'être honnête avec soi-même et avec les autres, d'accepter dans l'amour d'être repris si nous le méritons, et aussi de reprendre les autres dans l'amour si cela est nécessaire. Ne devons -nous pas "lutter jusqu'au sang contre le péché qui nous enveloppe si facilement" ? Si nous luttons par l'Esprit du Seigneur, nous lutterons avec Sa force, et nous entrerons dans la victoire de Christ.

Un vrai ancien de l'église, ou un vrai berger du troupeau, ne peut être qu'animé par l'Esprit de Son Maître, qui est un esprit de service et de sacrifice, tout en défendant fermement la vérité dans l'amour, et en indiquant clairement la direction spirituelle au troupeau.

Mais, à partir du moment où un responsable d'église, pasteur ou ancien, commence à exercer une autorité tyrannique sur l'église, à imposer sa volonté sans discussion, et à s'immiscer abusivement dans la vie privée des Chrétiens, les limites bibliques sont franchies. Là où est l'Esprit du Seigneur, là aussi est la liberté. Mais il s'agit d'une vraie liberté spirituelle, sans esprit de jugement charnel, ni imposition de notre volonté par des moyens charnels.

Nous ne pouvons pas obéir aveuglément, sous prétexte de soumission à l'autorité, à un responsable (parfois autoproclamé et non appelé par Dieu), qui voudrait ouvertement nous obliger à obéir à sa volonté humaine, voire à nous accompagner avec lui dans le péché et dans l'apostasie. Si Dieu nous a libérés en Christ, ce n'est pas pour que nous acceptions de nous remettre sous un autre joug que celui du Seigneur !

La place nous manque pour citer beaucoup d'exemples pratiques dans ce domaine, mais nous devons avouer que nous ne nous imaginions pas que les choses pouvaient aller aussi loin ! Nous ne citerons que le cas de cette église où, entre autres choses, le pasteur imposait à tous les membres de lui fournir leurs relevés bancaires mensuels, ou de cette autre église dont le pasteur, qui exerçait une autorité tyrannique absolue, refusait violemment toute confrontation et toute remise en question, allant jusqu'à maudire publiquement dans ses prédications ceux qui voulaient le reprendre ou lui demander des comptes.

Il est vrai que ces exemples sont sans doute extrêmes. Mais ils illustrent une dérive manifeste de l'exercice de l'autorité pastorale, dérive qui peut être très progressive, et dont on ne s'aperçoit pas forcément au début.

Les responsables sont de plus en plus en plus ouverts à des "rencontres œcuméniques" avec des église apostates, notamment l'Eglise Catholique, ou des Eglises historiques issues de la Réforme (Réformée, Luthérienne…).

Il peut aussi s'agir de la décision de se fédérer ou d'appartenir à un mouvement "officiel et reconnu," comme la Fédération Protestante de France, par souci de "faire masse" devant les autorités, d'éviter d'être considéré comme une secte, ou de bénéficier de la renommée, de l'appui et du soutien proposés par les grandes structures ecclésiastiques.

Là encore, le problème de fond ne nous semble pas être d'appartenir ou de ne pas appartenir à un mouvement ou à une structure. Les problèmes de fond nous semblent être les suivants : "Est-ce que le fait de nous joindre à ce mouvement ou à cette structure va être pour nous un atout dans notre progression et notre marche chrétiennes, ou un frein dans la connaissance et la pratique de la Vérité ? Allons-nous être pris dans un piège dont nous aurons beaucoup de mal à sortir ? Allons-nous être gagnés par un esprit qui n'est plus le Saint-Esprit, un Evangile qui n'est plus le vrai Evangile, et un Jésus qui n'est plus le vrai Jésus ? En un mot, avons-nous réellement la conviction que nous sommes dans la volonté de Dieu en décidant de nous fédérer ou de nous joindre à cette structure humaine ?"

Si nous n'avons pas cette conviction, nous ne sommes certainement pas des rebelles ou des "diviseurs du Corps de Christ," même si nous pouvons être accusés de l'être !

Voici les raisons qui nous semblent les plus importantes et les plus déterminantes, dans les décisions de quitter les églises qui ont été invoquées devant nous. Souvent plusieurs de ces raisons sont invoquées ensemble. Il nous semble que ces raisons sont légitimes, et ont très bien pu conduire l'Esprit Saint à demander à des Chrétiens de quitter une église, sans toutefois jamais quitter le Corps de Christ.

L'essentiel est de toujours bien garder la bonne vision biblique du Corps de Christ, et celle de la véritable autorité dans l'Eglise.

Cela nous conduit à aborder quelques problèmes de fond concernant la vie de l'Eglise et l'exercice de l'autorité pastorale, problèmes pour lesquels la Bible présente les solutions divines.

Un Chrétien ne peut pas être un Chrétien solitaire. Il a besoin, à la fois pour grandir et pour exercer le ministère et les dons que lui confie le Seigneur, d'appartenir à un Corps, et d'être soumis à une Autorité. Le Corps est le Corps de Christ, dont Il est la Tête, et l'Autorité est celle du Saint-Esprit et de la Parole de Dieu. Les anciens de l'Eglise ne font que participer activement à l'exercice de cette Autorité suprême.

Entrer, ou sortir ?

Le problème n'est certainement pas d'entrer dans une église locale ou d'en sortir ! Le problème est, avant tout, de savoir si l'on est d'abord entré dans l'Eglise de Christ, qui est Son Corps, par une vraie nouvelle naissance spirituelle. Pour Dieu, il n'y a qu'une seule Eglise, le Corps vivant de Christ, composé de tous ceux qui ont accepté Jésus-Christ comme leur Sauveur et Seigneur, et qui sont donc passés par la repentance et une vraie nouvelle naissance spirituelle.

Ceux-là, Dieu les fait Lui-même entrer, de fait, dans Son Eglise unique. Ils en sont membres de droit, de manière organique et non institutionnelle. Notre "carte de membre" de cette Eglise, c'est la lettre vivante que Dieu a écrite dans notre cœur régénéré, par le sang précieux de Christ et le doigt de Son Esprit !

Où que nous soyons, dans n'importe quelle localité où nous nous trouvons, la véritable église locale est d'abord constituée par tous ceux qui, en ce lieu, sont nés de nouveau en Christ. Ils peuvent être répartis dans divers groupes ou églises, qui ne sont même pas toutes forcément évangéliques, ils peuvent se connaître ou non, ils peuvent même se trouver seuls pour un temps dans leur maison, mais ils font tous partie de l'Eglise de Christ.

Voilà, pour Dieu, celle qui est Son Corps, et celle qu'Il veut faire entrer dans une vraie vie de Corps, dirigée par de vrais bergers selon le cœur et la volonté de Dieu !

Or, il se trouve que les membres de ce Corps, actuellement, ne sont pas tous réunis, au niveau local, dans des groupes homogènes, ou, tout au moins, n'ont pas pleinement le sentiment d'appartenir à ce Corps déjà uni par l'Esprit.

Sans parler des Chrétiens complètement isolés, il y a, dans beaucoup d'églises locales, des "Chrétiens" qui ne sont pas nés de nouveau, donc qui ne font pas partie du Corps de Christ, mêlés à d'autres qui en font partie. Il y a même des bergers et des conducteurs qui ne sont pas nés de nouveau !

Compte tenu de l'état des choses, il est donc primordial que les vraies brebis du Seigneur soient en relation directe avec leur Seigneur, et guidées par Son Esprit, afin de pouvoir discerner Sa volonté et suivre Ses voies. C'est alors, en fonction des considérations personnelles et locales, que le Seigneur pourra leur demander de se joindre à tel groupe ou à telle église, et qu'elles pourront savoir quand le Seigneur leur demandera, éventuellement, d'en sortir, pour rejoindre un autre groupe, ou ouvrir leur maison, ou encore, rester momentanément seules.

La situation actuelle est tellement confuse qu'il est vital que les Chrétiens sachent être dirigés personnellement par le Seigneur, et s'affermissent en Lui pour ne pas être influencés par "tout vent de doctrine," ou pour ne pas suivre aveuglément des conducteurs qui pourraient être des loups ravisseurs ! Quand on est un jeune converti, cela peut ne pas être facile, mais le Seigneur est vivant, et l'on doit compter sur Lui !

Dans la Bible et l'Eglise des premiers temps, nous pouvons voir que, partout, les Chrétiens avaient conscience d'appartenir à un même Corps et à une même Eglise. Il y avait des problèmes, il y avait des brebis et des bergers charnels, mais il y avait, au début du moins, un Corps uni dirigé par des bergers unis, malgré leurs différences d'opinions et de caractères, tous étant sous la direction réelle du Seigneur.

Peu à peu, et même assez vite, les choses ont changé. Des églises se sont endormies, d'autres sont tombées dans des séductions diverses, d'autres encore se sont réveillées, créant les mouvements divers que nous voyons aujourd'hui. Le problème n'est pas dans la division apparente des églises. Les vraies questions sont les suivantes : avons-nous, en tant que Chrétiens, et où que nous soyons, l'amour du Seigneur et de Sa Parole ? Avons-nous l'amour de la Vérité ? Avons-nous la volonté ferme de marcher dans l'obéissance au Seigneur ? Avons-nous le désir de porter le bon fruit de l'Esprit ? Voulons-nous nous charger de notre croix chaque jour et suivre Jésus ? Avons-nous la foi que le Seigneur veuille nous diriger dans Sa volonté, par Son Esprit et Sa Parole ?

Si c'est le cas, le Saint-Esprit ne peut pas manquer de nous diriger, et de nous montrer si nous devons entrer dans une église, ou en sortir, ou encore si nous devons suivre tout autre ligne d'action ! De toute manière, nous ne sortirons jamais de l'Eglise de Christ ! Et nous saurons toujours reconnaître l'autorité spirituelle d'un vrai berger appelé par Dieu, quelle que soit son "étiquette" !

La vraie révolution spirituelle, pour tous les Chrétiens, consisterait donc à ne plus se laisser enfermer dans une vision étroite de l'Eglise, limitée à notre groupe ou à notre dénomination, mais à nous ouvrir réellement, dans un souci commun de communion et de recherche de la Vérité, à tous ceux qui sont réellement nos frères et nos sœurs dans notre environnement proche, selon la conduite de l'Esprit, et quelle que soit la structure à laquelle ils puissent appartenir, ou quel que soit leur manque d'appartenance à une structure !

Notez bien que je ne parle pas ici de la nécessité de quitter systématiquement les églises organisées ou institutionnelles, pour rejoindre des groupes de maison, ou pour "prendre le maquis dans le désert" ! Le fait même de vouloir créer et organiser un "mouvement des églises de maison," ou un "mouvement des Chrétiens sortis des églises," est déjà une erreur en soi ! Pourquoi "créer un mouvement", alors que nous appartenons déjà au Corps de Christ ? Par ailleurs, quand c'est le Seigneur qui suscite un mouvement, gardons-nous de vouloir "l'organiser" de manière humaine et charnelle ! Mais suivons les principes d'organisation divine que nous donne la Parole de Dieu !

Il s'agit donc de voir s'il est possible, avant tout, de rencontrer et de fréquenter fraternellement les vrais Chrétiens qui nous entourent, de prier avec eux, de partager leurs soucis et leurs problèmes, et d'étudier la Bible avec eux, tout en reconnaissant le ministère les vrais bergers que le Seigneur fait lever au milieu d'eux, ou leur envoie d'ailleurs !

Il est clair qu'une telle chose ne pourrait être possible que si les dirigeants eux-mêmes pouvaient sans crainte partager une telle vision du Corps, et exercer leur ministère d'ancien au bénéfice de tout le troupeau qui les entoure, sans être entravés par les sigles et les dénominations. Il faudrait, pour y parvenir, un vrai miracle de Dieu, pour bouleverser les barrières et mentalités dénominationnelles, ou celles qui enferment certains petits groupes dans leur exclusivisme religieux et leur légalisme étroit. Mais Dieu est le Dieu des miracles !

Il faudrait aussi que les anciens perdent toute notion de "propriété personnelle" du troupeau qui leur est confié ! Un véritable dirigeant devrait par exemple se réjouir, en pensant à l'intérêt spirituel suprême de ses brebis, si l'une des brebis de "son" assemblée venait lui dire qu'elle avait trouvé ailleurs une meilleure nourriture et une meilleure communion fraternelle ! Il devrait aussi pouvoir se remettre en question si cela était nécessaire, et chercher à savoir pourquoi cet autre troupeau est mieux nourri et plus "gras" que le "sien" !

C'est d'ailleurs exactement ce que nous pensons que Dieu est en train de faire en ce moment, dans cette fin des temps difficile. Le Seigneur est en train de préparer Son Eglise, Son Epouse bien-aimée, à Sa prochaine rencontre ! Cette Epouse, nous le savons, doit être enlevée "pure, sans ride, ni tache, ni rien de semblable." Cela ne peut être que l'œuvre bénie du Sauveur Lui-même, par Son Esprit et Sa Parole.

Pour que cette œuvre puisse être parfaitement achevée, il est nécessaire que le cœur des brebis qui composent cette Epouse soit honnête et bon, et veuille garder la Parole de Dieu telle qu'Il nous l'a donnée, dans Sa pureté, Sa vérité et toute Sa beauté.

Dieu remplira donc Ses brebis de Son Esprit, pour qu'elles puissent produire du fruit en abondance. Il les dirigera par Son Esprit dans Ses voies parfaites. Elles sauront sans l'ombre d'un doute si elles doivent se joindre à une église organisée ou non, et pour combien de temps. Elles sauront reconnaître tous ceux qui appartiennent vraiment au Corps du Seigneur, et sauront établir avec eux des relations fraternelles, dans la liberté de l'Esprit et la vérité.

Dieu continuera aussi à faire lever des bergers selon Son cœur, des bergers appelés par Lui, intègres et vrais, des modèles du troupeau, qui paîtront les brebis dans les gras pâturages du Seigneur. Ils pourront être pasteurs au sein d'églises organisées ou non, mais ils auront tous un cœur de berger.

Nous croyons que les cinq ministères d'Ephésiens 4 : 11, depuis les temps apostoliques, n'ont jamais cessé de fonctionner, même s'ils n'étaient pas toujours "officiellement" reconnus par certaines églises. Ils ne cesseront jamais de fonctionner jusqu'à la fin. Car Jésus a bien dit : "Je suis avec vous chaque jour, jusqu'à la fin du monde." La présence du Seigneur nous est assurée par Son Esprit, par Sa Parole, et par Son Corps vivant, qui comprend les brebis et les bergers qui sont véritablement les brebis et les bergers du Seigneur. Ces bergers selon le cœur de Dieu sauront toujours qu'ils sont appelés à travailler en équipe, mais pas n'importe comment : en Esprit et en Vérité !

Ces brebis et ces bergers sauront toujours entendre la voix du Seigneur. Ils auront donc toujours le discernement nécessaire, (même si ce discernement doit se développer au milieu de beaucoup d'épreuves et de souffrances), pour savoir à qui, et à quoi, ils ont affaire dans leur marche chrétienne, et comment se comporter partout dans la sainteté, l'humilité et l'obéissance.

C'est ce que nous, brebis du Seigneur, parfois isolées, persécutées et rejetées, devons continuer à croire, malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer actuellement. Dieu est fidèle à Sa Parole et à Ses promesses. Il connaît nos besoins et saura y pourvoir selon Sa volonté ! Cette volonté s'accomplira certainement. Les obstacles placés par les hommes sur le chemin de Dieu et de Son Esprit n'ont jamais empêché les brebis du Seigneur d'avancer, quand c'est Dieu qui les dirige !

Nous sommes donc partagés entre deux sentiments contraires : d'une part, une grande tristesse de voir l'apostasie grandir dans le monde entier et dans l'Eglise "visible," et les jugements finaux de Dieu s'approcher inéluctablement. Mais, d'autre part, nous sommes extrêmement réjouis de voir s'approcher le jour de Christ, et de voir l'Epouse se préparer activement à Son retour ! Elle sera prête quand la dernière trompette retentira !

En terminant, nous vous invitons à relire le chapitre 2 de la deuxième épître de Paul aux Thessaloniciens, particulièrement adapté à notre sujet :

"Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu'on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d'aucune manière ; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j'étais encore chez vous ? Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu'il ne paraisse qu'en son temps. Car le mystère de l'iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement.

"L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés.

"Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité. C'est à quoi il vous a appelés par notre Evangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.

"Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les instructions que vous avez reçues, soit par notre parole, soit par notre lettre. Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne œuvre et en toute bonne parole !"

Et, enfin, ce court passage de la première épître aux Thessaloniciens :

"Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera" (1 Thes. 5 : 23-24).

Amen ! Que le Seigneur bénisse Son Corps !