A352. L'Opus Dei.

Article de Parole de Vie.

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L'intégrisme islamique fait la "une" des journaux, mais les activités secrètes de l'Opus Dei passent quasi inaperçues du grand public. Pourtant, cette milice religieuse a tous les comportements d'une secte. Cette nouvelle "armée du Pape" semble avoir remplacé les Jésuites comme fer de lance du Catholicisme. Elle exerce aussi son influence sur les milieux économiques et politiques, qu'elle cherche à infiltrer. Ce que recherche l'Opus Dei, ce n'est rien moins que la conquête du monde au bénéfice de l'Eglise de Rome.

L'Opus Dei (ce qui signifie "l'œuvre de Dieu") a été fondée en 1928 par le prêtre catholique espagnol Josemaria Escriva de Balaguer y Albas (1902-1975). Il était Professeur de Droit Canon à Saragosse et à Madrid, et spécialiste de Droit Canon au Vatican. Il est l'auteur du livre "Le Chemin", composé de 999 maximes, qui est la "Bible" idéologique du mouvement.

Après la guerre civile en Espagne, l'Opus Dei devint le pilier occulte du franquisme, puis s'étendit aux dictatures sud-américaines. L'Opus Dei a été approuvé par le Vatican en 1950. En 1978, trois ans après la mort de son fondateur, l'Opus Dei propulsa Karol Wojtyla pape, sous le nom de Jean-Paul II. Grâce à lui, l'Opus Dei s'empara bientôt des principaux leviers de commande de l'Eglise Catholique, et utilise celle-ci pour imposer son ordre moral au monde entier.

Le Pape Jean-Paul II en fit une prélature personnelle en 1992. Cela signifie que l'Opus Dei ne dépendait que de lui, et court-circuitait tous les rouages de l'administration vaticane. Son prélat actuel est depuis 1994 l'évêque espagnol Javier Etchevarria, né en 1932. Le fondateur fut béatifié par Jean-Paul II en 1992, après une mascarade de procès en béatification, qui souleva une vive polémique au sein de l'Eglise. Tous les témoignages défavorables à la cause du "saint" furent systématiquement rejetés.

Deux hommes servirent avec zèle la politique du pape Jean-Paul II : Mgr Josef Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (l'ancienne Inquisition), et Mgr Alfonso Lopez Trujillo, Président du Conseil Pontifical pour la Famille. Le plus inquiétant, c'est que le Cardinal Ratzinger a estimé que l'Opus Dei, ainsi que quelques autres mouvements réactionnaires, représentaient l'unique évolution positive de l'Eglise post-conciliaire !

Jean-Paul II s'entoura presque exclusivement de membres de l'Opus Dei, et il s'employa à casser toute résistance au sein de l'Eglise. Il fit déposer (pour "raisons de santé") le Supérieur Général des Jésuites, Pedro Arrupe, et nomma un membre de l'Opus à sa place. Mais il n'osa pas dissoudre la Compagnie de Jésus. Il opéra aussi une gigantesque reprise en main des prêtres latino-américains, souvent jugés coupables de partager les analyses marxistes et de s'opposer aux dictatures catholiques.

A sa création, l'Opus Dei était une association catholique et monarchiste qui se proposait de guider spirituellement ses membres, et de restaurer la foi et les mœurs en Espagne. Au fur et à mesure de son expansion, l'Opus Dei a élargi ses objectifs en Europe. Au recyclage des fascistes, à la défense des monarchies catholiques, au contrôle des nouvelles institutions démocratiques, s'est ajoutée la défense des grands intérêts économiques. L'Opus Dei ne se contente plus de placer ses membres et de défendre leur communauté d'intérêts. En poursuivant toujours son objectif de "restauration de la Chrétienté", elle mise pour cela à la fois sur le contrôle de l'évolution des institutions, et sur le contrôle des médias.

Si le but réel de l'Opus Dei est de faire triompher le Catholicisme d'Etat, l'exercice du pouvoir est sa raison d'être, pouvoir sous toutes ses formes, économique et politique d'abord, médiatique et judiciaire ensuite. Avec les juntes militaires, l'Opus s'est identifiée au parti unique. Avec les démocraties, ses membres défendent une même conception de l'ordre moral au travers de partis concurrents. Pour eux, tous les compromis idéologiques sont possibles, pourvu qu'ils conservent le pouvoir entre leurs mains.

Afin de promouvoir la "civilisation catholique", les disciples du "padre" s'engagent en politique à titre personnel, mais sous l'autorité spirituelle de leur directeur de conscience. Après avoir aidé ses membres à s'approprier beaucoup de grandes entreprises nationales et internationales, l'Opus Dei revient à l'ordre moral. Elle participa par exemple, en France, à la fondation de "Combat pour les Valeurs", dont le vicomte Philippe le Jolis de Villiers de Saintignon devint le président.

Le nombre des membres de l'Opus Dei est estimé actuellement à 85.000, dont 2.000 prêtres, répartis dans 90 pays. Cela représente le triple du nombre des Jésuites. Il existe quatre sortes de membres :

L'Opus Dei dirige 150 écoles de formation professionnelle, 200 résidences universitaires et 5 universités. Le mouvement reçoit plus de trente millions de dollars par mois en dons et revenus ! L'ordre a accumulé de grandes richesses. Parmi ses amis et bienfaiteurs, on compte de nombreux grands patrons. Après s'être surtout développée en Espagne et dans les pays hispaniques, l'Opus Dei s'implante à présent dans le monde entier, notamment aux USA et en Europe occidentale.

Le véritable esprit qui contrôle l'Opus Dei a été récemment mis à jour par le témoignage de plusieurs femmes courageuses qui ont quitté le mouvement. Ces révélations montrent que le Père Escriva était loin d'être le saint qu'en a fait l'Eglise Catholique. Le témoignage le plus accablant est celui de Maria del Carmen Tapia, qui occupait des fonctions importantes dans l'entourage proche d'Escriva. Son ouvrage, "Au-delà du seuil", fut publié en dépit d'une opposition massive de la part de l'Opus Dei. Elle y révèle l'esprit nettement antichristique qui domine l'Opus, ainsi que l'orgueil et la vanité de son fondateur, qui s'acheta un titre de noblesse peu avant sa mort.

L'Opus Dei véhicule une idéologie très dangereuse, totalitaire et fascisante. Elle répand cette idéologie au nom de l'Eglise Catholique. Comme l'Opus Dei a réussi à prendre le contrôle des rouages essentiels de l'Eglise, il est de plus en plus difficile de distinguer l'ordre de l'Eglise elle-même.

La plupart des membres de l'ordre sont très sincères et croient réellement servir Dieu. Ils veulent sincèrement changer le monde en défendant les valeurs de ce qu'ils croient être le "vrai Christianisme". Ils sont prêts à se sacrifier complètement pour "l'œuvre de Dieu". Mais ils sont séduits par l'idée que leur ordre ne peut être mauvais, parce que ses membres sont tous très religieux et très attachés à une conception conservatrice et traditionaliste de l'Eglise. En outre, la plupart des membres de l'ordre sont intelligents, instruits et influents. Leur principal défaut est un cruel manque d'esprit critique.

L'Opus cherche à "promouvoir la sainteté dans la vie quotidienne." Il ne s'agit toutefois pas de la vraie sainteté biblique, mais de l'idéal de sainteté propre au Catholicisme. Comme dans la plupart des ordres religieux, on n'y atteint la "sainteté" que par une obéissance absolue au pape, par de nombreuses prières (catholiques), et par de multiples abstinences et sacrifices. Tout cela, au service d'une idéologie particulièrement dangereuse.

Voici en effet quelles sont les principales caractéristiques de l'idéologie de l'Opus Dei, qui en font véritablement une secte :

C'est une idéologie de type nettement fasciste, fondamentalement opposée à toute idée de "liberté, d'égalité et de fraternité." Les caractéristiques essentielles du fascisme se retrouvent dans l'organisation et le fonctionnement de l'Opus Dei, au service, non plus seulement d'une race ou d'une nation élue, mais d'une religion unique destinée à dominer le monde. Voici les caractéristiques principales du fascisme :

Il suffit de relire le livre d'Escriva, en gardant ces caractéristiques à l'esprit, pour réaliser que son idéologie est parfaitement fasciste. Parmi les autres caractéristiques idéologiques de l'Opus Dei, on peut citer :

Ce sont là toutes les caractéristiques d'une secte. En considérant ces caractéristiques, on peut s'étonner (si l'on est mal informé) du fait que le Pape Jean-Paul II ait accordé tant d'importance à l'Opus Dei. Il ne pouvait pas être ignorant de l'idéologie de l'Opus Dei. Il l'a donc activement soutenue et défendue, jusqu'à béatifier hâtivement un pur fasciste. Voilà un bien mauvais signal adressé au peuple Catholique ! Quant à Benoît XVI, considéré comme un pape de transition, il demeure parfaitement dans la ligne idéologique et théologique de l'Opus Dei, et ne devrait pas freiner son activité, loin de là.

Sans doute à l'insu de la plupart de ses membres, l'Opus Dei est donc en train de former une armée d'exécutants fanatiques et parfaitement dociles, dépourvus de scrupules, formés à la "guerre secrète" et à la manipulation des masses. En somme, une armée dont saura parfaitement se servir l'Antichrist pour prendre le pouvoir et l'exercer, jusqu'au jour annoncé où la "Bête" (l'Antichrist) se retournera contre la Prostituée (la fausse Eglise) pour la détruire (Apocalypse 17).

L'Opus Dei, loin de "faire l'œuvre de Dieu," est donc carrément en train de faire celle du Malin, en préparant activement la manifestation prochaine de l'Antichrist.

Bibliographie :

  1. "L'Opus Dei", fiche de Jacques Lemaire, Vigi-Sectes Belgique, www.vigi-sectes.org
  2. "La troublante ascension de l'Opus Dei", article de François Normand paru dans Le Monde Diplomatique de septembre 1995. http://www.monde-diplomatique.fr/1995/09/NORMAND/1804
  3. "Ils prient pour nous", article de Thierry Meyssan paru dans la revue Voltaire du 25 janvier 1995. www.reseau-voltaire.net
  4. "L'Opus Dei à la conquête du monde", article de Thierry Meyssan paru dans la revue Voltaire du 25 janvier 1995. www.reseau-voltaire.net
  5. "L'Opus Dei et l'Europe - Du recyclage des fascistes au contrôle des démocraties", article de Thierry Meyssan paru dans la revue Voltaire du 22 mars 1995. www.reseau-voltaire.net
  6. "The Rising Spectre of Opus Dei", article de Clive Gillis publié le 11 novembre 2002 par l'European Institute of Protestant Studies, www.ianpaisley.org
  7. "Opus Dei and John Paul II", article de Vicente Navarro paru dans la revue Counterpunch du 8 avril 2005, www.counterpunch.org
  8. "The Unofficial Opus Dei FAQ", Franz Schaefer, mise à jour permanente, www.mond.at/opus.dei