A351. Le rétablissement du Royaume d'Israël.

Article de Tony Pearce. L'original peut être consulté en Anglais sur la revue de l'auteur, "Light for the Last Days", Box BM - 4226, Londres, WC1N3XX (Angleterre), ainsi que sur son site :

http://www.lightforthelastdays.co.uk

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées.

 

Qu'en est-il du rétablissement du Royaume d'Israël ? L'Eglise a-t-elle définitivement remplacé Israël, ou Jésus doit-Il revenir régner à Jérusalem pendant mille ans ?

"Alors les apôtres réunis lui demandèrent : Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d'Israël ?" (Actes 1 : 6).

Ce fut la dernière question que les disciples posèrent au Seigneur avant qu'Il monte au ciel. Il est extraordinaire qu'ils aient pu poser une telle question en ce qui concerne Israël à un pareil moment ! J'ai la Bible Thomson, et j'accorde une valeur inestimable à ses chaînes de référence qui associent tous les versets qui font partie d'un même thème. Mais, en ce qui concerne ce verset, je dois admettre mon désaccord avec lui, quand il estime que ce verset fait partie des "questions stupides," que les disciples auraient posées simplement pour satisfaire une curiosité.

Bien au contraire, il est clair que cette question n'est pas du tout une question vaine, car, pour ces Juifs qui attendaient le Messie et qui étaient disciples de Jésus, la mort et la résurrection de Jésus éveillèrent en eux de nouvelles pensées, qui ont changé fondamentalement leurs conceptions en ce qui concerne la restauration d'Israël. C'est Jésus Lui-même qui a dû leur expliquer la signification de Sa crucifixion et de Sa résurrection :

"C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes" (Luc 24 : 44).

Il leur ouvrit l'intelligence, pour qu'ils puissent comprendre les Ecritures. Puis Il leur dit :

"Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem" (versets 46-47).

Il faisait référence aux trois parties de la Bible juive, la Torah, les Nevi'im (les Prophètes) et les Chetuvim (les Psaumes), et leur montra comment ces trois parties font mention de Lui comme étant le Messie. Quand Il leur annonça Sa crucifixion, Il S'est sans doute référé à des passages tels qu'Esaïe 53, qui parle du Serviteur du Seigneur, qui a été identifié par les premiers auteurs rabbiniques comme étant le Messie souffrant et mourant en sacrifice pour les péchés du monde :

"Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n'a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment ; et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu'il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple ?" (Esaïe 53 : 6-8).

La résurrection est aussi suggérée par le passage suivant :

"Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance... Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité et prolongera ses jours ; et l'œuvre de l'Eternel prospérera entre ses mains" (Esaïe 53 : 10).

Cela dut être une merveilleuse étude biblique pour les disciples, qui ne comprenaient pas toujours quand Jésus leur disait qu'Il devait aller à Jérusalem, où Il serait mis à mort, et où Il ressusciterait le troisième jour (Matthieu 16 : 21-23). Cela ne concordait pas avec l'espérance juive du Roi Messianique qui devait venir comme le Fils de David pour libérer Israël de l'oppression romaine et établir d'une façon visible le Royaume de Dieu, en régnant avec puissance depuis Jérusalem. Quand Jésus parla de Sa mort prochaine, dans Jean 12 : 31-33, le peuple qui écoutait répondit :

"Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement ; comment donc dis-tu : Il faut que le Fils de l'homme soit élevé ? Qui est ce Fils de l'homme ?" (Jean 12 : 34).

Jésus leur avait dit que "le Fils de l'Homme devait être élevé." Cela signifiait qu'Il devait mourir. Le peuple qui écoutait Jésus ne pouvait donc pas concevoir que Sa mort pouvait avoir un rapport avec le Messie. C'est pour cela qu'on Lui demanda de quoi Il parlait.

Le peuple discutait ainsi parce qu'il attendait un Roi Messie venant établir Son règne, et non pas le Messie souffrant d'Esaïe 53. Le Roi Messie régnant est prophétisé dans Esaïe 2 : 1-4, et le texte suivant explique quel sera le résultat de Son ministère :

"Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l'Eternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l'Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Eternel. Il sera le juge des nations, l'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes : une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre" (Esaïe 2 : 1-4).

Jusqu'à ce jour, le Judaïsme Rabbinique pousse encore le peuple Juif à croire au Roi Messie régnant comme étant l'espoir pour ce monde. La plupart des Juifs ont, de ce fait, totalement exclu de leur vision le Messie comme étant aussi le Serviteur de Dieu souffrant. Depuis le temps de Rashi, un rabbin du 11ème siècle, la position généralement acceptée est qu'Esaïe 53 fait référence aux souffrances du peuple Juif, et non pas aux souffrances du Messie, bien qu'il y ait d'autres rabbins qui n'acceptent pas l'interprétation de Rashi et qui affirment qu'il s'agit d'une prophétie concernant le Messie. Il existe aussi un ensemble d'interprétations rabbiniques qui voient la venue de deux Messies différents, l'un comme étant le Messie Ben Joseph (le fils de Joseph), qui souffre et qui est humilié comme Joseph l'a été en Egypte, et l'autre comme étant le Messie Ben David (le fils de David), qui doit régner victorieusement comme le fit David.

Connaissant ces éléments de base, la question que les disciples ont posée à Jésus dans Actes 1 : 6 s'éclaire donc très bien. Ce qu'ils voulaient vraiment Lui dire pourrait se résumer ainsi : "Oui, Jésus, nous comprenons bien maintenant qu'il fallait que Tu souffres, que Tu meures et que Tu ressuscites, pour accomplir Esaïe 53, ainsi que d'autres passages de la Bible. Est-ce maintenant que Tu vas aussi achever Ton programme messianique, pour accomplir Esaïe 2 : 1-4 ? Est-ce maintenant que Tu vas chasser les Romains et rétablir le Royaume visible, restaurer Israël et apporter la paix aux nations ?" Après tout, ce n'était pas une question si sotte !

La réponse donnée par Jésus à cette question est très intéressante. Il aurait pu répondre en une seule phrase à une question qui provoque encore aujourd'hui beaucoup de controverses parmi les Chrétiens : "Est-ce que l'Eglise a remplacé Israël ?" Jésus aurait pu dire : "Oubliez tout ce qui concerne Israël ! C'est maintenant terminé avec Israël, Dieu a conclu une alliance nouvelle avec l'Eglise. Les prophéties concernant Israël sont nulles et invalides, et ont besoin d'être réinterprétées comme s'appliquant à l'Eglise !" Mais Il ne l'a pas fait. La seule chose qu'Il corrigea chez Ses disciples, concernant leur question, fut le moment précis de cet événement. Les disciples voulaient que le Royaume soit "restauré maintenant," mais Jésus leur répondit :

"Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité" (Actes 1 : 7).

Autrement dit, Il leur faisait comprendre ceci : "Ne vous faites pas de soucis en essayant de calculer la date de cet événement, car seul le Père sait quand cela arrivera." Cela laisse entendre que cet événement, la restauration du Royaume d'Israël, s'accomplira certainement, mais à une date future méconnue, que seul le Père connaît. Ensuite, Jésus continue à leur parler en leur annonçant le programme à suivre pour le présent et l'avenir. Il le leur avait déjà dit auparavant, mais ils n'avaient pas réellement compris :

"Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre" (Actes 1 : 8).

Le fait que Jésus n'ait pas précisé de date pour Son retour devrait attirer l'attention de tous ceux qui étudient la Bible. Dans Matthieu 24 : 36, Jésus dit, en ce qui concerne Son retour :

"Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul."

Il y a donc un rapport entre la restauration du Royaume d'Israël et la seconde venue de Jésus en tant que Messie. Avant même Sa crucifixion, Jésus avait clairement annoncé à Ses disciples qu'Il reviendrait (Matthieu 24, Marc 13, Luc 21). Mais, comme pour beaucoup d'autres choses, ils étaient lents à comprendre la signification de Ses paroles. Ce que Jésus voulait leur dire, dans Actes 1 : 7-8, c'était que le Royaume serait bien restauré pour Israël, mais que la priorité des disciples, pour ce temps présent, était l'évangélisation du monde.

Cette conversation fut immédiatement suivie par l'ascension de Jésus. Il monta au ciel, et "une nuée le déroba à leurs yeux" (Actes 1 : 9). S'agissait-il d'un jour nuageux ? Non ! Ce nuage concerne la nuée glorieuse, appelée Shekinah (mot dérivé du verbe hébreu "shaken," qui signifie "l'endroit où Dieu demeure"). Aux moments importants de l'histoire d'Israël, notamment pendant les dédicaces du Tabernacle et du Temple (Exode 40 : 4-38 et 1 Rois 8 : 10-11), cette nuée glorieuse descendit pour démontrer la présence du Seigneur parmi Son peuple.

Tandis que les disciples regardaient l'ascension de Jésus, un ange leur dit :

"Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel" (Actes 1 : 11).

Là, il leur est dit que ce même Jésus allait revenir, mais pas de la même manière qu'Il était venu la première fois. Quand Jésus est venu la première fois, Sa gloire était voilée, et Il a pris l'attitude d'un serviteur (Philippiens 2 : 5-11). Ceci accomplit ce passage d'Esaïe 53 : 2, qui dit :

"Il s'est élevé devant lui comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée ; il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n'avait rien pour nous plaire."

Cela signifie que l'apparence extérieure du Messie, à Sa première venue, n'était pas différente de celle des autres hommes. Vous auriez pu passer auprès de Lui dans la rue et ne pas réaliser qu'il y avait quelque chose de remarquable en ce qui Le concernait.

Sa puissance a pu être révélée par Ses actions et Ses enseignements, et surtout par Sa résurrection, mais pas par Son apparence extérieure. C'est pour cela que l'on peut croire en Lui simplement par la foi, et non à cause de quoi que ce soit de visible.

"Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu" (Jean 1 : 9-13).

En effet, les disciples ont observé Sa gloire en une seule occasion, sur la Montagne de la Transfiguration, quand ils Le virent avec Son visage resplendissant comme le soleil, et Ses vêtements aussi blancs que la lumière (Matthieu 17 : 1-8). Durant cette occasion, ils virent réellement le Seigneur tel qu'Il est, l'Oint, le Saint d'Israël, le Fils de Dieu. Pendant tout le reste de Son temps sur la Terre, Sa gloire était voilée. S'Il avait marché dans Nazareth avec Son visage resplendissant comme le soleil, il aurait été difficile de ne pas Le reconnaître comme le Messie. Mais ce n'était pas pour cela qu'Il était venu la première fois.

Si nous revenons à Actes 1, nous comprenons que Jésus va revenir de la même manière qu'Il est parti, sur une nuée de gloire. Autrement dit, cette fois, Il va revenir comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Il reviendra en accomplissant la prophétie de Daniel :

"Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme ; il s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit" (Daniel 7 : 13-14).

A deux reprises, Jésus fit référence à cette prophétie comme Le concernant. La première fois fut dans le contexte de Son enseignement, dans Matthieu 24 : 30, à propos de Sa seconde venue. La seconde fois, ce fut au cours de Son procès, dans Matthieu 26 : 64. Il dut alors répondre à la question du Souverain Sacrificateur, qui Lui avait dit : "Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu" (verset 63). Jésus répondit en citant le texte de Daniel, et ce fut pour cette raison que le Souverain Sacrificateur Le condamna à mort pour blasphème. Il ne fait donc aucun doute que le Souverain Sacrificateur avait parfaitement compris ce que Jésus voulait dire, quand Il appliqua cet écrit de Daniel à Lui-même.

Dans le contexte de la prophétie de Daniel, le retour du Fils de l'Homme sur les nuées des cieux est relié à la "petite corne" qui prononce des paroles arrogantes, et "qui sera livrée au feu pour être brûlée" (Daniel 7 : 8, 11). Cette petite corne est l'Antichrist qui, selon cette prophétie, va sortir de la quatrième bête (Rome) et persécutera les saints, dans les derniers jours de notre ère. Selon Apocalypse 19 : 20, lors de la seconde venue de Jésus, la bête (l'Antichrist) et le faux prophète seront jetés dans le lac de feu.

Après la victoire du Seigneur sur les forces du Mal, le Royaume sera donné publiquement à Jésus, qui sera alors le Seigneur de toute la Terre, et toutes les nations Le serviront, comme il est prophétisé dans Esaïe 2 : 1-4. C'est alors que le Royaume d'Israël sera restauré, et que Jérusalem sera le siège de Sa Royauté (Esaïe 2 : 3). C'est pour cette raison qu'aujourd'hui Jérusalem est le centre du conflit mondial, la "pierre pesante pour tous les peuples," selon la prophétie de Zacharie 12 : 3. Jésus viendra donc à nouveau poser Ses pieds sur le Mont des Oliviers, selon la prophétie de Zacharie 14.