A303. Rescapée des G12.

Article de Banner Ministries. L'original peut être consulté en anglais à l'adresse suivante :

http://www.banner.org.uk/apostasy/G12testimony2.htm

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées.

Nous publions ici le témoignage d'une Chrétienne qui était membre d'une église organisée selon les principes des cellules G12, et qui en est sortie, non sans mal !

Je suis une femme adulte. Je vivais heureuse et satisfaite, jusqu'à ce qu'un jour, les responsables de l'église que je fréquentais depuis quelques années nous déclarèrent que le Seigneur leur avait montré une nouvelle direction. En moi-même, je me dis : "Encore !" Le pasteur tenta de nous rassurer en nous disant que c'était pour notre croissance spirituelle, et surtout pour conduire plus de nouvelles âmes au Seigneur.

Lentement, et d'une manière subtile, les prédications firent de plus en plus mention de la nécessité de se soumettre à l'autorité, d'être tous unis dans le Seigneur, de mourir à nous-mêmes et à nos désirs personnels, pour servir Christ dans l'église. On organisa des retraites pour nous préparer à mieux servir Christ, et pour répondre à la Grande Commission d'une manière plus effective. Au cours de ces retraites, on nous délivrait de toutes les "malédictions" qui nous avaient été transmises depuis des générations. Il fallait aussi "guérir et restaurer nos âmes" en nous donnant des enseignements sur le péché, les malédictions et les bénédictions. Ces retraites, qui duraient tout un week-end, devaient être suivies séparément par les hommes et les femmes, qui ne se retrouvaient jamais ensemble. Pour 90 dollars, on bénéficiait du transport, du gîte et du couvert.

Notre groupe était composé d'environ 45 femmes de tous les âges. Nous devions toutes être délivrées de tous les "obstacles" et "blocages" qui nous empêchaient de nous épanouir et de servir le Seigneur (de la manière voulue par les G12). Après une courte orientation, on nous demanda de passer un moment dans la prière pour "écrire une lettre au Seigneur", en restant silencieuses tout le reste de la soirée.

Le lendemain, notre pasteur (une femme) parla sur le péché, les malédictions et les bénédictions. Puis elle nous donna une feuille de papier, sur laquelle nous devions inscrire tous les péchés que nous, ou les membres de notre famille, avaient commis depuis plusieurs générations (dans la mesure où nous les connaissions). Après avoir effectué notre tâche en privé, on nous invita à nous mettre à genoux devant Dieu et de crier à Lui à propos de ces péchés, pour Lui demander pardon, tout en "imaginant" Jésus sur la croix. La plupart d'entre nous étions en larmes. Mais je me disais que j'avais déjà confessé mes péchés au Seigneur pour Lui en demander pardon, et je ne voyais pas l'utilité de passer par tout ce processus. Je m'étais déjà repentie, et Jésus avait payé pour tout cela. Les assistantes du pasteur (qui se faisaient appeler les "guides") passaient de l'une à l'autre en nous imposant les mains, tout en priant en langues. Parfois, elles nous apportaient une "parole personnelle". La fin de la retraite fut consacrée à prier pour notre corps physique, et pour notre marche spirituelle. A chacune de ces retraites, nous en sortions complètement épuisées.

Le soir, il y eut un moment pour la délivrance de toutes les "malédictions des ancêtres". Notre pasteur chercha à nous rassurer en nous demandant de nous "ouvrir au Seigneur" et de nous attendre à Lui. Elle nous dit qu'elle avait jeûné avec ses "guides" pour que nous soyons toutes libérées. Elle nous expliqua encore que nous pouvions avoir des réactions physiques, comme des nausées, des vomissements, ou des douleurs à l'estomac. C'est pour cela qu'elle fit étendre sur le sol des journaux. Elle nous dit aussi que certaines d'entre nous allaient peut-être crier, mais que tout cela était normal, puisque c'était le signe que Christ était en train de nous libérer d'un démon. Puis elle commença à nommer divers péchés, les uns après les autres, en liant les démons au nom de Jésus, depuis la dixième génération. Ce fut horrible ! La plupart des femmes présentes ont commencé à hurler. Certaines frappaient du poing contre le sol ou contre les murs, tandis que d'autres vomissaient. Les "guides" se déplaçaient rapidement dans toute la salle, imposant les mains et prenant autorité sur les démons au nom de Jésus. On se serait cru dans une vraie séance de spiritisme !

Une fois que tout fut terminé et que tout le monde se fut calmé, il y eut un moment de témoignage (conçu comme une expérience de "renforcement positif"). Certaines femmes racontèrent leur expérience personnelle, et proclamèrent qu'elles étaient à présent libres. Le dernier jour, on distribua à chaque femme des "cartes d'invitation et de bienvenue", que nous devions distribuer à des amis ou des membres de nos familles. A la fin du week-end, on nous ramena à l'église. A notre arrivée, alors qu'il faisait déjà nuit, des amis et des membres de nos familles nous attendaient pour nous accueillir, chacun d'eux tenant une petite bougie allumée. Ce fut une nouvelle occasion pour rendre témoignage, parce que des inconvertis avaient aussi été invités à la réunion.

Mes amis, lisez bien votre Bible, et vous verrez qu'aucune de ces méthodes n'a été utilisée par le Seigneur Jésus pour libérer les gens. La Parole de Dieu déclare que Jésus a été fait malédiction pour nous sur la croix. Croyez simplement Sa Parole !

Si l'une de nous n'était pas d'accord avec son "leader", on lui disait souvent qu'elle était rebelle et qu'elle avait un problème avec l'autorité. On lui suggérait fortement de s'inscrire à une nouvelle retraite. Beaucoup de femmes y sont ainsi allées deux fois, certaines davantage. C'était terrible de voir qu'on les focalisait toujours sur leur passé, au lieu de leur faire réaliser qu'elles étaient déjà libres en Jésus-Christ !

Les cellules G12 : une nouvelle structure pyramidale.

L'église fut réorganisée sous la forme d'une nouvelle structure composée de cellules de maisons, formant une pyramide de groupes de 12 personnes, chacun sous l'autorité d'un "leader". Tout au sommet, notre pasteur principal avait lui-même ses douze disciples, chacun étant leader d'un autre groupe de 12, etc… On utilisait beaucoup le terme de "leader". On mit en place une "école de leaders", qui comportait trois niveaux. On nous enseignait la "combinaison gagnante" pour que chacun puisse réunir ses douze disciples, et puisse devenir l'instrument choisi par Dieu pour influencer la vie des autres et les conduire à la maturité dans le Seigneur (en fait, il fallait les gagner à la vision des G12). On nous demandait de nous appuyer sur les Ecritures, qui nous disaient : "Allez dans le monde entier, et faites de toutes les nations des disciples". Si quelqu'un refusait de suivre les cours proposés, c'est qu'il avait un problème, et on lui disait de s'inscrire à une nouvelle "retraite". Si cette personne refusait aussi de s'inscrire à la retraite, on l'envoyait dans une autre cellule de la pyramide.

Il y eut ensuite des changements dans la structure de la pyramide, quand les pasteurs commencèrent à choisir leurs douze disciples, "après avoir prié à ce sujet". Soudain, on sépara les hommes et les femmes et on les mit dans des groupes homogènes. Fallait-il diviser pour régner ? On affecta un leader à chaque groupe, sans que nous puissions en discuter. On nous dit que notre leader avait prié, et que c'était la volonté de Dieu pour nous. Chaque leader se réunissait souvent avec ses disciples. Plus les disciples étaient actifs, et plus les réunions étaient fréquentes. Il y avait au moins une réunion par semaine des cellules, pendant laquelle notre leader nous parlait d'un sujet que "Dieu lui avait inspiré". Il faisait aussi de la promotion pour les retraites et pour l'école des leaders. Il le faisait en général en demandant le témoignage de ceux qui y avaient déjà participé. Ces "précieux témoignages" étaient utilisés pour faire pression sur les autres, et les inciter à se livrer à un vrai lavage de cerveau. Si vous n'acceptiez pas la "direction éclairée" de votre leader, c'est que vous aviez un problème de "soumission à l'autorité". Puisque l'objectif d'un leader était de vous aider à grandir spirituellement, vous vous sentiez culpabilisé et vous développiez une mentalité de "raté".

Avec le temps, les liens entre le leader et ses douze disciples se resserraient. On nous encourageait toujours à "penser en tant que groupe". Une fois que toutes les femmes d'une cellule avaient assisté à une retraite et qu'elles étaient inscrites à l'école des leaders, on appelait cette cellule une "cellule de leaders". En fait, on renforçait le contrôle mental sur les membres de la cellule. Un jour, notre leader nous demanda que chacune de nous commence à chanter "spontanément" pour le Seigneur, devant tout le monde. Certaines femmes le firent, mais l'une d'entre nous ne put le faire. Notre leader lui imposa les mains et commença à chasser un esprit de timidité… La femme tomba assise à terre en se tordant et en criant, pendant que notre leader continuait à "prendre autorité". Ce n'est que l'un des nombreux exemples du contrôle mental et de la violation de la vie privée des membres de l'église, pour les faire entrer dans le moule conçu par les dirigeants de l'église, afin que chacun corresponde à l'idée qu'ils se faisaient du "véritable Chrétien". Au cours d'une autre réunion, on nous dit que nous devions toutes nous rendre à une retraite (une de plus !), mais qu'il s'agissait d'une retraite spéciale, car elle ne concernait que les leaders. En fait, le processus fut le même, sauf qu'il était plus intense encore.

Voici quelques détails concernant ceux qui animaient l'école des leaders :

Au premier abord, tout cela peut paraître spirituel. Toutefois, il y avait de nombreux problèmes. En voici quelques-uns :

Si vous apparteniez à une cellule de leaders, les réunions étaient très nombreuses, jusqu'à quatre par semaines (à des moments différents pour les hommes et pour les femmes). En plus, il y avait un jour par mois qui était consacré à une réunion spéciale de "consolidation". Au cours de cette réunion, nous apprenions à "prier", c'est-à-dire à "brandir les bannières" et à "élever une muraille" autour de ceux qui venaient de se convertir à Christ. Nous apprenions aussi la bonne manière de présenter le salut en Jésus, et comment noter toutes les informations personnelles sur les gens contactés. Il y avait aussi des conventions spéciales, qui prenaient la plus grande partie de nos week-ends, sans compter les sorties pour évangéliser. Manifestement, les couples et les familles avaient énormément de mal à trouver le temps de grandir ensemble, et de développer leurs relations personnelles !

Après avoir décrit la structure et le fonctionnement de ces cellules G12, je voudrais à présent vous donner mon témoignage personnel.

Mon témoignage personnel.

Je commençai à réaliser que quelque chose n'allait vraiment pas, quand je me rendis compte que mon conjoint et moi, nous n'avions presque plus de temps à consacrer à notre couple, ou à nos familles respectives. Ce manque de temps libre personnel avait aussi de mauvaises conséquences sur mes études. Au bout du compte, j'étais constamment épuisée, intellectuellement, émotionnellement et physiquement.

Un soir, mon mari me dit : "Si c'est ça la vie chrétienne, je préfère encore mourir, je suis tellement épuisé !" Ces paroles me percèrent le cœur, et je commençai à me poser certaines questions et à crier à Dieu. Cela faisait un bon moment que je ne m'étais même plus pris un moment personnel avec le Seigneur pour prier, parce qu'on nous disait comment prier, et pour quels sujets. A cette époque, je n'avais pas la force d'essayer de trouver ce qui n'allait pas dans ce système qui nous retenait captifs. Je criai au Seigneur, et Il me répondit de différentes manières.

A un moment donné, il nous a fallu prendre une décision concernant un certain problème. Obéissant aux enseignements des G12, j'ai demandé à mon mari de décider lui-même. Mais, contrairement aux enseignements que nous avions reçus, il me dit : "Nous allons prier pour cela ensemble, et décider ensemble !"

Plus tard, j'ai informé mon leader de notre décision. Sa frustration était évidente. Elle me reprit sévèrement pour ne pas l'avoir consultée avant de prendre cette décision. C'était incroyable ! Le dimanche suivant, le pasteur principal dit à toute l'assemblée que certains membres prétendent aimer leurs leaders, mais qu'ils ne demandent même pas leur avis avant de prendre des décisions importantes. Je me sentis accusée.

Cela faisait longtemps que nous n'avions plus eu de bons moments ensemble, mon mari et moi. Quand mon mari mentionna ce problème à son leader, il lui répondit de demander à Dieu la sagesse de pouvoir utiliser correctement son temps. Au lieu de comprendre qu'il y avait un réel problème de communion personnelle entre mon mari et moi, son leader lui a opposé une rhétorique toute faite, selon laquelle tout devait être fait pour concourir au bénéfice de l'Eglise. Malgré le fait que notre église était située à une bonne distance de notre maison, nous persévérions à nous y rendre, mais plus pour très longtemps ! Le temps que le Seigneur m'ouvre les yeux, avant que je perde complètement la raison !

Malgré tout cela, l'église ne se multipliait pas aussi rapidement que nos dirigeants l'avaient prévu, et cela leur causait beaucoup de soucis. Il nous fallut nous mettre tous à genoux, et demander pardon à Dieu, parce que nous ne Le servions pas assez bien, et parce que nous avions encore des craintes, etc, etc… Toujours la même chose !

Un jour, notre leader pria pour chacune de nous individuellement. Je fus blessée par la prière qu'elle fit pour moi, qui ne me semblait pas juste. Elle pensait que je devais être plus rationnelle, avoir un meilleur esprit d'équipe, et me sentir mieux acceptée. Pourtant, je me sentais personnellement acceptée. J'ai donc dû lui demander pourquoi elle priait ainsi. Elle me répondit simplement qu'elle avait eu à cœur de prier ainsi pour moi. Au cours de la réunion générale suivante, notre pasteur principal dit à l'assemblée que si "votre leader prie pour vous d'une certaine manière, c'est parce que le Seigneur lui a montré qu'il y avait des choses à changer en vous, et que, même si vous n'êtes pas d'accord avec cette prière, vous deviez faire confiance à votre leader" ! A nouveau, je me sentis personnellement accusée.

La direction de l'église sentit que mon leader n'exerçait pas une influence assez forte sur moi. Je fus donc affectée à une autre cellule, dont le leader habitait plus près de chez nous.

Quand je rencontrai mon nouveau leader en privé, pour qu'elle me connaisse mieux, je fis l'objet d'une véritable inquisition, qui tourna bientôt à une confrontation directe. Elle n'aimait pas du tout le fait que je ne voulais pas lui obéir aveuglément, mais que je voulais m'en remettre entièrement au Seigneur. Je lui dis que je m'efforcerais d'assister à toutes les réunions, mais que mes études et ma fatigue actuelle pouvaient m'en empêcher.

Les groupes G12 ont un besoin quasi-fanatique de contrôler la vie des gens ! En voici un autre exemple. Un jour, je reçus une sévère réprimande, parce que j'avais fait quelque chose qui me semblait parfaitement innocent. J'avais simplement donné une parole d'encouragement à une femme de mon groupe. Mais, comme notre leader n'avait pas pu entendre ce que j'avais dit, elle me dit que je devais lui dire ce que j'avais dit, pour qu'elle me fasse connaître si j'aurais bien dû le dire ou non ! Inutile de vous dire que je reçus un choc !

Le fait de m'efforcer de mener toutes mes activités personnelles de front : mes études, mon foyer, mon ménage etc…, dans les très courts moments de temps libre que me laissait l'église, finit par affecter sérieusement ma santé. Quand on me fit savoir que je devais assister à une nouvelle convention, et que ma présence était "requise", je me demandai si je pouvais continuer longtemps ainsi. Je priai le Seigneur pour qu'Il me dirige. Dans Sa fidélité, Il me montra la direction à prendre. Cela me donna la force de prendre la décision de ne pas assister à cette convention, et de tenir ferme à ma décision, malgré la colère de mon leader, et son insistance à me faire venir.

Le Seigneur prend les choses en mains !

Je veux que vous sachiez que ce que je vais vous dire est très personnel, mais je crois que je dois le partager.

Quand je rentrai chez moi, je courus dans ma chambre et commençai à pleurer. Je suppliai le Seigneur de me montrer ce qui se passait, pour quelle raison je me sentais psychologiquement détruite, et pourquoi les relations personnelles avec mon mari étaient en train de se dégrader. En outre, je commençais à envisager d'arrêter mes études.

Le Seigneur me parla clairement, et j'écrivis même Ses paroles : "Je t'ai permis de passer par toute cette expérience pour un certain nombre de raisons". Je Lui dis : "Pourquoi, Seigneur ?" Il me dit :

Je fus surprise d'entendre cela. Je demandai au Seigneur ce que je devais faire pour prendre une décision ferme et m'y tenir. Il me dit : "Va voir le leader de ton leader, et explique-lui la situation, en ce qui concerne la prochaine convention et ton conflit avec ton leader". Je fus terrorisée, et je dis au Seigneur : "Mais, Seigneur, je vais être considérée comme une rebelle qui défie l'autorité ! Mais je vais faire ce que Tu me demandes".

Je pris rendez-vous avec le leader de mon leader et lui expliquai tout ce qui se passait, notamment mon conflit avec mon leader. Elle me fit clairement comprendre qu'elle était à 100 % d'accord avec mon leader. Toute la suite de l'entretien ne fut qu'une litanie de critiques sur mes manquements. Elle me dit qu'elle connaissait très bien mon passé, et que cela me bloquait et m'empêchait de me soumettre à l'autorité comme je le devais. Elle avait déjà parlé de mon sérieux manque d'obéissance avec notre pasteur principal. Ils pensaient que le fait que je sois transférée à une autre cellule pouvait me faire atteindre plus facilement le but qu'ils espéraient. Elle se demandait si je voulais vraiment répondre à l'appel que Dieu me lançait. Puis elle étala tout ce qu'elle avait accompli dans cette église, et me fit clairement comprendre que tout son avenir lui serait consacré à jamais. Je la remerciai d'avoir pris de son temps pour moi, et la quittai.

Je me remis devant le Seigneur et recommençai à pleurer. Mes yeux commençaient à s'ouvrir sur toutes ces manipulations émotionnelles et mentales qui duraient depuis si longtemps. Le Seigneur me dit : "Tu as fait ce que Je t'avais demandé. A présent, je veux que tu quittes cette église et que tu n'y retournes plus jamais, même s'ils te proposent quelque chose que ton cœur aimerait faire !" Le Seigneur savait ce qu'Il devait me dire ! Car j'avais vraiment le désir que l'on me donne la possibilité d'aider des femmes, dans certains domaines. J'ai eu du mal à obéir au Seigneur, mais je l'ai fait. A présent, il fallait que je fasse confiance au Seigneur pour qu'Il donne la même conviction à mon mari : sortir de ce lieu et couper tous les ponts.

Je jeûnai pendant trois jours avant de parler à mon mari à ce sujet. Je voulais savoir exactement dans quoi j'avais été réellement impliquée, et tout ce qui se passait vraiment dans cette église. Le Seigneur avait été bon envers moi. Il m'avait parlé, en confirmant Sa Parole dans la Bible, Sa Parole écrite. Mais tout n'était pas entièrement réjouissant ! La première chose que me montra le Seigneur, c'est que j'avais subi un vrai lavage de cerveau. Cela fut un choc ! Je demandai simplement au Seigneur d'enlever de mes pensées et de mon cœur tout ce qui ne venait pas de Lui, et de me guider dans toute la vérité.

Puis je reçus une vision : je vis une grande carte de toute la terre. Elle était couverte de petits insignes, dans différents pays. Ces insignes représentaient la diffusion des fausses doctrines, et le Seigneur me dit que cette diffusion allait encore s'étendre. Quand je partageai cette vision à quelqu'un, cette personne fut très surprise, car elle avait vu une carte semblable sur un site Internet en faveur des G12. Un jour, alors que je regardais par ma fenêtre, le Seigneur me dit : "Que vois-tu ?" Je répondis : "Le ciel est bleu, je vois des gens qui s'amusent, d'autres qui sont occupés à leurs affaires, et tout semble normal". Le Seigneur me parla à nouveau, et me dit : "Quand je reviendrai, ce sera dans des conditions exactement semblables !" Cela me fit penser à Noé, pendant qu'il construisait l'arche, et que tout semblait normal autour de lui.

Le deuxième jour de mon jeûne, j'intercédai pour tous ceux qui aimaient sincèrement le Seigneur, mais qui étaient aveuglés, et emprisonnés dans ce système des G12. Je demandai à Dieu de les sauver de ce système. Il me répondit, et je trouvai une confirmation de ce qu'Il me dit dans les Ecritures. Je vis aussi une tour, qui représentait cette église, et sur laquelle le nom de Babel était inscrit.

Le troisième jour, après avoir intercédé, je partageai à mon mari ce que le Seigneur m'avait montré. Il décida de prier lui aussi, et obtint la même conviction. Il prit rendez-vous avec son leader. Quand il lui dit que nous avions décidé de partir, son leader lui dit : "Ce n'est pas possible, parce que je suis en train de prier pour réunir mes douze disciples, et tu es l'un d'eux !" Il dit aussi à mon mari que, puisque l'homme est le chef de la famille, et que le Seigneur ne lui avait pas parlé le premier, il fallait qu'il rejette la révélation que moi, son épouse, j'avais reçue. Quand mon mari rentra à la maison, il était très perturbé. Cela créa un conflit intense entre nous, et je dus me remettre à genoux, très inquiète à l'idée de devoir rester dans cette église. Je laissai passer le temps, en demandant simplement à mon mari de continuer à prier à ce sujet. Finalement, il prit un autre rendez-vous avec son leader, qui était très fâché contre lui. Son leader mentionna même certaines personnes qui avaient quitté l'église, et qui le regrettaient, mais qui avaient trop honte pour revenir. Quant à moi, je ne demandai pas à rencontrer mon leader, mais je lui fis clairement connaître ma décision.

Tout se révèle.

Après avoir fait ce que le Seigneur m'avait demandé, je me sentis très soulagée. Comme nous habitions assez loin de l'église, je n'ai rencontré aucun membre de cette communauté.

En premier lieu, je me rendis compte que tous ceux que je croyais être mes amis n'étaient pas réellement mes amis ! Cela ne m'étonna pas, car les responsables de l'église nous disaient qu'il n'était pas bon de rester en contact avec ceux qui quittaient l'église, et que nous ne devions pas nous joindre à d'autres assemblées. Mais cela me fit de la peine. L'une de mes "amies" m'avait dit que, "quoi qu'il arrive, nous resterions amies". Mais elle ne tint pas parole. Quand j'eus l'occasion de dire à une autre de mes "amies" que c'était le Seigneur qui m'avait demandé de quitter cette église, elle me répondit que je suivais des hommes, et pas le Seigneur. Pour elle, il était impossible que le Seigneur puisse me dire, ou dire à quiconque, de quitter cette église !

Les conséquences d'un contrôle mental exercé au nom du Seigneur.

Je me sentis bien seule, dans un environnement nouveau. Je me sentais rejetée, rebelle, et je ressentais une forte culpabilité. J'étais hantée par des pensées de ce genre : "Tu n'es pas une vraie Chrétienne ! Maintenant que tu as quitté l'église, tu es une proie facile pour l'ennemi !" Je passais beaucoup de temps à pleurer. J'étais en permanence très fatiguée, et je devais toujours tenir mon ménage et préparer mes examens. Je ne comprenais pas tout ce qui m'arrivait. Je n'aurais jamais imaginé que le fait de quitter une église "chrétienne" puisse avoir autant de répercussions sur ma vie et sur ma santé.

Deux semaines après mon départ, je commençai à avoir d'horribles cauchemars. Je me réveillais en criant et en pleurant au milieu de la nuit. Cela se produisit très souvent pendant plusieurs mois. Je notai tous mes cauchemars, car le Seigneur voulait me faire comprendre tout ce qui s'était passé, et tout ce qui se passait maintenant. Il me montra que j'avais été manipulée mentalement et émotionnellement. Ils avaient essayé de diviser notre couple. Je compris que j'avais été littéralement programmée, mentalement et spirituellement, pour devenir ce qu'ils voulaient que je devienne. Avant tout, je réalisai que j'avais subi un véritable viol spirituel, de la part de gens qui avaient voulu prendre la place de Dieu dans ma vie. Tout cela me faisait beaucoup souffrir. Je ne pouvais pas croire que ces gens, qui pouvaient se montrer apparemment si gentils, pouvaient aussi être de vrais tortionnaires au nom du Seigneur. J'avais aussi de terribles crises de panique, associées à des flashes de souvenirs, et cela dura pendant de nombreux mois après mon départ.

Un soir, nous avons eu envie d'aller avec mon mari dans un certain endroit. Aujourd'hui, une année après notre départ, il m'arrive toujours d'avoir des attaques de panique. J'ai fini par comprendre pourquoi : l'endroit où nous nous étions rendus avec mon mari ressemblait beaucoup à notre ancienne église.

Ceux qui nous enseignaient utilisaient beaucoup la Bible. Comme ils contrôlaient subtilement toutes nos lectures, il me fallut longtemps avant d'être capable de relire ma Bible ! Chaque fois que j'essayais de le faire, c'était une vraie torture pour moi. Tout ce que je pouvais faire, c'était d'adresser au Seigneur de courtes prières comme celle-ci : "Seigneur, aide-moi à ne pas perdre la raison ! Libère-moi, et protège-moi !" Ces quelques paroles étaient les seules que je pus dire pendant six mois ! En plus de toutes ces attaques dans mes émotions, de ces cauchemars et de ces crises de panique, je fus aussi souvent attaquée par des démons, dès notre départ, et pendant une longue période de temps. Ces attaques se produisent encore aujourd'hui, bien que moins fréquentes.

Le Seigneur me mit sur le cœur le désir d'acheter le livre "Le pouvoir subtil de l'abus spirituel". Ce livre dénonce la fausse autorité, montre comment la reconnaître, comment discerner les stratégies employées, et comment ne pas se laisser prendre. Ce livre m'aida beaucoup, mais j'eus beaucoup de mal à le lire, parce que l'auteur y donne des exemples pratiques, d'une manière très explicite. Je lisais quelques pages, puis je devais courir dans ma chambre, plonger ma tête dans mon oreiller, et pleurer à chaudes larmes ! Je compris que le Seigneur avait d'abord commencé par me faire sortir d'une église qui pratiquait cette domination spirituelle, mais qu'Il Lui fallait à présent faire sortir de mon cœur tout ce que cette domination spirituelle y avait introduit ! Ce fut un processus long et douloureux.

Aujourd'hui.

Aujourd'hui, je remercie le Seigneur pour Son amour et Sa fidélité envers moi. Il m'a libérée, et continue Son travail en moi. Je Lui ai demandé de me guider vers une autre assemblée. Mais cela fait une bonne année que je ne suis plus "allée à l'église". Je garde ma relation personnelle avec le Seigneur, et je partage Sa Parole avec des amis qui sont passés par le même chemin que nous.

En avril prochain, je vais obtenir mon diplôme. Je suis fière, et reconnaissante au Seigneur, de n'avoir pas abandonné mes études.

Mes relations personnelles avec mon mari se sont nettement améliorées, grâce à Dieu. Nous avons à présent le temps de nous voir, et de prendre soin l'un de l'autre. Une chose est claire : plus jamais nous ne laisserons quelqu'un mettre son nez dans notre vie privée ! Il fallait que nous apprenions cette vérité, après avoir passé cinq ans dans une église qui nous enseignait le contraire !

Le Seigneur m'a montré beaucoup de choses concernant Sa véritable Eglise, l'église apostate, les fausses doctrines, etc… J'ai appris à tenir ferme devant l'opposition. C'est parfois difficile, surtout quand cette opposition vient d'amis ou de membres de notre famille. Mais, par la grâce de Dieu, je ne laisserai plus jamais un homme ou une institution me mettre en cage, au nom du Seigneur !

J'ai compris à présent que ce mouvement des G12 est bien loin de la vérité de l'Evangile de Jésus-Christ. La fin des temps ne sera pas marquée par un grand réveil mondial, ni par une conquête de toute la terre au nom de Christ. J'ai aussi appris que quand un conducteur utilise la crainte pour convaincre un Chrétien et asseoir son autorité, en ne laissant aucune place à la discussion, c'est le signe qu'il se passe quelque chose de très dangereux, et qu'il y a un gros problème !

Mon plus grand désir est que chaque enfant de Dieu puisse réfléchir par lui-même, en restant libre dans ses pensées et dans ses actions. Par-dessus tout, qu'il puisse jouir d'une relation personnelle vivante avec notre merveilleux Seigneur !

Que Dieu vous bénisse !