A288. Les 70 semaines de Daniel (4)
Article de Gavin Finley. L'original peut être consulté en anglais à l'adresse suivante :
http://endtimepilgrim.org/70wks4.htm http://endtimepilgrim.org/70wks5.htmReproduction de la traduction française autorisée, pourvu quelle soit intégrale, et que les sources soient indiquées.
Parmi tous les mystères de l'Ecriture, il y en a peu qui ont attiré autant l'attention que les prophéties de Daniel concernant les 70 semaines. Ces prophéties ont été étudiées et sondées avec la plus profonde attention, dès l'époque de Daniel, au 6e siècle avant Jésus-Christ. La série d'articles que nous traduisons ici expose les travaux du grand érudit chrétien anglais du XIXe siècle, Sir Robert Anderson. Nous vous recommandons la lecture de cette passionnante série !
La perfection astronomique, géométrique et mathématique de Dieu.
Dans nos premiers articles, nous avons eu l'occasion de dire que le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob était un Dieu Saint. Par conséquent, nous devons penser que Sa Parole Sainte, qu'Il nous a envoyée de Son trône, a été conçue pour nous dans une beauté et un ordre parfaits. Quand Dieu nous fait parvenir des informations concernant l'Histoire du monde, nous devons comprendre que Dieu fait référence à un temps qui est conforme à ce que serait le cosmos si le ciel et la terre avaient conservé leur perfection originelle. C'est ce que nous montre clairement l'Ecriture.
Par exemple, nous lisons dans la Genèse que le déluge commença le 17e jour du 2e mois (Genèse 7 :11). Ce jour-là, "toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s'ouvrirent". Cinq mois exactement plus tard, le 17e jour du 7e mois, "les eaux se retirèrent de dessus la terre, s'en allant et s'éloignant" (8 :3), et "l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat" (8 :4). L'Ecriture précise que ces cinq mois correspondaient exactement à 150 jours. Cette information est même reprise deux fois (Genèse 7 :24 et 8 :3). Si l'on divise donc 150 jours par 5 mois, on obtient bien des mois égaux de 30 jours.
C'est assez différent de ce qui se passe dans notre système solaire actuel, qui a été endommagé par la chute et n'est plus ce qu'il était. Cinq mois lunaires actuels feraient 5x29,530 = 147,5 jours. Tandis que la Genèse parle précisément de 150 jours. Nous devons donc en conclure que les édits qui nous parviennent depuis le trône de Dieu font toujours référence aux mois parfaits de la création de Dieu, qui comprennent tous exactement 30 jours.
Voilà pour le mois biblique. Qu'en est-il à présent de l'année biblique ? Combien de jours contient-elle ? Heureusement, nous ne sommes pas laissés dans l'ignorance. Nous n'avons pas besoin de faire référence à des rêveries gnostiques, à des allégories, ni à des manipulations médiévales occultes. Les Livres de Daniel et de l'Apocalypse nous le révèlent clairement. Tout ce que nous devons faire, c'est mettre de côté ce que nous savons sur notre univers actuel, et considérer ce que Dieu et la Bible nous disent.
Les Livres de Daniel et de l'Apocalypse nous parlent de la durée de la Grande Tribulation, ou encore la deuxième moitié de la Tribulation de sept ans. Cette période terrible a été identifiée comme constituant la deuxième moitié de la dernière semaine de la prophétie de Daniel, la 70e semaine. Gabriel, l'ange venu du trône de Dieu, révéla à Daniel que cette période de 3 ans et demi serait une période de violente persécution pour le peuple de Dieu, et qu'elle durerait "un temps, des temps, et la moitié d'un temps", c'est-à-dire 3 ans et demi (Daniel 12 :1-7). Plus de 600 ans plus tard, Jean le bien-aimé reçoit la révélation que la cité sainte serait foulée aux pieds par les nations pendant une période de quarante-deux mois (Apoc. 11 :2). Au verset suivant, Jean dit que les deux témoins prophétiseront au cours de cette période, pendant exactement 1.260 jours. Plus loin, l'apôtre Jean nous apprend que l'Antichrist règnera pendant 42 mois (Apoc. 13 :5).
Ainsi, dans les Ecritures, 3 ans et demi (Daniel 12 :7 ; Apoc. 12 :14) correspondent à 42 mois (Apoc. 11 :12 et 13 :5), ou encore à 1.260 jours (Apoc. 11 :3 et 12 :6).
Ces données sont extrêmement importantes. Ce fut pour Sir Robert Anderson la clef qui lui permit de déchiffrer l'énigme des 70 semaines de Daniel. C'est lui qui a définitivement établi que l'année biblique parfaite correspondait à un cycle lunaire de 12 mois de 30 jours, totalisant exactement 360 jours.
Nous savons que notre Dieu est un Dieu d'ordre et d'intégrité absolue. Nous pouvons être sûrs que le calendrier qu'Il a utilisé pour compter le nombre de jours de la seconde moitié de la 70e semaine est exactement le même que celui qu'Il a employé pour compter le nombre de jours des 69 semaines précédentes ! Dieu n'est pas de nature à changer Son mode de penser en cours de route ! Dans Son Ecriture Sainte, il est établi qu'une année correspond à 360 jours, et qu'un mois comprend 30 jours. Selon l'expression célèbre : "Dieu l'a dit. Je le crois. Cela règle la question !"
Nous sommes des créatures terrestres, et il nous est difficile de raisonner de cette manière. La durée de la 70e semaine, telle qu'elle est précisée par les Ecritures, est parfaitement claire. Mais cette manière de compter les années et les mois ne correspond pas du tout à ce que nous pouvons observer dans notre système solaire actuel. L'orbite de la terre autour du soleil, comme notre cycle lunaire actuel, sont légèrement différents des chiffres parfaits bibliques. Actuellement, l'année compte 365,2422 jours, ou encore 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 45,51 secondes. Tandis que, selon le calendrier biblique divin, l'année comprend précisément 360 jours.
Cette durée correspond parfaitement au nombre de degrés formant un cercle. Si l'orbite de la terre autour du soleil formait un cercle parfait (alors qu'elle forme en réalité une ellipse), la terre franchirait exactement un degré chaque jour. Un cours aussi idéal correspond au système solaire parfait que Dieu avait créé au commencement. Dans ce système, la terre tournait en 360 jours autour du soleil, et la lune accomplissait un cycle parfait autour de la terre, en exactement 30 jours. Elle reproduisait ce cycle 12 fois par an. Chaque année, l'équinoxe de printemps correspondait exactement à une pleine lune. Chaque année, le premier mois du calendrier hébreu, le mois de Nisan, marquait le début d'une année biblique parfaite, de 12 mois de 30 jours.
La prophétie de Daniel concerne donc 70 semaines d'années bibliques, soit 70x7 = 490 années bibliques de 360 jours. Une semaine d'années bibliques correspond donc à 360x7 = 2.520 jours. "Un temps, des temps et la moitié d'un temps" correspondent à la moitié de la semaine d'années bibliques, soit 3,5x360 = 1.260 jours, ou encore 3,5x12 = 42 mois bibliques.
Tout cela, chers saints, n'est ni ésotérique ni occulte ! L'arithmétique de Dieu est claire et simple. La Bible nous le confirme sans l'ombre d'un doute. La dernière semaine de Daniel, en particulier sa seconde moitié, va marquer la fin du gouvernement actuel des nations sur le monde. Quand commencera cette 70e semaine, dans un proche avenir, cela marquera aussi les dernières étapes des jugements de Dieu à l'égard de Son peuple, c'est-à-dire à l'égard des Juifs ou des Chrétiens.
Maintenant que nous avons déterminé l'instrument divin de mesure du temps, tel qu'il est précisé dans la Bible, nous pouvons à présent étudier plus en détail la prophétie des 70 semaines de Daniel.
Les cycles lunaires, le calendrier hébreu, et les 69 premières semaines.
Comme de nombreux autres calendriers, avant l'époque romaine, le calendrier hébreu était un calendrier à la fois lunaire et solaire. C'était un magnifique calendrier, en ceci que les phases de la lune permettaient de déterminer les jours du mois. Tous ceux qui regardaient le ciel nocturne pouvaient aussitôt reconnaître quel était le jour du mois, avec une précision assez remarquable. En outre, la plupart des gens du peuple pouvaient aussi savoir quel était le mois de l'année, par la position de la lune dans le ciel. Le premier jour d'un mois donné était déterminé par la première apparition d'un léger croissant de lune, immédiatement après une nouvelle lune. Généralement, l'il humain ne peut pas observer la nouvelle lune. On ne peut l'observer qu'environ 24 heures après, au moment où se forme un très mince croissant, à peine visible.
Le calendrier hébreu était déterminé par les rabbins chaque année, au printemps. Ils partaient de la première pleine lune après l'équinoxe de printemps, la lune du mois de Nisan. Ce mois était le premier mois du calendrier hébreu. Tous les trois ans environ, ils avaient observé que cette première pleine lune ne coïncidait plus avec l'équinoxe de printemps. Elle ne permettait donc plus de déterminer le début du mois de Nisan. Les rabbins ajoutaient donc un 13e mois dans leur calendrier. La pleine lune qui suivait ce 13e mois devenait alors la lune du nouveau mois de Nisan. Cette année-là, la lune du mois de Nisan se produisait donc assez tard sur leur calendrier. L'année suivante, cette lune survenait environ 11,24 jours plus tôt, de même que l'année suivante. La troisième année, il fallait à nouveau ajouter un 13e mois, pour se retrouver au niveau de l'équinoxe de printemps. On appelait ce mois supplémentaire "le second mois d'Adar". Les rabbins faisaient ces calculs au début de chaque printemps, à l'approche de l'équinoxe, au moment où l'on commençait à apercevoir la nouvelle lune. Pour des sociétés rurales, pour les pèlerins et les voyageurs, un tel calendrier, à la fois solaire et lunaire, était particulièrement utile.
Les Romains instituèrent le calendrier Julien, qui ne tint plus compte des cycles lunaires pour déterminer les mois. Ils définirent un cycle rigide de 12 mois totalisant 365 jours. Le pape Grégoire améliora ce calendrier, en ajoutant des années bissextiles, ainsi qu'un léger ajustement supplémentaire, une fois par siècle, comme on le connaît toujours aujourd'hui.
Néhémie relate qu'il s'est présenté devant le roi Artaxerxés la vingtième année de son règne, au cours du mois de Nisan, en 445 avant JC. Sir Robert Anderson émit l'hypothèse que l'édit fut publié au début du mois, au moment où les édits royaux étaient traditionnellement publiés. La lune de la Pâque était, pour les Juifs exilés dans l'Empire Perse, un mauvais moment à passer, car ils se rappelaient d'autres Pâques plus glorieuses, en un lieu bien éloigné de leur lieu d'exil.
Sir Robert Anderson obtint en 1877, du Directeur de l'Observatoire Royal, des données astronomiques extrêmement précises. La première nouvelle lune suivant l'équinoxe de printemps de l'an 445 avant JC, marquant le début du mois de la Pâque, fut formée le 13 mars à 7 heures 09, à Jérusalem, et à 6 heures 30 à Suse, où résidait Néhémie. Comme la nouvelle lune est invisible à l'il nu, il faut attendre 24 heures avant qu'on puisse l'apercevoir, et déterminer ainsi le début du mois de la Pâque. Néhémie et les Juifs de Suse n'ont donc pas aperçu cette nouvelle lune avant le lendemain, le 14 mars au matin, et peut-être même dans la soirée, au moment du coucher du soleil. Ainsi, le premier jour du mois de Nisan 445 fut probablement fixé au 14 mars, comme Sir Robert Anderson l'avait calculé à partir de simples calendriers. Si l'on rapproche les calendriers solaire et lunaire, comme nous le verrons plus tard, on peut déterminer plus précisément que l'édit d'Artaxerxés fut sans doute publié le 15 mars 445, c'est-à-dire le deuxième jour du mois de Nisan, un jour plus tard que le jour qu'avait déterminé Sir Anderson à partir de ses calculs simplifiés personnels.
Si l'on fait un saut dans le temps jusqu'à l'époque de Jésus, la nouvelle lune du mois de Nisan de l'an 32, du mois de la Pâque, fut formée le 29 mars à environ 23 heures, heure de Jérusalem (d'après les données fournies par l'Observatoire Naval Américain). En 1877, le Directeur de l'Observatoire Royal avait indiqué à Sir Robert Anderson que cette nouvelle lune s'était produite le 29 mars à 22 heures 57. A cette époque, en l'an 32, les rabbins de Jérusalem n'ont pas pu observer cette nouvelle lune à l'il nu le lendemain matin, car cette nouvelle lune n'avait que 7 heures. Ils n'ont sans doute pas pu l'observer non plus le soir du 30 mars, car la nouvelle lune n'avait que 19 heures au moment du coucher du soleil. Ils n'ont eu vraiment l'occasion de commencer à l'observer que le matin du 31 mars, 31 heures après sa formation. Ils ont donc sans doute fixé au 31 mars le premier jour du mois de Nisan 32, le mois de la Pâque.
Jésus a fait Son entrée triomphale à Jérusalem le 10 du mois de Nisan 32, quatre jours avant sa crucifixion. Cela correspond au 9 avril de l'an 32, exactement 69 semaines d'années bibliques après le début de la prophétie de Daniel ! C'est ce jour-là que Jésus fut acclamé comme "Oint et Conducteur" selon les termes de la prophétie de Daniel, ou encore comme "Messie et Prince". Si les Juifs avaient vérifié dans l'Ecriture les dates de cette prophétie, ils auraient tous dû attendre ce jour avec impatience, et en toute connaissance de cause. Car Daniel avait prophétisé que leur "Oint", leur "Messie", apparaîtrait en ce jour même. Hélas, le peuple d'Israël avait été entraîné par le rabbinisme judaïque dans les ornières du légalisme, et s'était écarté d'une interprétation littérale de l'Ecriture. Il fut donc incapable de reconnaître Celui qui marchait au milieu d'eux. Quand Jésus est entré dans Jérusalem, acclamé par la foule, Il S'est lamenté en ces termes :
"Si toi aussi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées, t'enfermeront, et te serreront de toutes parts ; ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée" (Luc 19 :42-44).
Certes, il y avait des Juifs qui avaient les yeux ouverts. Ceux qui avaient reconnu leur Messie L'ont accueilli en criant "Hosanna !", quand le Seigneur est entré à Jérusalem monté sur un ânon. Ils ont étendu des branches de palmier devant Lui, en honneur de leur Roi victorieux. Mais les sacrificateurs et les docteurs de la Loi, les Pharisiens, les Saducéens, et le Souverain Sacrificateur lui-même, n'étaient pas présents. Ils étaient pourtant en possession de toutes les données prophétiques. Ils connaissaient le Livre de Daniel, notamment ce chapitre 9 que nous sommes en train d'étudier. Ils pouvaient aisément calculer le nombre des années de la prophétie. Mais ils n'ont pas été inclinés à traiter la Parole de Dieu avec le respect qui lui était dû ! Ils n'avaient pas fait correctement leur travail !
Les Pharisiens devaient être les bergers et les sentinelles d'Israël. Voici, leur Messie était à la porte ! Mais ils ne L'ont pas signalé ! Ils ne L'ont pas reconnu ! Ils ne veillaient pas comme ils auraient dû le faire !
Qu'en est-il de l'Eglise aujourd'hui ?
(A suivre)