A287. Les 70 semaines de Daniel (3)

Article de Gavin Finley. L'original peut être consulté en anglais à l'adresse suivante :

http://endtimepilgrim.org/70wks3.htm

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées.

Parmi tous les mystères de l'Ecriture, il y en a peu qui ont attiré autant l'attention que les prophéties de Daniel concernant les 70 semaines. Ces prophéties ont été étudiées et sondées avec la plus profonde attention, dès l'époque de Daniel, au 6e siècle avant Jésus-Christ. La série d'articles que nous traduisons ici expose les travaux du grand érudit chrétien anglais du XIXe siècle, Sir Robert Anderson. Nous vous recommandons la lecture de cette passionnante série !

"Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints. Sache-le donc, et comprends ! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint (le Messie), au Conducteur (le Prince), il y a sept semaines ; dans soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux" (Daniel 9 :24-25).

Pour tenter de définir le point de départ de la prophétie des 70 semaines de Daniel, on a souvent mentionné un certain nombre d'édits. L'un des favoris était l'édit de Cyrus, datant de 539 avant JC, plus d'un siècle avant Néhémie. Pour quelle raison des spécialistes de la Bible ont-ils pu choisir cet édit ? Cela reste un mystère. Une simple arithmétique nous montre clairement que cette date est bien trop reculée. Même en employant le calendrier solaire et en comptant 70 semaines d'années pleines, soit 490 années solaires, il manquerait encore 49 ans pour atteindre la période du Messie. Certes, cet édit de Cyrus avait permis à un certain nombre d'exilés de revenir en Juda. Le premier retour d'exil, sous Scheschbatsar, fut accompagné, en 538, par l'espoir que le Temple pourrait être reconstruit. Toutefois, les tentatives de reconstruction furent retardées par l'ennemi venant du nord. Sous Zorobabel, un second retour d'exil permit à un nouveau groupe de réfugiés, en 521, de reconstruire le Temple, au cours des années 520 à 516. La dédicace de ce second Temple fut effectuée en 516 avant JC, exactement soixante-dix ans après la destruction du premier Temple par Nebucadnetsar, en 586 avant JC.

Le Temple avait été reconstruit. Mais le peuple n'était pas encore prêt à vivre comme le peuple saint de Dieu, mis à part pour Lui. Au cours du siècle suivant, il se produisit un réveil religieux, sous l'impulsion du sacrificateur et scribe Esdras. Ce réveil s'accompagna du désir de voir Juda réuni en tant que peuple souverain, et Jérusalem restaurée dans sa gloire antérieure. Le troisième retour d'exil, sous Esdras, fut organisé en 458 avant JC. De nombreux savants et spécialistes, comme Sir Isaac Newton, se sont efforcés de faire partir les 70 semaines à l'époque du retour d'Esdras, au cours des années 458-457. Toutefois, les calculs utilisant ces dates comme points de départ ne parviennent qu'approximativement à l'époque de Jésus-Christ, mais pas à l'époque où Christ a été oint comme "Conducteur", c'est-à-dire l'époque où Il a effectué Son entrée triomphale à Jérusalem. En employant le calendrier biblique, et en comptant à partir de l'an 457, la fin de la 69e semaine correspond à la vingtième année de Jésus-Christ. Même en employant le calendrier solaire actuel, cela correspondrait à l'an 26, soit deux ans avant le baptême de Jésus :

Calendrier biblique : 69x7 = 483 années bibliques de 360 jours, ou, ramenées à des années solaires de 365,242199 jours : 476 années solaires + 25 jours. Soit : - 457 avant JC + 476 années et 25 jours = An 20. (NB : L'an "0" n'existe pas).

Calendrier solaire : 69x7 années solaires = 483 années solaires. Soit : - 457 avant JC + 483 années = An 26.

De telles contradictions n'ont pourtant pas empêché ces érudits de choisir l'époque d'Esdras pour calculer le début de la prophétie des 70 années. Ils ont effectué une erreur supplémentaire, en s'efforçant de faire leurs calculs de manière à faire terminer les 69 premières années au moment du baptême de Jésus-Christ, qui marquait le début de Son ministère. Pourtant, Jésus-Christ est apparu réellement comme "l'Oint, le Conducteur" (ou "le Messie, le Prince"), à la fin de Son ministère, quand Il est entré à Jérusalem le jour des rameaux, trois ans et demi après Son baptême. Même en choisissant la méthode de calcul qui aboutit à l'an 26, on ne parvient pas à l'époque du baptême de Jésus. Le Seigneur a commencé Son ministère à l'automne de l'an 28. Nous pouvons déterminer cette date avec certitude, car Luc nous a dit précisément quand a débuté le ministère de Jésus :

"La quinzième année du règne de Tibère César, lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l'Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l'Abilène…" (Luc 3 :1).

Tibère a commencé à régner au cours de l'été de l'an 14. La quinzième année de Tibère correspond donc à l'été de l'an 28. Le début du ministère de Jean-Baptiste et le baptême de Jésus-Christ correspondent à l'automne de l'an 28. La première des quatre Pâques observées par Jésus au cours de Son ministère est celle du printemps de l'an 29.

Pourquoi certains se sont donc entêtés à vouloir faire partir le début des 70 semaines de Daniel à l'an 457 avant JC, au moment du réveil d'Esdras ? Quel esprit religieux a-t-il inspiré cette fausse interprétation de la Parole de Dieu ? Et quelle était son intention secrète ?

Je vous soumets un certain nombre de raisons qui ont pu motiver le choix de la date du réveil d'Esdras, en 457 après JC, comme point de départ des 70 semaines de Daniel. Le choix de cette date a pu correspondre aux motivations suivantes :

  1. Ramener les 69 premières semaines assez en arrière dans le temps, afin de reléguer la 70e semaine dans "l'histoire ancienne", ou nier qu'il puisse encore y avoir une 70e semaine future.
  2. Faire croire que Jésus était le "chef" annoncé par Daniel 9 :26, qui "fera une solide alliance avec plusieurs pendant une semaine" (7 ans) (verset 27). En fait, nous savons bien que ce "chef" n'est autre que l'Antichrist.
  3. Prétendre que les 3 années et demie du ministère de Jésus ont accompli la première moitié de la 70e semaine de Daniel. Nous n'aurions donc plus à nous occuper de cette semaine. En tant que Chrétiens, nous n'aurions par conséquent plus rien à faire avec cette 70e semaine, la dernière semaine de notre dispensation actuelle. Nous n'aurions pas à nous préoccuper de ce que représente cette semaine pour nous.
  4. Cacher le fait que l'Antichrist qui doit venir est ce "chef" qui doit "conclure une solide alliance avec plusieurs". La plupart des Chrétiens évangéliques ont accepté le fait que ce "chef" était bien la "Bête" qui sera pleinement révélée au milieu de la dernière semaine de Daniel. Mais ce méchant chef règnera déjà depuis 3 ans et demi, comme "pacificateur mondial", en s'appuyant sur la "Prostituée", pendant la première moitié de cette dernière semaine de sept ans. Les esprits religieux aimeraient bien que cette information capitale reste cachée.
  5. Jeter un rideau de fumée sur le rôle de la future "Prostituée" qui règnera sur les dix régions géopolitiques du monde, au cours de la première moitié de cette future 70e semaine de Daniel. Cette "Prostituée", revêtue de tous ses atours, dominera le monde avec la Bête, l'Antichrist (Apocalypse 17). Elle "couchera" avec l'ennemi, son ultime amant et prince. L'apôtre Jean nous a révélé quelle serait la fin horrible de cette Prostituée, dans Apocalypse 17.

Le "prétérisme" , que ce soit le prétérisme complet (qui concerne toute la dernière semaine), ou le prétérisme partiel (qui ne concerne que la moitié de cette semaine), devient de plus en plus populaire dans les milieux religieux. (Selon ces doctrines, la 70e semaine de Daniel ferait entièrement ou partiellement partie du passé). Les enseignants chrétiens qui divulguent ces doctrines sont certainement très sincères et bien intentionnés. Mais ce sont les Chrétiens qui ne sondent pas assez les Ecritures, afin "d'éprouver toutes choses", et c'est pour cela qu'ils se laissent séduire. Ensuite, ils peuvent être utilisés à leur tour pour en séduire d'autres. Ils ne sont pas conscients qu'ils sont utilisés par les esprits des ténèbres.

Les esprits religieux font tout ce qu'ils peuvent pour empêcher les Chrétiens de comprendre qu'il existe une future et incontournable 70e semaine. S'ils ne parviennent pas à occulter complètement cette dernière semaine, ils tenteront d'en occulter au moins la moitié. Comme la seconde moitié de cette dernière semaine est caractérisée par des éléments bien précis, ils s'efforceront de nous convaincre que, pour le moins, la première moitié de cette 70e semaine fait déjà partie de "l'Histoire passée". Ainsi, ils parviendront aussi à occulter le fait que cette future 70e semaine commence par cette "solide alliance avec plusieurs". C'est la conclusion de cette alliance qui marquera le début de la 70e et dernière semaine de Daniel (Daniel 9 :27).

Hélas, beaucoup de Chrétiens de cette fin des temps n'étudient pas leur Bible. Ils ne vérifient pas ce que ces enseignants populaires leur disent. Le prétérisme est inspiré par des puissances angéliques des ténèbres, qui utilisent tous ceux qu'elles ont pu duper pour promouvoir leurs objectifs secrets, maintenir les saints dans les ténèbres, et les empêcher de se préparer. Ces fausses doctrines du prétérisme ont été conçues pour aveugler les Chrétiens quant à ce qui est réellement en train de se passer actuellement, et pour les empêcher d'entrer dans leur glorieuse destinée à la fin des temps.

Les datations faites à partir d'Esdras sont très imprécises. Aucun enseignant de la Bible ayant accepté ces datations n'a osé publier le résultat de ses calculs avec le moindre degré de précision. S'ils n'ont pas pu déterminer avec précision les années, à plus forte raison n'ont-ils pu le faire pour les mois ! Tandis que Sir Robert Anderson est parvenu à établir une datation précise, à deux jours près ! Car il avait choisi de partir de l'édit d'Artaxerxés, dont la date est précisée dans Néhémie 2 : les 1-2 Nisan de l'an 445 avant JC. Tout autre mode de calcul n'aboutit qu'à des résultats vagues et imprécis, sans aucun fondement biblique sérieux.

Tout se passe comme si l'on avait voulu déterminer des fausses dates, afin de nous conduire à de fausses conclusions concernant les plans et les propos de Dieu concernant Ses élus à la fin des temps. La plupart des conclusions utilisant une mauvaise date de départ affirment que la 70e semaine de Daniel fait déjà partie du passé. De telles conclusions erronées laissent entrer les Chrétiens dans la fin des temps, sans aucun guide sûr. Ils ne bénéficient d'aucun encouragement, d'aucune espérance, et d'aucun objectif précis. Tout cela à une époque de l'Histoire où ils vont connaître des événements de plus en plus durs, et où ils devraient se lever pour témoigner. De mauvaises informations, comme celles qui sont avancées par les doctrines du prétérisme, ne sont en fait que de la désinformation de la plus funeste espèce.

Cela revient à trahir l'Eglise du Seigneur. De tels enseignements erronés laissent les saints des derniers temps désorientés et désolés. Cela ne fait que les préparer à accepter la "grande apostasie" annoncée par 2 Thessaloniciens 2 :3.

L'apôtre Paul nous donne cette exhortation :

"Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité" (2 Timothée 2 :15).

Chers saints, nous devons faire notre travail ! Nous devons être au clair en ce qui concerne cette question !

Malgré la reconstruction du Temple sous Néhémie, Jérusalem n'avait pas été politiquement restaurée en tant que cité. La restauration de la ville de Jérusalem est la clef permettant de comprendre le point de départ exact des 70 semaines. Nous pouvons le savoir avec certitude, car Néhémie, qui écrivait 12 ans après Esdras, se lamentait du fait que les murailles de Jérusalem étaient toujours en ruine, et que ses portes étaient toujours brûlées par le feu. Au cours de l'été 586, les armées du Roi Nebucadnetsar avaient détruit Jérusalem et le Temple. En 445, soit 142 ans plus tard, Néhémie nous apprend que les murailles et les portes portaient toujours les signes de cette grande tragédie. Malgré les retours d'exil successifs et la reconstruction du Temple, la Jérusalem de 445 ne comprenait qu'un groupe d'exilés rassemblés autour de leur Temple reconstruit. Ils vivaient dans leurs maisons, au sein d'une ville détruite qui n'était plus ce qu'elle avait été. En cette année épique où Néhémie se présenta devant le roi avec son fardeau, Jérusalem ne fonctionnait toujours pas en tant que cité à part entière. Elle était en ruine et ses portes étaient brûlées par le feu. A mesure qu'approchait cette année cruciale, Néhémie et beaucoup d'exilés se trouvaient à Suse, la capitale de l'Empire Perse. Leur humeur était triste et mélancolique. Quand ils avaient appris qu'il s'était produit un réveil, 13 ans auparavant, sous Esdras, leurs cœurs avaient commencé à désirer retourner dans leur patrie. Ils désiraient ardemment revenir dans la terre de leurs pères, pour restaurer leur cité bien-aimée de Jérusalem.

Quelle est donc cette année ? C'était la 20e année d'Artaxerxés, en 445 avant JC. Au moment où la lune d'équinoxe du mois de Nisan commençait à apparaître, annonçant la Pâque, les événements ont commencé à se dérouler. Dans le palais royal de Suse, le roi avait appelé son échanson. Néhémie servit au roi le vin, et demeura silencieux. Ce jour-là, son fardeau était particulièrement lourd.

C'était une humeur dangereuse pour celui qui servait la coupe du roi ! Il valait mieux faire bonne figure à cette occasion ! On pouvait perdre rapidement sa vie à cette époque, si l'on déplaisait au roi ! Mais le Seigneur allait agir en faveur de ces Juifs exilés et captifs. Néhémie bénéficiait de la faveur du roi, qui aimait l'écouter. Dieu était à l'œuvre.

C'est alors que le Seigneur a commencé à accomplir Ses desseins. Voici le passage qui a retenu l'attention de Sir Robert Anderson :

"Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxés, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l'offris au roi. Jamais je n'avais paru triste en sa présence. Le roi me dit : Pourquoi as-tu mauvais visage ? Tu n'es pourtant pas malade ; ce ne peut être qu'un chagrin de cœur. Je fus saisi d'une grande crainte, et je répondis au roi : Que le roi vive éternellement ! Comment n'aurais-je pas mauvais visage, lorsque la ville où sont les sépulcres de mes pères est détruite et que ses portes sont consumées par le feu ? Et le roi me dit : Que demandes-tu ? Je priai le Dieu des cieux, et je répondis au roi : Si le roi le trouve bon, et si ton serviteur lui est agréable, envoie-moi en Juda, vers la ville des sépulcres de mes pères, pour que je la rebâtisse" (Néhémie 2 :1-5).

Ainsi, à l'époque de Néhémie, la cité de Jérusalem n'avait pas encore regagné sa souveraineté. La superpuissance Médo-Perse ne l'avait jamais permis. Le fardeau de Néhémie était de permettre à Jérusalem de retrouver son indépendance. Ceci est très significatif. Car l'ange Gabriel avait dit à Daniel :

"Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte" (Daniel 9 :24).

La prophétie des 70 semaines concerne donc spécifiquement le peuple de Dieu (le peuple Juif) et la cité de Jérusalem. C'est pourquoi l'édit permettant la renaissance de Jérusalem, qui pourrait alors bénéficier de la souveraineté en tant que ville-état (même si elle restait soumise à l'Empire Perse), représente donc bien le point de départ des 70 semaines.

L'une des pièces maîtresses du puzzle de la prophétie concerne la mention de la reconstruction de Jérusalem, ainsi que la mention des "places et des fossés". Le texte original parle des "rues et des fossés des remparts", c'est-à-dire des fossés des murailles :

"Sache-le donc, et comprends ! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint (le Messie), au Conducteur (le Prince), il y a sept semaines ; dans soixante-deux semaines, les places (rues) et les fossés (des murailles) seront rétablis, mais en des temps fâcheux" (Daniel 9 :25).

L'édit d'Artaxerxés permettait en fait à Néhémie de restaurer Jérusalem en tant qu'entité politique.

Dans les temps anciens, les "portes" d'une cité étaient l'endroit où se manifestait sa souveraineté, et où se réunissaient les dirigeants de la cité. C'est par là qu'on pénétrait dans la ville, et c'est là que les anciens de la ville venaient s'asseoir. Cet endroit correspond à la notion moderne "d'Hôtel de Ville", lieu où résident les organes de la souveraineté de la cité. C'est aux portes que l'on scellait les lois qui protégeaient l'intégrité de la cité, et que l'on régulait le commerce. Les portes constituaient le centre nerveux de la ville, et le lieu où résidait sa souveraineté. Néhémie savait qu'il risquait sa vie en parlant au roi des "portes de Jérusalem". En fait, il demandait au roi non seulement la permission de rebâtir les murailles et les portes, mais aussi de restaurer la souveraineté de Jérusalem. Cette question de la restauration politique de Jérusalem était un sujet potentiellement très dangereux. C'était bien plus problématique que le simple fait d'autoriser quelques exilés à retourner à Jérusalem et à rebâtir leur Temple.

Il se peut que certains, à la cour du roi, aient désiré que le roi déverse sa colère sur son échanson, qui voulait ainsi restaurer la puissance politique de Juda. Ils auraient aimé que le roi fasse exécuter Néhémie sur le champ, simplement parce qu'il avait osé soulever cette question ! Quel courage avait eu Néhémie !

Pourquoi le roi avait-il permis à Néhémie et à ses compagnons de quitter Suse et d'aller restaurer la souveraineté de leur cité Juive ? Cela ne peut être que par la grâce et la miséricorde de Dieu, le Roi des Cieux !

"Le roi, auprès duquel la reine était assise, me dit alors : Combien ton voyage durera-t-il, et quand seras-tu de retour ? Il plut au roi de me laisser partir, et je lui fixai un temps. Puis je dis au roi : Si le roi le trouve bon, qu'on me donne des lettres pour les gouverneurs de l'autre côté du fleuve, afin qu'ils me laissent passer et entrer en Juda, et une lettre pour Asaph, garde forestier du roi, afin qu'il me fournisse du bois de charpente pour les portes de la citadelle près de la maison, pour la muraille de la ville, et pour la maison que j'occuperai. Le roi me donna ces lettres, car la bonne main de mon Dieu était sur moi" (Néhémie 2 :6-8).

Pourquoi Artaxerxés a-t-il autorisé la reconstruction de Jérusalem ? Et pourquoi a-t-il même financé ce projet ? Il se peut que ce soit autre chose que de la simple bienveillance de sa part. En tant que chef d'une superpuissance, le roi était peut-être désireux de bénéficier de la gloire de Jérusalem, comme d'une pierre précieuse sur sa couronne. Nous pouvons voir, tout au long de l'Histoire, ce même désir des chefs politiques mondiaux de posséder Jérusalem. Depuis les croisades, jusqu'aux préoccupations actuelles des puissances du G7 et des Nations Unies, nous pouvons voir que tous se préoccupent de Jérusalem.

C'est ainsi que le Roi Artaxerxés fit rédiger son édit. Cet édit conféra à Néhémie l'autorité nécessaire. Il reçut ses lettres de créance, l'argent et les matériaux indispensables, et put conduire ce quatrième retour d'exil historique. Jérusalem allait pouvoir à nouveau être restaurée !

Néhémie nous précise que l'année où fut décrété cet édit était la vingtième année du règne d'Artaxerxés. Ce dernier régna de 465 à 425. Ces dates sont parfaitement établies par l'Histoire. La vingtième année d'Artaxerxés est donc l'année 445 avant JC. Néhémie précise même la période de l'année, en disant qu'il a reçu l'édit au cours du mois de Nisan.

Sur le plan astronomique, nous disposons donc d'une période très précise pour nous permettre de calculer le début des 70 semaines de la prophétie de Daniel. La première pleine lune après l'équinoxe de printemps commençait à apparaître au début du mois de Nisan de cette année 445. Nous le savons, parce que c'est de cette manière que les rabbins déterminaient la date de la Pâque, au cours du mois de Nisan. C'est ainsi qu'ils pouvaient régler tout le calendrier de chaque année. Nous pouvons très bien supposer que Néhémie reçut son édit au cours des tout premiers jours de ce mois, au moment de la nouvelle lune, époque où les rois publiaient traditionnellement leurs édits.

La prophétie des 70 semaines concerne le peuple de Daniel, le peuple des "saints de Dieu", ainsi que la cité sainte de Jérusalem. Quand Néhémie reçut l'édit du roi, la permission de rebâtir et de restaurer la cité de Jérusalem était enfin donnée, comme la prophétie l'avait annoncé.

Quel merveilleux moment ! Néhémie tenait l'édit dans sa main ! Il entreprit aussitôt de réunir un groupe important d'exilés, pour aller avec eux restaurer la ville de Jérusalem. Le reste du Livre de Néhémie nous donne tous les détails de ce retour et de cette reconstruction.

La date de cet édit marquait donc le début de ces fameuses 70 semaines de Daniel que Dieu avait décrétées, pour Lui permettre d'accomplir toute Sa volonté concernant Son peuple. La roue commençait dès lors à tourner.

Mais ce n'était pas tout. Par cet édit, les puissances des nations s'étaient engagées à garder et à protéger Jérusalem, mais aussi à bénéficier d'un certain contrôle sur cette cité. Cela signifie qu'une nouvelle ère de l'Histoire venait de commencer.

La cité de Jérusalem et le saint peuple de Dieu, les Juifs, étaient à présent soumis au bon plaisir des grandes puissances des nations. C'était le "temps des nations" dont nous parle Luc (Luc 21 :24). La domination de ces nations sur Jérusalem allait continuer à s'exercer jusqu'à la fin des 70 semaines, jusqu'à la consommation de notre dispensation présente.

Alors le Messie pourrait retourner sur la terre.

(A suivre)