A240. L'Eglise et la dîme.

Article de Henry G. Sheppard.

L'original de cet article peut être consulté en anglais à l'adresse suivante :

http://www.geocities.com/HotSprings/3658/tithing.html

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées. Article original publié en novembre 1997.

L'Eglise du Nouveau Testament est-elle soumise à la pratique de la dîme ? Qu'est-ce que la Bible enseigne réellement à ce sujet ?

Que dit Dieu ?

Sur les plans matériel ou financier, nous ne pouvons rien donner à Dieu. C'est Lui qui a créé l'univers et qui le soutient. Il possède déjà toutes choses. Même votre vie, et chaque battement de votre cœur, sont des dons de Dieu.

"A l'Eternel la terre et ce qu'elle renferme, le monde et ceux qui l'habitent !" (Psaume 24 :1).

"Ecoute, mon peuple ! et je parlerai ; Israël ! et je t'avertirai. Je suis Dieu, ton Dieu. Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches ; tes holocaustes sont constamment devant moi. Je ne prendrai pas de taureau dans ta maison, ni de bouc dans tes bergeries. Car tous les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers ; je connais tous les oiseaux des montagnes, et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient. Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme" (Psaume 50 :7-12).

"L'argent est à moi, et l'or est à moi, dit l'Eternel des armées" (Aggée 2 :8).

"Qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour ?" (Romains 11 :35).

Cette question est purement rhétorique, et ne nécessite aucune réponse, car la réponse est évidente ! Vous ne pouvez rien donner à Dieu, en croyant qu'Il finira par vous devoir quelque chose !

Il est vrai qu'il existe une loi spirituelle selon laquelle nous récolterons ce que nous aurons semé, et que nos œuvres bonnes seront récompensées.

Mais, contrairement à tous ceux qui enseignent la prospérité, vous ne pourrez jamais agir de manière à mettre Dieu en position de débiteur à votre égard !

C'est Dieu qui a créé l'univers. Il le soutient par la Parole de Sa puissance. Il n'a aucun besoin de votre argent. C'est VOUS que Dieu désire. Et Il veut que vous veniez à Lui avec une juste motivation et une juste attitude.

Quels sont les passages favoris des partisans de la dîme ?

Ceux qui enseignent la dîme s'efforcent de prouver par la Bible que Dieu a toujours exigé la dîme, bien avant qu'Il donne la Loi à Moïse. Nous allons donc étudier les passages bibliques favoris des partisans de la dîme.

Genèse 14 :18-20 : "Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout".

"Voyez-vous", disent-ils, "la dîme était déjà une pratique bien établie du temps d'Abraham !"

Mais il suffit de lire le contexte de tout ce chapitre pour voir qu'il n'en était rien.

La première des choses que vous remarquerez, c'est que le "tout" dont Abraham a donné la dîme ne lui appartenait même pas ! C'étaient des biens qui appartenaient aux gens qui étaient avec Abram, en particulier à Lot, neveu d'Abram, qui avait été capturé par plusieurs rois.

Abram et un groupe de ses serviteurs allèrent livrer le combat à ces armées puissantes, et remportèrent la victoire, contre toute attente humaine. Melchisédek reconnut que c'était Dieu qui avait accordé à Abram une telle victoire miraculeuse (verset 20).

Remarquez ce que déclare Abram aux versets 22 à 24. Il ne possédait aucun des biens qu'il ramena du combat. Bien qu'il ait possédé le droit d'avoir sa part du butin, il refusa d'exercer ce droit, et il dit au roi de Sodome : "Je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pas même un fil, ni un cordon de soulier, afin que tu ne dises pas : J'ai enrichi Abram. Rien pour moi !" (verset 23).

Mais Abram donna à Melchisédek la dîme (10 pour 100) de tous les biens qui appartenaient à d'autres que lui, comme signe de reconnaissance envers Dieu, de la part de tous ceux qui avaient été miraculeusement secourus et délivrés de l'esclavage.

Cet événement ne s'est produit qu'une seule fois. On ne peut s'en servir pour en faire une doctrine. Il n'a donc rien à voir avec l'enseignement donné à l'Eglise aujourd'hui, selon lequel vous devez donner dix pour cent de tous vos revenus bruts à vos responsables spirituels !

Si ces responsables insistent pour que vous suiviez l'exemple d'Abram dans Genèse 14, allez donc chez eux, prenez 10 pour cent de tout ce qui leur appartient, et donnez-le à l'œuvre du Seigneur quelque part !

Genèse 28 : 20-22 : "Jacob fit un vœu, en disant : Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s'il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l'Eternel sera mon Dieu ; cette pierre, que j'ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu ; et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras".

"Voyez-vous", disent les partisans de la dîme, "la dîme était donc une pratique obligatoire, dès l'époque de Jacob, bien avant que la Loi soit donnée à Moïse !"

Mais lisez exactement ce que Jacob dit dans ce passage !

Si c'est cela donner la dîme, alors sentez-vous libre de faire une liste de tout ce que vous désirez obtenir de Dieu et, une fois que vous aurez tout reçu (pour Jacob, c'était vingt ans après avoir fait son vœu), commencez à payer à Dieu ce que vous Lui devez (une fois tous les vingt ans !)

Quel était le but de la dîme dans l'Ancien Testament, sous la Loi ?

Dans l'Ancien Testament, sous la Loi de Moïse, il y avait quatre dîmes différentes :

1. Le peuple devait payer une dîme générale au bénéfice des Lévites.

"Je donne comme possession aux fils de Lévi toute dîme en Israël, pour le service qu'ils font, le service de la tente d'assignation" (Nombres 18 :21).

Toutes les tribus d'Israël, à l'exception des Lévites, eurent une possession géographique qu'ils reçurent comme leur "héritage". Mais les Lévites devaient accomplir une tâche particulière au sein de la nation. Ils devaient s'occuper du service dans la tente d'assignation. En compensation de ce service, ils devaient percevoir un "impôt sur le revenu" de 10 % des revenus de tous les Israélites.

Ces Lévites devaient en outre remplir les fonctions actuelles d'inspecteurs sanitaires, d'officiers de police, de magistrats, et d'enseignants.

Pour employer un langage moderne, les Lévites constituaient les "agents de la Fonction Publique". Leurs besoins étaient couverts par la perception de cette taxe de 10 % sur les revenus de toute la nation.

2. Les Lévites devaient payer la "dîme de la dîme", au bénéfice des sacrificateurs.

"L'Eternel parla à Moïse, et dit : Tu parleras aux Lévites, et tu leur diras : Lorsque vous recevrez des enfants d'Israël la dîme que je vous donne de leur part comme votre possession, vous en prélèverez une offrande pour l'Eternel, une dîme de la dîme ; et votre offrande vous sera comptée comme le blé qu'on prélève de l'aire et comme le moût qu'on prélève de la cuve. C'est ainsi que vous prélèverez une offrande pour l'Eternel sur toutes les dîmes que vous recevrez des enfants d'Israël, et vous donnerez au sacrificateur Aaron l'offrande que vous en aurez prélevée pour l'Eternel. Sur tous les dons qui vous seront faits, vous prélèverez toutes les offrandes pour l'Eternel ; sur tout ce qu'il y aura de meilleur, vous prélèverez la portion consacrée. Tu leur diras : Quand vous en aurez prélevé le meilleur, la dîme sera comptée aux Lévites comme le revenu de l'aire et comme le revenu de la cuve. Vous la mangerez en un lieu quelconque, vous et votre maison ; car c'est votre salaire pour le service que vous faites dans la tente d'assignation" (Nombres 18 :25-31).

Tous les sacrificateurs étaient des Lévites, mais tous les Lévites n'étaient pas des sacrificateurs. Les sacrificateurs descendaient d'Aaron, et ils exerçaient des responsabilités particulières dans le service de la tente d'assignation, puis du Temple.

Cette seconde dîme offrait une garantie financière aux sacrificateurs, et assurait donc le bon fonctionnement du service du Temple.

3. Tous les Israélites devaient conserver une dîme de toute leur production, en prévision de leurs pèlerinages annuels à Jérusalem.

"Tu lèveras la dîme de tout ce que produira ta semence, de ce que rapportera ton champ chaque année. Et tu mangeras devant l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira pour y faire résider son nom, la dîme de ton blé, de ton moût et de ton huile, et les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, afin que tu apprennes à craindre toujours l'Eternel, ton Dieu. Peut-être lorsque l'Eternel, ton Dieu, t'aura béni, le chemin sera-t-il trop long pour que tu puisses transporter ta dîme, à cause de ton éloignement du lieu qu'aura choisi l'Eternel, ton Dieu, pour y faire résider son nom. Alors, tu échangeras ta dîme contre de l'argent, tu serreras cet argent dans ta main, et tu iras au lieu que l'Eternel, ton Dieu, aura choisi. Là, tu achèteras avec l'argent tout ce que tu désireras, des bœufs, des brebis, du vin et des liqueurs fortes, tout ce qui te fera plaisir, tu mangeras devant l'Eternel, ton Dieu, et tu te réjouiras, toi et ta famille" (Deut. 14 :22-26).

Tout le peuple devait s'assembler trois fois par an à Jérusalem, l'endroit choisi par le Seigneur, à l'occasion des principales fêtes.

Ces fêtes devaient être l'occasion de se réjouir ensemble. Et Dieu avait prévu que tous puissent disposer de ressources suffisantes pour leur permettre de se réjouir pleinement. C'est pour cela que tous devaient mettre de côté 10 % de leurs productions agricoles annuelles. (NDE : La dîme n'était jamais payée en argent, mais toujours en nature).

Notez ce que dit le verset 27 suivant : "Tu ne délaisseras point le Lévite qui sera dans tes portes, car il n'a ni part ni héritage avec toi". Ce verset fait référence à la première dîme, qui devait être donnée aux Lévites. En d'autres termes, cette troisième dîme, destinée à être consommée au cours des fêtes annuelles, ne devait pas être confondue avec la dîme spécifique destinée aux Lévites.

4. Il fallait payer une dîme spéciale à l'intention des pauvres, des orphelins et des veuves.

"Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits pendant la troisième année, et tu la déposeras dans tes portes. Alors viendront le Lévite, qui n'a ni part ni héritage avec toi, l'étranger, l'orphelin et la veuve, qui seront dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tous les travaux que tu entreprendras de tes mains" (Deut. 14 :28-29).

Cette dîme était destinée aux pauvres, aux veuves et aux orphelins. Aujourd'hui, dans nos pays modernes, on appellerait cela la "Sécurité Sociale" ! Cette dîme devait être payée tous les trois ans. Elle concernait donc le tiers d'une dîme annuelle.

Toutes ces dîmes n'étaient pas des offrandes volontaires. Il s'agissait de véritables taxes. Le total de toutes ces dîmes payées par les Israélites représentait donc 23,3 % de leurs revenus annuels totaux. C'est un chiffre comparable à celui des impôts sur les revenus payés par les citoyens d'un Etat moderne.

"Apportez à la maison du trésor…"

"Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu'il y ait de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la sorte à l'épreuve, dit l'Eternel des armées. Et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance" (Malachie 3 :10).

C'est le verset favori de tous ceux qui enseignent la dîme ! C'est sur ce verset que repose l'essentiel de leur doctrine !

Mais si nous étudions ce verset de plus près, nous découvrirons quelque chose de très intéressant. Rappelez-vous qu'il existait quatre dîmes en Israël, dans l'Ancien Testament, sous la Loi. De quelle dîme s'agit-il donc dans le passage de Malachie ?

"Le sacrificateur, fils d'Aaron, sera avec les Lévites quand ils lèveront la dîme ; et les Lévites apporteront la dîme de la dîme à la maison de notre Dieu, dans les chambres de la maison du trésor" (Néhémie 10 :38).

Il s'agit du même mot hébreu dans les deux passages : "outsair". Le passage de Malachie concerne donc la dîme que devaient payer les Lévites, et non les dîmes dues par le peuple ! Malachie ne fustige donc pas le peuple en général, mais il reprend sévèrement les Lévites, qui ne payaient pas la dîme de la dîme !

Ainsi, quand vos enseignants modernes utilisent ce verset pour vous faire payer la dîme, ils ne se rendent pas compte qu'ils utilisent un passage qui devrait plutôt les concerner eux-mêmes. Mais la plupart d'entre eux sont trop ignorants pour reconnaître cette simple vérité !

Sous une malédiction…

Si vous voulez comprendre le Livre de Malachie, lisez Malachie 4 :4 : "Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, auquel j'ai prescrit en Horeb, pour tout Israël, des préceptes et des ordonnances". C'est le thème central de tout le Livre de Malachie.

Mais nous ne vivons plus sous la Loi de Moïse. Nous vivons sous la grâce qu'est venu nous offrir Jésus-Christ. Si vous décidez de vous soumettre ne serait-ce qu'à une seule des dispositions de la Loi de Moïse, vous allez avoir un problème sérieux !

"Car tous ceux qui s'attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique" (Galates 3 :10).

Si vous décidez de vous attacher aux œuvres de la Loi, vous vous placez sous une malédiction, pour la simple raison que vous ne pourrez pas observer la Loi de Moïse. Si vous le vouliez, vous seriez alors dans la chair, et votre chair ne peut observer la Loi !

Le but de la Loi était d'agir comme un tuteur, comme un précepteur, "un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi" (Galates 3 :24).

Le premier "concile" de l'Eglise :

Il existait dans l'Eglise primitive certaines personnes qui voulaient forcer les païens qui se convertissaient à Christ à observer la Loi. Il s'ensuivit une controverse, qui aboutit rapidement à la réunion du premier "concile" de l'Eglise.

"Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant : Si vous n'êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion ; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques-uns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question… Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'Eglise, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu'il fallait circoncire les païens et exiger l'observation de la loi de Moïse… Lorsqu'ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : Hommes frères, écoutez-moi !… C'est pourquoi je suis d'avis qu'on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu'on leur écrive de s'abstenir des souillures des idoles, de l'impudicité, des animaux étouffés et du sang". (Actes 15 : 1-2, 4-5, 13, 19-20).

Ce concile devait clairement répondre à la question posée au verset 5 : "Est-ce que des Chrétiens ont l'obligation d'observer la Loi de Moïse, qui inclut, bien entendu, le paiement des dîmes ?"

Quelle a été la réponse du concile ? Les païens qui se convertissaient à Jésus-Christ devaient simplement "s'abstenir des souillures des idoles, de l'impudicité, des animaux étouffés et du sang".

Est-ce que la dîme est comprise dans cette liste ? Absolument pas ! Ainsi, le premier concile de l'Eglise primitive a décidé clairement que les Chrétiens n'étaient pas soumis à l'obligation de payer les dîmes.

Jésus a-t-Il enseigné la dîme ?

"Mais malheur à vous, pharisiens ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de la rue, et de toutes les herbes, et que vous négligez la justice et l'amour de Dieu : c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans omettre les autres choses" (Luc 11 :42).

Quand Jésus dit aux Pharisiens : "C'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans omettre les autres choses", est-ce que cela signifie que les Chrétiens doivent payer la dîme ?

Regardez bien les paroles de Jésus dans leur contexte. A qui Jésus S'adressait-Il ? Aux Pharisiens. Qu'est-ce que les Pharisiens avaient de particulier ? Les Pharisiens se considéraient eux-mêmes comme "consacrés à la Loi". C'est ce que signifie le mot "Pharisien".

Paul était un Pharisien. Il dit, à propos de lui-même, qu'il était "irréprochable, à l'égard de la justice de la loi" (Philippiens 3 :6).

Jésus S'adressait donc à un groupe d'hommes qui se vantaient d'observer parfaitement la Loi. Le Seigneur leur dit qu'ils devaient continuer à faire cela, mais sans négliger la justice et l'amour de Dieu.

Jésus ne parlait donc pas à Ses disciples. Il ne leur a jamais imposé la dîme. Nous ne sommes plus sous la Loi. Nous sommes sous la grâce.

Lequel des deux a-t-il été justifié ?

Jésus nous a aussi parlé de deux hommes. L'un d'eux payait la dîme, et l'autre ne la payait pas :

"Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était pharisien, et l'autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé" (Luc 18 :10-14).

Qui donc fut justifié devant le Seigneur, celui qui payait la dîme, ou celui qui ne la payait pas ?

Les dîmes sont "corban".

"Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère ; et : Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Ce dont j'aurais pu t'assister est corban, c'est-à-dire, une offrande à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d'autres choses semblables" (Marc 7 :9-13).

Si votre argent peut servir à satisfaire les besoins de votre famille, mais que vous l'utilisez pour le donner à votre église en tant que "dîme", vous faites exactement ce que faisaient ces Pharisiens que reprend Jésus ! Vous dites que votre argent est "corban" ! En faisant cela, vous annulez donc la Parole de Dieu par votre tradition, comme Jésus le disait aux Pharisiens.

Que dit le Nouveau Testament en ce qui concerne l'argent et les dons ?

"Rendez à tous ce qui leur est dû : l'impôt à qui vous devez l'impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur" (Romains 13 :7).

Sur le plan des impôts que nous devons payer à l'Etat, rien n'est changé par rapport à l'Ancien Testament ! Nous devons toujours contribuer à financer la Sécurité Sociale et la Fonction Publique !

Mais, en ce qui concerne nos dons, nous devons reconnaître que nous appartenons entièrement au Seigneur, avec tout ce que nous possédons. Quand nous nous présentons devant Lui, nous ne devons jamais oublier cette vérité !

"Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable" (Romains 12 :1).

"Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s'est manifestée dans les églises de la Macédoine. Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. Ils ont, je l'atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens, nous demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à l'assistance destinée aux saints. Et non seulement ils ont contribué comme nous l'espérions, mais ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu" (2 Cor. 8 :1-5).

Tout ce que nous donnons découle donc de la qualité de notre relation avec le Seigneur.

Tout dépend de notre motivation.

"Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3 :16).

La plupart des Chrétiens ne pensent pas à appliquer ce verset dans un contexte de dons financiers. Mais nous devons toujours donner en nous inspirant de la manière dont Dieu donne. Notez de quelle manière Dieu donne :

En réponse à un besoin.

Nous devons donner en réponse à un besoin, pas pour répondre à la cupidité de ceux qui nous font des appels d'argent !

Aujourd'hui, les Chrétiens font l'objet d'incessantes demandes. Les professionnels de la religion qui les dirigent leur demandent sans cesse de leur donner des sommes toujours plus grandes, pour qu'ils puissent se payer des propriétés luxueuses, acheter les derniers modèles de voitures, voyager dans le monde entier, et se bâtir d'immenses empires financiers contrôlés par leur famille, tout cela, bien entendu, "pour la gloire de Dieu" !

Tous ces bâtisseurs d'empires ont bien soin de demander aux Chrétiens de verser la dîme à leur ministère, en les menaçant des pires châtiments de Dieu s'ils ne s'exécutent pas !

La Bible ne nous demande absolument pas d'encourager la cupidité de tels hommes. Elle nous demande plutôt de secourir les besoins véritables :

"Car il n'y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l'on faisait des distributions à chacun selon qu'il en avait besoin" (Actes 4 :34-35).

"En ce temps-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. L'un d'eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude. Les disciples résolurent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. Ils le firent parvenir aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul" (Actes 4 :27-30).

Remarquez que les véritables prophètes prédisent la famine ! Aujourd'hui, les faux prophètes modernes, dans beaucoup d'églises pentecôtistes ou charismatiques, prédisent toujours la "prospérité" et le "réveil" ! Ils poussent ainsi les assistants dans des enthousiasmes délirants, avant de les soulager d'énormes offrandes, sous prétexte de "soutenir leur ministère" !

A l'époque des Actes, les Chrétiens subvenaient à des besoins véritables.

Donner secrètement, et humblement.

"Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra" (Matthieu 6 :1-4).

Le Seigneur nous demande de donner secrètement, et humblement.

Selon nos moyens.

"La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu'elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu'elle n'a pas" (2 Cor. 8 :12).

Si vous disposez de 10 dollars, et que vous devez 10 dollars à quelqu'un, et si, au lieu de payer votre dette, vous donnez votre argent à une organisation religieuse, Dieu n'acceptera pas votre offrande. Il ne la considèrera pas comme "acceptable".

Ne donnez que ce dont vous disposez réellement.

Et ne vous laissez pas avoir par tous ceux qui vous manipulent par leurs boniments, comme c'est le cas dans beaucoup d'églises pentecôtistes ou charismatiques, quand on vous demande de "donner par la foi, en croyant que Dieu va multiplier par cent votre don" ! La Bible dit clairement que le Seigneur considère de tels dons comme inacceptables !

Avec joie.

"Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu'il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces. Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu" (2 Cor. 9 :7-12).

Voici ce que la Bible nous demande de faire ici : Ne donnez que si vous êtes réellement heureux de donner !

Elle ne nous demande pas de donner plus que nous pouvons nous le permettre, en nous forçant à être joyeux de le faire !

L'expression qui résume le mieux ce que le Nouveau Testament nous demande de faire, quand nous donnons, est celle-ci : "Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur".

Dieu veut que vous donniez ce que vous voulez donner, et ce que vous donnez sans contrainte, avec joie. Si vous ne pouvez pas donner avec joie, ne donnez rien ! Dieu ne vous le demande pas, et Il n'acceptera pas un tel don !

Une offrande faite de bon cœur.

"Parle aux enfants d'Israël. Qu'ils m'apportent une offrande ; vous la recevrez pour moi de tout homme qui la fera de bon cœur" (Exode 25 :2).

Cette offrande était destinée à la construction du tabernacle. Ce tabernacle était la chose la plus importante de tout l'Ancien Testament. Dieu ne voulait accepter que les contributions de ceux qui étaient réellement heureux de les faire.

Dans le Nouveau Testament, rien n'a changé à cet égard.

La dîme, ou la "malédiction des rois".

"Il dit : Voici quel sera le droit du roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils, et il les mettra sur ses chars et parmi ses cavaliers, afin qu'ils courent devant son char ; il s'en fera des chefs de mille et des chefs de cinquante, et il les emploiera à labourer ses terres, à récolter ses moissons, à fabriquer ses armes de guerre et l'attirail de ses chars. Il prendra vos filles, pour en faire des parfumeuses, des cuisinières et des boulangères. Il prendra la meilleure partie de vos champs, de vos vignes et de vos oliviers, et la donnera à ses serviteurs. Il prendra la dîme du produit de vos semences et de vos vignes, et la donnera à ses serviteurs. Il prendra vos serviteurs et vos servantes, vos meilleurs bœufs et vos ânes, et s'en servira pour ses travaux. Il prendra la dîme de vos troupeaux, et vous-mêmes serez ses esclaves. Et alors vous crierez contre votre roi que vous vous serez choisi, mais l'Eternel ne vous exaucera point" (1 Samuel 8 :11-18).

Quand vous vous mettez vous-même sous la coupe de l'autorité spirituelle d'un homme, quel que soit son titre, qu'il soit Roi, "Führer", Pasteur ou Président d'une dénomination chrétienne, au lieu de vous soumettre à Dieu seul, vous finirez par :

Si Dieu finit par ne plus vous écouter, c'est parce que vous aurez placé votre foi dans un homme. Car s'Il exauçait vos prières, Il ne ferait que renforcer la confiance que vous placez dans la chair  !

Qu'est-ce que la Bible enseigne réellement sur la dîme ?

En ce qui concerne l'Eglise, la Bible n'enseigne rien sur la dîme ! Ce sont des profiteurs spirituels qui enseignent fréquemment la dîme, car c'est une méthode qui leur permet de "tondre" facilement les brebis. Ne vous laissez plus séduire !