Le 6 avril dernier, John Kilpatrick, Pasteur de l’Assemblée de Dieu de Brownsville à Pensacola, demanda pardon à sa congrégation, car il était un peu " hors de lui. " Il expliqua que son exaltation était due au fait qu’il avait reçu une " parole du Seigneur " au cours de la nuit précédente, parole qu’il voulait partager à son église. Il affirma que le Seigneur lui avait dit ceci : " Je veux que tu te présentes devant Mon peuple, car Je veux que tu leur dises quelque chose, au sujet de ce qui te dérange et qui te trouble. "

Kilpatrick était irrité par les commentaires faits par Hank Hanegraaff, président de l’Institut Chrétien de Recherche, au cours de l’émission en direct de Larry King sur la CNN. Hanegraaff avait dit que ceux qui fréquentaient les réunions de Pensacola étaient manipulés, et conduits dans des états de conscience seconds. Kilpatrick avait répondu en dénonçant Hanegraaff devant ses fidèles : " Je vous prophétise que si vous n’arrêtez pas (de critiquer le réveil de Brownsville), le Saint-Esprit vous terrassera d’ici 90 jours ! "

Les media chrétiens (pentecôtistes et non-pentecôtistes), et même les media non-chrétiens, ont rapporté la controverse et le combat prophétique de Kilpatrick. La révélation de la mort imminente de Hanegraaff attira même l’attention du Conseil Général des Assemblées de Dieu à Springfield, dans le Missouri, dont le responsable déclara qu’ils " surveillaient de près la situation. "

À la suite de la déclaration de Kilpatrick, le PFO (Personal Freedom Outreach) adressa des lettres à l’Assemblée de Brownsville, ainsi qu’au quartier général des Assemblées de Dieu. Il demandait quelle sera leur attitude " quand la prophétie de Kilpatrick se révèlera fausse, et quand on verra, le 5 juillet, le lendemain de la date limite fatidique, que Hanegraaff est toujours là, exerçant toujours son ministère et continuant ses critiques.  Est-ce que le Conseil de l’Eglise, ou les responsables de sa dénomination, prendront des sanctions disciplinaires contre Kilpatrick ? Prétendre apporter une " parole " ou une " prophétie " du Seigneur est une chose sérieuse. On devrait solennellement juger son auteur en conséquence (1 Corinthiens 14 :29). "

Le théologien de l’église de Brownsville, le Dr Michael L. Brown, répondit au PFO qu’ils prenaient très au sérieux la prophétie. Puis il reprit sévèrement le Directeur du PFO, G. Richard Fisher, pour avoir demandé ce qui sera fait quand on verra que la prophétie est fausse : " Je suis surpris par votre présomption (c’est-à-dire le fait d’avoir dit " quand " au lieu de " si "). Nous verrons ce qu’il convient de faire si Hanegraaff (et non le CRI) est toujours à son poste le 5 juillet (les parenthèses sont dans la lettre originale). Comme on le verra, ils auraient dû voir ce qu’il convenait de faire avant le 5 juillet, car la remarque de Fisher se révéla valide.

Le Superintendant Général des Assemblées de Dieu, Thomas E. Trask, répondit dans une lettre : " Il est malheureux que le Pasteur Kilpatrick ait fait cette déclaration concernant Hank Hanegraaff. J’ai parlé au Pasteur à ce sujet. Il aurait mieux fait de ne rien dire… John Kilpatrick ne doit pas prétendre être le porte-parole de Dieu. " Toutefois, Trask ne fit aucune remarque sur une possible action disciplinaire, si la prophétie se révélait fausse, et s’il était démontré que Kilpatrick était un faux prophète.

L’attention soutenue des media, les lettres adressées par divers ministères à Pensacola et à Springfield, ainsi que les dénonciations quotidiennes faites par Hanegraaff dans son émission radio, tout cela contribua à garder la déclaration prophétique de Kilpatrick bien au chaud. La pression était forte. Hanegraaff et son ministère allaient-ils être terrassés par Dieu, ou Kilpatrick allait-il être dévoilé comme faux prophète ?

Quelques mesures furent prises pour diminuer l’impact de la fausse prophétie. L’Assemblée de Brownsville retira de la circulation la bande vidéo de la réunion du 6 avril. Cependant, le personnel de l’église continua à soutenir la déclaration de Kilpatrick. Le PFO apprit que Kilpatrick était soumis à des pressions internes croissantes, à mesure que les semaines passaient.

Brusquement, alors qu’il restait encore 18 jours à courir, Kilpatrick fit une déclaration publique. Il l’envoya par fax à Hanegraaff, et la rendit publique sur le réseau Internet. Le Pasteur, se rendant compte de l’échec imminent de sa " parole du Seigneur, " admit qu’il avait " agi dans la chair " le 6 avril en adressant à Hanegraaff ces paroles cinglantes. Il reconnut que sa conduite n’avait pas été " chrétienne " et affirma qu’il n’avait pas parlé " en tant que prophète, mais en tant que berger voulant faire entendre quelque chose à Dieu. " Il soutint en outre que " ceci ne devait en aucun cas être interprété comme une tentative de se tirer d’une situation difficile entraînée par une prophétie. "

Le PFO maintient cependant que la déclaration de Kilpatrick avait justement pour objet de le tirer d’une situation difficile, pour les raisons suivantes :

• Le 6 avril, Kilpatrick avait déclaré, d’une manière très emphatique : " Ce que je vais vous dire, mes amis, n’est pas destiné à vous impressionner. Mais je parle en tant qu’homme de Dieu, derrière ce pupitre sacré, dans l’atmosphère sacrée de cette grande effusion du Saint-Esprit… Je vais vous donner une prophétie. "
• Pendant près de deux mois, après la déclaration de Kilpatrick, ses paroles furent considérées comme une prophétie. Même le collègue de Kilpatrick, le théologien Michael Brown, n’a pas désavoué cette " prophétie, " et a dit qu’ils verraient " ce qu’il convient de faire si Hanegraaff (et non le CRI) est toujours à son poste le 5 juillet. "
• Kilpatrick ne fait pas preuve d’honnêteté dans sa mise au point. Il prétend à présent qu’il " ressentait de l’indignation et de la colère. " Pourtant, dans sa diatribe prophétique originelle, il avait affirmé : " Je parle en tant qu’homme de Dieu. Mes paroles ne sont pas inspirées par la vengeance ni par l’égoïsme. Je ne parle pas parce que j’ai été blessé dans mes sentiments, parce que mes sentiments ne sont pas blessés. Je me sens parfaitement normal aujourd’hui. Je n’ai aucune aigreur, et je n’agis pas pour un but intéressé. " En disant cela, Kilpatrick savait très bien qu’il mentait sur toute la ligne.

La Parole de Dieu dit que les faux prophètes seront humiliés par leurs fausses prédictions :

La diversion de Kilpatrick est étrangement semblable à ces versets, lorsqu’il dit : " Je n’ai pas parlé en tant que prophète, mais en tant que berger. " Souvent, les faux prophètes, lorsqu’ils sont démasqués, tentent de minimiser l’importance de l’affaire, et cherchent à attirer la sympathie en invoquant leur caractère humain. Ils aimeraient que tout le monde oublie leur attitude originale et leur arrogance, en prétendant être le canal du Saint-Esprit.

Un certain nombre de ministères pentecôtistes et charismatiques ont depuis longtemps utilisé les visions, les songes, les révélations et les prophéties comme des moyens d’authentifier leur " onction. " Ils sont souvent agressifs contre ceux qui invoquent la Bible comme autorité unique et suffisante pour valider toutes les doctrines et pratiques chrétiennes. Kilpatrick et ses collègues de Brownsville ne constituent nullement une exception. Selon Luther Edwards dans son article : " The Silencing of the Lambs " (Comment on réduit les brebis au silence), l’évangéliste Steve Hill soutient que " ceux qui recherchent Dieu sont ouverts à des nouvelles révélations. " Cela revient à dire que ceux qui s’accrochent à la Bible ne peuvent pas recevoir de nouvelles révélations, et ne sont donc pas qualifiés pour " rechercher Dieu. "

Edwards fait aussi justement remarquer que les partisans de Pensacola qualifient les critiques et les sceptiques de " pharisiens, de rebelles et de blasphémateurs contre le Saint-Esprit. " L’article de février-mars 1997 de la revue " End Times and Victorious Living " (Fin des temps et vie de victoire) décrit l’attitude spirituelle agressive de l’équipe de Pensacola :

Kilpatrick veut être pris au sérieux en tant que prophète de Dieu, et être respecté par le Corps de Christ dans ses efforts pour " piloter " le réveil. Sa récente action a clairement démontré qu’il n’hésitait pas à avoir recours au " terrorisme prophétique " pour réaliser ses ambitions.

Les pasteurs peuvent faire des erreurs. Mais la plupart des pasteurs ne prétendent pas être les porte-parole de Dieu. La plupart des pasteurs ne prétendent pas être des prophètes comme Esaïe, Ezéchiel ou Jérémie. Ils s’efforcent humblement de comprendre l’Ecriture. Ils ne fustigent pas leurs ennemis à coups de paroles prophétiques bidon. Un pasteur qui est vraiment un homme de Dieu accueille avec joie ceux qui adoptent l’attitude des Béréens, comme l’a fait Paul, afin de les garder attachés à l’Ecriture.

Kilpatrick a prétendu parler au nom de Dieu, tout en apportant une révélation extra biblique. Par sa mise au point, il admet à présent que Dieu n’a pas parlé par sa bouche. Il a donc porté un faux témoignage contre Dieu. Je pose donc une question : " Combien d’autres proclamations, faites par l’équipe de Pensacola, ont eu la même source charnelle, bien que prétendument faites sous les auspices de " l’onction " ?

Il y a certainement beaucoup d’autres déclarations ex cathedra, faites par John Kilpatrick " sous l’onction de l’Esprit, " qui ne sont que le produit de sa propre chair ou de son imagination débordante. Que la vérité se fasse !

Nous reconnaissons sa " repentance " et les excuses qu’il a présentées à Hanegraaff. Mais il doit encore affronter le fait que les faux prophètes doivent être jugés comme tels, dénoncés, et rejetés. Une action disciplinaire devrait, et doit être prise contre Kilpatrick.

Faire de fausses déclarations, et prétendre que ce sont des révélations divines, sont des fautes graves et flagrantes. Dans l’Ancien Testament, une telle transgression était punie de mort :

Une fausse prophétie devrait être considérée comme aussi grave que toutes les autres fautes punies de mort dans l’Ancien Testament. C’est une transgression publique, aussi grave que la sorcellerie ou l’immoralité grossière. Elle doit donc être soumise à la censure de l’Eglise. Il est temps que le Conseil de l’église de Pensacola et celui de sa dénomination prennent au sérieux les fausses prophéties et les faux prophètes. Ils ne devraient pas permettre que l’on cherche une échappatoire ou que l’on minimise l’affaire. Michael Brown doit faire ce qu’il a annoncé. Jusqu’à présent, ce problème sérieux n’a pas été réglé.

Dans 1 Timothée 5 :19, Paul écrit :

Le péché et l’acte insensé de Kilpatrick n’ont pas été commis dans le secret. Il y avait bien plus de deux ou trois témoins lorsqu’il a étalé ses mensonges devant toute sa congrégation, et devant tout le public Chrétien, pendant plus de deux mois.

En outre, Kilpatrick aurait dû bien réfléchir aux conséquences possibles de ses déclarations charnelles. L’un de ses partisans hyper zélés ou déséquilibrés aurait pu essayer " d’accomplir cette prophétie " en agressant physiquement Hanegraaff, ou l’un des membres de sa famille, tout cela sous le couvert de l’accomplissement de la volonté de Dieu. Ceci a représenté un problème légitime pour Hanegraaff et le CRI. Finalement, Kilpatrick a été la cause d’un spectacle lamentable.

Au cours du même message, Kilpatrick avait encore " parlé dans les oreilles de Dieu, " pour déclarer que " même si quelqu’un avait apporté une bombe dans sa voiture pour la jeter contre l’église, elle n’aurait pas explosé " ! C’est comme s’il invitait quelqu’un à faire exploser son église ! À l’époque où nous vivons, il devrait comprendre que c’est livrer sa congrégation au carnage. Ce serait faire une faveur au monde Chrétien que d’écarter un tel homme des estrades. On peut se repentir d’avoir dit des fausses prophéties, mais la confiance du public est détruite ou ébranlée, car l’homme qui est en face de lui ne peut plus être considéré comme irréprochable ou faisant preuve d’un bon comportement. De telles actions, fausses prophéties, ou prétentions inconsidérées à " parler aux oreilles de Dieu, " devraient disqualifier leur auteur de tout ministère public pendant un temps de période probatoire, sous réserve de consulter des conseils qualifiés. Les Assemblées de Dieu sont aussi coupables que l’homme lui-même des retombées et des dégâts qu’il a pu créer, et qu’il continue à créer.

Texte anglais : © 1997 PFO Personal Freedom Outreach. Tous droits réservés. Cet article ne peut être mis sur un site Internet sans autorisation. Reproduction interdite. Certains extraits peuvent être recopiés pour un usage personnel, et pour un but non lucratif. Pour obtenir une autorisation, contacter : Personal Freedom Outreach, P.O. Box 26062, Saint Louis, Missouri 63136, U.S.A.

Traduction française : © 2001 PFO Personal Freedom Outreach. Tous droits réservés. Autorisation de traduction accordée par PFO. Reproduction interdite sans autorisation. Certains extraits peuvent être recopiés pour un usage personnel, et pour un but non lucratif. Pour obtenir une autorisation, contacter : Personal Freedom Outreach, P.O. Box 26062, Saint Louis, Missouri 63136, U.S.A.