A191. Sharon et le Hamas.
Article de Parole de Vie.
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Le Premier Ministre d'Israël, Ariel Sharon, a déclaré une guerre sans merci à l'Autorité Palestinienne et aux terroristes du Hamas, "les plus dangereux qu'il ait jamais connus", selon ses propres termes. Toutefois, le Hamas et Sharon paraissent former un couple macabre d'alliés objectifs contre Yasser Arafat, les actions de l'un favorisant la politique de l'autre. Nous avons tenté de voir plus clair dans l'imbroglio du Moyen-Orient, et d'en analyser la situation dans une perspective biblique.
Depuis le début de la nouvelle Intifada, il y a deux ans, Israël et le Moyen-Orient sont en train de vivre une nouvelle tragédie. La population israélienne vit dans l'angoisse quotidienne des attentats suicides. La population palestinienne connaît un sort encore plus terrible, et se trouve à la limite de la simple survie, soumise aux coups de boutoir des représailles israéliennes. La haine et l'esprit de revanche ne cessent de grandir dans les deux camps, au profit de tous les extrémistes.
Il est indispensable d'analyser la situation du Moyen-Orient d'une manière impartiale et objective. Nous devons éviter de nous laisser enfermer dans des schémas simplistes, pour nous attacher aux faits et à la vérité.
Dans cette tâche, nous ne sommes pas aidés par les médias occidentaux, qui soutiennent ouvertement, et outrageusement, la cause palestinienne et présentent des informations tronquées ou biaisées. Israël est dépeint systématiquement comme le "méchant agresseur du pauvre peuple palestinien, à qui les Juifs ont volé et colonisé leur terre". Depuis le 11 septembre et l'écroulement des tours, l'opinion publique mondiale réagit d'une manière plus compréhensive aux attentats suicides commis en Israël, mais sans se débarrasser d'un antisémitisme latent.
En revanche, dans les milieux chrétiens, on tend souvent à pécher par excès inverse : on prend systématiquement le parti de soutenir Israël, quoi qu'il arrive, sans chercher à savoir ce qui se passe réellement. On confond l'amour du peuple d'Israël avec un soutien inconditionnel à la politique du gouvernement israélien. Les Chrétiens doivent éviter de tomber dans le piège d'une attitude systématiquement pro-israélienne et anti-palestinienne, sous le prétexte qu'Israël est le peuple de Dieu et de la Bible.
Les acteurs en présence dans le conflit actuel.
Nous assistons à un conflit ouvert d'une violence extrême entre Israël et les Palestiniens, représentés par l'Autorité Palestinienne, présidée officiellement par Yasser Arafat. Toutefois, la plupart des attentats suicides sont commis par des groupes islamistes qui ne sont pas contrôlés directement par l'Autorité Palestinienne, comme le Hamas ou le Djihad Islamique. Il est donc nécessaire de préciser quels sont les principaux acteurs en présence dans le conflit actuel.
Population d'Israël fin 2001, classés par religions (sans Gaza ni Cisjordanie) : 6.510.000 habitants, dont : Juifs : 5.030.000, Musulmans : 1.000.000, Druses : 110.000, Chrétiens : 140.000 (dont 110.000 Arabes), Divers et indéterminés : 230.000.
La population arabe, à laquelle on peut joindre les Druses, représente 1.220.000 personnes, dont 1.000.000 de Musulmans, 110.000 Druses, et 110.000 Chrétiens.
(Source de ces chiffres : Bureau Central des Statistiques d'Israël)
A cela, il faut ajouter la population actuelle de Gaza et de Cisjordanie, qui représente 3.300.000 Arabes, en quasi-totalité Musulmans, dont 1.200.000 pour Gaza, et 2.100.000 pour la Cisjordanie. Gaza et la Cisjordanie sont deux régions que tout oppose. Le niveau de vie est nettement supérieur en Cisjordanie qu'à Gaza, où 50 % de la population active est au chômage.
L'économie palestinienne, qui avait connu une période de prospérité sous l'occupation israélienne, est aujourd'hui complètement asphyxiée : chaos économique et social, difficultés financières, délabrement sanitaire, commerce extérieur en chute libre, suppression de tous les investissements Le PNB par habitant représente aujourd'hui à peine 1.350 $ an moyenne pour les Palestiniens, contre 16.000 $ pour les Israéliens. Il est de 27.000 $ en France et de 48.800 $ au Luxembourg, record mondial !
Il faut ajouter que l'Autorité Palestinienne contrôle aujourd'hui, totalement ou partiellement, environ 60 % de la bande de Gaza et 40 % de la Cisjordanie.
Yasser Arafat
: Né en 1929, probablement en Egypte, il est diplômé de l'Université du Caire. Très tôt engagé dans la lutte contre Israël, il fonde le Fatah en 1956 (Mouvement National de Libération de la Palestine). C'est un mouvement laïc et de gauche, ce qui est très important pour comprendre la situation palestinienne. En 1968, il prend la direction de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine). Il est progressivement passé, au moins officiellement, de l'action terroriste à la négociation politique. Il commet l'erreur de refuser, en août 2000, les propositions très avantageuses d'Ehoud Barak à Camp David. Il fait actuellement l'objet d'une tentative de marginalisation complète de la part d'Ariel Sharon, qui a coupé tout contact avec lui depuis décembre 2001.Le Hamas
: Le Hamas est une organisation religieuse islamiste. Il a été créé en 1987 par le Cheik Ahmed Yacine, âgé de 64 ans aujourd'hui, après le début de la première Intifada. Ce mouvement est très populaire auprès des Palestiniens. Il est radicalement opposé au processus de paix d'Oslo et à l'existence de l'Etat d'Israël. Pour le Hamas, c'est un devoir religieux que d'éliminer Israël, pour établir en Palestine un Etat islamiste intégriste. Le Hamas est donc fondamentalement opposé à l'OLP de Yasser Arafat, mouvement nationaliste et laïc. Le Hamas méprise la corruption qui règne au sein de l'Autorité Palestinienne, seule représentante officielle du peuple palestinien.Le Hamas, officiellement basé à Téhéran, comprend deux branches : une branche politique et sociale, qui s'occupe de créer des écoles, des hôpitaux et des mosquées, et une branche militaire, chargée de la lutte armée.
Ariel Sharon
: Né en 1928. Général et héros des guerres israéliennes, il a grandi (ce que beaucoup ignorent) dans une famille de gauche, avant de devenir le leader de la droite et de son principal parti, le Likoud, qu'il dirige depuis 1999. Devenu Premier Ministre d'Israël en 2001, après une écrasante victoire sur Ehoud Barak, il a toujours été partisan du développement des implantations juives en Cisjordanie et Gaza, ainsi que de la création d'un "Grand Israël".Quelques rappels historiques :
Si l'on veut mieux comprendre la nature des rapports étranges qui existent entre Ariel Sharon et le Hamas, "son pire ennemi", il est nécessaire de rappeler quelques faits historiques.
De retour d'Egypte à Gaza, Ahmed Yacine, membre de la confrérie des "Frères Musulmans" a d'abord fondé au début des années 70 une association islamiste de bienfaisance. Lorsque la Ligue Arabe décida en 1974 de reconnaître Yasser Arafat et l'OLP comme seuls représentants légitimes du peuple palestinien, les relations entre le Hamas et Israël se développèrent. L'association de Yacine obtint en 1979 du gouvernement israélien l'autorisation officielle d'exercer ses activités à Gaza et en Cisjordanie. Il s'agissait à l'époque pour cette association de mener une action uniquement religieuse, sociale, éducative et sanitaire. Golda Meier, Premier Ministre d'Israël à l'époque, avait décidé de soutenir le Hamas pour faire contrepoids au Fatah nationaliste d'Arafat. Il s'agissait, comme toujours, de "diviser pour mieux régner".
Yacine a même pu animer une émission hebdomadaire à la télévision israélienne, pour convaincre les Palestiniens d'accepter leur sort et de se consacrer à la religion ! Ce programme fustigeait souvent la "maffia" d'Arafat, considérée comme un groupe d'hommes corrompus, profanes et dépravés.
Tout en favorisant et en finançant le Hamas, Israël avait aussi l'objectif d'infiltrer ce mouvement et de recruter des informateurs, pour repérer les activistes les plus dangereux.
Lorsque la première Intifada éclata, en 1987, le Cheik Yacine transforma alors son association de bienfaisance et créa officiellement le Hamas, pour tenter de contrer son ennemi Arafat et de récupérer le mouvement de protestation du peuple palestinien.
En 1989, accusé de trafic d'armes, Yacine fut arrêté et condamné par Israël à la prison à vie.
Lorsque la guerre du Golfe éclata, en janvier 1991, Yasser Arafat se trouva affaibli pour avoir pris le parti de Saddam Hussein. De son côté, le Hamas s'était prudemment abstenu. Arafat perdit une bonne partie du soutien financier des pays arabes, au profit du Hamas, dont le budget finit par dépasser celui de l'OLP. Israël ne fit rien, bien au contraire, pour empêcher le Hamas de recevoir cette manne financière, alors que l'OLP restait sous le coup d'une répression féroce.
En 1993 furent signés les accords d'Oslo entre Arafat et Yitzhak Rabin, accords considérés comme le fondement d'une future paix durable. Mais plus les négociations entre Israël et l'OLP avançaient, et plus le Hamas se montrait intransigeant dans son opposition au processus de paix.
Ces accords furent donc violemment rejetés par le Hamas, qui refusait toute paix avec Israël. Cette attitude favorisa toutefois Israël, qui appliquait ces accords avec beaucoup de réticence. Cela donna aussi à l'Etat Hébreu un prétexte pour ne plus appliquer les accords, car Israël rendait systématiquement Yasser Arafat responsable du fait qu'il ne réprimait pas le Hamas. Pourtant, Israël avait occupé et directement administré la Cisjordanie et Gaza pendant 33 ans, sans pouvoir parvenir à détruire la résistance palestinienne !
Après les accords d'Oslo, beaucoup de pays arabes refusèrent de soutenir le Hamas, qui dut alors se tourner vers d'autres protecteurs, tout particulièrement l'Iran.
En février 1994 éclata l'affaire du tombeau des patriarches à Hébron. Un réserviste de l'armée israélienne, Baruch Goldstein, massacra 29 arabes venus prier au tombeau, avant de se donner la mort. Les circonstances de ce drame ne sont d'ailleurs toujours pas pleinement élucidées. Selon Barry Chamish, journaliste israélien, Goldstein aurait été attiré dans un traquenard par de hauts responsables de l'armée israélienne, dans le but de créer une réaction palestinienne.
Cette action déclencha effectivement les premières attaques suicide du Hamas, en avril 1994, ainsi que du Djihad Islamique, autre mouvement islamiste armé qui s'était séparé du Hamas. Ces attaques intervinrent au moment même où Rabin et Arafat signaient les accords destinés à établir l'Autorité Palestinienne.
Ces premiers actes de terrorisme commis par le Hamas furent un grand choc pour Israël. Le Premier Ministre Rabin comprit que cela avait été une erreur de favoriser la création et le financement du Hamas, et de croire que ce mouvement allait se cantonner à des uvres de bienfaisance et à une action religieuse. Rabin comprit alors que le Hamas ne pourrait jamais être un partenaire dans des négociations de paix, et qu'il lui fallait absolument traiter avec Yasser Arafat. Ce dernier, tout en étant un ancien terroriste nationaliste, n'était pas un islamiste religieux. Voulant réaliser l'union nationale des Palestiniens, il était obligé de ménager les Arabes musulmans et chrétiens, et refusait de placer son combat sur le plan religieux. Tandis que le Hamas est une organisation islamiste extrémiste qui veut "rejeter les Juifs à la mer", et instaurer un Etat islamiste en Palestine.
Le gouvernement israélien avait commis la même erreur que le Président George Bush père, qui avait financé et contribué à créer le mouvement des Talibans, ainsi que le groupe Al Qaeda, pour les lancer contre les Russes qui occupaient l'Afghanistan. Nous savons de quelle manière les islamistes se sont ensuite retournés contre leurs protecteurs.
En 1997, contre toute attente, Netanyahou libéra le Cheik Yacine, "pour des raisons humanitaires", et l'autorisa même à retourner à Gaza, où il fut accueilli en héros. En 1998, Yacine fit une tournée des pays arabes, pour resserrer des liens qui s'étaient relâchés. Comme le Hamas était redevenu le meilleur représentant de la résistance palestinienne. Yacine ramena de sa tournée 300 millions de dollars !
Les actions violentes et les attentats suicide du Hamas lui permirent aussi de retrouver sa popularité auprès de la population palestinienne, qui souffrait de plus en plus des actions de représailles menées par Israël.
Toutefois, la violence des actions du Hamas profitait directement à tous ceux qui, dans les milieux politico-militaires israéliens, refusaient la paix avec les Palestiniens et la création d'un Etat palestinien. L'opinion israélienne, qui avait tant espéré voir venir la paix avec les accords d'Oslo, bascula à nouveau vers la droite et ramena le Likoud et Ariel Sharon au pouvoir en 2001.
Les objectifs et la stratégie d'Ariel Sharon.
Ariel Sharon n'est pas un Juif orthodoxe, ni même un Juif religieux. Mais il est un ardent partisan du "Grand Israël" et du retour immédiat des Juifs de la diaspora dans la terre de leurs ancêtres. C'est un patriote et un sioniste convaincu, qui a tiré les leçons de la Shoah. Il a déclaré qu'il faudrait en Israël "un million d'immigrants juifs supplémentaires". Il méprise les Juifs qui ont cherché à s'assimiler au milieu des nations. Il est littéralement prêt à tout pour défendre Israël et assurer sa pérennité. Il a même déclaré qu'il était prêt à considérer l'antisémitisme mondial comme un bienfait, si cela pouvait décider un maximum de Juifs à rentrer en Israël.
Ariel Sharon est aussi partisan d'une ligne dure vis-à-vis des Palestiniens. Il rejette l'idée d'un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza. Il considère que les Palestiniens disposent déjà d'un Etat, la Jordanie. Son plan secret serait donc de profiter d'une prochaine guerre contre l'Irak pour déporter massivement les Palestiniens de l'autre côté du Jourdain, de renverser le royaume Hachémite de Jordanie, et d'installer en Jordanie un Etat palestinien dirigé par le Hamas.
Pourquoi le Hamas, et non l'Autorité Palestinienne ? Parce que Sharon sait que le Hamas n'acceptera jamais la présence de l'Etat d'Israël, contrairement à Yasser Arafat, et que le Hamas poursuivra toujours la lutte armée contre Israël. Dans cette lutte, Sharon est bien placé pour savoir que le Hamas ne peut vaincre militairement Israël et, qu'en cas de conflit ouvert, il serait écrasé par les forces israéliennes.
Il est vrai que, compte tenu de l'intransigeance des mouvements islamistes armés et des extrémistes de tout bord, et donc de l'impossibilité (ou du refus) de négocier la paix, les autres solutions ne sont pas nombreuses, humainement parlant. Il n'y en en fait que deux : ou bien séparer complètement les populations juives et palestiniennes par un mur épais de béton (ce qui est en train d'être fait), ou bien déporter massivement tous les Palestiniens en Jordanie (ce qui risque bientôt d'arriver). Nous n'osons pas mentionner la "solution finale" qui consisterait à exterminer toute la population palestinienne, mais une telle éventualité n'est pas à exclure totalement, compte tenu de l'évolution des événements.
Répétons-le, Sharon ne veut pas d'un Etat palestinien dirigé par l'Autorité Palestinienne. Il sait qu'il serait obligé de faire la paix avec un tel Etat, qui risquerait en outre de conserver indéfiniment la plus grande partie de la Cisjordanie et de Gaza, zones qu'il considère comme devant être intégrées à Israël. C'est pour empêcher la création d'un Etat palestinien dirigé par Arafat que Sharon a favorisé, dans les années 80, l'installation des implantations juives en Cisjordanie. Bibliquement, il n'a pas tort, mais ce sont ses méthodes que nous contestons.
C'est aussi pour cette raison que le Premier Ministre israélien s'est engagé, depuis environ un an, dans une politique de destruction systématique de l'Autorité Palestinienne et de toutes ses infrastructures, principalement militaires et policières. Ariel Sharon a même décidé que Yasser Arafat n'était plus un partenaire valable, et a cessé tout contact avec lui depuis décembre 2001. Les installations de l'Autorité Palestinienne à Ramallah ont été presque complètement ravagées, et Yasser Arafat plusieurs fois assiégé dans son réduit.
Dans le même temps, Ariel Sharon rend Yasser Arafat systématiquement responsable des actions terroristes du Hamas, alors qu'il est clair que Yasser Arafat n'a plus les moyens (qu'il n'a jamais eus d'ailleurs) de contrôler et de museler le Hamas. Arafat est confiné dans son ghetto de Ramallah, et toutes les villes palestiniennes sont bouclées. Comment le Président de l'Autorité Palestinienne pourrait-il venir à bout du Hamas, alors que toute la puissance militaire d'Israël n'y est pas parvenue ?
Arafat doit aussi se concilier son opinion publique, majoritairement favorable au Hamas. Yasser Arafat a tenté à plusieurs reprises de s'opposer au Hamas, ou même de mettre le Cheik Yacine en résidence surveillée. Il n'est pas en notre pouvoir de dire si ces tentatives étaient réelles ou simulées. Mais cela s'est toujours traduit par de violentes échauffourées, et même des morts. Arafat ne veut pas, et ne peut pas, risquer une guerre civile dans la situation actuelle.
En outre, Sharon refuse de négocier avec les Palestiniens "tant qu'il n'y aura pas un arrêt complet des violences", au moins pendant une courte période. Une telle exigence ne peut être qu'une invitation directe au Hamas à poursuivre ses activités terroristes, le Hamas refusant justement toute négociation avec Israël.
Il est donc clair que l'escalade actuelle du terrorisme ne peut que servir la politique d'Ariel Sharon. Il est probable qu'Ariel Sharon ne contrôle pas directement le Hamas, mais la politique du Hamas sert directement ses intérêts. Tout se passe comme si Ariel Sharon et le Hamas avaient conclu un accord tacite pour atteindre un même but : éliminer Yasser Arafat et le remplacer par le Hamas. En préférant avoir pour ennemi le Hamas et non Arafat, Sharon espère faire assimiler les Palestiniens aux Talibans dans l'opinion mondiale, pour justifier une éventuelle politique ultérieure de déportation, ou une nouvelle guerre probable.
Des journalistes en Israël sont même allés jusqu'à accuser les services secrets israéliens de fournir au Hamas certaines informations utiles pour la préparation de leurs attentats, dans le but d'entretenir la tension et de repousser toute perspective de règlement pacifique. Lorsqu'on connaît le cynisme et la détermination des milieux dirigeants israéliens, pour lesquels la fin justifie souvent les moyens, une telle éventualité ne serait pas à exclure.
En tout cas, la politique d'Ariel Sharon n'a pas contribué à augmenter la sécurité de la population israélienne. Les statistiques prouvent qu'il y a eu plus de morts chez les juifs israéliens depuis qu'Ariel Sharon est devenu Premier Ministre, que sous tous les Premiers Ministres précédents depuis 1982, année où Ariel Sharon était déjà Ministre de la Défense et stratège de l'invasion du Liban.
Un contexte nouveau après les attentats du 11 septembre 2001 aux USA.
Après ces attentats, lorsque le Président George W. Bush a lancé sa guerre contre le terrorisme islamiste international et envahi l'Afghanistan, il s'est produit un revirement dans l'opinion mondiale vis-à-vis d'Israël. Cette opinion s'est montrée plus compréhensive, et le sentiment anti-islamiste s'est fait de plus en plus fort.
Ariel Sharon s'est senti immédiatement plus à l'aise pour durcir sa politique, pour détruire l'Autorité Palestinienne, et, éventuellement, pour tenter d'exiler ou de supprimer Arafat. Il n'a toutefois pas les mains entièrement libres, car, officiellement, les Américains considèrent toujours Yasser Arafat comme le représentant démocratiquement élu du peuple palestinien, et comme le seul interlocuteur valable actuellement. Le Président Bush a toutefois déclaré que Yasser Arafat l'avait "déçu", et qu'il fallait que les Palestiniens renouvellent leurs dirigeants politiques.
Sharon profite donc de l'attention accordée à Osama ben Laden et au terrorisme islamiste international pour avancer lentement et régulièrement ses pions. Ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme le "bulldozer". Il sait que sa politique ne peut qu'aboutir à une intensification de la terreur en Israël. Mais Ariel Sharon profite de la terreur, qui lui permet de justifier sa ligne dure, et qui éloigne les pressions américaines pour l'obliger à négocier la paix. Il se comporte en tout cas comme s'il avait décidé de tout faire pour détruire l'Autorité Palestinienne, même s'il risque des vies israéliennes pour cela. En attendant, ce sont les populations israéliennes et palestiniennes qui souffrent
Le 11 septembre a marqué un tel tournant favorable pour Israël qu'il est extrêmement tentant, pour des services secrets sans scrupules, de commanditer, même sur le territoire américain, d'autres attentats terroristes qui seraient ensuite attribués aux islamistes. Il est clair que de tels attentats ne pourraient que pousser davantage les Etats-Unis à la guerre contre les islamistes et l'Irak, et à justifier la politique d'Ariel Sharon.
Les Israéliens eux-mêmes ont une longue expérience du terrorisme politique, qui était largement pratiquée par des commandos juifs sous l'occupation britannique, en particulier par le groupe Stern, dirigé par Yitzhak Shamir, et par l'Irgun, dirigé par Yitzhak Rabin.
Il a été établi que des espions du Mossad israélien avaient été arrêtés dans le New Jersey le 11 septembre 2001, en raison de leur comportement suspect, pour être relâchés ensuite. Ces opérations d'espionnage avaient été étouffées et couvertes à l'époque par John Ashcroft, le ministre américain de la justice.
Récemment, la presse israélienne a souvent attaqué les Arabes israéliens, de plus en plus impliqués dans des actes de terrorisme. Cela laisse penser que l'opinion israélienne commence à être préparée à une éventuelle opération de déportation massive des Palestiniens en Jordanie.
La conclusion de nos recherches est donc claire. Le Hamas, qu'Israël a contribué à financer et à se développer, avant qu'il ne devienne une organisation terroriste, sert aujourd'hui directement la politique dure d'Ariel Sharon. On peut même dire que, grâce aux extrémistes islamistes, Ariel Sharon est sur le point de vaincre la résistance palestinienne, et d'atteindre ses objectifs. Le premier Ministre devient de plus en plus hardi. En lançant récemment un missile sur un quartier populeux de Gaza, pour éliminer Salah Chéhada, le chef militaire du Hamas, Ariel Sharon n'a pas hésité à prendre le risque de tuer neuf enfants palestiniens. Avec, à chaque fois, l'escalade dans le cycle infernal des représailles, de la violence et de la terreur.
Tout se passe comme si Ariel Sharon comptait sur le Hamas pour entretenir ce sinistre dialogue de la terreur. D'un côté, le Hamas n'a aucun mal à endoctriner et à recruter des jeunes kamikazes, issus pour la plupart des milieux populaires, pour en faire des bombes vivantes qui terrorisent la population juive. De l'autre côté, de plus en plus de jeunes israéliens deviennent partisans d'un sionisme religieux militant. Un conflit politique est peu en peu en train de se transformer en guerre de religion, plus terrible, mais moins gênante à justifier au niveau international.
Le Hamas sert donc directement les intérêts d'Ariel Sharon, au prix, hélas, d'une vie israélienne par jour en moyenne. Politiquement, et c'est un atroce raisonnement, c'est un prix qui ne semble pas trop lourd à payer, compte tenu des bénéfices retirés par ailleurs. En somme, Sharon, ben Laden et le Hamas sont d'étranges partenaires objectifs !
La véritable guerre qui se déroule actuellement au Moyen-Orient n'est plus une guerre contre le terrorisme. C'est une guerre qui utilise le terrorisme. Il est d'ailleurs prouvé que la plupart des organisations terroristes islamistes ont été au départ aidées et financées par les grandes puissances occidentales.
Il est peu probable que ces grandes puissances aient pu être aveuglées à ce point sur les risques que représentait pour elles un islamisme militant. Il est au contraire tout à fait raisonnable de penser qu'une telle politique était délibérée. Les grandes puissances sont au service du Nouvel Ordre Mondial, qui prépare la venue de l'Antichrist. Le but du Nouvel Ordre Mondial est de créer dans le monde entier un chaos total dans tous les domaines, et même une nouvelle guerre mondiale, pour justifier l'instauration de la dictature fasciste de l'Antichrist.
Ariel Sharon, qu'il le sache ou non, n'est qu'un pion entre les mains du Nouvel Ordre Mondial, qui veut exterminer les Musulmans. Ceux-ci, par leur monothéisme intransigeant, n'accepteront en effet jamais d'adorer l'Antichrist comme Dieu, lorsqu'il l'exigera. Dans le plan du Nouvel Ordre Mondial, les Musulmans doivent donc disparaître, tout comme les Chrétiens fidèles et les Juifs orthodoxes. Le Président Bush veut absolument sa guerre contre l'Irak, et il l'obtiendra. Mais nous pouvons être assurés qu'il ne s'arrêtera pas là, et qu'il se tournera ensuite contre d'autres pays, comme l'Iran ou la Syrie, avant de mettre au pas tous les pays qui composent "l'axe du mal".
Prenons l'exemple des récentes élections présidentielles en France. Elles ont été précédées par une montée sans précédent de l'antisémitisme et du Front National, et par tous les problèmes d'insécurité et d'intégration de la minorité musulmane. Tout semble avoir été organisé pour que la débâcle de la Gauche permette l'élection triomphale de Jacques Chirac. Tout cela sous couvert de la "légalité républicaine ", de la démocratie, et de la nécessité de lutter contre l'insécurité. Mais les Français n'ont en général absolument pas compris, dans leur désir de "repousser le fascisme", qu'ils ont en fait élu le candidat du Nouvel Ordre Mondial, celui qu'il fallait absolument faire passer !
C'est le plan du Nouvel Ordre Mondial qui est en train de se réaliser sous nos yeux !
Certes, nous savons que c'est le Seigneur qui aura le dernier mot, et que toutes les prophéties de la Bible s'accompliront en leur temps. La terre d'Israël appartient aux Juifs. Le Seigneur ne permettra certainement pas qu'un Etat palestinien s'y installe. Un jour, tous les Juifs rescapés de la prochaine Shoah se convertiront à Jésus-Christ, qui règnera à Jérusalem sur la terre entière, après la Grande Tribulation. Mais nous n'en sommes pas encore là. Nous devrons hélas encore assister à bien des tragédies en Israël, au Moyen-Orient et dans le monde. Notre devoir est de nous préparer à l'enlèvement proche de l'Eglise fidèle, et de prier pour que le peuple Juif se tourne vers son Messie, Jésus de Nazareth, seul capable de ramener la paix dans cette région troublée et dans le monde.
Voici les principales sources qui ont été consultées pour la rédaction de cet article :
CNRS - Maison de l'Orient Méditerranéen - Lyon - Guide des Arabes d'Israël.
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