A175. Le Vatican répudie Jésus-Christ ! (Suite)
Article de Parole de Vie.
Reproduction autorisée, pourvu quelle soit intégrale.
Suite à la parution de l'article A174, nous avons reçu d'un ami pasteur un message, dont nous donnons l'extrait suivant :
"Entre autres objectifs, l'article se prononce sur ce qu'il croit être le contenu du texte pontifical sur les Juifs. Le problème, c'est qu'il se base non sur le texte lui-même (livré en pièce jointe pour vérification), mais sur les réactions d'un certain Eric J. Greenberg, journaliste d'une revue juive.
"Si ce texte catholique mentionne bien (v. §21, mais lire quand même le contexte) que l'attente messianique des Juifs "n'est pas vaine ", ce qui est absolument inacceptable, je n'ai en revanche pas trouvé en quoi ce texte, comme l'affirme pourtant Greenberg : "présente aux Juifs des excuses officielles pour les passages antisémites contenus dans le Nouveau Testament, tout en soulignant l'importance de la Torah pour les Chrétiens".
"Et ensuite, A.174 développe malheureusement toute une argumentation, peut être juste dans l'absolu, mais en fait "en l'air". Une critique biblique serrée du texte pontifical eût été bien plus intéressante (et honnête ?) qu'un pamphlet construit à partir de quelques interprétations de M. Greenberg.
Si je suis bien loin d'approuver tout ce que dit le texte , et a fortiori le système romain, je dois reconnaître qu'on trouve dans le texte, tout de même, des réflexions qui ne manquent pas d'intérêt, ni de pertinence. Franchement, je trouve outrancier de prétendre qu'à partir de ce texte, on a marqué un pas supplémentaire dans l'établissement d'un religion mondiale cuménique et que désormais "le Vatican répudie Jésus-Christ"... Si on va par là, c'était fait depuis longtemps..."
Cette lettre, écrite par un homme dont nous connaissons la valeur, et à laquelle était joint le texte intégral du document pontifical, nous a conduits à analyser en détail ce document, pour vérifier si les affirmations de Cutting Edge et d'Eric Greenberg étaient réellement justifiées. Il est vrai que le ton souvent polémique des articles de Cutting Edge Ministries, que nous regrettons, peut nous inciter à remettre parfois en question le bien-fondé de leur argumentation. Il serait pourtant dommage de parvenir à cette conclusion, car David Bay, Directeur de Cutting Edge, a réellement reçu un discernement particulier concernant les événements de la fin des temps, le Nouvel Ordre Mondial, et la manifestation de l'Antichrist. Toutefois, Cutting Edge gagnerait beaucoup à adopter une attitude moins polémique au profit d'une présentation rigoureuse, voire "scientifique", des faits, et de leur analyse objective à la lumière de la Parole de Dieu.
Nous devons donc toujours exercer nos facultés de jugement et de discernement. C'est ce qui nous a poussés à analyser directement le document du Vatican, rédigé par la Commission Pontificale Biblique, présidée par le Cardinal Joseph Ratzinger. Ce volumineux document s'intitule "Le peuple Juif et ses Saintes Ecritures dans la Bible Chrétienne". Il comprend trois grandes parties :
Une première lecture de ce texte nous a permis de comprendre pourquoi Eric Greenberg a pu l'interpréter comme une demande "d'excuse officielle" pour les "passages antisémites" contenus dans le Nouveau Testament. Il est clair que ces termes ne se trouvent pas dans le document pontifical. Mais l'analyse et l'argumentation développées dans ce texte, associées au désir apparemment ardent de revenir sur des siècles d'antisémitisme actif pratiqué par l'Eglise Catholique, ont certainement pu être interprétés par ce journaliste comme une forme de demande d'excuse implicite du Vatican, adressée au peuple Juif, pour tous les passages (apparemment) "antijuifs" (c'est le terme du rapport) contenus dans le Nouveau Testament.
Quand on comprend les souffrances du peuple Juif, notamment lors de la Shoah, et que l'on connaît tout ce que les Juifs ont dû subir, pendant des siècles, entre les mains de prétendus "Chrétiens", quand on connaît donc la méfiance instinctive des Juifs à l'égard de tout ce qui est "chrétien", on peut comprendre la "divine surprise" de ces mêmes Juifs, et leur soulagement, de constater le revirement complet du Vatican à leur égard.
Ce revirement n'est d'ailleurs pas nouveau, mais a commencé sous le pontificat de Paul VI, et s'est poursuivi sous les pontificats suivants, notamment lors du Concile de Vatican II. Il est clair que, pour Rome, les Juifs ne sont plus le peuple "déicide" qui devait être pourchassé et exterminé pour avoir rejeté Jésus comme Messie.
Le président de la Commission qui a rédigé ce document est le Cardinal Ratzinger. Il dirige par ailleurs une administration de la Curie Romaine nommée "Congrégation pour la Doctrine de la Foi", qui est chargée de la "défense de la foi". Il faut savoir que cette Congrégation a repris très officiellement les fonctions de l'ancienne Inquisition, qui n'a jamais été abolie. Le Cardinal Ratzinger n'est donc autre que le "Grand Inquisiteur" moderne. Il est significatif que ce soit lui qui ait présidé à la rédaction de ce document. L'Inquisition a changé de visage et de méthodes, mais pas d'objectif : défendre la foi "chrétienne", c'est-à-dire, en l'occurrence, la "foi Catholique". C'est lui qui est chargé officiellement de propager et de défendre le Catholicisme. Peut-on attendre de lui qu'il veuille remettre en question les doctrines Catholiques, à l'occasion d'un "dialogue fraternel" avec les Juifs ?
Voici un extrait de l'introduction qu'il a personnellement rédigée :
"La reconnaissance de la pluridimensionalité du langage humain, qui ne reste pas fixé à un unique point de l'histoire, mais a prise sur l'avenir, a été une aide permettant de mieux comprendre comment la Parole de Dieu peut se servir de la parole humaine pour conférer à une histoire en progrès un sens qui va au-delà du moment présent et pourtant produit, précisément de cette façon, l'unité de l'ensemble".
Félicitations, si vous avez compris ce passage à la première lecture ! Vous avez là un échantillon représentatif du style général de ce rapport. On ne peut pas dire que le langage des théologiens facilite la compréhension claire de la Vérité ! Le Cardinal poursuit :
"Dans son travail, la Commission Biblique ne pouvait pas faire abstraction de notre contexte actuel, où le choc de la Shoah a mis toute la question dans une autre lumière. Deux problèmes principaux se posent : les Chrétiens peuvent-ils, après tout ce qui est arrivé, avoir encore tranquillement la prétention d'être des héritiers légitimes de la Bible d'Israël ? Ont-ils le droit de continuer à proposer une interprétation chrétienne de cette Bible ou ne doivent-ils pas plutôt renoncer avec respect et humilité à une prétention qui, à la lumière de ce qui est arrivé, doit apparaître comme une usurpation ? La deuxième question se rattache à la première : la façon dont le Nouveau Testament lui-même présente les Juifs et le peuple juif n'a-t-elle pas contribué à créer une hostilité contre le peuple juif, qui a fourni un appui à l'idéologie de ceux qui voulaient anéantir Israël ? La Commission s'est posé ces deux questions. Il est clair qu'un rejet de l'Ancien Testament de la part des Chrétiens, non seulement, comme on l'a indiqué ci-dessus, abolirait le christianisme lui-même, mais en outre ne pourrait pas favoriser la relation positive entre les Chrétiens et les Juifs, car ils perdraient précisément le fondement commun. Mais ce qui doit résulter de ce qui s'est passé, c'est un nouveau respect pour l'interprétation juive de l'Ancien Testament. A ce sujet, le Document dit deux choses. D'abord, il déclare que "la lecture juive de la Bible est une lecture possible, qui se trouve en continuité avec les Saintes Ecritures juives de l'époque du second Temple, une lecture analogue à la lecture chrétienne, laquelle s'est développée parallèlement". Il ajoute que les Chrétiens peuvent apprendre beaucoup de l'exégèse juive pratiquée depuis plus de 2000 ans ; en retour, les Chrétiens peuvent espérer que les Juifs pourront tirer profit des recherches de l'exégèse chrétienne (ibid.). Je pense que ces analyses seront de grande utilité pour la poursuite du dialogue judéo-chrétien, ainsi que pour la formation intérieure de la conscience de soi chrétienne".
Ce sont des passages semblables à celui-ci qui peuvent expliquer la réaction du journaliste Juif Greenberg. Tout d'abord, nous ne voyons pas en quoi la Shoah peut faire remettre en cause "l'interprétation chrétienne" de la Bible, si cette interprétation est en accord avec la vérité divine ! Par ailleurs, il est impensable qu'une Commission qui serait composée de Chrétiens authentiques puisse se poser la question de savoir si "la façon dont le Nouveau Testament lui-même présente les Juifs et le peuple juif n'a pas contribué à créer une hostilité contre le peuple juif, qui a fourni un appui à l'idéologie de ceux qui voulaient anéantir Israël". Quand on sait que le Nouveau Testament fait partie de la Parole de Dieu, on ne se pose pas cette question ! Certes, certains lecteurs malveillants ou ignorants de la Bible pourront toujours accuser cette dernière de tous les maux. Mais une mauvaise interprétation de la Bible ne peut en aucun cas remettre en cause la perfection intrinsèque de la Parole de Dieu, au iota près.
Enfin, dire que la Shoah doit nous pousser "à avoir un nouveau respect pour l'interprétation juive de l'Ancien Testament" n'a aucun sens. Que signifie "la lecture juive de la Bible" ? Même si, plus loin, la Commission admet que l'on ne puisse pas entièrement lire la Bible comme le judaïsme la lit, car cela exclurait la foi en Jésus comme Messie, il faut constater que les interprétations rabbiniques et le Talmud ont bien souvent remplacé la Parole de Dieu dans la vie religieuse des Juifs. Si l'exégèse biblique consiste à remplacer la Parole de Dieu par les philosophies et les traditions des hommes, elle doit être rejetée. C'est hélas le cas à la fois de la Tradition Juive et de la Tradition Catholique !
La Commission pontificale déclare que ses travaux ont pour but de "faire avancer le dialogue entre Chrétiens et Juifs, dans la clarté et dans l'estime et l'affection mutuelles". Cet objectif affiché est un leurre historique : jamais le Vatican n'a changé le moindre de ses dogmes, au cours de ses nombreux "dialogues" avec les "frères séparés". Rome affiche d'ailleurs clairement ses intentions, et ne cache pas que son but n'est pas de chercher à se réformer par un retour à la Bible, mais de convertir le monde entier à ses doctrines, telles qu'elles sont présentées dans sa Tradition.
Le document pontifical se lance ensuite dans une ardente défense de la Tradition qui, nous le répétons, a fini par complètement annuler la Parole de Dieu. Même si celle-ci reste officiellement placée sur un piédestal, elle a été vidée de la plus grande partie de sa substance par la Tradition :
"
Entre l'Ecriture et la Tradition, une tension existe en beaucoup de religions. C'est le cas dans celles de l'Orient (hindouisme, bouddhisme, etc.) et dans l'Islam. Les textes écrits ne peuvent jamais exprimer exhaustivement la Tradition. On les complète donc par des additions et des interprétations, qui finissent par être elles-mêmes mises par écrit. Celles-ci, toutefois, sont soumises à certaines limitations. C'est ce qu'on peut observer dans le christianisme comme dans le judaïsme, avec des développements en partie communs et en partie différents. Un trait commun est que les deux religions se trouvent d'accord pour la détermination d'une grande partie de leur canon des Ecritures.
Ultérieurement la Tradition produit une "seconde Ecriture" (Mishna). Aucun texte écrit ne peut suffire à exprimer toute la richesse d'une tradition. Les textes sacrés de la Bible laissent ouvertes beaucoup de questions concernant la juste compréhension de la foi d'Israël et de la conduite à tenir. Cela a provoqué, dans le judaïsme pharisien et rabbinique, un long processus de production de textes écrits, depuis la "Mishna" ("Second Texte"), rédigée au début du IIIe siècle par Jehuda ha-Nasi, jusqu'à la "Tosefta" ("Supplément") et au Talmud dans sa double forme (de Babylone et de Jérusalem). Malgré son autorité, cette interprétation elle-même ne fut pas estimée suffisante dans les temps qui ont suivi, de sorte qu'on lui ajouta des explications rabbiniques postérieures. A ces additions on ne reconnut pas la même autorité qu'au Talmud, qu'elles aident seulement à interpréter. Pour les questions qui restent ouvertes on se soumet aux décisions du Grand Rabbinat.
C'est ainsi que le texte écrit peut susciter des développements ultérieurs. Entre le texte écrit et la tradition orale une tension se maintient et se manifeste.
La Tradition complète l'Ecriture. Le christianisme partage avec le judaïsme la conviction que la révélation de Dieu ne peut pas être exprimée tout entière dans des textes écrits. Cette conviction se manifeste dans la finale du Quatrième évangile, où il est dit que le monde entier ne pourrait pas contenir les livres qu'il faudrait écrire pour raconter tout ce qu'a fait Jésus (Jn 21,25). D'autre part, la tradition vivante est indispensable pour vivifier l'Ecriture et l'actualiser."
Ce passage est entièrement hérétique. Nous savons que la Tradition Catholique a fini par annuler la Parole de Dieu. Il fallait bien trouver des arguments convaincants pour justifier une telle apostasie ! Sur ce plan, Juifs et Catholiques peuvent bien se retrouver, car ils partagent le même problème : avoir abandonné la Parole de Dieu au profit de leurs Traditions. C'était déjà le reproche de Jésus aux chefs religieux de Son temps. Depuis, les choses n'ont fait qu'empirer.
Comment un Chrétien véritable pourrait-il affirmer que "la révélation de Dieu ne peut pas être exprimée tout entière dans des textes écrits", ou que "la tradition vivante est indispensable pour vivifier l'Ecriture et l'actualiser" ? L'Ecriture est déjà "esprit et vie" ! Peut-on imaginer pouvoir la "vivifier" et "l'actualiser" au moyen de la Tradition des hommes, avec leurs "ruses dans les moyens de séduction", alors qu'elle est la Parole éternelle et vivante de Dieu ? Mais ce n'est pas tout ! Lisez :
"Après avoir déclaré que la prédication apostolique se trouve "exprimée de façon spéciale ("speciali modo exprimitur") dans les Livres inspirés", le Concile Vatican II observe que c'est la Tradition "qui fait comprendre plus profondément dans l'Eglise la Sainte Ecriture et la rend continuellement opérante" (Dei Verbum 8). L'Ecriture est définie "Parole de Dieu mise par écrit sous l'inspiration de l'Esprit divin" ; mais c'est la Tradition qui "transmet aux successeurs des apôtres la Parole de Dieu confiée aux apôtres par le Christ Seigneur et par l'Esprit Saint, afin que, illuminés par l'Esprit de la vérité, ils la gardent fidèlement, l'exposent et la répandent par leur prédication" (DV 9). Le Concile conclut : "Ainsi donc l'Eglise ne tire pas de la seule Ecriture sa certitude sur tout ce qui a été révélé" et il ajoute : "C'est pourquoi l'une et l'autre l'Ecriture et la Tradition doivent être reçues et vénérées avec un égal sentiment d'amour et de respect" (DV 9).
Toute l'hérésie Catholique se retrouve dans ce paragraphe, que l'on peut résumer ainsi : Les Livres inspirés sont bien la Parole de Dieu, mais seuls les successeurs des apôtres (le Pape et les évêques) ont le droit et l'autorité d'interpréter cette Parole pour les fidèles. Quand on voit ce que cette interprétation a donné dans la pratique, on ne peut que constater que ceux qui devaient interpréter la Parole ont été bien loin d'être "illuminés par l'Esprit de la vérité", pour garder "fidèlement" la Parole, "l'exposer et la répandre par leur prédication". Quelle forfaiture !
Si la Tradition avait abouti réellement à expliquer la Bible aux fidèles, dans la vérité absolue du message divin, elle aurait pu être conservée, sans toutefois être mise sur le même plan que les Ecritures. Mais si une Tradition aboutit à tordre complètement le sens évident des Ecritures, à ajouter ou à retrancher des pans entiers de doctrines, elle doit être rejetée. Elle ne peut résulter que d'une volonté délibérée de nuire à la vraie foi !
Plus loin, le rapport de la Commission ajoute :
"Mais la constatation d'une discontinuité entre l'un et l'autre Testament et d'un dépassement des perspectives anciennes ne doit pas porter à une spiritualisation unilatérale. Ce qui est déjà accompli dans le Christ doit encore s'accomplir en nous et dans le monde. L'accomplissement définitif sera celui de la fin, avec la résurrection des morts, les cieux nouveaux et la terre nouvelle. L'attente juive messianique n'est pas vaine. Elle peut devenir pour nous Chrétiens un puissant stimulant à maintenir vivante la dimension eschatologique de notre foi. Nous comme eux, nous vivons dans l'attente. La différence est que pour nous Celui qui viendra aura les traits de ce Jésus qui est déjà venu et est déjà présent et agissant parmi nous".
L'esprit de séduction agit manifestement dans ce passage. Au lieu de rappeler aux Juifs qu'ils se sont trompés en rejetant Jésus comme le Messie d'Israël, Rome affirme : "L'attente juive messianique n'est pas vaine Nous comme eux, nous vivons dans l'attente " Suffit-il d'être ensemble dans l'attente pour être dans la Vérité ? Si les Juifs n'ont pas reconnu le Messie quand Il est venu, comment vont-ils réagir quand le faux Messie, l'Antichrist, se présentera à eux dans toute sa puissance de séduction mensongère ? Seront-ils capables de le reconnaître comme tel ? Rome refuse donc, par souci de "dialogue amical", de dire la vérité avec amour aux Juifs. Elle préfère les laisser dans leur erreur, avec toutes les conséquences que cela implique.
La suite du rapport démontre très clairement que Rome connaît parfaitement ce que dit la Bible, et en particulier le Nouveau Testament, sur la misère morale de l'homme, et sur le plan de salut offert en Jésus-Christ. Jugez-en vous-même :
"C'est dans la Lettre de Paul aux Romains qu'on trouve la description la plus sombre de la misère morale de l'humanité (Rm 1,183,20) et l'analyse la plus pénétrante de la condition de l'homme pécheur (Rm 7,14-25). Le tableau que l'apôtre dresse de "toute l'impiété et injustice des hommes qui retiennent la vérité captive de l'injustice" est vraiment accablant. Le refus de rendre gloire à Dieu et de le remercier aboutit à un complet aveuglement et aux pires perversions (1,21-32). Paul se préoccupe de montrer que la misère morale est universelle et que le Juif n'en est pas exempt, malgré le privilège qu'il a de connaître la Loi (2,17-24). Il appuie sa thèse sur une longue série de textes de l'Ancien Testament, qui déclarent que tous les hommes sont pécheurs (3,10-18) : "Il n'y a pas de juste, pas même un seul". L'aspect exclusif de cette négation n'est assurément pas le fruit de l'expérience. Il a plutôt le caractère d'une intuition théologique de ce que l'homme devient sans la grâce de Dieu : le mal est au cur de chacun (cf. Ps 51,7). Cette intuition est renforcée chez Paul par la conviction que le Christ "est mort pour tous" ; tous avaient donc besoin de rédemption. Si le péché n'était pas universel, il y aurait des gens qui n'auraient pas besoin de rédemption.
"La Loi ne portait pas remède au péché, car l'homme pécheur, même s'il reconnaît que la Loi est bonne et voudrait l'observer, est réduit à constater : "Le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais" (Rm 7,19). La puissance du péché se sert de la Loi elle-même pour manifester davantage toute sa virulence, en la faisant violer (7,13). Et le péché produit la mort, ce qui provoque, de la part de l'homme pécheur, un cri de détresse : "Misérable homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?" (Rm 7,24). Ainsi se manifeste le besoin urgent de la rédemption.
"Dans un tout autre registre, mais avec plus de vigueur encore, l'Apocalypse témoigne, elle aussi, des ravages que le mal produit dans le monde des humains. Elle décrit "Babylone", "la grande prostituée", qui a entraîné dans ses abominations "les rois de la terre" et "les habitants de la terre" et qui est "ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus" (Ap 17,1-6). "Ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel" (18,5). Le mal déclenche de terribles calamités. Mais il n'aura pas le dernier mot. Babylone s'écroule (18,2). Du ciel descend "la cité sainte, la Jérusalem nouvelle", "demeure de Dieu avec les hommes" (21,2-3). A la prolifération du mal s'oppose le salut qui vient de Dieu".
"Selon le Livre de la Sagesse, "les hommes furent instruits [...] et sauvés par la Sagesse" (Sg 9,19). Parce que le juste est "fils de Dieu", Dieu "viendra à son secours et l'arrachera aux mains de ses adversaires" (2,18), en le préservant de la mort ou en le sauvant au-delà de la mort, car "l'espérance" des justes est "pleine d'immortalité" (3,4)".
On vient de dire qu'il n'y a pas de juste, "pas même un seul". Et l'on ajoute : "Les hommes furent instruits [...] et sauvés par la Sagesse". Personne ne peut être sauvé par la Sagesse, même la Sagesse divine, à moins d'ajouter que cette Sagesse S'est incarnée en la personne de Jésus-Christ.
Le rapport pontifical passe ainsi de l'affirmation claire des plus hautes vérités bibliques, à celle des hérésies les plus évidentes.
En ce qui concerne les Juifs, le rapport souligne justement que le Nouveau Testament n'affirme jamais qu'Israël ait été rejeté par Dieu. Il ajoute :
"Paul, cependant, remarque aussitôt qu'il ne suffit pas d'appartenir physiquement à Israël pour lui appartenir vraiment et être "enfants de Dieu". Il faut avant tout être "enfants de la promesse" (Rm 9,6-8), ce qui, dans la pensée de l'apôtre, implique l'adhésion au Christ Jésus, en qui "toutes les promesses de Dieu sont devenues "oui"" (2 Co 1,20). Selon la Lettre aux Galates, la "descendance d'Abraham" ne peut être qu'unique ; elle s'identifie avec le Christ et ceux qui sont à lui (Ga 3,16.29). Mais l'apôtre souligne que "Dieu n'a pas rejeté son peuple" (Rm 11,2). Puisque "la racine est sainte" (11,16), Paul maintient sa conviction qu'à la fin Dieu, dans sa Sagesse insondable, greffera de nouveau tous les Israélites sur l'olivier franc (11,24) ; "tout Israël sera sauvé"".
Certes, mais il faudrait ajouter que tout Israël sera sauvé au terme d'une nouvelle et intense persécution de la part de l'Antichrist, lors de la Grande Tribulation. Le prophète Zacharie annonce que les deux tiers des Juifs seront massacrés à la fin des temps, lorsque toutes les nations, aux ordres de l'Antichrist, attaqueront Jérusalem. Ce "tout Israël" ne concerne donc qu'un reste.
"C'est en raison de nos racines communes et de cette perspective eschatologique que l'Eglise reconnaît au peuple juif un statut spécial de "frère aîné", ce qui lui donne une position unique parmi toutes les autres religions".
On ne peut employer l'expression de "frère aîné" que d'une manière symbolique, car les Juifs non convertis à Christ ne peuvent nullement être les "frères" spirituels des Chrétiens. Ils ne sont pas nés de nouveau parce qu'ils sont Juifs, et ils sont encore sous la malédiction du péché s'ils n'ont pas reconnu Jésus comme leur Sauveur. La religion juive, aujourd'hui, est non seulement dépassée par l'institution de la Nouvelle Alliance dans le sang de Christ, mais elle est devenue une fausse religion, dans la mesure où Dieu a aboli l'Ancienne Alliance pour la remplacer par une Alliance entièrement nouvelle. Il faudrait plutôt dire que le peuple Juif continue à occuper une position unique parmi tous les peuples, dans le plan de Dieu.
Le rapport poursuit en osant affirmer cette contrevérité :
"La théologie paulinienne de la Loi est riche, mais imparfaitement unifiée. Cela est dû à la nature de ces écrits et à une pensée en pleine élaboration dans un terrain théologique non encore défriché".
Le rapport ajoute que Paul a dû se livrer à un "approfondissement doctrinal", pour résoudre l'apparente contradiction entre la Loi et la grâce. "La venue de Christ oblige à redéfinir le rôle de la Loi", et Paul "cherche une réponse". L'apôtre arrive à la conclusion que la foi a remplacé la Loi, et qu'il faut à présent accomplir les "uvres de la foi", qui coïncident souvent avec le contenu de la Loi, "uvres rendues possibles grâce à l'union vitale avec le Christ".
Certes, mais il nous semble scandaleux de décrire l'apôtre Paul comme "tâtonnant" pour rechercher une réponse valable à un problème théologique grave et nouveau ! Cela semble jeter un certain discrédit sur l'inspiration parfaite des lettres de Paul, dont la "théologie" est jugée "imparfaitement unifiée". Quel jugement péremptoire sur la Parole de Dieu ! La Commission semble oublier que Paul a été parfaitement inspiré par l'Esprit en rédigeant ses lettres, et que Jésus-Christ lui était apparu plusieurs fois pour lui révéler Sa Parole, qui n'avait aucunement besoin d'un "approfondissement doctrinal" !
Cela dit, l'exposé fait par la Commission des rapports entre la Loi et la grâce, puis des rapports entre Dieu et Israël, est fort justement décrit, et dénote une parfaite connaissance du texte biblique. Nous le répétons, cela ne peut qu'aggraver le cas des théologiens pontificaux. Ils ne sont nullement dans l'ignorance. Ils ne sont pas séduits. Mais c'est en toute connaissance de cause qu'ils continuent à défendre et à propager les fausses doctrines du Catholicisme.
La Commission aborde ensuite le thème des propos apparemment "antijuifs" employés dans le Nouveau Testament :
"Au temps de la rédaction de l'évangile, la majeure partie du peuple juif avait suivi ses dirigeants dans leur refus de croire au Christ Jésus. Les Juifs chrétiens n'étaient qu'une minorité. L'évangéliste prévoyait donc que les menaces de Jésus allaient se réaliser. Celles-ci ne visaient pas les Juifs en tant que Juifs, mais en tant que solidaires de leurs dirigeants indociles à Dieu. Matthieu exprime cette solidarité dans son récit de la Passion, lorsqu'il rapporte qu'à l'instigation des grands prêtres et des anciens, "les foules" exigèrent de Pilate que Jésus soit crucifié (Mt 27,20-23). En réponse à la dénégation de responsabilité exprimée par le gouverneur romain, "tout le peuple" présent prit sur lui-même la responsabilité de la mise à mort de Jésus (27,24-25). De la part du peuple, cette prise de position manifestait assurément la conviction que Jésus méritait la mort, mais aux yeux de l'évangéliste, une telle conviction était injustifiable : le sang de Jésus était "un sang innocent" (27,4) ; même Judas l'avait reconnu. Jésus aurait pu prendre à son compte les paroles de Jérémie : "Sachez bien que si vous me faites mourir, c'est du sang innocent que vous mettrez sur vous, sur cette ville et sur ses habitants" (Jr 26,15). Dans la perspective de l'Ancien Testament, il est inévitable que les fautes des dirigeants provoquent des conséquences désastreuses pour toute la collectivité. Si la rédaction de l'évangile a été achevée après l'an 70 de notre ère, l'évangéliste savait que, comme la prédiction de Jérémie, celle de Jésus s'était réalisée. Mais en cette réalisation, il ne pouvait voir un point final, car toute l'Ecriture atteste qu'après la sanction divine, Dieu ouvre toujours des perspectives positives. C'est effectivement sur une perspective positive que se conclut le discours de Mt 23. Un jour viendra où Jérusalem dira : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur" (23,39). La Passion même de Jésus ouvre la perspective la plus positive qui soit, car, de son "sang innocent", versé criminellement, Jésus a fait un "sang d'alliance", "versé pour le pardon des péchés" (26,28).
"Comme le cri du peuple dans le récit de la Passion (27,25), la conclusion de la parabole des vignerons manifeste, semble-t-il, qu'à l'époque de la composition de l'évangile, la majeure partie du peuple juif était restée solidaire de ses dirigeants dans leur refus de la foi en Jésus. En effet, après avoir prédit à ceux-ci : "Le Royaume de Dieu vous sera enlevé", Jésus n'ajoute pas que le Royaume sera donné "à d'autres autorités", mais il dit qu'il sera donné "à une nation, productrice de ses fruits" (21,43). L'expression "une nation" s'oppose implicitement à "peuple d'Israël" ; elle suggère, assurément, qu'un grand nombre de ses ressortissants ne seront pas d'origine juive. La présence de Juifs en elle n'est pas exclue pour autant, car l'ensemble de l'évangile fait comprendre que cette "nation" sera constituée sous l'autorité des Douze, de Pierre en particulier (16,18), et les Douze sont des Juifs. Avec eux et d'autres Juifs, "beaucoup viendront de l'orient et de l'occident prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des cieux, tandis que les fils du Royaume seront jetés dehors" (8,11-12). Cette ouverture universaliste trouve sa confirmation définitive dans la finale de l'évangile, car Jésus ressuscité y ordonne aux "onze disciples" d'aller enseigner "toutes les nations" (28,19). Mais cette finale confirme en même temps la vocation d'Israël, car Jésus est un fils d'Israël et en lui s'accomplit la prophétie de Daniel qui concerne le rôle d'Israël dans l'histoire. Les paroles du ressuscité : "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre" viennent préciser en quel sens il faut désormais comprendre la vision universaliste de Daniel et d'autres prophètes".
"Plus que les autres évangiles synoptiques, celui de Matthieu est un évangile de l'accomplissement Jésus n'est pas venu pour abolir, mais pour accomplir et il insiste donc sur l'aspect de continuité avec l'Ancien Testament, fondamental pour la notion d'accomplissement. C'est cet aspect qui permet d'établir des liens fraternels entre les chrétiens et les Juifs. Mais d'autre part, l'évangile de Matthieu reflète une situation de tension et même d'opposition entre les deux communautés. Jésus y prévoit que ses disciples seront flagellés dans les synagogues et pourchassés de ville en ville (23,34). Matthieu se préoccupe donc de pourvoir à la défense des Chrétiens. La situation ayant radicalement changé, la polémique de Matthieu n'a plus à intervenir dans les rapports entre chrétiens et Juifs et l'aspect de continuité peut et doit prévaloir. Il faut en dire autant au sujet de la prédiction de la ruine de Jérusalem et du Temple. Cette ruine est un événement du passé, qui ne doit susciter désormais qu'une profonde compassion. Les Chrétiens doivent absolument se garder d'en étendre la responsabilité aux générations suivantes du peuple juif et ils doivent avoir soin de se rappeler qu'après une sanction divine, Dieu ne manque jamais d'ouvrir de nouvelles perspectives positives".
De même, dans le dernier paragraphe, le rapport affirme que la situation de tension entre les deux communautés, juive et chrétienne, a aujourd'hui "radicalement changé", et que la "polémique de Matthieu" contre les Juifs incrédules "n'a plus à intervenir dans les rapports entre Chrétiens et Juifs". Quelle erreur profonde ! Il suffit d'aller en Israël pour voir que les Juifs convertis à Jésus demeurent l'objet d'une forte hostilité et même d'une persécution de la part des Juifs orthodoxes. D'autre part, affirmer que la "polémique de Matthieu" n'a plus à intervenir aujourd'hui entre Juifs et Chrétiens revient à dire que les remarques sévères de Jésus, à l'encontre des Pharisiens et des Juifs qui Le rejettent, ne seraient plus d'actualité, et pourraient même être taxées aujourd'hui "d'antijudaïsme", voire "d'antisémitisme".
Toutefois, les paroles de Jésus sont encore parfaitement valables aujourd'hui, car la situation n'a nullement changé en ce qui concerne les relations entre Juifs et Chrétiens véritables, et la Parole de Dieu est valable pour tous les temps.
A propos de l'évangile de Luc, le rapport écrit :
"Dans l'uvre de Luc, une profonde estime s'exprime, sans aucun doute, pour la réalité juive, en tant qu'elle a un rôle de premier plan dans le dessein divin de salut. Au cours du récit, cependant, de graves tensions se manifestent. Luc atténue alors les tons polémiques qu'on rencontre dans les autres synoptiques. Mais il ne peut évidemment pas et il ne veut pas masquer le fait que Jésus s'est heurté à une opposition radicale de la part des autorités de son peuple et qu'ensuite, la prédication apostolique s'est trouvée dans une situation analogue. Si le fait de relater sobrement les manifestations de cette opposition juive indéniable constituait de l'antijudaïsme, alors Luc pourrait être accusé d'antijudaïsme. Mais il est clair que cette façon de voir est à rejeter. L'antijudaïsme consiste plutôt à maudire et à haïr les persécuteurs et tout leur peuple. Or le message de l'évangile invite les Chrétiens, au contraire, à bénir ceux qui les maudissent, à faire du bien à ceux qui les haïssent et à prier pour ceux qui les maltraitent (Lc 6,27-28), suivant l'exemple de Jésus (23,34) et celui du premier martyr chrétien (Ac 7,60). Telle est une des leçons fondamentales de l'uvre de Luc. Il est à regretter qu'au cours des siècles suivants, elle n'ait pas été plus fidèlement suivie".
La fin de ce paragraphe est un bien piètre aveu de la responsabilité de l'Eglise Catholique dans les massacres perpétrés contre les Juifs au cours des siècles, et jusqu'à la Shoah, notamment en ce qui concerne le rôle ambigu joué par le Pape Pie XII, grand admirateur de Hitler !
La Commission conclut donc que l'antijudaïsme apparent du Nouveau Testament n'est "nullement d'un antijudaïsme de principe, puisque comme nous l'avons déjà rappelé l'évangile reconnaît que "le salut vient des Juifs" (4,22). Cette façon de parler reflète seulement une situation de nette séparation entre les communautés chrétiennes et celles des Juifs".
"Historiquement parlant, on peut penser que seule une minorité de Juifs contemporains de Jésus lui fut hostile, qu'un petit nombre porte la responsabilité de l'avoir livré à l'autorité romaine ; un nombre encore plus restreint aura voulu sa mort, sans doute pour des motifs d'ordre religieux qui leur semblaient impératifs. Mais ces quelques-uns réussirent à provoquer une manifestation générale en faveur de Barabbas et contre Jésus, ce qui permet à l'évangéliste d'utiliser une expression généralisante, annonciatrice d'une évolution postérieure".
Le rapport pontifical fait donc de très louables efforts pour rétablir la vérité du Nouveau Testament en ce qui concerne les Juifs. Mais nous devons nous interroger quant aux motivations profondes d'une telle attitude : un tel désir de rétablir la vérité de l'Evangile, fort bien argumenté d'ailleurs, peut-il être pur et honnête, quand on connaît la nature des doctrines et des pratiques de l'Eglise de Rome, elles-mêmes fort éloignées des enseignements de l'Evangile ?
En conclusion, le rapport insiste fortement sur la continuité du Nouveau Testament par rapport à l'Ancien. Le Nouveau Testament accomplit l'Ancien. Mais cet accomplissement "comporte aussi, inévitablement, un aspect de discontinuité sur certains points, car, sans cela, il ne peut y avoir progression. Cette discontinuité est source de désaccords entre Chrétiens et Juifs, il serait vain de vouloir se le cacher. Mais on a eu tort, dans le passé, d'insister unilatéralement sur elle, au point de ne plus tenir compte de la continuité fondamentale".
Le message est clair. Il revient à dire : "N'insistons plus aujourd'hui sur les désaccords entre Chrétiens et Juifs, mais insistons sur la continuité de leurs Ecritures saintes" ! Quelle illusion, et quel aveu d'apostasie ! Les désaccords entre Chrétiens et Juifs restent aussi fondamentaux que du temps de Jésus et des apôtres, car ils portent essentiellement sur la personne même de Jésus le Messie. Le fait de n'insister que sur la "continuité" de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament conduit le rapport pontifical à réaffirmer la même hérésie, dès le paragraphe suivant :
"Cette continuité a des racines profondes et se manifeste à plusieurs niveaux. C'est ainsi qu'un rapport similaire lie Ecriture et Tradition dans le christianisme comme dans le judaïsme. Des méthodes juives d'exégèse sont souvent employées dans le Nouveau Testament. Le canon chrétien de l'Ancien Testament doit sa formation à la situation des Ecritures du peuple juif au Ier siècle. Pour interpréter avec précision les textes du Nouveau Testament, la connaissance du judaïsme de cette époque est souvent nécessaire".
Le ciment profond de l'unité entre Juifs et "Chrétiens" ne serait donc que le "rapport similaire" qui "lie Ecriture et Tradition dans le christianisme comme dans le judaïsme". En d'autres termes, ceci est une façon détournée d'avouer que ce qui lie actuellement le judaïsme et le (faux) christianisme de Rome, c'est la même attitude d'apostasie par rapport à l'Ecriture : tous deux ont remplacé la Parole de Dieu par leur Tradition ! Le rapport ajoute :
"Dans le passé, entre le peuple juif et l'Eglise du Christ Jésus, la rupture a pu parfois sembler complète, à certaines époques et dans certains lieux. A la lumière des Ecritures, on voit que cela n'aurait jamais dû arriver. Car une rupture complète entre l'Eglise et la Synagogue est en contradiction avec l'Ecriture Sainte".
Encore une erreur manifeste et un piège séducteur ! Entre le peuple juif et l'Eglise de Jésus-Christ, la rupture spirituelle est effectivement complète. Le peuple juif, en ayant rejeté Jésus comme son Messie, n'est pas (encore) entré dans le plan du salut par Jésus-Christ, et reste dans une dimension terrestre. L'Eglise est déjà entrée dans une dimension spirituelle et céleste. Elle est "assise dans les lieux célestes en Christ". Entre le peuple juif et l'Eglise se dresse l'obstacle infranchissable de la Croix. C'est l'Ecriture Sainte elle-même qui confirme cette rupture entre l'Eglise et la Synagogue. Et c'est ce que le Vatican refuse d'admettre, pour mieux s'attirer les bonnes grâces des Juifs.
Le rapport se termine par quelques "orientations pastorales". Il recommande la poursuite de relations "fraternelles" et du dialogue avec les Juifs. Il souligne le fait que Jean-Paul II a plusieurs fois pris l'initiative de développer ces relations :
"Au cours de sa visite à la synagogue de Mayence (1980), il a dit : "La rencontre entre le peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, qui n'a jamais été abrogée par Dieu (cf Rm 11,29), et celle de la Nouvelle Alliance, est en même temps un dialogue interne à notre Eglise, en quelque sorte entre la première et la deuxième partie de sa Bible". Plus tard, s'adressant aux communautés juives d'Italie pendant sa visite à la synagogue de Rome (1986), il a déclaré : "L'Eglise du Christ découvre son "lien" avec le judaïsme "en scrutant son propre mystère". La religion juive ne nous est pas "extrinsèque", mais, d'une certaine manière, elle est "intrinsèque" à notre religion. Nous avons donc envers elle des rapports que nous n'avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et, d'une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés". Enfin, pendant un colloque sur les racines de l'antijudaïsme en milieu chrétien (1997), il a déclaré : "Ce peuple est convoqué et conduit par Dieu, Créateur du ciel et de la terre. Son existence n'est donc pas un pur fait de nature ni de culture ... Elle est un fait surnaturel. Ce peuple persévère envers et contre tout du fait qu'il est le peuple de l'Alliance et que, malgré les infidélités des hommes, le Seigneur est fidèle à son Alliance". Ce magistère a été comme scellé par la visite de Jean Paul II en Israël, au cours de laquelle il s'est adressé aux grands rabbins d'Israël en ces termes : "Nous (juifs et chrétiens) devons travailler ensemble à la reconstruction d'un avenir dans lequel il n'y aura plus d'anti-judaïsme chez les chrétiens ni de sentiments anti-chrétiens chez les Juifs. Nous avons beaucoup de choses en commun. Nous pouvons faire tant de choses pour la paix, la justice, pour un monde plus humain et plus fraternel".
Ce langage séducteur et humaniste n'a rien à voir avec celui de la Bible ! "L'antijudaïsme" (pour ne pas employer le mot honni d'antisémitisme), ou les sentiments anti-chrétiens, ne peuvent disparaître que si les uns et les autres se convertissant réellement à Christ. Un monde "plus humain et plus fraternel" ne pourrait être atteint que si le cur des hommes était changé par une nouvelle naissance. Sinon, tous ces efforts de dialogue fraternel ne seront que des vux pieux voués à l'échec.
La fin du rapport se perd dans un méandre de considérations théologiques verbeuses, du genre de celles-ci :
"Il y a lieu de reconnaître l'aspect de lente progression historique de la révélation : la pédagogie divine a pris un groupe humain là où il se trouvait et elle l'a conduit patiemment dans la direction d'un idéal d'union à Dieu et d'intégrité morale, que notre société moderne est d'ailleurs encore loin d'avoir atteint. Cette constatation fera éviter deux dangers opposés, celui, d'une part, d'attribuer une validité encore actuelle, pour les Chrétiens, à des prescriptions anciennes (par ex. en refusant, par souci de fidélité à la Bible, toute transfusion sanguine), et celui, d'autre part, de rejeter toute la Bible sous le prétexte de ses cruautés. Quant aux préceptes rituels, comme les normes sur le pur et l'impur, il faut prendre conscience de leur portée symbolique et anthropologique et discerner leur fonction à la fois sociologique et religieuse".
Le rapport renouvelle son souci d'éviter toute accusation d'antisémitisme ou d'antijudaïsme, même s'il reconnaît que certains passages du Nouveau Testament peuvent être utilisés en ce sens :
"Mais on doit reconnaître que plusieurs de ces passages sont susceptibles de servir de prétexte à l'antijudaïsme et qu'ils ont effectivement été utilisés en ce sens. Pour éviter ce genre de dérapage, on doit observer que les textes polémiques du Nouveau Testament, même ceux qui s'expriment en termes généralisants, restent toujours liés à un contexte historique concret et ne veulent jamais s'en prendre aux Juifs de tous les temps et de tous les lieux pour le seul fait qu'ils sont Juifs".
Il serait plus clair et plus honnête envers le Seigneur d'affirmer que la Bible est la Parole de Dieu, et que le Seigneur est souverain pour parler comme Il le veut à ceux qu'Il veut avertir et reprendre. Peu importe la manière dont ces paroles sévères seront perçues par ceux qui n'ont pas des oreilles pour entendre !
Le rapport appelle donc de ses vux la poursuite du "dialogue" : "Le dialogue reste possible, puisque Juifs et Chrétiens possèdent un riche patrimoine commun qui les unit, et il est grandement souhaitable, pour éliminer progressivement, d'un côté comme de l'autre, préjugés et incompréhensions, pour favoriser une meilleure connaissance du patrimoine commun et pour renforcer les liens mutuels".
En conclusion, nous rappellerons que la fin des temps est proche. L'Antichrist est à la porte, précédé par l'apostasie de l'Eglise et la séduction universelle. Cela exige de la part de Rome une stratégie beaucoup plus subtile que dans le passé. La Bible ne nous cache pas les intentions de l'Antichrist, qui devra conclure une "alliance solide" avec Israël et séduire les Juifs, pour leur faire croire qu'il est leur Messie attendu, avant de se retourner contre eux, lors de la "tribulation de Jacob", pour tenter de les exterminer une nouvelle (et dernière) fois. Pour séduire les Juifs, il est clair qu'il faut cesser officiellement de les considérer comme des ennemis irréconciliables.
L'ensemble du document pontifical nous semble exactement conçu pour atteindre cet objectif. Sous prétexte de "faire avancer le dialogue entre Chrétiens et Juifs, dans la clarté et dans l'estime et l'affection mutuelles", il s'agit en fait, pour Rome, de lancer une subtile opération de séduction massive, comme elle l'a si bien réussi pour les Luthériens ou les Anglicans, pour ne citer qu'eux. Ces opérations de séduction visent un objectif constant et unique : faire revenir dans le giron de Rome, tous les "frères séparés" du Protestantisme et du Mouvement Evangélique, tout en réunissant "sous une même tente" toutes les grandes religions de l'humanité. Tout cela, bien entendu, sans changer un iota aux dogmes officiels de l'Eglise Catholique.
Nous devons savoir une fois pour toutes que le "dialogue" prôné par Rome n'est qu'un leurre, à partir du moment où Rome refuse systématiquement de renoncer à ses fausses doctrines et de revenir à la pure vérité de la Parole de Dieu. Un dialogue honnête ne peut être fondé que sur une recherche commune de la Vérité, sachant que celle-ci ne peut se trouver que dans la Parole de Dieu, qui est la Vérité. Le dialogue proposé aux Juifs ne peut donc qu'être un piège.
Si ce piège était grossier, il est certain que les Juifs n'y tomberaient jamais, ni les Protestants d'ailleurs ! L'analyse du document pontifical nous place devant une évidence : les théologiens du Vatican sont extrêmement compétents et subtils. Ils connaissent parfaitement la Bible, dans toutes ses nuances. Ils connaissent l'histoire, et sont magnifiquement érudits.
Leur responsabilité est donc d'autant plus grande, dans la mesure où ils n'utilisent pas leur connaissance approfondie de la Bible pour rejeter l'erreur et revenir à la Vérité. On ne peut qu'aboutir à la terrible conclusion suivante : C'est donc délibérément, et nous n'hésitons pas à l'affirmer, que ces théologiens de Rome, Pape en tête, ont choisi et décidé de demeurer dans l'erreur et d'induire les autres dans cette erreur. Car ils connaissent la vérité, mais refusent de réformer l'Eglise Catholique en la purifiant de toutes les fausses doctrines et pratiques idolâtres qu'elle a adoptées.
Une telle attitude ne peut que démontrer la profonde influence (certains diront le contrôle complet) que Satan exerce sur l'Eglise Catholique. Satan est extrêmement intelligent et subtil. Il connaît parfaitement la Bible. Il connaît la valeur et la puissance du sang de Jésus. Il sait parfaitement en quoi consiste le plan du salut. Nous sommes certains qu'il pourrait faire de splendides études bibliques, quoique sans onction, sur n'importe quelle vérité de la Bible. Mais, étant menteur et père du mensonge, il ne manquerait pas de glisser dans ces études quelques doses mortelles de mensonge et d'erreur. Car ses pensées sont toujours celles des hommes, et il ne pense qu'à "égorger, dérober et détruire".
Il peut vous sembler excessif de nous voir affirmer que le Vatican soit animé par ce même esprit. C'est pourtant ce que la lecture du document pontifical nous démontre clairement : une telle connaissance approfondie de la Bible, si elle n'aboutit pas à une remise en cause fondamentale des fausses doctrines, ne peut être utilisée que pour séduire et induire en erreur. Nous restons donc convaincus que ce rapport s'intègre parfaitement dans la stratégie à long terme du Nouvel Ordre Mondial et de la recherche de l'unification de toutes les religions au sein de la grande Religion Mondiale Unique de l'Antichrist.
Pour paraphraser la question de Nathanaël, nous dirons pour terminer : "Peut-il venir de Rome quelque chose de foncièrement bon ?"