A166. Le Concile de Trente.

Article de Mary Ann Collins.

L’original de cet article peut être consulté en anglais sur le site Internet :

http://www.CatholicConcerns.com/Download/Trent.doc

Reproduction de la traduction française autorisée.

Mary Ann Collins est une ancienne religieuse catholique. Elle exerce un ministère à l'attention des Catholiques, pour les aider à comparer les enseignements de leur religion avec ceux de la Bible, pour les amener à une véritable conversion à Christ, et pour les aider au début de leur vie chrétienne.

Les Catholiques ont un plan caché derrière le mouvement œcuménique. Les documents officiels du Concile de Vatican II prouvent que l'Eglise Catholique s'est engagée dans le mouvement œcuménique pour ramener en son sein tous les Chrétiens qui ne sont pas Catholiques, comme les Protestants et les Orthodoxes.

Le Concile de Trente a lancé des anathèmes (c'est-à-dire des malédictions) contre tous les Chrétiens qui rejettent la moindre doctrine catholique. Ces anathèmes n'ont jamais été abolis. Au cours d'un anathème, le Pape envoie rituellement et solennellement une malédiction ecclésiastique sur quelqu'un, dans l'intention d'envoyer cette personne en Enfer. Je reparlerai plus loin de ces anathèmes.

Le Concile de Vatican II et l'œcuménisme.

Le Concile de Vatican II (1962-1965) a donné lieu à l'établissement de 16 documents officiels. Il a aussi confié à certains groupes d'experts la tâche de définir en détail les modalités d'application des principes et directives du Concile. Ces groupes d'experts ont écrit les documents officiels "post-conciliaires", afin d'élaborer plus en détail tout ce qui avait été décidé par le Concile. Tous ces documents, conciliaires et post-conciliaires, ont été publiés ensemble dans un rapport en deux volumes.

Le "Décret sur l'œcuménisme" affirme que l'activité œcuménique ne peut en aucun cas modifier un aspect quelconque de la foi catholique (note 1). Ce principe fondamental se retrouve dans tous les documents post-conciliaires qui traitent de l'œcuménisme.

Par exemple, il est écrit dans le document post-conciliaire 42 que le but de l'œcuménisme est de transformer le comportement et la manière de penser des non-Catholiques, afin que "tous les Chrétiens" soient finalement réunis dans une seule Eglise. Ce document affirme : "Cette unité, nous le croyons, ne peut être fondée que sur l'Eglise Catholique" (note 2).

En d'autres termes, cette "unité" signifie que tous les Chrétiens doivent devenir des Catholiques Romains.

Comme nous le verrons plus loin dans cet article, le fait de vouloir se rapprocher amicalement et respectueusement des "frères séparés" est inconciliable avec les décisions du Concile de Trente.

Le Concile de Trente.

Le Concile de Trente (1545-1564) fut la riposte catholique à la Réforme Protestante. Ce Concile a repris d'une manière systématique toutes les doctrines protestantes, et déclaré que tous ceux qui croyaient à l'une de ces doctrines seraient dorénavant considérés comme "anathèmes", c'est-à-dire maudits. Cette condamnation par anathème était faite officiellement au cours d'un rituel où l'on maudissait les hérétiques en les condamnant à l'Enfer. Nous décrirons plus loin ce rituel.

Ce Concile a aussi défini toutes les doctrines catholiques, jusque dans le moindre détail, et déclaré que tous ceux qui ne croiraient pas à ces doctrines seraient également considérés comme anathèmes. Parmi ces doctrines, figurent celles de l'autorité absolue du Pape, de la pratique des indulgences, de la vénération de Marie et des saints, et de l'usage des statues. Le Concile de Trente a donc officiellement maudit tous les Chrétiens qui n'appartiennent pas à l'Eglise Catholique, qu'ils soient Protestants ou Orthodoxes.

Voici, à titre d'exemple, l'une de ces déclarations du Concile de Trente : "Si quelqu'un affirme que le Christ, tel qu'Il est reçu dans le sacrement de l'Eucharistie, n'est reçu que d'une manière spirituelle, non-sacramentelle et non-réelle, qu'il soit anathème !" (Canons du Très Saint Sacrement de l'Eucharistie, Canon 8). Quand l'Eglise Catholique affirme que Christ est reçu d'une manière "réelle", qu'est-ce que cela signifie ? Le Canon 1 déclare que le pain de la communion est "véritablement, réellement et substantiellement" le corps, le sang, l'âme et la divinité de Jésus-Christ. Si vous ne croyez pas cela, vous êtes maudit ! La note 3 donne certains liens vers des articles citant de manière détaillée les déclarations du Concile de Trente, dont celle d'un site Internet qui présente l'intégralité des documents de ce Concile.

Les anathèmes.

Selon l'Encyclopédie Catholique, le mot "anathème" signifie "maudit et condamné à la destruction". Lorsque l'Eglise Catholique lance un anathème contre quelqu'un, elle déclare officiellement que cette personne est condamnée à l'Enfer. La note 4 donne un lien vers un article qui décrit le rituel correspondant, en citant des extraits des phrases prononcées.

Il existe en effet un rituel solennel écrit qui codifie l'anathème. L'Eglise Catholique croit que Dieu lui a donné le pouvoir et l'autorité d'exclure certaines personnes du Paradis, et de les condamner à l'Enfer.

En prononçant un anathème, le Pape doit porter certains vêtements particuliers. Il est assisté par douze prêtres tenant des cierges allumés. En invoquant le nom de Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, le Pape prononce une malédiction ecclésiastique solennelle. Elle se termine par cette déclaration : "Nous le jugeons et le condamnons au feu éternel, avec Satan, ses anges et tous les réprouvés". Les prêtres répliquent : "Fiat ! Fiat ! Fiat !" (Qu'il en soit ainsi !). Puis ils jettent à terre leurs cierges.

La confirmation moderne officielle du Concile de Trente.

Les déclarations et anathèmes du Concile de Trente n'ont jamais été abolis. Au contraire, les décrets du Concile de Trente ont été confirmés à la fois par le Concile de Vatican II et par le Catéchisme officiel de l'Eglise Catholique.

Les documents du Concile de Vatican II affirment que les dispositions du Concile de Trente constituent le fondement des déclarations doctrinales de l'Eglise, que ce soit pour le texte principal ou pour les notes annexes. La "Constitution Dogmatique de l'Eglise" établit que le Concile de Vatican II "confirme les décrets des précédents conciles, dont ceux du Concile de Trente" (note 5). Le "Décret sur la formation des prêtres" établit que le Concile de Vatican II "continue l'œuvre commencée par le Concile de Trente" (note 6).

Le "Catéchisme de l'Eglise Catholique" a été écrit dans le but de résumer l'essentiel des enseignements fondamentaux de l'Eglise Catholique Romaine. Il fut approuvé par le Pape Jean-Paul II en 1992, et sa traduction anglaise fut publiée en 1994. Une nouvelle édition anglaise fut publiée en 2000. Ce Catéchisme a été publié en de nombreuses langues.

Le Concile de Trente fait l'objet de citations dans 75 paragraphes de ce Catéchisme, citations toutes positives et invoquant l'autorité de ce Concile. Certains paragraphes mentionnent même deux ou trois fois le Concile de Trente. Le paragraphe 9 du Catéchisme établit que le Concile de Trente est à l'origine de tous les Catéchismes catholiques. Toutes les mentions du Concile de Trente insistent sur l'importance de cette source doctrinale, pour l'affirmation des déclarations doctrinales de l'Eglise. Il est souvent écrit : "En accord avec le Concile de Trente, nous affirmons donc…" (note 7).

Les conséquences de cette position.

L'Encyclopédie Catholique affirme que "les croyances religieuses personnelles échappent à tout jugement particulier". (En d'autres termes, l'Eglise Catholique interdit la liberté de pensée religieuse). Une telle attitude se traduit logiquement dans l'esprit qui anime les anathèmes prononcés par le Concile de Trente (la note 8 donne un lien vers cet article).

Dans son discours inaugural, au début du Concile de Vatican II, le Pape Jean XXIII a déclaré que l'Eglise Catholique s'était toujours opposée aux "erreurs", définies comme un désaccord avec la doctrine de l'Eglise Catholique Romaine. Il a ajouté que l'Eglise Catholique avait souvent "condamné ces erreurs avec la plus grande sévérité", mais qu'il "préférait aujourd'hui avoir recours à la médecine de la miséricorde, plutôt qu'à celle de la sévérité". Le Pape a affirmé que l'Eglise Catholique voulait aujourd'hui lutter contre les "erreurs" en démontrant la validité des enseignements catholiques, plutôt que par des "condamnations" (la note 9 donne un lien vers le texte de ce discours).

Toutefois, l'Eglise Catholique n'a jamais officiellement renoncé à ses pratiques passées, qui consistaient à mettre à mort ceux qu'elle considère comme des hérétiques. Au contraire, l'Office de l'Inquisition existe toujours. Il fait partie de la Curie Romaine au Vatican. En 1965, son nom a été modifié, pour devenir la "Congrégation pour la Doctrine de la Foi". Elle est présidée par le Cardinal Ratzinger (note 10).

Jean-Paul II, le Pape actuel, a fait publier une nouvelle édition du Droit Canon de l'Eglise Catholique. Selon le Canon 752, chaque fois que le Pape ou le collège des évêques font une déclaration concernant la foi ou la morale, les Catholiques doivent "religieusement soumettre leur intellect et leur volonté" à cette déclaration, et obéir. En outre, ils doivent "prendre soin d'éviter soigneusement tout ce qui s'oppose à cette déclaration" (note 11).

Selon le Canon 1311, l'Eglise Catholique a le droit de "forcer les membres de la foi chrétienne à obéir, au moyen des sanctions pénales" (note 12).

Le 8 décembre 1854, le Pape Pie IX a promulgué le Dogme de l'Immaculée Conception de Marie. Le Pape a dit à cette occasion que tous ceux qui "osent" même penser que ce Dogme peut ne pas être vrai s'exposent au naufrage de leur foi, se verront coupés de l'Eglise et subiront sa "condamnation". Tous ceux qui exprimeront ouvertement leur désaccord seront soumis aux "peines prévues par la loi" (la note 13 donne un lien vers le texte de cette bulle papale).

Le fait que ce pape ait fait référence aux "peines de la loi" est significatif, car, 28 ans avant la promulgation de cette bulle papale, un homme avait été exécuté pour hérésie. En 1826, un maître d'école espagnol avait été pendu par ce qu'il avait remplacé "Je vous salue Marie" par "Gloire à Dieu", lors des prières obligatoires faites dans son école (note 14).

Le 1r novembre 1950, le Pape Pie XII a signé une bulle définissant le dogme de l'Assomption de Marie. Il déclare dans sa conclusion : "Il est interdit à quiconque de modifier notre déclaration, dans ses termes et sa définition, ou, par une tentative téméraire, de s'y opposer ou de la contredire". Le Pape a poursuivi en déclarant que tous ceux qui le feraient subiraient la colère de Dieu, ainsi que la colère des apôtres Pierre et Paul (le note 15 donne un lien vers le texte de cette bulle).

Selon le Dictionnaire Webster, "interdit" signifie "prohibé", "défendu". Selon ce même dictionnaire, un "interdit religieux", tel qu'il est pratiqué par l'Eglise Catholique, signifie "une censure punitive écartant une certaine personne des sacrements, de l'ensevelissement chrétien, etc…" Un "interdit", dans un sens plus général, est un "décret de prohibition". Quoique cette bulle papale ne mentionne pas clairement les "pénalités prévues par la loi", elle implique la possibilité d'une certaine forme de punition.

Conclusion.

Etant donné que l'approche actuelle de l'Eglise Catholique, vis-à-vis de ceux qui rejettent la doctrine catholique, est une "approche douce", cela peut expliquer les contradictions apparentes entre le Concile de Trente et le mouvement œcuménique.

L'Eglise Catholique s'est engagée dans un dialogue œcuménique avec les Protestants et les Orthodoxes, les appelant des "frères séparés", et faisant comme si elle respectait leurs croyances. Pourtant, en même temps, mais secrètement, l'Eglise Catholique continue à déclarer officiellement que ces "frères séparés" sont damnés et condamnés à l'Enfer, en raison de leurs croyances. Elle croit toujours disposer du pouvoir et de l'autorité de condamner des gens à l'Enfer, et elle dispose toujours d'un rituel écrit pour le faire.

Utilisation de cet article.

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Notes.

1. "Unitatis Redintegratio ("Décret sur l'œcuménisme"), Paragraphe 24. Austin Flannery (Editeur), "Vatican Council II : The Conciliar and Post Conciliar Documents", Volume 1, New Revised Edition, fourth printing. Northport, NY : Costello Publishing Company, 1998, page 470.

2. "Reflections and Suggestions Concerning Ecumenical Dialogue" (Document post-conciliaire N° 42). Austin Flannery (Editeur), "Vatican Council II : The Conciliar and Post Conciliar Documents", Volume 1, New Revised Edition, fourth printing. Northport, NY : Costello Publishing Company, 1998, pages 540-541. Ma citation est en page 541.

3. Cet article, publié sur un site baptiste, donne des informations générales sur le Concile de Trente. Il cite un certain nombre de décrets relatifs aux doctrines évangéliques :

http://www.wayoflife.org/fbns/trent.htm

L'article suivant est publié sur un site catholique édité par un prêtre catholique. Il cite les documents du Concile de Trente, dont onze décrets relatifs à l'Eucharistie et à la communion :

http://www.trosch.org/chu/trent-1.htm

L'ensemble des décrets et documents du Concile de Trente est disponible sur le site suivant :

http://history.hanover.edu/texts/trent/ctbull.html

4. "Anathème", article de l'Encyclopédie Catholique (édition de 1913), Volume 1. Le rituel est décrit en détail sur le site suivant :

http://www.newadvent.org/cathen/01455e.htm

5. "Lumen Gentium" (Constitution Dogmatique de l'Eglise), paragraphe 51. Austin Flannery (Editeur), "Vatican Council II : The Conciliar and Post Conciliar Documents", Volume 1, New Revised Edition, fourth printing. Northport, NY : Costello Publishing Company, 1998, page 412.

6. "Optatum Totius" (Décret sur la formation des prêtres), Conclusion. Austin Flannery (Editeur), "Vatican Council II : The Conciliar and Post Conciliar Documents", Volume 1, New Revised Edition, fourth printing. Northport, NY : Costello Publishing Company, 1998, page 724.

7. Vérifiez vous-mêmes sur les deux sites suivants, qui présentent le Catéchisme de l'Eglise Catholique :

http://www.christusrex.org/www2/kerygma/ccc/searchcat.html

http://www.scborromeo.org

8. Article "Inquisition" dans l'Encyclopédie Catholique (édition de 1913), Volume 8. On peut consulter cet article à l'adresse suivante :

http://www.newadvent.org/cathen/08026a.htm

Pour un point de vue Protestant sur l'Inquisition, vous pouvez consulter l'article suivant, sur le site de Bart Brewer, un ancien prêtre catholique :

http://mtc.org/~bart/inquis.htm

9. Ce discours inaugural de Jean XXIII peut être consulté à l'adresse suivante :

http://www.rc.net/rcchurch/vatican2/j23open.txt

10. Voici un lien vers le site officiel du Vatican :

http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/index.htm

11. Canon 752, "Code of Canon Law", Latin English edition, New English Translation (Washington, DC : Canon Law Society of America, 1988), page 247.

12. Canon 1311, "Code of Canon Law", Latin English edition (Washington, DC : Canon Law Society of America, 1988), page 409.

13. "Ineffabilis Deus" (Constitution Apostolique de l'Immaculée Conception). Encyclique du Pape Pie IX, publiée le 8 décembre 1854. Cette encyclique est publiée sur les sites suivants :

http://www.newadvent.org/docs/pi09id.htm

http://www.geocities.com/papalencyclicals/Pius09/p9ineff.htm

14. Paul Johnson, "A History of Christianity" (New York : Simon & Schuster, a Touchstone Book, 1995), page 308. Paul Johnson est un éminent historien catholique.

15. "Munificentissimus Deus" (Définition du Dogme de l'Assomption), paragraphe 47. Encyclique du Pape Pie XII, publiée le 1r novembre 1950. On peut consulter cette bulle à l'adresse suivante :

http://www.geocities.com/papalencyclicals/Pius12/P12MUNIF.HTM