A131. Texte du discours de George W. Bush.

 

Article de Parole de Vie.

L’original de ce discours peut être consulté en particulier sur le site Internet :

http://www.guardian.co.uk/international/story/0,3604,679249,00.html

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale.

Ce discours a été prononcé le 5 avril 2002 à la Maison-Blanche. Nous avons jugé intéressant d'en proposer la traduction aux Chrétiens francophones. Ce discours comporte plusieurs points importants, dont nous parlerons dans un court commentaire.

En l'espace d'une semaine, la situation au Moyen-Orient s'est dramatiquement détériorée. Mercredi dernier, mon envoyé spécial, Anthony Zinni, m'avait indiqué que nous étions sur le point de voir se conclure un accord de cesser le feu, qui aurait épargné bien des vies Palestiniennes et Israéliennes. Cet espoir s'est évanoui lorsqu'un terroriste a attaqué un groupe de gens innocents dans un hôtel de Netanya, tuant de nombreux hommes et femmes et accroissant le nombre des victimes de la terreur.

Dans les jours qui ont suivi, le monde a assisté avec inquiétude aux horreurs des bombardements et des ensevelissements, et aux sombres images des chars dans les rues. Dans le monde entier, on pleure les Israéliens et les Palestiniens qui ont perdu la vie.

Quand une jeune Palestinienne de 18 ans est poussée à se faire sauter, et qu'elle tue en même temps une jeune Israélienne de 17 ans, c'est l'avenir même qui meurt, l'avenir du peuple palestinien, et l'avenir du peuple israélien.

Nous pleurons les morts, et nous pleurons les ravages causés à l'espoir de paix, à l'espoir des Israéliens et au désir des Israéliens d'avoir un Etat Juif en paix avec ses voisins, ainsi qu'à l'espoir du peuple palestinien de construire leur propre Etat indépendant.

Il faut mettre fin à la terreur. Aucune nation ne peut négocier avec des terroristes, car il n'y a aucun moyen de faire la paix avec ceux dont le seul but est la mort.

Arafat

Il pourrait y avoir un espoir pour le Moyen-Orient. La proposition du Prince Héritier Abdullah de l'Arabie Saoudite, appuyée par la Ligue Arabe, a permis à un certain nombre de pays du monde arabe de s'approcher plus près que jamais de la reconnaissance du droit d'Israël à exister.

Les Etats-Unis ont prouvé qu'ils soutenaient les aspirations légitimes du peuple palestinien à avoir un Etat palestinien. Israël a également accepté l'objectif d'un Etat palestinien.

Les grandes lignes d'un règlement juste sont claires : deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité. Cela peut être un moment d'espoir, mais il exige le sens du devoir d'Etat et non le recours à la terreur.

Depuis le 11 septembre, je n'ai cessé de proclamer : Chacun doit choisir ! Vous devez choisir soit d'appartenir au monde civilisé, soit de faire partie des terroristes. Tous ceux qui vivent au Moyen-Orient doivent aussi choisir, et manifester d'une manière décisive, en paroles et en actes, qu'ils s'opposent aux actes terroristes.

Le Président de l'Autorité Palestinienne ne s'est pas opposé assez énergiquement aux terroristes. Il ne les a pas combattus.

A Oslo, comme partout ailleurs, le Président Arafat avait déclaré qu'il renonçait à la terreur pour défendre sa cause. Il avait accepté de la maîtriser. Il ne l'a pas fait.

Il est en grande partie responsable de la situation dans laquelle il se trouve aujourd'hui. Il a manqué les occasions qui s'offraient à lui. Il a donc trahi les espoirs du peuple qu'il est censé diriger.

Compte tenu de cet échec, le gouvernement d'Israël a jugé nécessaire de détruire les réseaux terroristes responsables de la mort de ses citoyens. Israël doit pourtant comprendre que sa réponse actuelle aux attaques récentes n'est qu'une mesure temporaire. Toutes les parties ont leurs propres responsabilités, et toutes les parties agissent en fonction de leur propre peuple.

Nous savons tous que la situation actuelle fait courir le risque d'aggraver l'amertume à long terme, et de détériorer les relations tellement nécessaires à tout espoir de paix.

Je fais appel au peuple palestinien, à l'Autorité Palestinienne, et à nos amis du monde arabe, afin qu'ils se joignent à nous pour transmettre un message clair aux terroristes : le fait de vous faire sauter ne fait pas avancer la cause palestinienne. Au contraire, les attentats suicide pourraient porter un coup fatal à l'unique espoir de créer un Etat palestinien.

Des meurtriers, pas des martyrs

Tous les Etats doivent tenir la promesse qu'ils ont faite, au cours d'un vote aux Nations Unies, de s'opposer activement à la terreur sous toutes ses formes. Aucune nation ne peut librement choisir ses amis terroristes.

Je fais appel à l'Autorité Palestinienne et à tous les gouvernements de la région, pour qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin aux activités terroristes, pour arrêter de financer la terreur, et pour cesser d'inciter à la violence en glorifiant le terrorisme dans les médias contrôlés par les Etats, ou en disant aux candidats à des attentats suicide qu'ils sont des martyrs. Ils ne sont pas des martyrs. Ils sont des meurtriers. Et ils desservent la cause du peuple palestinien.

Les gouvernements qui, comme l'Irak, rémunèrent les parents de ceux qui sont morts dans des attentats suicide, sont coupables d'une incitation au meurtre de la pire espèce.

Tous ceux qui s'intéressent au peuple palestinien devraient joindre leurs voix pour condamner et combattre des groupes comme al-Aksa, le Hesbollah, le Hamas, le Djihad Islamique, et tous les groupes opposés à la paix, qui ne cherchent que la destruction d'Israël.

Le fait que la Ligue Arabe ait récemment soutenu l'initiative de paix du Prince Héritier Abdullah est prometteur et porteur d'espoir, car il reconnaît à Israël le droit d'exister. Il offre l'espoir d'un engagement soutenu et constructif des pays arabes à rechercher la paix.

Cette initiative est dans la ligne des décisions visionnaires que le Président Sadate et le Roi Hussein avaient commencées à prendre, et que le Président Moubarak et le Roi Abdullah ont poursuivies. A présent, il faut que d'autres Etats arabes saisissent cette occasion pour accepter Israël en tant que nation et en tant que voisin.

La paix avec Israël est la seule garantie de la prospérité et de la réussite d'un futur Etat palestinien. Le peuple palestinien mérite la paix, et une opportunité d'améliorer sa condition.

Il a besoin que son plus proche voisin, Israël, soit son partenaire économique, et pas son ennemi mortel. Il mérite un gouvernement qui respecte les droits de l'homme, un gouvernement attaché à satisfaire ses besoins en matière d'éducation et de santé, et pas à nourrir ses ressentiments.

Les nations arabes ne doivent pas se contenter de défendre la cause du peuple palestinien. Elles doivent aider sincèrement le peuple palestinien à rechercher la paix, à combattre le terrorisme, et à promouvoir son développement.

Les choix qui s'offrent à Israël

Israël doit faire face à des choix difficiles. Son gouvernement a accepté la création d'un Etat palestinien qui ne soit pas un refuge pour les terroristes. Toutefois, Israël doit aussi reconnaître qu'un tel Etat doit être politiquement et économiquement viable.

Conformément au plan Mitchell, Israël doit cesser de développer ses implantations en territoire palestinien occupé. Cette occupation doit cesser. Israël doit se retirer à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, selon les résolutions 242 et 338 des Nations Unies. C'est cette approche qui devrait constituer la base d'accords bilatéraux entre Israël, la Syrie et le Liban

Israël doit aussi faire preuve de respect et d'intérêt sincère pour la dignité du peuple palestinien, qui est, et qui sera, son voisin. Il est capital de faire la distinction entre les terroristes et les palestiniens ordinaires, qui s'efforcent de prendre soin de leurs familles.

Le gouvernement israélien devrait également faire preuve de compassion aux divers points de contrôle et postes frontières, pour épargner aux Palestiniens innocents des humiliations quotidiennes.

Israël devrait prendre des actions immédiates pour alléger les barrages, et permettre aux gens paisibles de reprendre leur travail.

Les incursions de l'armée doivent cesser

Israël doit faire face à un grave et terrible défi. Depuis une semaine, son armée est intervenue pour détruire les nids de terroristes. L'Amérique reconnaît à Israël le droit de se défendre contre le terrorisme. Toutefois, afin de poser le fondement d'une paix future, je demande à Israël de cesser ses incursions dans les zones contrôlées par les Palestiniens, et à commencer à se retirer des villes qui viennent d'être occupées.

Je m'exprime en tant qu'ami d'Israël engagé. Je m'exprime en étant motivé par le souci de sa sécurité à long terme, sécurité qui sera garantie par une paix réelle.

En réponse au retrait d'Israël, les dirigeants palestiniens responsables, comme ceux des voisins arabes d'Israël, doivent saisir l'occasion pour prouver au monde qu'ils sont sincèrement partisans de la paix. Ils devront accepter ce choix et se charger de ce fardeau.

Le monde entier attend un cessez-le-feu immédiat, une reprise immédiate de la coopération sécuritaire israélo-palestinienne pour lutter contre le terrorisme, et l'ordre immédiat de détruire les réseaux terroristes. J'attends de meilleures décisions des responsables gouvernementaux. J'attends des résultats.

Tels sont les éléments d'une paix au Moyen-Orient. A présent, nous devons réunir les conditions pour atteindre ces objectifs. Des décennies d'expériences amères ont enseigné une leçon claire : il est impossible de progresser quand des nations veulent régler leurs différends en ignorant leurs opportunités.

Ces explosions de violence doivent cesser. Elles ont assez duré.

A ceux qui voudraient utiliser la crise actuelle comme une occasion d'élargir le conflit, je dirais : Tenez-vous à l'écart !

Les envois d'armes et le soutien de l'Iran au terrorisme attisent le feu du conflit au Moyen-Orient. Cela doit cesser. La Syrie s'est opposée verbalement au réseau al-Qaida. Nous attendons qu'elle prenne aussi des mesures contre le Hamas et le Hesbollah.

Il est temps pour l'Iran de se consacrer à satisfaire les besoins de son propre peuple en matière de liberté. Il est temps pour la Syrie de décider de quel côté elle veut se ranger, dans cette guerre contre le terrorisme.

Le monde se trouve à u n moment critique. Soit le conflit s'étendra, soit nous saisirons l'opportunité qui se présente.

J'ai donc décidé d'envoyer le Secrétaire d'Etat Powell au Moyen-Orient, la semaine prochaine, pour s'efforcer de réunir un large soutien international en faveur de la vision que je viens d'exposer.

Au cours de ce processus, il s'efforcera de mettre en œuvre la résolution 1402 des Nations Unies, pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et conséquent, pour mettre fin à la terreur, à la violence, et à l'incitation à la violence, pour obtenir le retrait des troupes israéliennes des villes palestiniennes, y compris Ramallah, et pour appliquer les plans Tenet et Mitchell, qui ont déjà été approuvés, afin d'aboutir à un accord politique.

Je n'ai aucune illusion, et nous n'avons aucune illusion, sur la difficulté des problèmes qui nous attendent. Toutefois, la résolution de notre nation est forte. L'Amérique est engagée à mettre fin à ce conflit et à entrer dans une ère de paix.

Nous savons que cela est possible. Car, au cours de notre existence, nous avons déjà vu se régler des conflits que tous considéraient comme insolubles. Nous avons vu des ennemis acharnés enterrer de longues années de combats et de haine. L'Amérique elle-même compte à présent parmi ses amis sûrs d'anciens adversaires comme l'Allemagne et le Japon, et maintenant la Russie.

Le conflit n'est pas inévitable. Il n'est pas nécessaire que le manque de confiance soit permanent. La paix est possible quand nous nous libérons des anciens schémas et des haines accumulées.

La violence et la détresse qui troublent la terre Sainte ont représenté l'une des plus grandes tragédies de notre époque. Le Moyen-Orient est souvent resté à l'écart des progrès économiques et politiques du reste du monde. C'était l'histoire de cette région jusqu'à présent. Mais cela n'est pas, et ne doit pas être, son destin.

Le Moyen-Orient pourrait écrire un nouveau chapitre d'échanges économiques, de développement et de démocratie. Nous sommes prêts à fournir notre aide.

Toutefois, un tel progrès ne peut survenir que dans une atmosphère de paix. Les Etats-Unis œuvreront en faveur de tous les enfants d'Abraham, pour qu'ils puissent jouir des bienfaits de la paix. Je vous remercie pour votre attention.

Commentaire de Parole de Vie :

Dans ce discours important, le Président George W. Bush s'efforce de se présenter comme un chef d'Etat responsable et visionnaire, apportant la sagesse d'un conseil éclairé à des dirigeants moyen-orientaux qu'il ne juge pas à la hauteur de la tâche historique qui leur incombe. Il se pose nettement en régent du monde.

Il parle comme l'un des hauts responsables du Nouvel Ordre Mondial. La fermeté et la sagesse apparentes de son discours ne doivent pas nous séduire. Quand il paraîtra, l'Antichrist emploiera un langage semblable.

Le Président Bush adresse aussi des menaces à peine voilées à un certain nombre d'Etats appartenant à "l'axe du mal", comme l'Irak, l'Iran et la Syrie, qui devraient faire l'objet des prochaines offensives américaines, lutte contre le terrorisme oblige. Tous les Etats "rebelles" doivent rentrer dans l'ordre. Le fait de commencer par soumettre les Etats les plus nocifs permet de préparer l'opinion publique mondiale à une soumission future de tous les Etats au gouvernement mondial qui est en train de se mettre en place.

Le Président Bush a fait à ce titre plusieurs allusions claires à la nécessité de respecter les résolutions des Nations Unies, futur cadre du gouvernement mondial.

En ce qui concerne Israël et les Palestiniens, le Président Bush s'efforce de préserver l'équilibre, en défendant les intérêts des deux parties. Il ne peut toutefois manquer de savoir que la création d'un Etat palestinien ne résoudra pas le conflit actuel, compte tenu de la haine des Arabes extrémistes contre les Juifs, et de leur désir de les "rejeter à la mer". Mais, en bon Chrétien qu'il prétend être, il devrait savoir que la terre de Palestine a été promise par Dieu au peuple d'Israël, et qu'il n'y a aucune place pour un Etat palestinien dans la Bible.

En réalité, ce qui se précise au Moyen-Orient, c'est la guerre, ou l'apparition de l'Antichrist avec sa solution miracle. Ce sera très probablement la guerre, avant l'apparition de l'homme du péché.

Le fait que 250 combattants palestiniens armés aient trouvé refuge en ce moment dans la basilique de la Nativité, à Bethlehem, est hautement symbolique. Juifs, Musulmans et Chrétiens sont actuellement fixés dans un terrible face-à-face, sur le lieu de la naissance du Christ. N'oublions pas que l'Antichrist, quand il paraîtra, tentera de se faire accepter comme le Messie par les Juifs. Il invoquera donc sa naissance (réelle ou présumée) à Bethlehem. Le monde entier a actuellement les yeux tournés vers cette basilique de la Nativité, non pour symboliser l'attente du retour du véritable Messie, Jésus-Christ, mais comme un signe précurseur de la venue du faux messie, l'Antichrist !