Origine de la franc maçonnerie

Source: http://www.biblebelievers.org.au/masonic.htm

Cet article est un extrait du livre «En Route to Global Occupation» de Gary H. Kah, livre publié chez l’éditeur Huntingdon House.

        Àprès des mois à tourner en rond, une porte s’est finalement ouverte. Un dimanche soir en 1986 alors que je discutais dans une église du nord de l’Indiana, j’ai rencontré une dame âgée qui est venue se présenter à moi à la fin du service religieux. Elle s’est informée si je connaissais quelque chose à la Franc-maçonnerie et de ses influences sur le Nouvel Âge. Je lui dis que j’étais conscient de ses influences, mais que je ne comprenais toujours pas exactement quel rôle l’Ordre maçonnique jouait dans le système global de choses.

        Elle commença à me dire qu’elle avait fait des recherches sur le mouvement maçonnique au cours des deux dernières décennies et qu’elle avait une assez grosse collection de matériel au sujet de l’Ordre (la majorité de ce matériel ayant été obtenue de veuves de Maçons décédés qui n’étaient pas conscientes de la signification de l’Ordre et de sa littérature). Elle me rendrait son matériel disponible si je le voulais et m’expliqua qu’elle n’avait pas réussi à se faire écouter par qui que ce soit, cela à cause de son âge et de l’absence d’un attrayant titre d’emploi. Nous en arrivèrent à nous rencontrer à de nombreuses reprises à son domicile pour faire un tri dans son matériel sur la Franc-Maçonnerie. Peu importe ce que cette sainte dame âgée n’avait pas, elle savait où se le procurer.

        Dans les mois qui suivirent, j’ai reçu toute une éducation en passant à travers les œuvres majeures de références maçonniques. J’ai trouvé plusieurs fois la mention de tels ordres comme les Illuminati, les Knight Templars et les Rose-Croix, en compagnie d’autres groupes sectaires, que j’avais précédemment pensé qu’ils étaient seulement des mythes. Mais, en peu de temps, je devins convaincu du contraire, non seulement convaincu que ces groupes existaient, mais que la Franc-Maçonnerie était une continuité contemporaine du gnosticisme et des anciennes religions à mystères.

 

        Bien que la plupart des sources placent la naissance officielle de la Franc-Maçonnerie en 1717, les références maçonniques indiquent clairement que l’histoire de l’organisation remonte à beaucoup plus loin que cette année-là.

        Le diagramme adjacent, basé sur mes recherches à des sources autant maçonniques que non maçonniques, décrivent les racines de l’Ordre en compagnie de son historique et de ses ramifications d’influences contemporaines. (Un nombre d’autres fausses religions et de mouvements subversifs ont aussi subi une influence de l’Ordre maçonnique. Toutefois, celles décrites ci-dessus sont les principales sectes et religions auxquelles l’existence de la Franc-maçonnerie et du mouvement Nouvel Âge peuvent être attribués. Les noms ont changé, mais les croyances, les tactiques et les concepts de groupe sont restés essentiellement les mêmes.)

        J’ai découvert que l’histoire de la Franc-maçonnerie est aussi l’histoire des sociétés secrètes, et l’histoire des sociétés secrètes est l’histoire de l’occultisme organisé ― particulièrement dans le monde occidental. Probablement que l’histoire la plus complète de l’occultisme organisé nous a été fournie par Albert Pike dans son livre de 861 pages, un classique de l’occultisme, intitulé «Morals and Dogma of the Ancient and Accepted Scottish Rite of Freemasonry» (plus communément et simplement appelé par les maçons : Morales et Dogmes). Tiré des sources lui étant disponibles en tant que chef de longue date de la Franc-maçonnerie (1859-1891), Pike fut capable de retracer la croissance chronologique et la propagation des «Mystères» sur la face de la terre, de la Babylone ancienne jusqu’à l’Ordre maçonnique contemporain.

En référence aux doctrines ésotériques des mystères, Pike déclarait :

 «La communication de cette connaissance et d’autres secrets, certains d’entre eux sont peut-être perdus, constituent, sous d’autres noms, ce que nous appelons maintenant la Maçonnerie, ou Libre, ou Franc-maçonnerie. (…) Le présent nom de l’Ordre, et ses titres, et les noms des degrés utilisés maintenant, n’étaient pas connus alors. (…) Mais, par quelque nom sous lequel l’Ordre était connu dans ce pays ou dans d’autres, la Maçonnerie existait comme elle existe maintenant, le même en esprit et en cœur. (…) avant même que les premières colonies émigrèrent dans le sud de l’Inde, de la Perse et de l’Égypte, du berceau de la race humaine [la Babylone ancienne]» (Morals and Dogma, p. 207 et 208).

        Pike fait remarquer que : «Nous reproduisons les spéculations des philosophes, des kabbalistes, des mystagogues et des gnostiques.» (Ibid, p. 329). Des douzaines de déclarations supplémentaires se trouvent partout dans le même volume, ne laissant aucun doute que Pike voulait bel et bien dire ce qu’il disait. D’autres ouvrages de références maçonniques fournissent un tableau semblable des racines de l’Ordre. Le «Freemason’s Monitor», par exemple, explique ce qui suit :

«Nos archives nous informent que les us et coutumes des Maçons ont toujours correspondu avec celles des philosophes égyptiens, avec lesquels ils ont une proche affinité. Réticents à dévoiler leurs mystères aux yeux vulgaires, ils dissimulaient leurs doctrines particulières et leurs principes de constitution politique, sous des illustrations hiéroglyphiques; et ils exprimaient leurs notions de gouvernement par des signes et des symboles, lesquels étaient communiqués par leurs seuls «Magiciens», lesquels étaient engagés par serment à ne pas les dévoiler.» (Thomas Smith Webb, PGM, The Freemasons’s Monitor Cincinnati : The Pettibone Bros., 1797, p.39).

        J’ai découvert que les documents historiques appartenant aux débuts de la Franc-maçonnerie et de la propagation de l’occultisme organisé avaient été préservés dans un certain nombre de bibliothèques maçonniques à travers le monde. En Europe, par exemple, une collection assez importante peut être trouvée au «Freemason’s Hall» situé sur Great Queen (c’est-à-dire : Sémiramis) Street au cœur de Londres. D’autre part, aux États-Unis, un grand dépôt d’écrits maçonniques se trouve à la Grande Loge de l’Iowa à Cedar Rapids. Cependant, la plus grande collection et de loin, se trouve à la «House of the Temple», à Washington, DC.

En plein cœur de la capitale nationale américaine l'un de ses plus magnifiques monuments. Il est connu comme une merveille d'architecture, une véritable merveille de pierre. Il s'agit du  «House of the temple» haut lieux de la franc-maçonnerie. Il est l'esprit du rite écossais de la franc-maçonnerie dont deux immenses sphinx gardent l'entrée à la gloire de Albert Pike le plus illustre de ses maçons.

       

         Tout en servant de quartiers généraux du conseil suprême mère du monde (le collège central de la Franc-maçonnerie) et comportant un sanctuaire vaste et attrayant, la «House of Temple» abrite aussi une bibliothèque maçonnique de renommée universelle. Henry C. Clausen, l’ancien grand commandeur souverain du rite écossais fait référence à cette bibliothèque dans son livre «Masons Who Helped Shape Our Nation», écrit en 1976.

«Un trésor inestimable de notre conseil suprême est sa bibliothèque. Un tiers des 175,000 volumes qu’elle contient porte sur le sujet de la Franc-maçonnerie dans toutes ses ramifications, formant ainsi une des collections les plus complètes sur ce sujet dans le monde entier.»

«Les archives de la «House of the Temple» ajoutent un supplément à sa bibliothèque. Plus de deux millions et demi de documents, donnant les détails de l’histoire de la Maçonnerie et du Rite Écossais, sont soigneusement classés et indexés.» (Henry C. Clausen, SGM, Masons Who Helped Shaped Our Nation. San Diego: Neyenesch Printers, 1976, p. 111).

        Un autre éminent écrivain maçonnique, H. L. Haywood, confirme ces données, affirmant l’existence de «cinquante à soixante mille livres maçonniques.» (H. L. Haywood, Famous Masons and Masonic Presidents, VA : Macoy Publishing and Masonic Supply Co., p. 97).

        Si la Franc-maçonnerie n'était rien d’autre qu’une organisation sociale, comme elle affirme l'être, publiquement, alors comment quelqu’un peut-il compter l’incroyable quantité de livres existants au sujet de l’Ordre? Quelle sorte d’organisation sociale posséderait des archives de deux millions et demi de documents, accompagnées par une bibliothèque de soixante mille livres contenant son histoire? La simple existence d’une telle collection suggère que la Franc-maçonnerie était plus qu’un grand groupe de citoyens organisés pour rendre des services communautaires.

        Comme résultat de mes recherches, j’en suis finalement venu à la conclusion qu’une minutieuse histoire de l’occultisme avait été maintenue par les anciens prêtres partout où les mystères étaient pratiqués. Cette information était probablement initialement transmise principalement par le bouche à oreille et possiblement assistée par l’utilisation d’hiéroglyphes et d’autres formes d’écritures primitives développées par les anciennes civilisations. Toutefois, à mesure que nous avançons dans le temps, cette connaissance des rituels secrets, croyances et pratiques de la prêtrise occultiste, fut mise par écrit sur des manuscrits, fournissant des archives permanentes de ces activités lucifériennes.

        Beaucoup de cette ancienne connaissance fut prétendument, en premier lieu, mise par écrit par certains des philosophes Grecs et Romains, dont les sociétés philosophiques existaient en tant que prolongements spéciaux de la prêtrise occultiste. Selon des sources maçonniques, cette information a été miraculeusement préservée depuis cette époque, ayant été transmise d’une génération à l’autre par l’intermédiaire d’une lignée intacte de prêtres occultistes. L’Ordre Maçonnique affirme être le dernier ordre occulte en succession qui a servi en tant que gardien de cette antique connaissance.

        De nombreuses caractéristiques de l’héritage diabolique de l’Ordre ont été révélées dans les travaux d’historiens maçonniques tels que Pike, Mackey, Haywood, M. P. Hall et d’autres, lesquels ont fourni des résumés de l’histoire maçonnique/occultiste. Bien qu’il existe certaines différences parmi les divers travaux, il y a, néanmoins, un remarquable degré d’uniformité et de cohérence étant donné la complexité du sujet. Cependant, pour comprendre le rôle complet de l’Ordre Maçonnique et là où il cadre, nous avons besoin d’un peu de données historiques mondiales.

Une perspective historique selon la franc-maçonnerie

        Aux jours de Noé, le monde était devenu complètement saturé par l’occultisme, à un point tel qu’il ne restait plus qu’une seule famille fidèle. Avec comme résultat que Dieu, qui était peiné par la méchanceté et les péchés de l’homme, détruisit le monde en envoyant un déluge. Toutefois, après le déluge, cela ne prit que quelques générations avant que l’homme commence encore une fois à pratiquer l’occultisme. Cela fut manifeste lors de la construction de la tour de Babel, laquelle est considérée comme la première ziggourat ― une ancienne tour cultuelle occulte ayant un sanctuaire à son sommet. Sous la protection du panthéisme, les anciens mystères occultes commencèrent à prendre racines et à se répandre. À l’époque d’Abraham et de Lot, l’état de l’humanité, au moins dans leur partie du monde, était encore une fois hors de contrôle. C’étaient là les jours de Sodome et Gomorrhe lorsque la perversion et l’immoralité avaient atteint de nouveaux sommets.

        Bien qu’Abraham n’était pas lui-même parfait, il était un homme qui cherchait à faire ce qui est bien aux yeux de Dieu. Parce que lui et sa famille étaient les seuls fidèles restants qui étaient disposés à Le reconnaître, Dieu allait honoré la foi d’Abraham en le choisissant pour créer une nation à partir de sa semence. Dieu travaillerait par l’intermédiaire de cette nation, Israël, pour conserver Sa vérité et vivante la voie de la fidélité au milieu d’un monde ténébreux, ravagé par l’occultisme. Après quelques centaines d’années, alors que la semence d’Abraham se fut suffisamment multipliée, il y avait assez d’Israélites pour constituer une nation. À ce moment-là, Dieu permit à son peuple de sortir d’Égypte à l’aide de Son serviteur Moïse. L’histoire d’Israël en serait une composée de sommets et de bas-fonds. Quand les Israélites étaient obéissants à Dieu, ils prospéraient; et aucun de leurs voisins panthéistes ne pouvaient tenir le coup devant eux. Toutefois, quand les Israélites eux-mêmes commencèrent à tomber dans le giron des mensonges spirituels des nations environnantes, ils furent opprimés par ces mêmes pouvoirs. Dieu envoya un nombre constant de saints prophètes pour enseigner Ses voies à Israël et pour les avertir de ce qui surviendrait s’ils n’obéissaient pas. Tout comme la relation entre un père rempli d’amour et son enfant, alors que le père espère que son enfant (Israël) soit bon et aimant, il y a des fois où cet enfant se rebelle et a besoin d’être discipliné avant que survienne quelque chose de pire.

        Les Israélites, par l’intermédiaire de Moïse, s’étaient vu ordonner de faire des offrandes ou sacrifices d’animaux régulièrement devant Dieu. Ces sacrifices symbolisaient le paiement pour leurs péchés, leur rappelant : Que le péché ne s’en tire pas sans pénalité. Ces offrandes symbolisaient aussi le sacrifice suprême à venir de Jésus-Christ, Lequel paya le montant de la punition pour les péchés du monde entier au moment voulu. Après que le travail préparatoire eut été fait, Dieu envoya son Fils. Le message de miséricorde et la promesse de la vie éternelle à ceux qui croyaient en Christ serait transféré d’Israël à toutes les nations. Bien que cet évangile (la bonne nouvelle) se répandit dans toutes les directions, elle ne serait pas acceptée de pareille manière par tous les peuples et rencontrerait plus de résistance en certains endroits que dans d’autres. Ces missionnaires, par exemple, qui transmettaient ce message à Babylone, en Perse et en Inde furent violemment rejetés; et seulement un petit nombre de personnes crurent et  reçurent la vérité en ces endroits. Pareillement, aujourd’hui, en dépit de près de vingt siècles d’efforts missionnaires en Extrême-Orient, sauf en quelques régions, le message du Christ a été rejeté de manière écrasante.

        La mainmise de Satan sur ces pays est si complète et établie que, jusqu'à ce jour, seulement un petit pourcentage de l’Orient croit en Christ. L’Hindouisme ― la plus vieille religion panthéiste survivante, est toujours pratiquée par une majorité des habitants de l’Inde.

        L’histoire devait s’avérer être différente en Méditerranée où l’évangile fut accepté par un grand nombre de personnes, et ce en dépit de la féroce persécution contre ceux qui croyaient. En deçà de quelques générations, il y avait tellement de chrétiens dans cette région que les grands prêtres des mystères de la Grèce, de Rome et de l’Égypte, commencèrent à perdre leur contrôle. Les enseignements du Christ se heurtèrent aux croyances panthéistes et aux pratiques occultes des prêtres, les exposant pour ce qu’elles étaient. Plus les croyants étaient persécutés, plus leur nombre grandissait, jusqu’à ce que finalement les prêtres occultistes furent forcés d’entrer dans la clandestinité dans le but de garder leur connaissance secrète et leurs traditions vivantes.

        Ces enseignements occultes ont été, depuis, transmis de génération en génération, gardant vivantes dans le monde Occidental les sociétés secrètes, lesquelles sont un peu plus que la continuité des anciennes prêtrises occultes. Le plan de Satan était de garder sa prêtrise et ces doctrines secrètes vivantes jusqu’à ce que, étant en assez grand nombre, la prêtrise pourrait encore une fois prendre le contrôle de ses territoires perdus. Le gnosticisme, la forme la plus efficace et la plus largement acceptée du panthéisme, était plus trompeur et astucieux que les autres, développant la seule contre-explication occulte majeure du message et de la personne du Christ. Les gnostiques étaient les principaux adversaires de l’apôtre Paul et de l’église primitive, poursuivant sans relâche les chrétiens peu importe là où ils allaient, longtemps avant que les religions à mystères aient commencé à s’écrouler.

        Selon Albert Pike, le gnosticisme était une branche de la kabbale, une tradition orale occulte, qui remportait l’adhésion d’une minorité de Juifs. À certains égards, lesquels demeurent incertains, ces enseignements occultes furent réduits à être écrits, et ce fut là la naissance de la kabbale. À la page 626 de «Morals and Dogma», Pike déclare que : «La kabbale est la clé de toutes les maçonneries et des sciences occultes; et les gnostiques sont nés des kabbalistes.»

        La kabbale était simplement une version unique des anciens mystères spécialement conçus pour tromper le peuple choisi de Dieu. Contrairement aux autres mystères, ses enseignements se penchent spécifiquement sur Israël, offrant des contre-explications occultes à la révélation des prophètes, complétées avec une astucieuse interprétation, déguisées sous le couvert de l’occulte, de l’histoire d’Israël. Par exemple, Moïse, plutôt que d’être le fidèle prophète de Dieu qui conduisit les Israélites hors d’Égypte, faisait croire qu’il était un personnage occulte dont l’objectif était d’initier les Israélites aux enseignements plus avancés et éclairés de l’Égypte.

        Si la kabbale peut être considérée comme la contre-explication de l’Ancien Testament, le gnosticisme, existant en tant que développement progressiste de la kabbale et prenant en compte le «nouveau problème» de Satan posé par le Christ en croissance et en élévation, servirait comme la principale contre-attaque contre le Nouveau Testament. Donc, la Kabbale et le gnosticisme combinés, composaient un type de parallèles occultes pour l’Ancien et le Nouveau Testament.

        Le gnosticisme, bien que composé originalement d’occultistes Juifs, gagna rapidement l’adhésion de disciples Gentils, jusqu’à ce que, rapidement, il devint prédominé par les Gentils(nom donné aux chrétiens d'origine païenne). Comme la prêtrise était forcée d’emprunter de nouvelles formes, le gnosticisme devint un aimant pour ces adeptes de l’occulte. Les rejetons du gnosticisme engendrèrent les premières sociétés secrètes significatives de l’époque suivant la résurrection, avec différents degrés ou niveaux d’initiation, et avec un cercle interne d’initiés adorant Lucifer.

Le gnosticisme

        Une quantité significative d’espace a été consacrée à l’examen du gnosticisme dans les ouvrages de références maçonniques. Par exemple, «Morals and Dogma» a alloué plus de quarante pages au gnosticisme et à ses relations avec la franc-maçonnerie. Albert Pike, l’auteur du livre, offre l’explication suivante à propos du gnosticisme :

«Les gnostiques tiennent leurs principales doctrines et idées de Platon et de Philon, de la Zend-Avesta et de la kabbale et des livres sacrés de l’Inde et de l’Égypte; et ils introduisirent ainsi dans le giron du christianisme les spéculations cosmologiques et théosophiques, lesquelles avaient formés la plus grande portion des anciennes religions de l’Orient, unies à celles des doctrines égyptiennes, grecques et juives, que les néo-platoniciens avaient également adopté en Occident.» Morals and Dogma», p. 248)

        Le gnosticisme s’est développé par l’entremise de différentes branches telles que les manichéens du troisième siècle, les euchètes du quatrième siècle, les pauliciens du septième siècle et les bogomiles du neuvième siècle (Nesta H. Webster, «Secret Societies and Subversive Movements», Hawthorne, CA : Christian Book Club of America, 1924, pages 32-34, 63). Il n’est pas possible dans le cadre de ce livre d’identifier et de définir chacune des branches du gnosticisme qui ont existé au cours des siècles, mais les enseignements suivants des bogomiles nous donneront une idée quelles croyances les «Knights Templars», les templiers, adoptèrent avant de les passer à la Franc-maçonnerie.

        Dieu, le Père Suprême, avait deux fils, le plus âgé Satanael, le plus jeune Jésus. À Satanael, qui s’assoyait à la droite de Dieu, appartenait le droit de gouverner le monde céleste mais, empli d’orgueil, il se rebella contre son Père et il fut chassé des cieux. Alors, aidé par les compagnons de sa chute, il créa le monde visible, image de la voûte céleste, ayant comme les autres son soleil, sa lune et ses étoiles, et enfin il créa l’homme et le serpent, celui-ci devenant son ministre. Plus tard, Christ vint sur terre dans le but de montrer à l’homme la voie des cieux, mais Sa mort était inefficace, car n’étant jamais descendu aux enfers, il ne pouvait pas arracher le pouvoir de Satanael, c’est-à-dire Satan. Cette croyance en l’impuissance du Christ et la nécessité d’apaiser Satan, non seulement «le Prince de ce monde», mais son créateur, conduisit à la doctrine suivante, à savoir que Satan, étant tout puissant, il devrait être adoré (Ibid., 63).

        À la base de chacune des formes du gnosticisme existait cette adoration ou culte de Satan, tout autant qu’une profonde haine pour le Christ et ses enseignements. Ce furent des perversions telles que celles-ci, transmises par une tradition continue des premiers gnostiques, qui furent éventuellement adoptées par les Chevaliers du Temple («Knights Templars») au douzième siècle.

Les Chevaliers du Temple

        Les Chevaliers Templiers étaient un ordre militaire et religieux, fondé à ses débuts par neuf chevaliers français, à Jérusalem en 1118, sous le leadership de Hugues de Payens de la Champagne et Godefroi de Saint-Omer (Ibid., p. 49). Leur mission déclarée était de protéger les pèlerins voyageant vers la Terre Sainte au cours des croisades (Collier’s Encyclopedia, 1985 «Knights Templars»). Ils combattirent aussi dans diverses batailles durant les croisades et il devinrent fameux pour leur bravoure (World Book Encyclopedia, 1969 «Knights Templars»). «Baudouin II, roi de Jérusalem, donna aux templiers des quartiers à même son palais, construit sur le site du temple de Salomon.» C’est à partir de là qu’ils tiennent leur nom de Chevaliers du Temple.

        L’appartenance aux templiers était originalement limitée aux nobles. Cependant, plus tard, l’ordre ouvrit ses rangs aux autres hommes, dont ils pensaient pouvoir les utiliser pour aller plus loin dans leurs objectifs. L’ordre crû rapidement et en l’année 1128, celle-ci fut mise sous la protection spéciale du pape (Collier’s Encyclopedia, 1985 «Knights Templars»).

        Durant les croisades, les templiers établirent des succursales locales dans tous les pays chrétiens pour encourager l’enrôlement d’armées pour les croisades, et pour prendre soin des fonds des pèlerins. (Les pèlerins faisaient des dons à l’ordre ― laquelle existait en tant qu’organisation exemptée de taxes ― en échange pour la protection vers et de Jérusalem). Les Templiers, dont les rangs étaient composés surtout de nobles, se virent aussi accorder des faveurs par plusieurs gouvernants européens et ils firent l’acquisition de propriétés partout sur le continent. Avec des legs de terrains et d’argent, les Templiers devinrent extrêmement fortunés et puissants (Collier’s Encyclopedia, 1985 «Knights Templars»).

        Après la chute de Jérusalem aux mains de Saladin en 1187, l’ordre établit ses quartiers généraux à Acre. Les Templiers furent forcés de se localiser encore une fois en 1291 lorsque Acre tomba aux mains des Musulmans. Cette fois, leurs quartiers généraux furent déménagés sur l’île de Chypre. Toutefois, à ce moment-là, les Templiers, à l’aide de leur énorme fortune et de leur organisation tentaculaire, étaient devenus les banquiers de l’Europe, et l’ordre n’en était plus un principalement de nature militaire. L’ordre était spécialement influent en Espagne, en France et en Angleterre, où les commanderies de chevaliers, hommes en armes et aumôniers, étaient organisées, chacune sous son propre supérieur, soumis au Grand Maître de l’ordre(Ibid.).

«Morals and Dogma» ajoute : «Leur mot d’ordre était de devenir fortuné dans le but d’acheter le monde. Ils le devinrent, et en 1312, ils possédaient en Europe seulement plus de neuf mille seigneuries» (Morals and Dogma, p. 819, 820). (Une seigneurie fait référence à la propriété immobilière ou autorité d’un noble ou seigneur féodal).

        Les Chevaliers Templiers étaient probablement corrompus depuis le début. Mais que l’ordre ait commencé a dégénérer ou qu’il le soit devenu plus tard, c’est certain que les Templiers étaient, durant leurs exploits au Proche-Orient, devenus fortement influencés autant par les gnostiques et les Hachischins (un ordre militaire arabe impitoyable). C’est un fait que plusieurs des fondateurs des Templiers avaient été initiés dans la secte des Hachischins (Edith Starr Miller, «Occult Theocracy», Hawthorne, CA : The Christian Book of America, 1933, p. 143). Les Templiers, tout en adoptant les croyances religieuses des gnostiques, reçurent plusieurs de leurs traits politiques et organisationnels des Hachischins. Les Templiers représentaient la première tentative à grande échelle d’organiser et de mobiliser les forces de l’occultisme avec pour objectif d’acquérir le contrôle du monde.

Edith Starr Miller, historienne de l’occultisme, résume comme suit la disparition des Templiers :

«Ayant adopter le gnosticisme alors qu’ils se trouvaient en Palestine, et en contact avec la secte des Hachischins, l’ordre des Templiers dégénéra, et il était dit que certains de ses membres sous l’influence de cette secte, pratiquaient le culte phallique ou culte à caractère sexuel, le satanisme et la vénération du «Baphomet», l’idole des Lucifériens. Le crime de sodomie faisait partie du rite d’initiation des Templiers.» (Ibid., 144). «En 1307, les templiers furent accusés d’hérésie et d’immoralité par un ancien membre de l’ordre» (Collier’s Encyclopedia, «Knights Templars»). Comme résultat de ce qui précède, Philippe IV de France entreprit une enquête pour examiner les méfaits allégués de l’organisation (World Book Encyclopedia, 1969, «Knight Templars»). Le 15 octobre 1507 le roi fit arrêter les Templiers de France et il les amena à comparaître devant l’Inquisiteur de la France, par lequel ils furent questionnés (Webster, «Secret Societies», p. 51, 52). Les chevaliers confessèrent une grande variété de crimes et ils admirent avoir fait des serments blasphématoires contre Jésus-Christ lors de leurs admissions au sein de l’ordre.»

        Ils disaient qu’ils se faisaient montrer une croix sur laquelle se trouvait le visage du Christ, et il leur était demandé s’ils croyaient en lui; lorsqu’ils répondaient oui, il leur était dit en certains cas que cela était incorrect (dixit sibi quod male credebat), parce qu’il n’était pas Dieu, il était un faux prophète (quid falsus propheta erat, nec erat Deus). Certains ajoutèrent qu’ils se firent montrer une idole ou une tête barbue, dont on leur enjoignait d’adorer; un autre ajouta qu’elle était d’un «si terrible aspect qu’il lui semblait que c’était le visage de quelque démon, appelé en français «un maufe», et qu’à chaque fois qu’il l’avait vu, il était tellement envahi par la peur qu’il pouvait difficilement la regarder sans être apeuré et en tremblant.» Tous ceux qui confessèrent, déclarèrent qu’ils leur avaient été intimés l’ordre de cracher sur le crucifix, et que plusieurs d’entre eux avait reçu l’injonction de commettre des obscénités et de pratiquer un vice contre nature. Certains disaient, qu’à leurs refus d’obéir à ces ordres, qu’ils avaient été menacés d’emprisonnement, même que quelques-uns dirent qu’ils avaient été réellement incarcérés; un d’entre eux déclara qu’il avait été terrorisé, saisi à la gorge et menacé de mort (Ibid., p. 52; Michelet, Procès des Templiers II, 1841, p 284-364).

        Cependant, le pape Clément V refusa de réagir aux accusations et aux confessions des Templiers. Clément V, qui éprouvait de l’amertume à cause des interférences du roi commises à l’égard d’un ordre qui existait entièrement sous juridiction papale, écrivit en termes forts de remontrances à Philippe Le Bel pour qu’il les libère, et même après leurs procès, pas plus les confessions des chevaliers que les vitupérations du roi purent le persuader de croire en leur culpabilité (Ibid., p. 53).

        Le pape fut non seulement lent à réagir aux confessions, mais il fit réellement ce qu’il put pour protéger l’ordre. Toutefois, plus tard, il donna les raisons suivantes pour ses actions (dans ses propres mots) :

«Parce qu’il ne semblait pas vraisemblable pas plus que crédible que des hommes d’une telle religiosité, dont nous croyons qu’ils aient si souvent versé leur sang et qui ont fréquemment exposé leurs personnes aux périls de la mort pour le nom du Christ, et qui montrèrent de nombreux et si grands signes de dévotion, autant lors des offices divins que dans les jeunes, entre autres observances dévotionnelles, devraient être si oublieux de leur salut en faisant ces choses, nous ne sommes pas disposés (…) à porter oreille à ce genre d’insinuations (…). (hujusmodi insinuacioni ac delacioni ipsorum (…) aurem noluimus inclinare).» (Ibid., p. 51, Michelet, Procès des Templiers).

        À cause de la pression montante des suspicions du public et parce qu’un certain nombre de confessions devant Philippe IV avait été obtenu à l’aide de la torture, le pape décida finalement de mener sa propre enquête, consentant à recevoir en audience privée «un certain chevalier de l’ordre, de grande noblesse et considéré par le même ordre de peu d’estime» (Ibid., p. 53). Alors qu’il était questionné par le pape, le chevalier «témoigna des abominations qui avaient lieu à la réception d’un frère, le crachat sur la croix et d’autres choses qui n’étaient pas légales pas plus que, humainement parlant, décentes.»

        Le pape Clément V décida alors d’examiner le cas de soixante- douze autres chevaliers français, à Poitiers, dans le but de découvrir si leurs confessions antérieures devant l’Inquisiteur de la France étaient vraies. Ces auditions furent conduites sans torture, les témoins promettant sous serment de dire «la vérité pure et entière.» Le grand maître des Templiers, Jacques de Molay et les leaders français de l’ordre, furent aussi questionnés en présence de trois cardinaux, de quatre notaires publics et de plusieurs autres (Ibid.). Devant ces nombreux témoins, les Templiers reconnurent leurs crimes comme ils les avaient antérieurement confessés durant les procès menés par le roi Philippe IV (Ibid., p. 53, 54). Les Chevaliers Templiers, comme il s’est avéré être, ont été des maîtres de la supercherie, des experts en duplicité, paraissant en surface servir le Christ  alors qu’ils adoraient Lucifer au sein même de leurs rites internes.

        «Morals and Dogma» confirme cette caractéristique. «Les Templiers, comme d’autres ordres ou associations secrètes, avaient deux doctrines, une dissimulée et réservée aux maîtres et l’autre au public. Ainsi, ils trompèrent leurs adversaires qui cherchaient à les supplanter.» (Morals and Dogma, p. 817, 818).

«Cependant, le pape refusait toujours d’entreprendre des actions contre l’ensemble de l’ordre simplement parce que le maître et les frères autour de lui avaient gravement péché» (Webster, «Secret Societies», p. 54). Au lieu de sévir, il décida de faire siéger une commission papale à Paris, laquelle se tint au mois de novembre 1309. Mais à ce moment-là, ce qui se passait au sujet des Templiers était connu et le public en vint à être scandalisé. En plus de l’Italie et de la France, «les Templiers d’Angleterre, d’Allemagne, d’Espagne et du Portugal subissaient eux aussi un procès, mais la plupart d’entre eux furent acquittés» (World Book Encyclopedia, 1969, «Knight Templars»).

        Phillippe IV de France, plus que tout autre monarque, poursuivit les membres de l’ordre et condamna plusieurs d’entre eux à mort, les accusant de conspiration et de culte rendu à Satan. Le 12 mai 1310, il y eut cinquante-quatre Templiers français qui furent brûlés vivants à Paris (Miller, «Occult Theocracy», p. 144). En 1312, le pape Clément V était finalement persuadé qu’il fallait abolir l’ordre (World Book Encyclopedia, 1969, «Knights Templars», 144). Et le 18 mars 1314, le grand maître, Jacques de Molay, en compagnie de trois autres officiers de haut rang, étaient brûlés attachés à un poteau (Miller, «Occult Theocracy», p.144). C’est à partir du nom de ce chevalier diabolique que se nomme aujourd’hui l’Ordre maçonnique de, De Molay, ordre réservé aux jeunes hommes.

        Consécutivement à la mort de De Molay, les Templiers trouvèrent refuge au Portugal, où le roi Denis II le Libéral devint leur protecteur (Ibid., 145). L’ordre souffrit d’un recul temporaire, résultat de la confiscation de la plupart de leurs propriétés; mais il demeura influent, continuant à agir clandestinement. «Morals and Dogma» atteste que les Chevaliers Templiers survivants déclarant que De Molay, avant son exécution, avait créé quatre loges métropolitaines, à Naples pour l’est, à Édimbourg pour l’ouest, à Stockholm pour le nord et à Paris pour le sud. [Les initiales de son nom (…) se trouvant dans le même ordre que les trois premiers degrés, ne sont qu’une des nombreuses preuves internes et convaincantes que ces créations de loges furent à l’origine de la Franc-maçonnerie moderne…] Morals and Dogma», 820).

        Faisant référence en continue à l’ordre du temple, «Morals and Dogma» ajoute : «Il vivait, sous d’autres noms et dirigés par des chefs inconnus, se révélant seulement à ceux qui, en passant par une série de degrés, avaient prouvé qu’ils étaient dignes de confiance à propos du dangereux secret.» (Ibid., p. 821).

Les Rose-Croix

        Les preuves suggèrent que les Chevaliers Templiers survivants ont, soit fondés, soit ont-ils fusionnés avec un ordre secret existant au début du quatorzième siècle, plus tard connu sous le nom de l’Ordre de la Rose-Croix (les Rosicruciens). Très peu de détails sont connus au sujet du début réel de cet ordre à cause de l’habileté de celui-ci à cacher ses activités. Toutefois, «Morals and Dogma» établit un lien définitif entre les Rosicruciens et l’Ordre du Temple :

«Les successeurs des anciens adeptes des Rose-Croix, abandonnant graduellement l’austère et hiérarchique science de leurs ancêtres d’initiation, devenant une secte mystique, s’unissant avec plusieurs des templiers, les dogmes des deux s’entremêlant…»

        Au début du dix-septième siècle, plus de trois cent ans s’étaient écoulés depuis que l’ordre des Templiers avait été aboli. De ce fait, l’ordre secret décida de tester le terrain pour voir comment le public réagirait à ses philosophies occultes. Pour des raisons évidentes, l’ordre ne pouvait pas faire part de ses vrais liens historiques avec les Templiers, alors il imagina une allégorie de son histoire autour d’un personnage mythique du nom de Christian Rosenkreutz.

        Cette histoire fut publiée dans un document appelé «Fama Fraternitatis», que l’ordre fit circulé partout en Europe. L’histoire raconte en détails comment Rosenkreutz voyagea en Syrie et ensuite en Égypte pour étudier l’occultisme. Après avoir appris de tous les grands maîtres des philosophies occultes au Proche-Orient et en Afrique du Nord, il revint en Europe pour propager ses «lumières» partout sur le continent. Mais il ne fut pas reçu favorablement et ainsi, il revint chez lui en Allemagne où il espérait fonder une société basée sur ses enseignements (Albert G. Mackey, «An Encyclopedia of Freemasonry», New York; The Masonic History Co., 1921, p. 639). La vie fictive de Christian Rosenkreutz communiquait symboliquement l’histoire des Templiers.

        Selon l’«Encyclopedia of Freemasonry» de Mackey, «[cette] fiction était déjà acceptée comme une vérité par la plupart des gens, et la société invisible de Rosenkreutz fut recherchée avec avidité par de nombreuses personnes qui voulaient s’y joindre» (Ibid., p. 640). Cependant, l’ordre voulait seulement tester la réaction qu’elle provoquerait et elle ne répondit pas. (Un certain nombre de sociétés se manifesta en se déclarant être en possession des secrets occultes de Rosenkreutz; mais ces aberrations n’étaient pas le vrai ordre rosicrucien.)

        Ce geste bien calculé par l’ordre secret leur permit d’être à l’écoute de l’ouverture de l’Europe pour l’occultisme sans révéler l’identité réelle de l’ordre ou les noms de ses membres. Il créa aussi un intérêt renouvelé pour l’occultisme partout sur le continent. Mais près d’un autre siècle passerait avant que l’ordre commencerait à se développer en enrôlant publiquement des initiés.

        Certains leaders contemporains du mouvement maçonnique ont nié toutes relations entre l’ordre et les Chevaliers Templiers, ainsi qu’avec les Rosicruciens. Toutefois, suffisamment de preuves existent, lesquelles, si prises en considérations avec les précédentes affirmations de «Morals and Dogma», révèlent clairement que la Franc-Maçonnerie contemporaine est une continuité des ordres précédents. Un exemple révélateur se trouve dans les noms des trois derniers degrés du Rite de York ― les Chevaliers de la Croix Rouge, les Chevaliers de Malte et les «Knights Templar» ― et le dix-huitième degré du rite écossais ― Souverain Prince de la Rose-Croix, qui avec le dix-septième degré est connu comme le chapitre de la Rose-Croix.

La naissance de la Franc-Maçonnerie

        Si les rosicruciens étaient pour progresser vers leur but d’établir un Nouvel Ordre Mondial, ils devraient éventuellement se révéler publiquement pour enrôler le soutien de plus de personnes pour arriver à leurs fins. Dans la tradition des Templiers, ils décidèrent de prendre comme image extérieure celle d’une organisation bénévole de bonnes œuvres dans le but de continuer, à l’interne, leurs traditions occultes. Ils s’associèrent avec et prirent finalement le contrôle des guildes des maçons d’Europe, gardant plusieurs de leurs symboles provenant de la construction d’édifices. Les maçons en vinrent à être connus comme les Maçons Opératifs, car ils étaient réellement employés à la construction d’édifices; contrairement aux adeptes de l’occultisme qui prirent contrôle de leurs guildes, qui devinrent connus comme étant les Maçons Spéculatifs.

        Les guildes de constructeurs étaient devenues une cible pour une prise de contrôle; puisque les Templiers, des siècles auparavant, avaient eux-mêmes été de grands constructeurs. Avec leur énorme fortune, ils construisirent de nombreux châteaux et édifices princiers à leurs usages et comme monuments de leurs succès, et ils se considéraient comme de grands constructeurs. Ils en vinrent même à être connus pour se dissimuler sous le nom de «Frères Maçons» («Morals and Dogma», p. 816).

        Avec le déclin des constructions de cathédrales, les guildes opératives diminuaient en taille et elles étaient en danger de sombrer. S’ils voulaient garder vivantes leurs traditions, ils auraient à ouvrir leurs rangs aux étrangers. Donc, avec les deux groupes ayant besoin l’un de l’autre, le mariage était scellé. Les guildes opératives, avec le temps, devinrent connues comme des guildes spéculatives alors qu’elles furent inondées par des occultistes ésotériques.

        Cette transition de la Maçonnerie opérative à la Maçonnerie spéculative prit plusieurs décennies avant d’être complétée. Le phénomène, qui commença aussi tôt que dans les années 1640, culmina à Londres en 1717 avec la formation de la première Grande Loge au monde. Par le moyen de cette prise de contrôle graduelle, le flambeau fut passé à l’ordre maçonnique, avec les rosicruciens s’immisçant profondément au sein de la structure et de la hiérarchie pour devenir des adeptes ou princes de la Franc-Maçonnerie.

        Le «nouvel» Ordre prit de l’expansion rapidement. À la fin du dix-huitième siècle, il était devenu fermement établi comme une organisation connue pour ses bonnes œuvres, et était, en grande partie, considéré favorablement par le public. Avec le travail préparatoire mis en place avec succès, les adeptes étaient redevenus libres de poursuivre leur ambition de longue date qui était de rétablir l’Ordre Mondial Luciférien. «Morals and Dogma» déclare que :

«En fait, les Initiés enseignaient au dix-huitième siècle que leur temps était arrivé, certains pour trouver une nouvelle hiérarchie, d’autres pour renverser toutes autorités, et d’enfoncer tout ordre social sous le niveau de l’égalité.» (Ibid., p. 821).

        Avec cet aboutissement, une nouvelle société ultra-secrète fut formée, enrôlant dans ses rangs les membres des plus hauts degrés de l’Ordre Maçonnique. Cet Ordre dans l’Ordre serait connu sous le nom d’Illuminati.

 

Les Illuminati

Adam Weishaupt un ancien jésuite renégat apostasia le Christ et l'Église Catholique pour établir l'Ordre des Illuminati. Ainsi il en entraîna plusieurs dans son anti-christianisme.

               L’historien maçonnique, Albert G. Mackey, décrit les Illuminati comme la «société secrète, fondée le premier mai 1776, par Adam Weishaupt, qui était professeur de loi canonique à l’université d’Inglostadt» («Mackey’s Encyclopedia of Freemasonry», p. 346). Dans son tableau biographique de Weiskaupt, Mackey utilise d’entrée de jeu les mots suivants : «ll est célèbre dans l’histoire de la Maçonnerie comme étant le fondateur de l’Ordre des Illuminati de Bavière» (Ibid., p. 842). Mackey ajoute plus loin : «Son ambition, je pense, en était une vertueuse; que ce fut le contraire, fut son malheur, ainsi que pour le monde sans doute» (Ibid., p. 843).

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Le conseil des treize surmontant le plan pour l’hégémonie du monde est représenté par les treize degrés de maçonnerie au revers du Grand Sceau des États-Unis et imprimés sur le billet d’un dollar par l’Illuminati F. D. Roosevelt.

 

        Tout doutes subsistants, que j’avais à savoir si l’ordre était maçonniquement inspiré, furent évacués quand je découvris que H. L. Hay Wood, un autre historien maçonnique hautement estimé, incluait lui aussi la biographie de Weishaupt dans son livre «Famous Masons and Masonic Presidents». Le précieux résumé au sujet de Weishaupt en était un parmi une centaine de tableaux biographiques se trouvant dans le livre, indiquant qu’il avait dû être un Maçon très éminent (H. L. Haywood, «Famous Masons and Masonic Presidents», Richmond VA : Macoy Publishing and Masonic Supply Co., 1944, p. 152).

      

        John Robison, un éminent Maçon et historien du dix-huitième siècle, se vit confier certains des documents originaux et de la correspondance des Illuminatis. Dans son livre, «Proofs of Conspiracy», écrit en 1798, il reproduisait des portions majeures des écrits originaux des Illuminati. Robison déclarait :

 «Le but avoué de l’ordre était d’abolir le christianisme, et de renverser tous les gouvernements civils» (John Robison, «Proofs of Conspiracy», Boston : Western Islands, 1967, p. 60). Il poursuivait en citant Weishaupt disant que le plan d’un Nouvel Ordre Mondial pouvait réussir «d’aucune autre manière que par des associations secrètes, qui graduellement, et en silence, prendraient elles-mêmes possession des gouvernements des états, et qu’elles utiliseraient ces moyens dans ce but…» (Ibid,. p. 106).

       

        Utilisant la tromperie et l’intrigue, Weishaupt et son cercle fermé d’adeptes réussirent à acquérir le soutien des loges maçonniques de l’Allemagne. «Toutes ces filiales étaient contrôlées par les douze adeptes principaux dirigés par Weishaupt, lequel, à la loge de Munich, tenait en ses mains les ficelles d’une conspiration complète» (Nesta Webster, «World Revolution», p. 20). Mackey l’admet à propos des succès initiaux des Illuminati, en commentant ainsi :

«L’Ordre fut au début très populaire, et il a embrigadé pas moins de deux mille noms dans ses registres, parmi lesquelles se trouvaient certains des hommes des plus distingués de l’Allemagne. L’ordre prit de l’ampleur rapidement dans d’autres pays, et de ses loges furent fondées en France, en Belgique, au Pays-Bas, au Danemark, en Suède, en Pologne, en Hongrie et en Italie.» Mackey’s Encyclopedia of Freemasonry», p. 346, 347).

        En 1782, au congrès maçonnique de Wilhelmsbad, Weishaupt l’Illuminati, renforcit sa position parmi les sociétés secrètes d’Europe en tant que chef incontestable du mouvement occulte mondial. Environ à la même époque, Weishaupt réussit aussi à bâtir une alliance entre les Franc-Maçons Illuminati et le réseau bancaire en croissance des Rothschild, donnant ainsi à l’Ordre les moyens de commencer à mettre son plan à exécution (Webster, World Revolution, et Comte Egon Caesar Corti, «The Rise of the House of Rothschild», Boston : Western Islands, 1972, p. ix).

        Comme résultat de cette alliance avec des financiers internationaux, les Franc-Maçons retrouvèrent l’importance bancaire détenue autrefois par les Templiers, et les Illuminati acquirent le momentum. H. L. Haywood fait remarquer :

«Il s’enracina, il crut, il prospéra, il réunit en son sein plus d’hommes ayant des titres de noblesse et royaux qu’il y en avait dans la famille Hohenzollern; même les Jésuites s’y joignirent» (Haywood, «Famous Masons and Masonic Presidents», p. 151, 152).

        Bien que les Illuminati de Weishaupt furent mis à jour en deçà de dix ans, ils avaient accompli plus dans cette période de temps que tous les efforts réunis des Franc-Maçons au cours des cinquante dernières années. Une des raisons de ce succès était qu’ils avaient obtenu que de nombreux leaders chrétiens se joignent à l’Ordre en les convainquant que les Illuminati étaient en faveur du salut par le Christ. Robison déclare :

«Dans ce système de christianisme maçonnique, Spartacus [Weishaupt] et Philon [Baron Von Knigge] travaillaient sérieusement ensemble. Spartacus lui envoya les matériaux, et Philon travailla avec ceux-ci.» (Robison, «Proofs of Conspiracy», p. 86).

Cet enseignement apostat, qui était présenté aux initiés chrétiens, était expliqué comme suit pas Von Knigge:

«Jésus-Christ n’a pas établi de nouvelle religion; il rétablirait seulement la Religion et la Raison dans leurs anciens droits. Dans cet objectif, il unirait les hommes dans un lien commun. Il les organiserait dans ce but en propageant une moralité juste, en éclaircissant la compréhension, et en assistant l’esprit pour se débarrasser de tout préjudice. Il enseignerait tous les hommes, en premier lieu, à se gouverner eux-mêmes. Les gouvernants seraient alors sans utilité, et l’égalité et la liberté prendraient place sans aucune révolution, par l’opération naturelle et douce de la raison et de l’opportunité. Ce grand Enseignant se permit d’expliquer toutes les parties de la Bible en conformité à ces objectifs; et il interdit toute querelle parmi ses érudits, parce que chaque homme peut y trouver une application raisonnable à ses doctrines particulières. Que ce soit vrai ou faux, ça ne veut rien dire. C’était une religion simple et elle était jusqu’ici inspirée; mais les esprits de ses auditeurs n’étaient pas prêts pour recevoir ses doctrines. Je vous le dis, disait-il, mais vous ne pouvez pas les comprendre. Ainsi plusieurs furent appelés, mais peu furent élus. À ces élus furent confiés les plus importants secrets; et même parmi eux il y eut des degrés d’information. Il y en avait soixante-dix et douze. Tout cela était dans l’ordre naturel des choses, et selon les traditions des Juifs, et en fait de toute antiquité. La théosophie juive était un mystère; comme les éleusiniens ou les pythagoriciens, impropre pour le commun des mortels, et ainsi les doctrines du christianisme furent celles qui étaient maintenues, comme le feu sacré de Vesta. Elles furent gardées, seulement dans les sociétés secrètes, qui les transmirent à la postérité, et elles sont maintenant en possession des authentiques Franc-Maçons.» (Ibid., p. 87).

«Utilisant cette couverture consistant à travailler à l’unité chrétienne mondiale, Weishaupt fut capable d’obtenir l’appui de nombreux leaders crédules qui pensaient être en train d’agir pour une noble cause. En fait, chacune de leurs actions était conçue par Weishaupt pour faire cheminer les Illuminati un peu plus près de la domination du monde» (Webster, «World Revolution», p. 13).

        Je peux me rappeler que d’un petit nombre de leaders chrétiens qui ont pu tirer une leçon de tout cela. L’unité chrétienne n’est pas quelque chose qui peut être organisée; celle-ci vient naturellement parmi ceux qui partagent un amour commun pour le Christ. La fausse unité œcuménique/interdénominationnelle qui est promue de nos jours par le Conseil Mondial des Églises ― une organisation qui est fortement influencée par la Franc-Maçonnerie ― n’est rien de nouveau. Elle a été utilisée depuis des siècles pour essayer de faire avancer la cause d’un gouvernement mondial. Tant et aussi longtemps que les chrétiens ne s’unissent PAS avec les personnes d’autres religions, il ne peut pas alors y avoir de gouvernement mondial. Cette réticence des chrétiens à compromettre leur foi a été l’obstacle principal pour les conspirateurs.

        Weishaupt connut une exaltation particulière du fait d’être capable de tromper les chrétiens de cette façon. En une occasion, après avoir persuadé un chef protestant de se joindre à «l’effort d’unification,» il écrivait :

«Vous ne pouvez pas vous imaginer quels égards et curiosités mon  degré de prêtrise a soulevé; et, ce qui est merveilleux, un fameux théologien protestant, qui est maintenant membre de l’ordre, est persuadé que la religion contenue dans l’ordre est le vrai sens du christianisme. Oh! HOMME! HOMME! À QUOI NE POUVEZ-VOUS PAS ÊTRE PERSUADÉ. Qui aurait imaginé que Je devais devenir le fondateur d’une nouvelle religion.» (Robison, «Proofs of a Conspiracy», p. 86).

        Bien qu’officiellement les efforts des Illuminati ont cessé dans les années 1780, officieusement son programme a continué à aller de l’avant par l’intermédiaire du réseau des loges maçonniques influencées par les Illuminati, loges qui avaient déjà été mises en place.

        Le principal catalyseur pour cette œuvre continuelle semble provenir de la loge du Grand Orient de France, et plus tard, des chefs maçonniques de l’Italie et des États-Unis.

En terre américaine

George Washington en habits maçonniques

        Dominant d’ores et déjà les affaires politiques de l’Europe, l’Ordre Maçonnique avait fait des progrès significatifs aux États-Unis à la fin du dix-huitième siècle. En fait, plusieurs des pères fondateurs politiques de ce pays étaient Maçons. La plupart d’entre eux, comme George Washington, étaient des hommes honnêtes qui ne connaissaient pas les objectifs élevés de l’Ordre et qui parlèrent même contre les activités des Illuminati. Cependant, avec les loges maçonniques ayant trouvé créance en Amérique, les Illuminati avaient finalement en place un réseau par lequel ils pouvaient recruter des membres et poursuivre ses œuvres. Avec comme résultat que le Conseil Suprême du Rite Écossais de la Franc-Maçonnerie fut établi à Charleston, Caroline du Sud, en 1801.

        Selon une publication maçonnique intitulée «Facts Of Scottish Rite» «tous les autres conseils suprêmes réguliers de par le monde descendent de celui-ci» («Facts Of Scottish Rite», p. 4). (En 1813, le Conseil Suprême du Nord était établi en tant que prolongement du groupe de Charleston. Aujourd’hui, la juridiction du nord consiste en quinze états et elle a ses quartiers généraux à Boston. La juridiction du sud dont les quartiers généraux ont été déménagés de Charleston à Washington, DC, couvre les trente-cinq états restants, le District de Columbia, et les territoires et possessions américaines. Il est aujourd’hui le Conseil Suprême Mère du monde ― Ibid.).

L'obélisque de Washington. Du haut de ses 555 pieds(plus de 150 mètres), il est possible de voir(ici-bas) du haut du monument, le symbole maçonnique de l'équerre et du compas qui trône sur la capitale des États-Unis d'AMérique, l'État de plus puissant du monde....

 

        L'incroyable potentiel des États-Unis a toutefois dû être harnaché et mis sous contrôle pour que le plan pour d’un Nouvel Ordre Mondial soit un jour être couronné de succès.

        Aussi, au cours du dix-neuvième siècle, alors que les États-Unis émergeaient en tant que pouvoir mondial, les Illuminati déplaçaient graduellement leur attention de l’Europe aux États-Unis.

        La Franc-Maçonnerie connut une incroyable croissance au cours du dix-neuvième siècle, particulièrement durant la deuxième moitié de ce siècle. lorsque la Franc-Maçonnerie croissait comme jamais auparavant. Ce fut aussi une période de croissance rapide pour les sectes religieuses d’inspiration maçonnique. En plus d’avoir fondé la société théosophique, la Franc-Maçonnerie participa à l’ascension et à la propagation de la Science Chrétienne et de l’Unitarisme; et les maçons Rutherford et Russell fondèrent les Témoins de Jéhovah. Toutes ces sectes ont servi à subtilement éloigner les gens de la vérité du Christ. Le plus grand de ces rejetons religieux, toutefois, serait l’Église Mormone, laquelle a été fondée par Joseph Smith, un autre maçon de haut rang.

        Smith était déjà profondément de plain-pied dans l’occulte avant de devenir maçon et il avait publié son Livre de Mormon en 1830, quelques douze ans avant de joindre les rangs de l’Ordre. Cependant, le 15 mars 1842, Smith a reçu son premier degré dans la Franc-Maçonnerie, et il a été élevé au niveau de Maître Sublime du Secret Royal le lendemain même, quelque chose de passablement inouï. «Six semaines plus tard, le 2 mai 1842, Smith enseignait ces secrets maçonniques comme ses propres «révélations» aux chefs mormons en tant que fondation du temple» (Chuck Sackett, «What’s Going On in There?», Thousand Oaks, CA : Sword of the Sheperd Ministries, 1982, p. 13. Tel que tiré de l’histoire de l’église [D. H. C.], vol. 4, p. 550, 552). À partir de la structure de la Franc-Maçonnerie, il tissa son propre genre particulier d’occultisme, déclarant que c’était là la «révélation» venant d’en haut. Brigham Young, l’autre chef important des premiers temps du mormonisme, était lui aussi un maçon et il a contribué à l’ascension de cette hiérarchie occulte (W. J. McCormick, «Christ, the Christian, and Freemasonry», Belfast : Great Joy Publications, 1984; p. 96).

        Plusieurs livres ont été écrits au cours des quelques dernières années par d’anciens Mormons, dévoilant la connexion entre le mormonisme et la Franc-Maçonnerie, dont celui de Chuck Sackett, «What’s Going On in There?»; et «The God Makers», d’Ed Decker et David Hunt, ce dernier n’étant pas Mormon. Ces livres révèlent comment l’héritage maçonnique du mormonisme se voit dans tout, de ses symboles à ses rituels et doctrines secrètes.

        Le mormonisme compte aujourd’hui plus de quatre millions de membres, et est per capita, «l’église» la plus riche au monde. «Ses influences politiques et autres sont énormes» (Ibid., p. 18).

Le nouveau «super-rite»

        Durant la même période, l’Ordre maçonnique faisait plusieurs incursions dans la politique et l’économie américaine. À la fin du dix- neuvième siècle, la Franc-Maçonnerie avait tellement cru qu’elle devenait inefficace et difficile à gérer. Ses nombreuses divisions, sectes et rites souffraient d’un manque d’unité et de direction. Donc, dans un effort visant à centraliser l’autorité de la Franc-Maçonnerie universelle, un nouveau collège central ultra-secret a été mis sur pied le 20 septembre 1879 (Miller, «Occult Theocracy», p. 207, 208). Cela représentait la première restructuration majeure (ou perestroïka) de la Franc-Maçonnerie Illuminatiste. Au centre même de cette création se trouvait Albert Pike, qui déclarait : «La force aveugle des gens est une force qui doit être économisée, et aussi gérée (…) elle doit être contrôlée par l’intellect (ici l’intellect est une référence aux Illuminati ou aux adeptes les plus élevés de la Franc-Maçonnerie), (…) Quand toutes ces forces sont combinées, et guidées par l’intellect, et contrôlées par la RÈGLE du droit et de la Justice (…) la grande révolution préparée par les époques commencera à fonctionner. C’est parce que la force n’est pas bien contrôlée que les révolutions échouent.» Morals and Dogma», p. 1, 2).

        Pike s’avérera être celui qui en fera plus que tout autre au dix- neuvième siècle pour préparer la voie pour cette «révolution» dont il parlait. Pike était né à Boston en 1809. Éventuellement, il s’installa à Little Rock, Arkansas, là où il devint maçon en 1850 (Miller, «Occult Theocracy», p. 210). Il «vécut, parlait amérindien, enseignait à l’école d’une petite localité, il étudia la loi et se fit admettre au barreau, [et] joignit l’armée confédérée,» où il servit comme brigadier-général (Haywood, «Famous Masons and Masonic Presidents», p. 132; et Salem Kirban, «Satan’s Angels Exposed», Rossville : Grapevine Bokk Distributors, 1980, p. 159). Après la guerre, «il s’installa à Washington, DC, s’associant à l’ex-sénateur Robert Johnson pour la pratique du droit» («Mackey’s Encyclopedia of Freemasonry», p. 564).

        Dans son livre «Famous Masons and Masonic Presidents», H. L. Haywood décrit Pike comme «un puissant orateur comme ceux du temps passé qui pouvaient accaparer l’attention d’un auditoire pendant quatre heures consécutives» (Haywood, «Famous Masons and Masonic Presidents», p. 133). Haywood continue en disant : «Il apprit lui-même les langues anciennes; il se fit une spécialité du zoroastrisme et de son Zend Avesta; il lisait continuellement, mais il ne lisait jamais quelque chose autre que les plus grands écrivains» (Ibid.). Pike était un génie littéraire qui avait l’habileté de lire et d’écrire en seize langues anciennes (Kirban, «Satan’s Angels Exposed», p. 159). Mackey dit de Pike : «Sa position en tant qu’auteur et historien maçonnique, et de plus comme poète, et son zèle infatigable était sans parallèle.» Mackey’s Encyclopedia of Freemasonry», p. 564).

        Pike était aussi «un grand étudiant de la kabbale et de l’occulte» (Miller, «Occult Theocracy», p. 208). Ses accomplissements littéraires dans ce domaine furent nombreuses, incluant «Ariel; The Sephar H. Debarim; Book of the Word; Legenda Magistralia; Ritual of the New and Reformed Palladium (4 grades sur 5), The Ritual of Elect Magus et The Book of Apadno», ce dernier ouvrage contenant les prophéties concernant le règne de l’Antéchrist du point de vue satanique» (Ibid., p. 220). Certains de ces ouvrages trouvèrent leurs places parmi les classiques bien connus de la Franc-Maçonnerie, mais aucun autre ouvrage de Pike atteindrait l’importance de son livre de 861 pages ― «Morals and Dogma of the Ancient and Accepted Scottish Rite of Freemasonry» ― écrit en 1871, lequel livre Haywood déclare être comme «la Bible du Rite Écossais» (Haywood, «Famous Masons and Masonic Presidents», p. 133).

        Lorsque Albert G. Mackey devint le secrétaire général du conseil suprême à Charleston, il persuada Pike de joindre le cercle. Selon Haywood, «Pike devint bientôt si captivé par les possibilités qu’il voyait se manifester devant ses yeux qu’il mit de côté toutes ses autres tâches et projets, il devint Grand Inspecteur Général Souverain, et il se dévoua pour le Rite jusqu’à son décès.»

        Pike a été investi du pouvoir en 1859 quand, selon Mackey, il a été élu au poste de Grand Commandeur Souverain du conseil suprême du Sud («Mackey’s Encyclopedia of Freemasonry», p. 564). Il est demeuré le chef de la Franc-Maçonnerie de Rite Écossais jusqu’à son décès en 1891. Dans les années 1860 Giuseppe Mazzini, le leader révolutionnaire italien et directeur de la Franc-Maçonnerie «illuminatiste» de 1834 à 1872, a établi des relations avec Pike, faisant de ce dernier le chef des activités Illuminati aux États-Unis (Kirban, «Satan’s Angles Exposed», p. 157, 158 et Ralph Epperson, «The Unseen Hand», Tucson : Publius Press, 1985, p. 223). Finalement, le 20 septembre 1870, la constitution créant le nouveau super-rite a été entérinée par Pike et Mazzini (Miller, «Occult Theocracy», p. 215).

«Occult Theocracy», déclare que :

«Les deux fondateurs divisèrent leurs pouvoirs selon le plan suivant. À Pike fut donnée l’autorité dogmatique et le titre de Souverain Pontife de la Franc-Maçonnerie Universelle, alors que Mazzini détenait l’autorité exécutive avec le titre de Chef Souverain de l’Action Politique.»

        Pike nomma cet Ordre, le rite palladien nouveau et réformé. L’historienne Edith Starr Miller décrit cet ordre comme étant néo-gnostique, «enseignant que la divinité est duelle et que Lucifer est équivalent à Adonaï (Ibid., p. 216, 217). C’est en fait Lucifer qui était adoré au sein de ce rite de la Franc-Maçonnerie.»

        Miller continue en déclarant :

«Le saint siège du dogme pour le monde maçonnique tout entier fut établi à Charleston, la cité sacrée du palladium. Pike, le Souverain Pontife de Lucifer, était le président du Comité Exécutif Dogmatique Suprême, celui-ci étant composé de dix frères des plus hauts degrés qui formaient son Grand Collège Suprême de Maçons Émérites. Le Conseil Exécutif Souverain de la Haute Maçonnerie fut établi à Rome sous Mazzini lui-même» (Ibid., p. 217, 218).

        Dans une lettre adressée à Albert Pike, datée du 22 janvier 1870 (menant à la fondation du nouveau rite) Mazzini écrivait :

 «Nous devons permettre à toutes les fédérations de continuer telles qu’elles sont, avec leurs systèmes, leurs autorités centrales et leurs divers modes de correspondance entre les grades élevés du même rite, organisées telles qu’elles le sont à présent, mais nous devons créer un super-rite, lequel demeurera inconnu, auquel nous allons appeler ces maçons des degrés élevés, lesquels nous allons choisir. Relativement à leurs frères dans la maçonnerie, ces hommes doivent s’engager au secret le plus strict. Par l’intermédiaire de ce rite suprême, nous allons gouverner toute la Franc-Maçonnerie qui deviendra le centre international, le plus puissant parce que sa direction demeurera inconnue.» (Ibid., p. 208, 209).

        Les principaux centres d’opération pour le rite suprême ou palladien étaient situés à Charleston, Rome et Berlin (Kirban, «Satan’s Angels Exposed», p. 159). En plus de ces quartiers généraux, Pike et Mazzini établirent quatre grands conseils exécutifs centraux, cela dans le but de rassembler de l’information vitale pour les efforts politiques et de propagandes. «Ceux-ci étaient, le grand conseil exécutif pour l’Amérique du Nord à Washington, à Montevideo pour l’Amérique du Sud, à Naples pour l’Europe et à Calcutta pour l’Asie et l’Océanie» (Miller, «Occult Theocracy», p. 222). «Plus tard, un sous-conseil exécutif pour l’Afrique fut mis sur pied à Port Louis, Île Maurice.» Selon Edith Starr Miller, «Pour recruter des adeptes, ils planifièrent d’utiliser certains membres d’autres rites, mais au début ils avaient l’intention de compter principalement sur ceux qui parmi les initiés du rite écossais ancien et accepté qui étaient déjà dépendants de l’occultisme» (Ibid., p. 216). Un trente-troisième degré maçon, en particulier, serait bien reçu en n’importe quel pays, dans n’importe quel rite où son existence serait reconnue. Ainsi, c’était particulièrement les initiés du trente- troisième degré du rite écossais, qui, à cause de leur ramifications internationales étendues, avaient le privilège de recruter des adeptes pour le palladisme. C’est pourquoi le rite suprême créa ses triangles (le nom donné aux loges palladiennes) par degrés, mais ceux-ci étaient établis sur une base solide, les initiés de leurs rangs inférieurs étant des frères ayant été mis à l’épreuve depuis longtemps dans la maçonnerie ordinaire.

        Le 14 juillet 1889, Albert Pike émit ses instructions au vingt-troisième conseil suprême mondial, rapporté par A.C. De La Rive dans l’ouvrage «La femme et l’enfant dans la Franc-Maçonnerie Universelle» (page 588). Ce qui suit est un bref extrait de son discours.

« Ce que nous devons dire à l’assistance est ― nous adorons Dieu, mais c’est le Dieu que quelque uns adorent sans superstition».

« À vous, Grands Inspecteurs Généraux Souverains, nous disons ceci, que vous pouvez répéter aux frères des trente-deuxième, trente et unième et trentième degrés ― La religion maçonnique devrait être, par nous tous, initiés des plus hauts degrés, maintenue dans la pureté de la doctrine luciférienne.» (Ibid., p. 220).

        Simultanément, Albert Pike occupait les postes de Grand Maître du conseil exécutif central de Washington, celui de Grand Commandeur du conseil suprême de Charleston et celui de souverain pontife de la Franc-Maçonnerie universelle (Ibid., p. 221). Parlant en tant que chef de la Franc-Maçonnerie, il révélait la vraie personnalité de son Ordre.

        Lorsque Pike émit ses instructions en 1889, les Francs-Maçons du trentième degré et plus haut savaient déjà, ou étaient, pour la première fois, informés de la nature luciférienne de l’Ordre. Aujourd’hui, cependant, la croyance en Lucifer n’est pas révélée avant un niveau plus élevé.

        Pike était résolu à ce que les degrés menant au trentième degré ne servent seulement comme un camp d’entraînement pour conditionner et préparer graduellement pour l’acceptation ultime de l’initiation luciférienne. Quoique peut-être pas de manière flagrante, les rituels maçonniques et les cérémonies des premiers degrés sont représentatifs des rites occultes. Dans la Franc-Maçonnerie tout a un double sens. Donc, le candidat pratique l’occultisme par l’intermédiaire des travaux liés à ses degrés sans le savoir. De fausses interprétations sont données pour s’assurer qu’il ne suspecte pas que l’institution soit autre chose que noble et honnête dans ses desseins.

        Le succès d’une conspiration dépend de son habileté à dissimuler la vérité aux masses sur ce à quoi elle travaille. Ainsi, les conspirateurs ne feront pas entrer d’autres personnes dans leur cercle interne, pas plus que nécessaire, et ce pour le succès de leurs missions. Avec chaque nouvelle personne initiée, les risques d’une détection ou d’une fuite augmentent. C’est là une raison expliquant pourquoi ceux qui sont au sommet de la hiérarchie sont si prudents à trier les candidats tout le long du chemin et de se réserver à eux-mêmes le droit de choisir ceux promus au trente- troisième degré (et au delà). La logique est simple — pourquoi accepter l’adhésion de centaines de milliers d’individus au secret, si seulement dix mille d’entre eux sont nécessaires pour que le travail soit fait?

        Donc, la hiérarchie utilise des millions d’individus innocents comme des dupes pour servir comme écran entre eux-mêmes et le public. Ces personnes qui consacrent sans compter des heures pour la fondation d’hôpitaux, pour aider les handicapés et pour faire d’autres bonnes œuvres, fournissent sans le savoir une couverture à partir de laquelle les adeptes agissent — un parfait stratagème de relation publique. Qui suspecterait que de bonnes organisations faisant de bonnes œuvres soient à la place une conspiration à grande échelle pour promouvoir la mise en place d’un Nouvel Ordre Mondial occulte? C’est parce que l’idée est si choquante que peu de gens y croient. Mais les intentions des chefs de la société sont nettement claires. L’extrait suivant est tiré de «Morals and Dogma», et il explique la logique et le dessein des Chevaliers Templiers, desquels la Franc-maçonnerie est une continuité.

«Les tendances et les doctrines de l’ordre sont enveloppées d’un profond mystère, et elles sont extérieurement déclarées être de l’orthodoxie la plus parfaite. Seuls les chefs connaissent les buts de l’Ordre : les subalternes suivent sans se méfier.»

««Pour acquérir influence et richesse, ensuite pour intriguer, et au besoin de lutter, pour établir le (…) dogme gnostique et kabbaliste,» c’étaient les objectifs et moyens proposés au frère initié. La papauté et les monarchies rivales, leur disaient-ils, sont vendues et achetées en ces jours, deviennent corrompues et demain, peut-être, se détruiront les unes les autres. Tout cela deviendra l’héritage du Temple : le monde viendra bientôt à nous par ses souverains et ses pontifes. Nous constituerons l’équilibre de l’univers, et serons les gouverneurs sur les Maîtres du monde.»

        Résultant des efforts de Pike, dans les années 1880 les États-Unis étaient bien en voie de devenir le pouvoir dominant dans l’initiative d’introduire un Nouvel Ordre Mondial. Le rôle du leadership s’était transféré de l’Europe, spécialement de la France, vers les États-Unis.

        J’ai découvert que certains Maçons et adeptes du Nouvel Âge parlaient en privé des États-Unis comme pouvoir qui introduirait la «Nouvelle Atlantis.» La tradition maintient que le monde avant le déluge était devenu uni sous un système de gouvernement global basé sur dix régions. La civilisation globale était connue comme étant Atlantis et était la société occulte la plus avancée à avoir existé. C’est pourquoi Dieu la détruisit.

        Aujourd’hui, nous avons bouclé la boucle et nous en sommes presque revenus à la manière dont les choses étaient aux jours de Noé ― le monde est à la veille de faire un «saut quantique» dans un Nouvel Ordre Mondial d’inspiration occulte, lequel sera formé de dix régions administratives. Ce savoir donne une nouvelle signification aux paroles de Jésus se trouvant en Matthieu.

Concernant le temps de la fin, Jésus disait :

« Comme il en était aux jours de Noé, il en sera de même lors de la venue du Fils de l’Homme. » (Matthieu 24 : 57)

Je réalise maintenant à quel point sont littérales les paroles du Christ.

Le rôle de l’Union Soviétique

        Après avoir appris ces choses, il me restait une question persistante… Quel était le rôle de l’Union Soviétique dans tout cela, si elle en avait un ? Alors que je me penchais sur ce sujet, j’ai bientôt découvert que les mêmes forces qui avaient pris le contrôle de l’Amérique avaient toujours contrôlé l’Union Soviétique, car elles étaient responsables de la fondation de l’état soviétique. Ce qui suit est un bref résumé des événements ayant conduit à la création du communisme et à la naissance de l’Union Soviétique.

        En 1847, un obscur intellectuel du nom de Karl Heinrich Marx se joint à une des succursales de l’organisation des Illuminati, succursale appelée «League of the Just» (Kirban, «Satan’s Angels Exposed», p. 157). L’ouvrage «Occult Theocracy» déclare : «C’est un fait que pendant un certain temps, Mazzini [le leader européen de la Franc-Maçonnerie «illuminatiste»] et Marx étaient des associés proches. (Miller, «Occult Theocracy», p. 219). Mazzini et ses maçons internationaux utiliseraient Marx pour infiltrer et pour corrompre le mouvement croissant du socialisme ouvrier. (Ibid., p. 218). La relation entre Marx et Mazzini était tellement évidente qu’au cours des premiers jours de la Révolution, les révolutionnaires s’appelaient eux-mêmes spartakistes (d’après le pseudonyme «illuminatiste» d’Adam Weishaupt) avant d’être connus du nom de bolcheviques et plus tard de communistes (Gerald Winrod, Adam Weishaupt, Clackamas, OR : Emissary Publications, 1937, o. 48).

        Durant le milieu du dix-neuvième siècle, le mouvement ouvrier de France avait commencé à s’organiser, espérant améliorer les conditions pour la classe ouvrière. À cette fin, ils envoyèrent en 1862, en Angleterre, une députation de travailleurs, «pour observer l’utilité des syndicats ouvriers pour protéger les intérêts des travailleurs.» Cherchant à apprendre de leur vis-à-vis anglais, ils étaient déterminés à provoquer pacifiquement certains changements dans leur propre pays. Cependant, la Franc-Maçonnerie «illuminatiste» vit dans les associations des travailleurs,«l’instrument même dont ils avaient besoin pour mener à bien leurs plans» (Webster, «World Revolution», p. 178, 179).

        Karl Marx, qui résidait à Londres à ce moment-là, se trouvait fréquemment dans les clubs et les cafés où se réunissaient les travailleurs. Ayant réussi à pénétrer ces cercles, il fut nommé à un sous-comité lors d’une réunion au Saint Martin Hall, le 28 septembre 1864, lorsque fut fondée l’Internationale. Les autres membres du comité étaient Wolff, secrétaire personnel de Mazzini; Le Lubez, un franc-maçon français; Cremer, le secrétaire de l’Union Maçonnique Anglaise et Weston, le owenite.

        À la toute première réunion de ce comité, «Wolff leur présenta les statuts des associations de travailleurs de Mazzini, les leur proposant comme base de la nouvelle association.» Quoique les statuts furent présentés par Wolff, Marx déclara plus tard : «Mes propositions furent toutes acceptées par la commission.» (James Guillaume, «Karl Marx, pan-germaniste», Librairie Armand Collin, 1915, p. 9, tel que cité par Nester Webster, «World Revolution», p. 180). L’affiliation entre Mazzini et Marx était tellement étroite que ce dernier considérait les propositions de Mazzini comme si elles étaient les siennes. Ces «statuts provisoires de l’Internationale» furent envoyés de Londres à Paris. Au mois de novembre suivant, ils furent officiellement ratifiés en cette dernière ville, et l’Internationale française était fondée.

        Dans son livre publié en 1871, Association internationale des travailleurs, E.E. Fribourg déclarait que : «Partout où se trouvait l’Internationale, celle-ci était soutenue par la Franc-Maçonnerie» (p. 31, tel que cité par Webster dans «World Revolution», p. 181). Le soutien venait particulièrement des loges du Grand Orient. L’historienne Nesta Webster, dans son livre «World Revolution», publié en 1921, exprimait ainsi son indignation : «Il est difficile d’écrire ces choses calmement. Car trompeuse pour les gens, dont la foi simple et leur manque d’éducation les empêchent de voir où ils sont conduits, est aussi lâche que de guider un aveugle dans un fossé. Malgré tout, c’est ce que les exploiteurs de l’Internationale faisait aux travailleurs.»

        Ce mouvement, lequel était complètement dominé par les sociétés secrètes, s’est éventuellement frayé un chemin en Russie où, avec l’aide des loges russes existantes, l’aide de Trotsky et de Lénine et le soutien extérieur des financiers internationaux, elle s’imposa au peuple russe. Winston Churchill résuma ces événements dans une déclaration parue dans un journal de Londres, le «Sunday Illustrated Herald». Ce résumé vaut la peine d’être inclus ici.

        «De l’époque du «spartiate» Weishaupt à celle de Karl Marx, à celle de Trotsky… Cette conspiration mondiale pour le renversement de la civilisation et pour la reconstitution de la société sur la base d’un développement arrêté, d’une envieuse malveillance et d’une égalité impossible a cru régulièrement. Elle a été la force motrice de chaque mouvement subversif durant le dix-neuvième siècle; et maintenant, enfin, cette bande de personnalités extraordinaires, cette pègre des grandes villes de l’Europe et de l’Amérique ont saisi les gens du peuple russe par les cheveux de leurs têtes et ils sont devenus les maîtres incontestés de cet énorme empire.»

        Churchill doit avoir connu quelque chose à ce sujet puisqu’il avait été maçon lui-même (McCormick, «Christ, the Christian, and Freemasonry», p. 116). Il est tout simplement logique de conclure que si la Franc-Maçonnerie a fondé l’Union Soviétique, elle doit toujours être le pouvoir en charge, tirant les ficelles derrière la scène. Mais que peut bien avoir été le raisonnement derrière la création franc-maçonne d’un tel pouvoir dictatorial sans pitié ? La réponse ― Si le rôle des États-Unis était de nous conduire dans le Nouvel Ordre Mondial, alors le rôle de la Russie, celui-ci n’étant pas moins important, consistait à appliquer de la pression qui pourrait rendre un tel établissement possible.

        Pour que la hiérarchie occulte réussisse l’établissement d’un gouvernement mondial, l’humanité devait devenir convaincue du besoin d’un tel collège central. Les conditions devaient être créées pour que les gens l’acceptent comme une alternative. Si les gens du monde pouvaient en quelque manière être convaincus que les nations étaient responsables de la guerre, que la paix pouvait seulement être atteinte si le nationalisme était éliminé, alors peut-être l’humanité arriverait-elle au point d’accepter une seule autorité comme seule alternative. Cependant, pour conduire l’humanité à cette conclusion, des guerres devaient être créées, déclarées et attisées dans la réalité de la vie quotidienne par des actes de terrorisme et des agressions militaires. Aucune partie du monde pourrait être à l’abri des conflits armés et de la violence. Mais de tels conflits devaient être provoqués et les armes fournies par quelqu’un.

        Entre alors entre en scène l’Union Soviétique. Presque tous les conflits majeurs dans le monde au cours des quarante dernières années ont été le résultat d’agressions soviétiques ou à son instigation. À un moment donné au cours des années 1980, près d’une nation sur quatre était engagée dans une guerre quelconque. Presque sans exception, l’URSS en était le principal auteur. Ces querelles constantes et ces peurs qu’un conflit, quelque part, puisse dégénérer en une guerre nucléaire, ont influencé psychologiquement sur l’esprit des gens, les épuisant. Cela a entraîné plus que tout autre chose le désir par ceux-ci d’une paix mondiale.

        Maintenant, supposons qu’à un moment donné dans l’avenir, un conflit décisif se déclare, disons en Europe ou au Moyen-Orient, et que les super-puissances soient intentionnellement entraînées dans celui-ci. Qu’en serait-il si une de ces puissances était détruite, avec de plus amples destructions survenant ailleurs dans le monde?

        L’humanité serait consternée et dépassée par une telle destruction, et serait alors préparée à accepter ce seul Gouvernement Mondial proposé, lequel promettrait de prévenir qu’un tel événement se produise à nouveau. Effectivement convaincus que les nations sont la cause des guerres, et désillusionnés par les pertes inutiles de vies découlant de telles guerres, les gens du monde entier souhaiteraient finalement abandonner leurs souverainetés nationales à une autorité supérieure déclarant avoir l’habileté de les protéger les uns des autres.

        Il y a des preuves directes permettant de suggérer que les puissances cachées se sont activées à planifier l’éventuelle fusion des États-Unis et l’Union Soviétique, mais pas jusqu’à ce qu’une période de guerre froide prolongée aurait contribué à accomplir leurs objectifs. Ces preuves firent surface durant les investigations du comité Reece au sujet des fondations exemptes de taxes au cours des années 1950. Norman Dodd, le directeur de recherche de ce comité a, à un certain moment durant l’investigation, été invité aux quartiers généraux de la Fondation Ford par le président de celle-ci, H. Rowan, qui était un membre du Conseil des Relations Étrangères.

        Au cours de cette visite, Gaither dit à Dodd : «Tous autant que nous sommes ici au niveau des responsables politiques, nous avons eu l’expérience, soit au sein de l’O.S.S. («Office of Strategic Services») ou à l’administration économique européenne, avec des directives de la Maison-Blanche. Nous agissons sous ces directives ici. Aimeriez-vous savoir ce que sont ces directives ?»

        Dodd lui répondit qu’il aimerait bien, après quoi Gaither lui dit : «La substance de celles-ci est que nous utiliserons notre pouvoir subventionné pour faire en sorte d’altérer la vie aux États-Unis pour que nous puissions, sans difficulté, fusionner avec l’Union Soviétique.»

        Dodd qui était secoué par la franchise de ces remarques, demanda si Gaither serait disposé à répéter cette déclaration devant le comité Reece; ce à quoi le président de la Fondation Ford répondit : «Cela nous ne pensons pas le faire» (James J. Drummey, «The Internationalist» The New Americas, 12 mars 1991, p. 29, 30. Voir Leonard C. Lewin, «Report From Iron Mountain On the Possibility and Desirability of Peace»; Penguin Books, 1967; voir aussi Taylor Caldwell, «Ceremony of the Innocent», Fawcett Books, 1976).

Cet article est un extrait de «En Route to Global Occupation», de Gary H Kah, publié chez l’éditeur Huntingdon House. Cliquer sur ce lien En route pour plus d'information sur ce livre par Internet