Rumeurs (hoax) sur le vaccin contre la grippe A H1N1 (grippe porcine)

Des rumeurs inquiétantes circulent sur les blogs concernant le vaccin contre la grippe A H1N1. Les sites spécialisés contre les hoax sont incapables de démentir et laissent donc ces questions en suspens (Cf Hoaxbuster).

L'Express vient de publier un article concernant ces soi-disant rumeurs (hoax) concernant le vaccin de la grippe porcine. Cet article tente de rassurer, mais atteste en même temps que les rumeurs de conspiration les plus inquiétantes ont un fond de vérité!! On est en droit de se questionner. Ci-dessous quelques extraits de ces rumeurs concernant le vaccin contre la grippe H1N1. Les "petits mots" dénigrants et les paroles rassurantes ("ça ne peut plus arriver aujourd'hui") ont été coupés volontairement pour mettre l'information (jusque là très peu connue!) en valeur.

L'Express, Sarah Pinard, le 18/09/2009

Sur Internet, des blogueurs s'interrogent sur l'utilité du vaccin contre la grippe A... Quatre exemples.

1. Rumeur: la campagne de vaccination va tourner au drame comme en 1976 aux Etats-Unis.

L'auteur du blog Etat d'être publie un mail qu'il a reçu relatant le fiasco survenu aux Etats-Unis en 1976. A cette époque, les Américains anticipent une pandémie de grippe porcine (qui n'est jamais arrivée). Afin de se préparer au pire, plus de 40 millions d'Américains sont vaccinés. Trois mois après, "un millier de personnes"  développent des maladies neurologiques graves (syndrome de Guillain-Barré) et "25 personnes" en meurent. Les autorités décident alors d'arrêter la campagne de vaccination. A partir de ces faits réels (que nous relations dans cet article), le blogueur s'inquiète: doit-on accepter un vaccin qui pourrait provoquer les mêmes conséquences que celles de 1976?

Réponse de l'Express:

Les autorités américaines ont déclaré 532 cas du syndrome de Guillain-Barré et 32 personnes en sont mortes.

2. Rumeur: la rupture du contrat entre Baxter et la République tchèque montre que Baxter tente d'empoisonner la population.

A partir d'une information du journal tchèque Ceske Noviny, selon laquelle les responsables tchèques des services de santé ont refusé d'acheter le vaccin de Baxter, le jugeant à risques, le site militant Alter-Info imagine un complot, lié aux "liens troublants" que Baxter a connu avec la Tchéquie.

Réponse de l'Express:

En effet, la ministre de la Santé Dana Juraskova refuse de traiter avec le laboratoire Baxter parce qu'il est dans "l'incapacité de garantir que le vaccin est sans danger et de dire à qui incombe la prise en charge des risques de possibles effets secondaires". Plus précisément, la ministre de la santé dit que "Baxter a été incapable de confirmer qu'il livrerait un vaccin homologué" dans les délais fixés.

3. Rumeur: Baxter a déjà créé délibérément un virus mortel.

Sur un blog, Info Vaccin, on peut lire que Baxter a déjà mélangé "délibérément" un virus de grippe aviaire H5N1 avec un virus de grippe saisonnière H3N2. Baxter aurait fait de ce cocktail "une arme biologique".

Réponse de l'Express: ce mélange est dû à une erreur "technique et humaine"

Baxter n'a pas contaminé sciemment un virus grippal saisonnier avec le virus H5N1, comme l'expliquait début 2009 une journaliste de Canadian Press, équivalent de notre AFP. Les laboratoires Baxter ont accidentellement mélangé des virus de type H3N2 et H5N1 dans des dosettes contenant initialement le virus H3N2. Elles ont été livrées à un laboratoire autrichien qui s'est rendu compte de l'erreur en administrant ce virus à des furets qui sont mort sur le coup, à cause de la présence du H5N1 mortel pour eux. Baxter a expliqué que ces échantillons de grippe étaient destinés à des tests en vue de la fabrication d'un vaccin et qu'ils n'étaient pas entrés dans la composition de vaccins. Les locaux utilisés pour les manipulations ont été décontaminés. Le ministère de la Santé autrichien a reporté l'incident à l'Union européenne qui a conduit ses propres auditions. (NDE: Baxter s'est retranché derrière le secret de sa propriété industrielle pour éviter d'adresser les questions sur ce sujet, attitude pour le moins suspecte. Voir aussi http://www.hns-info.net/spip.php?article17666)

4. Rumeur: l'industrie pharmaceutique a obtenu l'immunité juridique, c'est bien la preuve que le vaccin n'est pas sûr.

Certains blogueurs déplorent que les fabricants américains aient obtenu l'immunité juridique concernant les éventuels effets secondaires du vaccin contre le virus A/H1N1. La secrétaire d'Etat américaine à la santé, Kathleen Sebelius, aurait signé un décret conférant "une totale immunité aux fabricants de vaccins contre la grippe H1N1, en cas de poursuite judiciaire", la preuve du "complot" qui considère "la population mondiale comme un cobaye pour les essais d'un nouveau vaccin".

Réponse de l'Express: aux Etats-Unis, la secrétaire d'Etat américaine à la santé, Kathleen Sebelius, a signé le 15 juin 2009 un document qui protège les fabricants de vaccins et les fonctionnaires fédéraux contre d'éventuelles poursuites judiciaires. Ce texte s'inscrit dans le cadre de la loi sur "la préparation et les urgences publiques" (PREP Act), qui vise à encourager les fabricants à produire rapidement des vaccins, comme l'explique lemonde.fr. Le PREP Act avait été adopté par le Congrès et signé par George Bush en décembre 2005, à l'occasion des attaques à l'anthrax (NDE: virus issu du labo militaire américain de Fort Detrick!) Le cadre a ensuite été élargi à d'autres virus, notamment grippaux, susceptibles de provoquer une pandémie.

En 1976 un virus mutant ancêtre de la grippe A H1N1

Par Gilbert Charles, publié le 21/08/2009

Article original en texte intégral sur le site de l'Express

Une fuite de laboratoire aurait fait ressurgir le virus de la grippe espagnole. Un ancêtre du H1N1, responsable de l'épidémie actuelle.

Et si la grippe avait été provoquée par une erreur humaine ? Cela pourrait ressembler à l'une de ces théories conspirationnistes qui fleurissent sur Internet. Et pourtant, cette hypothèse n'a rien de saugrenu: selon une étude publiée le 16 juin dans le très sérieux New England Journal of Medicine, le virus responsable de la grippe actuelle descend d'une souche de la grippe espagnole de 1918, relâchée dans la nature à la suite d'un accident de laboratoire, dans les années 1970. Des chercheurs de l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie) ont mené une véritable enquête policière pour arriver à cette conclusion, en reconstituant l'histoire du virus depuis un siècle, à travers les mutations et recombinaisons de son génome.

Un virus en mutation continue

Après avoir fait 50 millions de victimes au début du XXe siècle, le H1N1 s'est éteint complètement, remplacé par d'autres souches de grippe saisonnière. Personne n'en entend plus parler pendant vingt ans, jusqu'à ce qu'une étrange épidémie se déclenche, en janvier 1976, parmi des soldats d'une base américaine, à Fort Dix (New Jersey): 230 militaires tombent malades, l'un d'eux décède. Les analyses montrent qu'il s'agit d'un nouveau type de H1N1, issu d'une souche de fièvre porcine.

Le gouvernement de Gerald Ford lance une grande campagne de vaccination: 40 millions d'Américains reçoivent leur injection, mais 532 développent un syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune provoquée par les effets secondaires du vaccin, et 32 en décèdent. L'opération décidée dans la précipitation est un désastre inutile: la souche s'est révélée moins agressive qu'une grippe saisonnière et elle ne semble pas s'être répandue au-delà de la base militaire du New Jersey.

Un virus voyageur

Quelques mois plus tard, en novembre 1977, une autre épidémie de grippe touche l'Union soviétique, Hongkong et le nord de la Chine. C'est encore un virus H1N1, différent de celui de Fort Dix, mais très proche de celui de la pandémie de 1918, que l'on croyait éteint! Les similitudes sont telles qu'il ne peut s'agir que d'une souche conservée dans un congélateur, qui n'aurait pas évolué pendant deux décennies. "Nous ne pouvons pas identifier le coupable, mais la résurgence du H1N1 en 1977 semble avoir été provoquée par l'homme", conclut Shanta Zimmer, un des auteurs de l'étude.

Une grippe à origines multiples?

Qui pourrait l'avoir remise en circulation? Les Américains pourraient avoir leur part de responsabilité. L'épidémie de Fort Dix a provoqué une panique qui a occupé pendant des mois les premières pages des journaux outre-Atlantique. L'événement a attiré l'attention des épidémiologistes du monde entier et a suscité une vague d'études scientifiques sur le H1N1, poussant les biologistes à ouvrir la boîte de Pandore en ressortant des échantillons de la souche de 1918 conservés dans les frigos des laboratoires.

NDE: On peut remarquer que la grippe espagnole de 1918 a -elle aussi- été répandue en Europe par des soldats américains contaminés par le virus H1N1.